Le PNRU, lancé en 2003 et éteint en 2021, avait pour but de rénover les quartiers socialement défavorisés dans un objectif de mixité sociale et de développement durable. Afin de comprendre si cet objectif est rempli, l'étude de France Stratégie, publiée le 7 février 2024, compare 497 quartiers ciblés par le PNRU et 240 quartiers "contrôles", aux caractéristiques similaires mais non rénovés.
Plus de mixité sociale dans les quartiers intensément rénovés
Pour évaluer l’impact du PNRU sur les quartiers bénéficiaires, France Stratégie a distingué deux types de quartiers :
- un groupe de quartiers ayant bénéficié d’une convention de rénovation urbaine ;
- et un groupe de quartiers "témoins" ou "contrôles", ayant des caractéristiques proches mais n’ayant pas bénéficié du programme.
Avant la mise en place du PNRU, les quartiers ciblés par la rénovation urbaine comprenaient près de 65% de logements sociaux contre 58% pour les quartiers contrôles. En 2019, la proportion de logements sociaux dans les quartiers les plus intensément démolis et reconstruits est descendue à 56% alors qu’elle est restée relativement stable dans les quartiers qui ont été moins démolis.
France Stratégie constate que le PNRU a eu pour effet notamment, dans les quartiers rénovés les plus intensément démolis (un quart des quartiers ciblés par le PNRU), de réduire la part des ménages les plus pauvres, ce qui s'explique principalement par :
- les démolitions de logements accueillant le plus de ménages pauvres ;
- et, dans une moindre mesure, par la construction de logements sociaux accueillant des ménages aux profils un peu plus aisés.
Or, selon France Stratégie, dans les autres quartiers ciblés, "l'impact moyen du PNRU est quasi nul et n'a pas permis d'empêcher une légère augmentation de la part des ménages les plus pauvres".
Toutefois, souligne France Stratégie, pour juger de l'efficacité du PNRU pour les habitants, il serait aussi pertinent de mesurer ses effets, par exemple, sur la sécurité, l'emploi ou encore la réussite éducative.
Qu'est-ce que le PNRU ?
France Stratégie s’appuie sur les données du bilan publié en octobre 2023 par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), afin de mieux comprendre le périmètre du dispositif qui a touché environ 7% de la population française, soit quatre millions d'habitants :
- globalement, 48,4 milliards d’euros (soit une moyenne annuelle de 2,8 milliards d’euros) ont été investis dans le premier PNRU ;
- 175 000 logements, en grande majorité sociaux, ont été démolis tandis que 142 000 logements sociaux et 81 000 logements privés ont été construits ;
- 47% de l’enveloppe totale a été financée par les bailleurs sociaux, 23% par l’ANRU (créée pour mettre en œuvre le programme de rénovation) et le dernier quart (26 %) par les collectivités locales.
La dépense médiane totale au titre du PNRU est d’environ 64 000 euros par habitant pour les 25% des quartiers rénovés les plus intensément démolis, contre environ 15 000 euros par habitant dans les 75% des quartiers rénovés les moins intensément démolis.