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Insertion : quelles pistes d'amélioration pour le contrat d’engagement jeune (CEJ) ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le contrat d’engagement jeune (CEJ) fait l’objet d’un rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse. Le Conseil pointe un double enjeu : sécuriser et maintenir les jeunes dans le parcours du CEJ mais aussi garantir un accès à l’emploi durable à tous les bénéficiaires du dispositif.

Le contrat d’engagement jeune est un dispositif d’insertion destiné aux jeunes de 16-25 ans – jusqu’à 30 ans en situation de handicap − qui ne sont ni en études, ni en activité, ni en formation ("NEET"). Contre l’engagement de respecter un accompagnement de 15 à 20 heures d’activité hebdomadaire, proposé par son conseiller d’insertion (soit de France Travail, soit en mission locale), le jeune dont le foyer fiscal est non imposable à l'impôt sur le revenu bénéficie d’une allocation de 528 euros mensuels pendant douze mois.

Le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) vient de remettre son second rapport d’étape sur le CEJ. S’il souligne une "progression intéressante depuis l’entrée en vigueur de cette nouvelle politique publique", avec plus de 500 000 contrats signés en décembre 2023, le COJ appelle à une intensification des efforts à destination des plus vulnérables.

Sécuriser et maintenir les jeunes dans le parcours CEJ

L’intégration d’un jeune dans le parcours CEJ se concrétise par diverses démarches. Or, de nombreux acteurs font part de la difficulté de récupérer les documents nécessaires auprès des jeunes. La simplification administrative apparaît donc "cruciale pour lutter contre le non-recours."

Au 3e trimestre 2023, la moyenne d’heures hebdomadaires d’accompagnement s’élève à 16,2 heures :

  • les activités réalisées en autonomie représentent 47,4% du total ;
  • l’activité professionnelle sous toutes ses formes (CDD, intérim, périodes de mise en situation en milieu professionnel), 32,3%.

Les conseillers sur le CEJ soulignent que la quantité des 15-20 heures hebdomadaires n’est pas souhaitée par une partie des jeunes et que se posent des problèmes d’assiduité et d’absentéisme, en particulier chez ceux domiciliés en zone rurale.

Cependant une logique de sanctions "ne semble pas adaptée aux caractéristiques du public cible", voire contradictoire avec la démarche du CEJ, qui est "d’aller vers" les jeunes éloignés du marché de l’emploi. Le COJ recommande d’adapter dans la mesure du possible l’obligation des 15 à 20 heures d’activité hebdomadaire, "en bonne adéquation avec les réalités des besoins du jeune concerné."

Un accès à l’emploi durable ?

Près de 30 000 jeunes ont abandonné avant son terme le dispositif, soit 5% des bénéficiaires du CEJ. 

Mais, en novembre 2023, il est estimé que :

  • 86% des jeunes entrés en CEJ en mars 2022 ont accédé à un emploi dans les 18 mois qui ont suivi ;
  • la part de ceux qui exercent un emploi "durable" (CDD de plus de six mois ou CDI), est de 60%.

Ces données ont été calculées par France Travail sur la base des jeunes inscrits comme demandeurs d'emploi. Les jeunes inscrits en CEJ en missions locales ne sont donc pas pris en compte.

Dans les missions locales, seuls 24% des contrats signés ont permis l’accès à un emploi durable ensuite. Ces différences de taux d’insertion sont en partie liées aux profils des jeunes suivis : côté France Travail, les profils sont plutôt plus proches de l’emploi, avec une conjoncture économique favorable.