Selon le Panorama de la cybermenace 2023, la Russie, la Chine et l’écosystème cybercriminel constituent les principales menaces sur les systèmes d’information (SI) critiques, ainsi que pour "l’écosystème national de manière systémique."
Les différents types de cybermenaces
L’espionnage informatique, visant à soutirer des données sensibles, s’est maintenu à un niveau élevé en 2023. Des entités travaillant dans des domaines stratégiques et industriels, ou perçues comme proches de l’État français, sont ciblées. Les attaques réalisées "au moyen de modes opératoires associés publiquement au gouvernement russe" se sont multipliées.
Les attaques informatiques à des fins d’extorsion via des rançongiciels ont connu une hausse de 30% en 2023, après une baisse l’année précédente. Du fait de la diffusion en open source du code source, même des acteurs techniquement peu compétents peuvent se livrer à des opérations représentant une menace importante pour "des entités particulièrement sensibles aux interruptions de service" (énergie, santé notamment).
Certaines opérations de déstabilisation comme des attaques DDoS (déni de service), ayant pour objectif de "promouvoir un discours politique" ou rendre des sites inaccessibles, d’effet limité, ont été attribuées à des hacktivistes prorusses "très réactifs à l’actualité".
Une "recherche constante de furtivité"
Les acteurs malveillants cherchent à réduire le risque "de détection, de caractérisation et d’attribution de leurs activités." À cette fin, un réseau d’anonymisation (machines compromises communiquant entre elles) peut être utilisé par un groupe d’attaquants.
Selon l’Anssi, certains acteurs très persévérants cibleront très probablement de façon durable des entités présentant un fort potentiel en termes de renseignement.
Des modes opératoires variés
Le Panorama relève la recrudescence des attaques contre des téléphones, privés ou professionnels, ciblant principalement des personnalités publiques et de hauts dirigeants. Bien qu’historiquement liées à des États "possédant des capacités offensives avancées", les attaques témoignent désormais d’un essor du marché privé de la surveillance. Des entreprises commercialisent des codes malveillants "très perfectionnés" à des particuliers ou des entités privées.
Le prépositionnement désigne des tentatives de prise de contrôle d’un réseau pour pouvoir l'éteindre ou le détruire à un moment opportun. Des infrastructures critiques (énergie, transport, télécommunications…) sont ciblées lors d’attaques qui ne sont pas nécessairement détectées.
Les attaquants améliorent leur savoir-faire, mais ils continuent de profiter des faiblesses techniques des réseaux visés. Ainsi, si des failles sont toujours exploitées, c’est qu’il est possible de tirer profit des "mauvaises pratiques d’administration" (retard de déploiement de correctifs, absence de mécanismes de chiffrement…).
Assurer la cybersécurité des jeux de 2024
Le gouvernement a confié à l’Anssi le pilotage de la stratégie de prévention des cyberattaques en vue des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. La couverture médiatique pourrait être exploitée pour ternir l’image du pays hôte ou perturber le déroulement de l’événement.