Image principale 1
Image principale 1
© Robert Michael/dpa Pictures-Alliance/AFP

Système de santé : une comparaison France Allemagne

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Les modèles de santé allemand et français semblent proches : une part importante de financement public couplée à un système d'assurance privée. Mais, l'étude comparative de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) met en avant certaines différences, notamment dans la gestion des soins de ville et à l'hôpital.

Avec 489 milliards d’euros, l’Allemagne occupe le premier rang européen en matière de dépenses de santé (12,7% du produit intérieur brut en 2022 contre 12,1% pour la France cette même année).

L’étude comparative de l’Irdes publiée en mars 2024 porte sur trois aspects majeurs :

  • la gouvernance des deux systèmes de santé ;
  • l’offre et les dépenses de soin de ville (rémunération des médecins libéraux, écarts de revenus entre médecins) ;
  • l’offre et les dépenses de soin à l’hôpital (capacités hospitalières dans les deux pays, effectifs soignants...).

Des quotas de médecins dans les Länder

Malgré une différence notable dans le mode de gouvernance (gestion centralisée en France, gestion confiée aux Länder en Allemagne), l’étude de l'Irdes relève des similitudes entre les deux systèmes :

  • un niveau quasiment équivalent de dépenses financées par l’assurance privée obligatoire (autour de 6%) ;
  • un niveau de contribution des ménages plus faible que chez d’autres voisins européens (Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni) ;
  • un financement en grande partie dispensé par les assurances publiques (74,3% en France, 68,2% en Allemagne).

 

 

 

La part plus importante de dépenses de santé en Allemagne, rapportée au PIB par habitant, s’explique par un volume d’activité plus élevé tant en médecine de ville que dans les hôpitaux et par un système de financement plus important à l'égard de la médecine de ville. Ce financement est décidé par un Comité fédéral mixte composé de représentants de caisses d’assurance maladie et de praticiens de santé. L’Allemagne a instauré une forme de mise en concurrence des caisses d’assurance maladie (il en existe environ une centaine) qui oblige celles-ci à augmenter leurs cotisations en cas de déséquilibre financier. 

Dans les Länder, des quotas déterminent le nombre de médecins spécialisés en rapport avec la densité de la population, sa structure d’âge et le degré de morbidité.   

L’étude relève également des différences dans les modes d’exercice de la médecine avec un recours plus important à des professionnels soignants non-médicaux, ainsi qu'une moins grande liberté tarifaire laissée aux praticiens spécialisés que dans le système français.

Un "manque d'efficience struturelle" en Allemagne dans le secteur hospitalier

Dans le secteur hospitalier, le système allemand souffre d’une capacité excédentaire de lits et de peu de ressources en soignants. Sur ce point, le rapport note un "manque d’efficience structurelle" comparativement avec le système français, avec des durées d’hospitalisation plus longues et un niveau de chirurgie ambulatoire plus faible. 

Si les niveaux de rémunération pour les médecins et personnels soignants des hôpitaux sont comparables dans les deux pays, avec un écart constaté par rapport aux médecins de ville, les internes allemands sont mieux rémunérés dans leurs premières années. 

Dans les réformes annoncées, les deux pays semblent vouloir s’orienter vers une dotation des établissements non plus basée sur la tarification à l'activité, mais sur des objectifs de qualité.