Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée le 21 mai 2024, si les salaires les plus élevés sont perçus dans les grandes agglomérations, la structure des emplois est aussi un facteur discriminant. L’étude de l’Insee observe toutefois un certain nombre d’exception à cette règle.
Les revenus les plus élevés au sein des pôles des grandes agglomérations
Comme le précise l'Insee, "les rémunérations perçues par les salariés exerçant au sein des pôles sont en moyenne plus élevées que celles versées au sein des couronnes". Par exemple, à Paris, le salaire moyen constaté au cœur du pôle est 36% plus élevé que dans la couronne (soit 875 euros mensuels). Cet écart se retrouve dans d’autres agglomérations, comme à Toulouse, ou l’écart est de 540 euros.
Il y a des aires qui contredisent toutefois cette règle. C’est le cas de certaines aires du sud-est de la France (comme Marseille ou Cannes), de l’est (tel que Chambéry) et du nord (par exemple Valenciennes). L’écart atteint jusqu’à 670 euros en faveur des salariés de la couronne cannoise. Dans 38% des aires de moins de 200 000 habitants, dont Colmar ou Montélimar, les salaires versés aux actifs exerçant au sein de la couronne sont en moyenne plus élevés.
Par ailleurs, les écarts territoriaux de rémunérations sont aussi en lien avec les déplacements quotidiens des salariés entre lieu de résidence et lieu de travail. Ainsi, pour les aires de Compiègne ou Chartres, l’écart de salaires avec celle de Paris est moins élevé. Cela s’explique par la proximité de Paris, où un nombre important de résidents se déplace pour y travailler.
Un rapport étroit avec la structure des emplois
Une partie des disparités territoriales des salaires tient à la spécificité des emplois selon les territoires. Les emplois de cadres sont surreprésentés dans les aires d’attraction les plus peuplées. "Dans l’aire d’attraction de Paris, 38% des salariés occupent un emploi de cadre" souligne l'Insee. "Cette proportion atteint 25% dans les autres aires de 700 000 habitants ou plus. A contrario, dans les aires de moins de 50 000 habitants ainsi que dans les communes hors attraction des villes, seul un actif salarié sur dix occupe un tel emploi".
Les salaires dépendent des secteurs d’activité. D'après le document de l'Insee, les emplois dans la construction sont moins représentés au sein des aires de plus de 700 000 habitants. Les emplois dans les secteurs de l’information-communication ou dans les activités financières ou immobilières sont davantage présents sur Paris, ils représentent 19% des emplois dans l’aire de Paris et moins de 4% dans les aires de 50 000 habitants.
Concernant les bas salaires, la répartition territoriale des personnes en emploi est moins marquée que celle des hauts salaires. Les bas salaires sont très légèrement surreprésentés dans les aires comptant moins de 700 000 habitants alors que 25% travaillent dans l’aire de Paris, cette part étant cependant en nette augmentation depuis 2000.