Image principale 1
Image principale 1
© malajscy - stock.adobe.com

Voitures électriques : quel est l'impact des subventions publiques sur leur achat ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Prime à la conversion, bonus écologique, malus sur les émissions de CO2 ou le poids, "leasing" social... De nombreux dispositifs existent pour encourager l'adoption de la motorisation électrique. Toutefois, qu'en est-il de leur efficacité sur l'acte d'achat s'interroge France stratégie dans une note du 13 juin 2024 ?

Un note d'analyse de France stratégie traite du développement du marché des véhicules électriques et du soutien apporté par les pouvoirs publics aux ménages.

Quel est l'impact des aides à l'achat sur la vente de véhicules électriques ?

Selon la note, la part de marché des véhicules électriques est passée de 1,9% en 2019 à 16,7% en 2023. La moyenne des émissions de CO2 des voitures individuelles neuves est de 103 g CO2/km en 2022, elle a baissé de 30 gCO2/km depuis 2017.

Le bonus-malus expliquerait 40% de la progression de la part de marché des véhicules électriques de 2019 à 2021 et un tiers de la réduction des émissions des véhicules neufs.

Le score environnemental (introduit en 2023), qui a rendu inéligibles au bonus les véhicules dont la production engendre une forte empreinte carbone, contribue à avantager les véhicules produits en Europe, voire en France. La part des véhicules électriques assemblés en Asie et vendus en France, qui avait dépassé 50% en fin d’année 2023, est passée à 17% au printemps 2024.

La prime à la conversion, versée (sous conditions de revenus) en cas de mise au rebut d'un ancien véhicule pour l'achat d'un véhicule plus récent (donc moins émetteur), réduit la pollution atmosphérique locale dans une proportion toutefois difficile à estimer.

Bornes de recharge électrique

Dans un avis daté du 30 mai 2024, l'Autorité de la concurrence formule une série de recommandations pour parvenir à un maillage territorial en infrastructures de recharge pour véhicules électriques équilibré et cohérent. Elle préconise aussi d'améliorer la transparence des tarifs pour les consommateurs.

Une transition vers l'électrique difficile pour les ménages les plus modestes

Malgré un bonus pouvant atteindre 7 000 euros (depuis 2023) pour les ménages les plus modestes, ceux-ci ne représentent que 15% à 20% des achats éligibles au bonus. En dépit des aides, l’accès à une voiture électrique neuve nécessite un investissement initial particulièrement élevé pour les ménages modestes.

Début 2024, la première vague de contrats de leasing social, qui ne requièrent pas d’apport initial, a connu un grand succès : 50 000 contrats ont été souscrits en six semaines alors que sur l'année 2023 le bonus a bénéficié à 30 000 ménages modestes.

Il s’agit de contrats de location longue durée d’au moins trois ans destinés aux ménages modestes :

  • roulant entre de 8 000 et 12 000 kilomètres par an ;
  • et dont le trajet domicile-travail est supérieur à 15 kilomètres (des frais s’ajoutent au-delà).

L'aide est renouvelable une fois à l’échéance du contrat. Le montant des mensualités s’élève entre 100 et 150 euros par mois (hors assurances obligatoires).

France Stratégie estime que le leasing social constitue une solution intéressante pour les ménages modestes mais que le dispositif n'est pour l'instant pas prévu sur le long terme.

D'après la note : "Pérenniser ce dispositif pourrait avoir comme intérêt d’abonder dans quelques années le marché de l’occasion en voitures électriques. L’opportunité de rétablir un bonus écologique pour les véhicules d’occasion pourrait faire l’objet d’un réexamen à cette échéance."