Image principale 1
Image principale 1
© th-photo - stock.adobe.com

Agriculture bio : une filière en stagnation en 2023

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique fait état, en 2023, d’un recul des surfaces converties en bio. L'Agence note, cependant, que la génération des nouveaux agriculteurs s’oriente encore majoritairement vers le bio avec de plus en plus de pratiques de vente directe au consommateur.

Parmi les 100 000 agriculteurs et agricultrices qui seront partis à la retraite d’ici dix ans, l’Agence évalue à 40 000 le nombre de candidats à la reprise qui s’orienteront vers le bio. Avec 2,8 millions d'hectares de cultures en bio (certifiées ou en conversion) sur l'ensemble du territoire, la France reste la première surface agricole bio dans l'Union européenne.

L’Agence Bio – Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique – est un passage obligé pour les opérateurs en agriculture biologique qui souhaitent bénéficier d’aides de l’État. À travers l’observatoire national de l’agriculture biologique, elle mesure l’évolution du secteur. L’Agence a publié un panorama des chiffres sur l’année 2023.

Légère baisse des surfaces d'exploitation en bio

Avec une baisse légère des surfaces agricoles en bio mais un indice d’agriculteur convertis au bio qui reste positif (+2%), l’Agence Bio qualifie 2023 comme une année "de stagnation". 

Les surfaces cultivées en bio (ou en cours de conversion) représentent 10,4% de la surface agricole totale en 2023, soit un léger recul par rapport à 2022 (-2%). Si ce phénomène de baisse de la surface agricole est observé pour l’ensemble du secteur agricole (-0,6%), il est plus prégnant pour les surfaces en conversion bio, tandis que les surfaces déjà certifiées bio, qui représentent 89% des terres cultivées en bio, progressent légèrement (+2%).

Le recul observé concerne surtout les grandes exploitations céréalières et les cultures fourragères pour l’alimentation du bétail. Il est principalement constaté en Nouvelle Aquitaine, Occitanie et dans le Grand Est qui concentrent 71% de la perte de surfaces en bio.

L’Agence évoque également une baisse de la part du bio dans le cheptel français (porcs, volailles, vaches laitières…), à l’exception de l’élevage bio de brebis (pour la viande) et de chèvres.

 

 

La vente directe au consommateur, une pratique de plus en plus développée

Pour ce qui est de la part de produits bio dans la consommation des ménages, elle a été affectée par la forte inflation de 2023 (5,6% des dépenses alimentaires au lieu de 6% en 2022) mais de façon moindre que pour l'ensemble des produits d'alimentation. 

Le chiffre d’affaires du secteur enregistre une légère progression pour totaliser environ 12 milliards d’euros en 2023. Il est essentiellement porté par la consommation de bio à domicile (91%) et la vente dans les lieux d’achat. La part de l’approvisionnement en bio des cantines recule légèrement (de 7% à 6%) tandis que celle du bio en restauration stagne (1%). 

Dans les pratiques de vente, l’Agence Bio observe une progression de la vente directe au consommateur (+8,7%), une pratique adoptée par 60% des néo agriculteurs bio (nouveaux arrivants ou agriculteurs convertis). La progression est observée en volume, elle n'est donc pas seulement le fait de l’inflation des prix, précise l'Agence.

Les artisans commerçants voient leur chiffre d’affaires en bio progresser, fortement porté par la vente de vins bio mais le nombre d’enseignes bio est en recul (-7%), comme le chiffre d’affaires de la filière dans la grande distribution généraliste, affecté par une réduction des références.