L'Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. En 2023, l'anomalie de température de l'Europe est à 2,6 °C au-dessus le la moyenne préindustrielle. La décennie 2014-2023 est la plus chaude enregistrée en France depuis 1900.
Les risques climatiques majeurs en France et en Europe sont liés :
- aux extrêmes chauds (mers et continents) et à leurs conséquences sur la santé humaine et les écosystèmes ;
- aux pénuries d'eau et à leurs conséquences sur l'agriculture et l'économie ;
- aux inondations liées aux pluies extrêmes, aux débordements de cours d'eau et aux submersions littorales.
Le Haut Conseil pour le climat (HCC) analyse données et événements dans son rapport annuel 2024 remis le 20 juin 2024 tout en évaluant l'action climatique de la France.
Des émissions de gaz à effet de serre en baisse
En 2023, les émissions brutes de gaz à effet de serre (GES) françaises représentent 373 Mt éqCO2, en baisse de 5,8% par rapport à 2022 et de 31% par rapport à 1990. Elles sont aussi les plus basses depuis le début des inventaires. L'accélération de la baisse des émissions brutes depuis 2022 met la France en position de respecter ses obligations pour 2030 dans le cadre du paquet "ajustement à l'objectif 55" (Fit for 55).
Tous les secteurs, hormis celui des déchets, ont vu baisser leurs émissions depuis 2022, en particulier dans l'énergie et l'industrie, même si un tiers de la baisse s'explique par des facteurs conjoncturels non reproductibles.
Toutefois, en 2022, la France a une empreinte carbone supérieure à la moyenne mondiale avec 6,8 t éqCO2 par personne.
En revanche, le déficit attendu sur les puits de carbone du secteur "utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie" (UTCATF) en France ne permet pas de remplir les objectifs de la France pour 2030 en termes d'émission nettes et de puits de carbone.
Des retards législatifs qui fragilisent l'action climatique
Le HCC regrette néanmoins un retard de plus d'un an dans la publication des documents cadres relatifs à l'énergie et au climat, en dépit des obligations législatives :
- loi de programmation énergie et climat ;
- stratégie française énergie et climat ;
- 3e stratégie nationale bas carbone (SNBC-3) ;
- 3e plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3) ;
- 3e programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE-3).
L'adoption des 3es SNBC, PNACC et PPE est indispensable face à l'urgence climatique. Le HCC juge que les politiques actuellement en place sont insuffisantes pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050. La politique d'adaptation au changement climatique doit devenir "anticipatrice, préventive et transformatrice" souligne le HCC.
Les transports, premier secteur émetteur de GES en France, diminuent leurs émissions à un rythme trois fois inférieur à celui attendu par le projet de SNBC-3.