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Consommation de biens des ménages : ralentissement en 2023

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

L'inflation a fait reculer les dépenses de biens, la consommation globale des ménages ne progresse que faiblement en 2023. Les dépenses de consommation de biens en volume restent inférieures à leur niveau d'avant la crise du Covid-19. Ce constat vaut aussi pour les dépenses des Français à l'étranger.

En 2023, la hausse de la consommation finale des ménages qui comprend les dépenses de biens et services, a ralenti dans un contexte d'inflation élevée. Selon les chiffres de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), elle n'a progressé que de 0,8% par rapport à 2022, après des hausses de 3,1% et de 5,2% les années précédentes qui ont marqué un effet de rattrapage à la suite de la forte contraction liée à la crise sanitaire (-6,5% en 2020). 
 

Un rattrapage stoppé par l'inflation

En 2023, l'inflation (7,1% au niveau global et même plus de 12% pour les prix des produits alimentaires) a pesé sur la consommation en France. Les dépenses alimentaires ont baissé de 3,1% en volume (après -2,5% en 2022), celles pour les boissons alcoolisées et tabac de 4,4% (-4,3% en 2022), tout comme les dépenses en énergie (-3,3%), mais moins qu'en 2022 (-10,3%).

En revanche, la consommation en services a progressé, surtout pour les restaurants et hébergements (+5,5%), bien que nettement moins qu'en 2022. Le taux d'épargne, quant à lui, ressort à 16,9% (après 19,1% en 2021) et se rapproche de sa moyenne 2015-2019 (14,1%).
 

Certains prix ont progressé de près de 200% en 2023

Le prix des services financiers a augmenté de façon exceptionnelle en 2023 : +193,5%. L'envolée est principalement liée à la nette hausse du taux interbancaire, conséquence du resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l'inflation.

Consommation en biens des ménages : des baisses en volume

Au sujet de la consommation alimentaire, une note de la Direction générale du Trésor (DGT) en date du 16 juillet 2024 souligne des dynamiques diverses en valeur (à prix courants) et en volume : "en volume (corrigée de l'effet des prix à qualité constante) elle a fortement baissé depuis la fin des confinements ; elle est désormais bien inférieure à son niveau de 2019. (…) A contrario, sur longue période, et toujours actuellement, les dépenses alimentaires en valeur suivent une progression régulière". Cette baisse en volume peut refléter une baisse des quantités mais aussi un effet "qualité" sur les produits consommés : changement de gamme, d'enseigne ou une recomposition par produit du panier.

 

La baisse en volume sur le plus long terme concerne aussi la consommation totale de biens en volume : sur les dix dernières années, si elle s'inscrit globalement en hausse entre 2015 et fin 2019, elle est en baisse depuis la sortie du Covid-19. Entre juin 2019 et juin 2024, elle a reculé de 3,4% et retrouve son niveau de 2015.

Des dépenses modérées à l'étranger

La modération du côté de la consommation trouve un écho dans les dépenses touristiques des Français à l'étranger. Selon une note de la DGT du 16 septembre 2024, les dépenses des Français à l'étranger, c'est-à-dire les importations de tourisme, sont encore loin de rattraper leur niveau d'avant la crise sanitaire : elles stagnent depuis 2022 entre 85% et 90% de leur niveau de 2019.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette situation :

  • l'impact de l'inflation ;
  • une sensibilité aux tensions géopolitiques ;
  • le désir de réduire l'empreinte écologique ;
  • une préférence accrue pour le tourisme local.