La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié, le 21 novembre 2024, les comptes de la santé consacrés aux dépenses de santé en 2023. L’étude compare aussi les dépenses de santé de la France avec celles de ses voisins européens.
Augmentation de la consommation de soins et de biens médicaux
La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) – principale composante de la dépense courante de santé au sens international (DCSi) – regroupe les dépenses de santé hors prévention, soins de longue durée et dépenses de gouvernance. La CSBM qui augmente de 5,2% par rapport à 2022 s’élève à 249 milliards d’euros en 2023.
Les soins hospitaliers constituent le plus gros poste de dépenses avec 122 milliards d’euros, suivis par les soins ambulatoires (dont font partie les frais de médecine générale), les frais de médicaments et les coûts des dispositifs médicaux. Les soins hospitaliers et les soins ambulatoires connaissent une hausse de 5,7%.
Toutefois, "la dynamique des soins hospitaliers n’est pas la même dans les secteurs public et privé. À l’hôpital public, les prix des soins augmentent de 3,6%, tandis qu’en cliniques privées, ils n’augmentent que de 0,4%". Selon le document de la Drees, la hausse dans le secteur public est à mettre en lien avec :
- la revalorisation du point d’indice en juillet 2023 pour la fonction publique hospitalière ;
- l’augmentation des indemnités de garde et de l’indemnité forfaitaire de sujétion.
En revanche, les dépenses de prévention baissent fortement (-38%) en raison du reflux de l'épidémie de Covid-19. Les dépenses dédiées à la lutte contre le Covid-19 étaient en effet principalement comptabilisées en dépenses de prévention (tests de dépistage, vaccination...).
Globalement, la CSBM est de 3 659 euros par habitant. Le reste à charge par habitant est de 274 euros. La Sécurité sociale absorbe la majeure partie de cette dépense, soit 2 910 euros et les organismes complémentaires prennent en charge 454 euros. Enfin, 21 euros sont financés par l’État.
Des évolutions similaires en Europe
La DCSi augmente dans la quasi-totalité des pays de l’Union européenne en 2022, avec une hausse moyenne de 3,5% (2,2% en France). Les dépenses de santé sont relativement similaires dans l’Union européenne. La France se situe au 2e rang derrière l’Allemagne avec des dépenses à hauteur de 11,8% du PIB (12,6% du PIB pour l'Allemagne), la moyenne de l’UE se situant à 10,4% du PIB. Dans la majorité des pays concernés, les dépenses préventives de santé ralentissent avec la fin progressive de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Comme le précise la Drees, "en moyenne, dans l’Union européenne, 14,2% de la DCSi restent à la charge directe des ménages. Le Luxembourg (8,7%), la Croatie (9,1%) et la France (9,2%) sont les pays à plus faible taux de reste à charge de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2022".