Une étude publiée le 11 février 2025 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait le point sur la consommation d’espace économique entre 2012 et 2021.
La consommation d'espace économique est très concentrée
De 2012 à 2021, l’espace urbanisé augmente de 6,3% au profit :
- de l’habitat (63% de la surface totale) ;
- de l’activité économique (23%). Sa part, maximale en Île-de-France (43,7%, contre 37% pour l’habitat), est également élevée dans les Hauts-de-France, le Grand Est et en Centre-Val de Loire. Elle est faible en Martinique (8,9%) et en Guadeloupe (9,3%), où l’habitat explique plus de 82% de la consommation d’espace ;
- des infrastructures (7%).
La consommation d’espace économique, en baisse au début des années 2010, se stabilise dès 2015 (entre 4 700 et 5 500 hectares par an).
La consommation d’espace pour l’activité économique se concentre dans un nombre restreint de communes (importantes zones d’activité), notamment dans le Grand Est, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté.
L'industrie et les bureaux et services publics consomment le plus d'espace
La surface économique consommée l’est par :
- l’industrie (29%). Celle-ci représente 13,4% de l’emploi salarié fin 2011 ;
- les bureaux et services publics (28,2%), qui regroupent 57,4% des emplois salariés ;
- le commerce (19,6%). Le secteur du commerce consomme de moins en moins d’espace en raison de l’essor du commerce électronique et de la régulation plus stricte des autorisations d’aménagement commercial depuis la fin des années 2010. En 2021, il ne consomme plus que 770 hectares (ha), contre 1 440 ha pour l’industrie et 1 360 ha pour les bureaux et services publics ;
- les transports et l’entreposage (9,1%) ;
- la construction (7,8%) ;
- l’hébergement-restauration (5,8%).
Ces trois derniers secteurs rassemblent 15,6% de l’emploi salarié.
Hausse du nombre d'emplois salariés supplémentaires par hectare consommé
Parallèlement à la consommation d’espace, l’emploi salarié augmente entre 2011 et 2021, notamment dans les bureaux et services publics (à chaque hectare consommé de 2012 à 2021 correspondent en moyenne 107 emplois salariés supplémentaires) et l’hébergement-restauration (+64 emplois salariés par hectare consommé). À l’inverse, l’emploi industriel recule.
Le nombre d’emplois supplémentaires par hectare consommé tend à progresser, en particulier dans les bureaux et services publics et l’hébergement-restauration, qui gagnent plus de 100 emplois par hectare consommé depuis 2018 (contre respectivement 58 et 22 en moyenne sur la période 2012-2014). La hausse des prix du foncier en milieu dense ou touristique explique en partie la rationalisation de la consommation d’espace pour les nouveaux besoins de ces secteurs.
