Le lancement du vol VA263 a été réalisé pour le compte de la Direction générale de l’armement (DGA) et du Centre national d’études spatiales (CNES) au profit du Commandement de l’espace (CDE) de l’Armée de l’air et de l’espace. Il s’agit du premier vol commercial d’Ariane 6 depuis son vol inaugural le 9 juillet 2024.
Mise en orbite d'un satellite militaire
Si le lanceur lourd de nouvelle génération Ariane 6 a été financé à plus de 50% par la France, par le biais d’ArianeGroup qui a joué un rôle central dans sa conception, il est le fruit d’une initiative européenne associant d'autres pays (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Suisse...). Avec le lancement du satellite CSO-3 (composante spatiale optique), Ariane 6 inaugure son premier vol commercial en embarquant un satellite de renseignement militaire.
Ce satellite doit assurer "la continuité des moyens français de renseignement optique de la Terre, en transmettant des images de très haute résolution pour les forces armées françaises et leurs partenaires européens" précise le Centre spatial guyanais.
La mise en orbite de CSO-3 s’inscrit dans le programme Musis, piloté par la DGA pour améliorer les capacités de renseignement militaire. Le satellite CSO-3 complète la mini-constellation de surveillance de la Terre entamée avec la mise en orbite des satellites CSO-1 et CSO-2, en 2018 et 2020, et opérée par les lanceurs russes Soyouz.
Garantir l'accès à l'espace de l'Europe
Lors d’une déclaration commune à Séville, en novembre 2023, les ministres de l’économie français, allemand et italien avaient réaffirmé une ambition européenne dans le domaine de l’exploration spatiale et la volonté de garantir un accès indépendant européen à l’espace. À l’issue de ce sommet, un accord sur la fusée Ariane 6 et sur le futur des lanceurs européens au cours de la prochaine décennie avait été conclu entre les trois pays. Cet accord prévoyait notamment :
- le principe d’une compétition européenne sur les nouveaux lanceurs, en particulier les mini-lanceurs ;
- le retour en vol du lanceur Vega-C, plus léger ;
- la garantie d’assurer l’équilibre économique d’Ariane 6 avec un engagement européen financier de 340 millions d’euros par an à partir de 2026.
Les trois pays avaient par ailleurs annoncé la volonté de tenir le rythme de quatre lancements institutionnels par an d’ici 2030, en plus des 27 lancements déjà programmés.
Trois lancements sont commandités par la Commission européenne avant l’année 2026 dont le lancement du satellite météorologique Météo-SG-A1 et du satellite Sentinel-1D pour le programme Copernicus.
En 2026, deux nouveaux satellites devraient être mise en orbite par Ariane 6 pour déployer le programme de GPS européen Galileo.
À plus long terme, le programme satellitaire multi-orbites IRIS2, financé par l’UE à hauteur de 6 milliards d’euros et par l’Agence spatiale européenne (ESA) qui comprend 23 pays, devrait permettre de mieux répondre aux situations de crise en dotant tous les États membres de services de connectivité à faible latence. Son achèvement est prévu pour 2030.