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Guerre à Gaza : l'UE va réexaminer son accord d'association avec Israël

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Face à la situation actuelle dans la bande de Gaza et au blocus de l'aide alimentaire que subissent les Palestiniens, l'Union européenne, par la voix de Kaja Kallas, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères, s'est prononcée, le 20 mai 2025, en faveur d'une révision des accords commerciaux de libre-échange avec Israël.

Kaja Kallas, la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’est récemment prononcée sur le blocus de l’aide alimentaire exercé à Gaza en qualifiant la situation de "catastrophique". Elle appelle à une distribution de l’aide alimentaire "immédiate, sans obstruction et à grande échelle". La Haute représentante a annoncé un réexamen de l'accord d'association entre l'Union européenne (UE) et Israël en vigueur depuis 2000.

Pour sa part, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dénonce, dans une déclaration du 20 mai 2025, "la destruction en cours de Gaza et de sa population".

Revoir l'accord d'association de 2000 avec Israël

Lors d’un échange avec les Nations Unies et les dirigeants de pays du Proche-Orient, la Haute représentante a évoqué la nécessité d’exercer une pression internationale vis-à-vis d’Israël. Au sein de l'UE, 17 pays parmi les 27, soit la majorité, se sont prononcés en faveur d’un réexamen de l’accord d’association entre l’UE et Israël, en s’appuyant notamment sur l’article 2 de l’accord qui engage les deux parties au "respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques". 

L’accord d’association entre les deux parties est entré en vigueur en 2000. Il porte essentiellement sur des échanges commerciaux, notamment dans les secteurs industriel et agricole.

Les Pays-Bas avaient été les premiers à demander une suspension de cet accord. Ils ont récemment été rejoints par la France, par la voix du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot. L’Espagne et l’Irlande s’étaient déjà prononcés en faveur d’une suspension de cet accord en 2024.

La dénonciation unilatérale de l’accord par l’UE remettrait en question la libre circulation des biens entre les deux parties et pourrait peser sur l’économie israélienne dans la mesure où l'Europe est le premier partenaire commercial d'Israël (24% des exportations d'Israël et 31% de ses importations - chiffres 2022).

Israël et l’UE sont liés par d’autres accords multilatéraux ou bilatéraux comme le partenariat Euromed dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UpM), le programme Erasmus+ pour les échanges culturels ou le programme Horizon Europe pour l’innovation et la recherche.

La CNCDH appelle à "aller au-delà de la dénonciation"

De son côté, dans une déclaration adoptée en assemblée plénière, la CNCDH a dénoncé l’adoption à l'unanimité, par le cabinet de sécurité israélien, d’une campagne militaire qui prévoit "la conquête de la bande de Gaza et le contrôle des territoires", incluant "le déplacement de la majorité de la population de la bande de Gaza".

La CNCDH appelle le gouvernement français à suspendre toute licence d’exportation de matériels de guerre avec Israël ainsi que l’autorisation de nouvelles exportations. Elle demande également que la France, comme d’autres pays, appliquent les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale visant notamment le Premier ministre israélien pour crime de guerre. 

La CNCDH rappelle les règles du droit international, notamment la Convention de Genève, qui interdisent expressément "l’utilisation de la famine comme méthode de guerre", faisant référence au blocage de l’aide humanitaire à Gaza depuis début mars 2025.