L'article de l’Institut national d’études démographiques (Ined), publié en mai 2025, intervient dans un contexte de libération de la parole sur des violences physiques et sexuelles subies par des enfants au sein de l'Église catholique, de l'école ou encore de la famille.
Cette analyse repose sur une enquête de 2015 auprès de 15 556 femmes et 11 712 hommes âgés de 20 à 69 ans victimes de violences sexuelles.
82% des violences subies pendant l'enfance et l'adolescence
Si l’enquête révèle un taux de violences sexuelles subies par des hommes très en dessous de celui observé pour les femmes (respectivement 3,9% contre 14,5%), ces violences sont caractéristiques à plusieurs titres :
- elles sont d’abord exercées quasi exclusivement par des hommes (96%) ;
- elles sont très majoritairement subies dans la période de l'enfance et de l'adolescence (de l'âge de 0 à 17 ans pour 82% des victimes) ;
- elles sont plus souvent fréquentes dans la sphère familiale s'agissant des victimes de 0 à 9 ans, et dans un cadre extra-familial à l’adolescence (milieu scolaire, groupe d’amis, activités de loisirs, de sport, activités religieuses…) ;
- elles s’exercent dans un contexte de vulnérabilité de la victime appuyé par l'inégalité de statut entre l'adulte et l'enfant, mais aussi dans un rapport de domination sociale, par exemple dans le cas de harcèlement en milieu scolaire.
Des violences perçues comme "graves et marquantes"
Les lieux de violences sexuelles les plus souvent cités sont l’entourage familial (24%), les lieux publics et les espaces de sociabilité (respectivement 17% et 16%), mais aussi le milieu scolaire (17%).
Les violences sexuelles, qualifiées de crimes par le code pénal (viol ou tentative de viol avec pénétration), sont plus fréquentes dans la famille, l'entourage familial et les espaces de sociabilité. Toutefois, tous lieux de vie confondus, les agressions sexuelles (49%) prédominent par rapport aux viols et aux tentatives de viol (41%). Les violences sexuelles exercées en milieu familial sont, plus souvent que dans d’autres contextes, accompagnées d’autres formes de violences, qu’elles soient physiques (13%), psychologiques (14%), ou les deux (26%).
Dans 63% des cas, quel que soit le contexte et le degré de ces violences, elles sont perçues par la victime comme "graves et marquantes".