Le modèle économique des festivals est-il soutenable ? Dans une étude publiée en juillet 2025, le Centre national de la musique (CNM) met en évidence le situation financière déficitaire de nombreux festivals de musiques actuelles et de variétés organisés en 2024. Le panel retenu pour l'étude est composé de 107 festivals subventionnés par le CNM pour leurs éditions 2023 et 2024.
En 2024, 79% de ces festivals de musiques sont gérés par des associations et 66% des structures identifiées (association, établissement public ou société commerciale) ont le festival comme activité principale.
L'évolution de la situation financière
Pour l'édition 2024, le budget moyen pour les deux tiers des festivals a augmenté de 6% par rapport à 2023 pour atteindre 1,6 million d'euros (+6% par rapport à 2023).
L'ensemble des charges augmentent de 6% par rapport à 2023 :
- hausse de 9% des charges artistiques (salaires des artistes, frais d'hébergement, de transport, droits d'auteurs liés aux créations, etc.) ;
- hausse de 6% du coût moyen d'achat d'un spectacle (11 567 euros en 2024 contre 10 866 euros en 2023) ;
- hausse de 6% des charges techniques, logistiques et de sécurité (matériels, prestations techniques, frais de location et aménagement des sites, achat de bars, restauration, pompiers, etc.).
L'ensemble des recettes des festivals augmentent de 4% :
- billetterie (+4%) : la billetterie représente 44% des produits issus des festivals ;
- bars et restauration (+1%) : ce poste représente 15% des produits issus des festivals ;
- partenariats (+11%) : le sponsoring et le mécénat représentent 16% des produits issus des festivals.
Dans l'ensemble, les subventions et aides représentent 17% des ressources des festivals. Elles proviennent du CNM, des organismes professionnels (Adami, Sacem, etc.) ou encore des collectivités territoriales et de l'État. Selon le CNM, plus le budget d'un festival est élevé, plus celui-ci est dépendant de ses recettes propres. À l'inverse, les festivals aux budgets les plus modestes sont davantage dépendants des subventions et des aides.
Un modèle économique qui interroge
En 2024, les deux tiers des festivals aidés par le CNM sont déficitaires.
Les festivals du panel affichent une situation financière dégradée puisque le déficit s'élève en moyenne à 42 177 euros. Parmi les 31 festivals du panel qui affichent un taux de remplissage supérieur à 90%, plus de la moitié n'atteint pas l'équilibre financier. Ainsi, 68% des 31 festivals avec un taux de remplissage supérieur ou égal à 90% sont déficitaires en 2024.
De même, si en 2023, la majorité des festivals avec un budget supérieur à 3 millions d'euros étaient bénéficiaires, en 2024, seuls 44% d'entre eux présentent un solde positif.