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Rapport de l'OCDE sur l'éducation en France : persistance des inégalités dans l'accès aux diplômes

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Selon le dernier rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Regards sur l’éducation, publié le 9 septembre 2025, la France se distingue par un accès élargi à l’enseignement supérieur. Cependant, les inégalités liées à l'origine sociale continuent d'influencer les parcours universitaires.

95% des candidats en 2024 obtiennent une place dans l’enseignement supérieur en France, et 83% s’y inscrivent définitivement. C'est ce qu'indique un rapport, publié le 9 septembre 2025, par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La France se distingue par un système d’admission largement non sélectif pour les premiers diplômes, que cela soit dans le public ou le privé. Résultat : c’est un des taux d’acceptation les plus élevés de l'OCDE.

Cette ouverture de l'enseignement supérieur confirme une progression nette du niveau de formation : en 2024, 53% des 25-34 ans en France sont diplômés de l’enseignement supérieur, soit 5 points de plus qu’en 2019. Parmi eux, 26% détiennent un master. Néanmoins en 2023, seuls 34% des étudiants inscrits en licence obtiennent leur diplôme dans la durée théorique, contre 43% en moyenne dans l’OCDE.

Des inégalités sociales toujours marquées

Le rapport souligne que l’origine sociale reste un facteur déterminant d’accès au diplôme. En 2023, 75% des jeunes adultes (25-34 ans) dont au moins un parent est diplômé du supérieur décrochent à leur tour un diplôme équivalent, contre 32% lorsque les parents n’ont pas atteint le baccalauréat. Cet écart, mesuré dans tous les pays de l’OCDE, reste particulièrement visible en France.

Les inégalités se manifestent aussi sur le marché du travail. Le chômage touche 18,5% des jeunes adultes sans le baccalauréat contre 9,9% des jeunes ayant au moins un baccalauréat ou un diplôme obtenu après une formation professionnalisante et 6,3% des diplômés d'université. Les écarts salariaux sont également notables : un diplômé du supérieur gagne en moyenne 60% de plus qu’un titulaire du baccalauréat, un différentiel toujours supérieur à la moyenne de l’OCDE.

Des compétences en lecture et compréhension en baisse

Au-delà des diplômes, le rapport insiste aussi sur la question des compétences et, notamment de la capacité à comprendre l'information écrite (littératie). En 2023, les adultes diplômés du supérieur en France affichaient en moyenne un score supérieur de 47 points en littératie par rapport aux bacheliers. Mais, en dix ans, les résultats ont baissé chez les diplômés du supérieur et, encore plus nettement, chez les adultes sans diplôme du secondaire.

30% des 25-64 ans en France ont un niveau faible en littératie contre 27% en moyenne dans l'OCDE. Ce chiffre est de 70% chez les adultes sans diplôme du secondaire contre 61% en moyenne dans l'OCDE. Même parmi les diplômés, des fragilités persistent : 36% des titulaires du baccalauréat et 8% des diplômés du supérieur restent au niveau le plus bas. L’accès à l’éducation n’est pas le seul domaine dans lequel la France doit progresser. Le rapport promeut l’importance de garantir l’acquisition de solides compétences fondamentales.