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© olrat / Stock-adobe.com

Automobile : une industrie fragile face à la transition électrique

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Un rapport du Sénat s’inquiète de la baisse des ventes de véhicules français depuis plusieurs années. Cette baisse atteint 20% des ventes de véhicules particuliers en moyenne chaque année. Le déclin de ce secteur industriel est entamé depuis plus de 20 ans.

La mission d'information du Sénat relative à l'avenir de la filière automobile française a publié son rapport du Sénat le 15 octobre 2025. Elle pointe notamment les problèmes liés à la délocalisation de la production et propose une série de mesures, dont une harmonisation des règles européennes et un accroissement des aides à la recherche et développement.

L’industrie automobile emploie aujourd'hui en France quelque 350 000 salariés sur environ 4 000 sites industriels.

Une industrie particulièrement fragilisée depuis la crise sanitaire

La mauvaise santé du marché automobile français s’inscrit dans un contexte européen qui est, lui aussi, en décroissance : entre 2019 et 2024, le marché automobile européen a perdu plus de 2 millions d’unités. La crise sanitaire de 2020, celle des semi-conducteurs puis l’augmentation des prix de l’énergie ont accentué la mauvaise santé de cette industrie.

L’industrie automobile française résiste moins bien que ses voisins européens, compte tenu notamment, selon les rapporteurs, de deux décennies de délocalisations vers les pays à bas coûts. En 2023, la production domestique était de 40% inférieure à celle de 2019.

L’essor des véhicules électriques ou semi électriques jusqu’en 2023 n’a pas permis de compenser la chute des ventes. Ce secteur a cessé de progresser en 2024 et 2025 pour s’établir à moins d’un quart des ventes. 

Le rapport pointe aussi l’impact de la transition vers les véhicules électriques qui représente un investissement important pour les constructeurs. Cette transition souffre d’une concurrence importante du marché chinois. qui a investi  sur les technologies électriques. En 2023, la Chine assurait ainsi près des deux tiers de la production mondiale de véhicules électriques. Les exportations de voitures chinoises au niveau mondial ont plus que quadruplé entre 2021 et 2023, grâce à des prix de vente environ 30% inférieurs à ceux des voitures européennes.

L'industrie automobile, un enjeu de souveraineté

Le rapport souligne l’importance du secteur automobile dans l’industrie française, notamment en termes de recherche et développement. Certaines compétences utilisées dans l’automobile sont par exemple cruciales pour l’industrie de défense. La disparition de certains sous-traitants fournissant ces deux industries affaiblirait la capacité française de production militaire. 

Le rapport propose des mesures d’urgence à mêmes de redresser le secteur et de concurrencer d'autres acteurs du secteur, notamment :

  • lutter contre la concurrence déloyale et protéger le marché européen par une législation européenne protectrice (droits de douane sur les véhicules électriques chinois, imposer un contenu européen (80%) pour les véhicules vendus en Europe...) ;
  • donner à la filière du temps pour la transition vers l'électrique (repousser l'interdiction de la vente des voitures thermiques, contraindre les acteurs extra-européens qui souhaitent s’implanter en Europe à des transferts de technologie...) ;
  • accompagner la restructuration de la filière en mettant en place un plan national et européen d’accompagnement pour les équipementiers ;
  • sanctuariser les mécanismes de soutien à la recherche, notamment le principe du crédit d’impôt recherche (CIR) ;
  • soutenir l’émergence d’un écosystème européen du véhicule numérique.

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