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© sutadimages / Stock-adobe.com

6% des jeunes participant à la Journée défense et citoyenneté en situation d'illettrisme

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Au cours de la Journée défense et citoyenneté, qui s’adresse aux jeunes de 16 à 18 ans de nationalité française, se déroule un test d’évaluation de la lecture. En 2024, 843 500 jeunes, dont 90% étaient scolarisés, ont participé à ce test. Que révèle-t-il ?

Une note d’information publiée en octobre 2025 par le ministère de l’éducation nationale rend compte des résultats du test de lecture réalisé en 2024 dans le cadre de la Journée défense et citoyenneté (JDC) : 13% des jeunes participants éprouvent des difficultés en lecture et 6% sont en situation d’illettrisme.

Un jeune sur dix a une maîtrise fragile de la lecture

Sur les 13% de jeunes dont les capacités de lecture sont très faibles :

  • 5,6% ont un déficit important de vocabulaire et sont en situation d’illettrisme. La moitié d’entre eux n’ont pas acquis les mécanismes de base de traitement de l’écrit (décodage, identification des mots) ;
  • 7,8% ont un niveau de lexique oral correct mais n’arrivent pas à comprendre les textes écrits.

Parmi les jeunes lecteurs, on distingue :

  • 10,2% de lecteurs médiocres. Ils ont des lacunes en vocabulaire et parfois des composants fondamentaux de la lecture déficients. Ils ne reconnaissent qu’une dizaine de mots parmi les 20 vrais mots d’une liste qui mélange des mots et des "pseudo-mots" créés pour les besoins de l’évaluation ;
  • 76,4% de lecteurs efficaces (16 vrais mots reconnus en moyenne), qui possèdent tous les atouts pour maîtriser la diversité des écrits. 9% d’entre eux ont des déficits dans l’automatisation des mécanismes de base de la lecture mais réussissent les traitements complexes de l’écrit grâce à leur compétence lexicale. Ils mettent en œuvre une stratégie de compensation (lire plus lentement, relire et maintenir un effort particulier d’attention).

De fortes disparités

La part de jeunes rencontrant des problèmes de lecture est plus élevée chez :

  • ceux qui sont sortis du système éducatif, diplômés ou non (respectivement 25% et 36,1%, contre 11,2% des jeunes scolarisés) ;
  • les moins diplômés parmi les jeunes scolarisés. Cette part atteint 59% chez ceux qui n’ont pas dépassé le collège, 34% pour ceux qui ont un niveau certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou brevet d’études professionnelles (BEP) et 5% chez les lycéens de voie générale et technologique ou les étudiants ;
  • les garçons (15% contre 11% des filles, et respectivement 13% et 10% chez les jeunes scolarisés). Ils présentent plus souvent un déficit des mécanismes de traitement du langage écrit et sont moins performants dans les épreuves de compréhension (traitements complexes) et d’automaticité ;
  • les ultramarins (58% à Mayotte, 52% en Guyane, 32% à la Martinique). Dans l’Hexagone, les départements du Nord et ceux qui entourent l’Île-de-France sont les plus touchés ;
  • les jeunes ayant déjà redoublé. Parmi les participants scolarisés, 25% des jeunes "en retard" sont en difficulté de lecture (et 11% en situation d’illettrisme), contre 8% des élèves "à l’heure" (dont 3% en situation d’illettrisme). En lycée professionnel, 26% des élèves ayant au moins une année de retard éprouvent des difficultés de lecture, contre 18% de ceux qui n’ont jamais redoublé.