Reconnu et soutenu par les professionnels et employeurs, le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) est un diplôme destiné à préparer les jeunes à l’exercice d’un métier par un enseignement à dominante professionnelle. Un rapport d'inspection évalue la place du CAP dans l'offre de formation et le devenir des élèves qui le préparent en lycée professionnel.
Un diplôme oublié par les réformes de la voie professionnelle
Le CAP bénéficie d'une image positive auprès des employeurs qui reconnaissent la qualité du diplôme. Il se prépare en principe en deux ans après la classe de 3e, soit dans un lycée professionnel, soit en apprentissage. Le rapport s'intéresse en particulier au CAP préparé sous statut scolaire dans les lycées professionnels.
Le rapport montre un certain délaissement du CAP sous statut scolaire, les différentes réformes de la voie professionnelle n'ayant visé que le baccalauréat professionnel. Le rapport évoque même une "forme de marginalisation du CAP dans sa modalité scolaire" et un "processus de ségrégation".
De fait, l'origine scolaire des élèves de CAP est plus diversifiée et hétérogène que celle des autres formations du second degré. Ils ont souvent des difficultés dans l'apprentissage des enseignements, général ou professionnel, mais aussi pendant les périodes de formation en milieu professionnel. Le rapport pointe la densité des élèves fragiles socialement et scolairement accueillis en CAP dans les lycées professionnels. Ce profil des élèves a des conséquences multiples, en particulier :
- le développement d’un sentiment de déclassement chez les enseignants qui ont l'impression d’effectuer un travail sans qualité, d’exercer un métier qui se dégrade ;
- la marginalisation de ces formations, compte tenu des fragilités multiples des publics accueillis.
L'insertion professionnelle des jeunes
Les jeunes diplômés d'un CAP sous statut scolaire rencontrent davantage de difficultés dans leur insertion professionnelle que les jeunes diplômés à l'issue d'un apprentissage. Le rapport liste plusieurs raisons : les spécialités proposées par les lycées professionnels sont plus éloignées des besoins des entreprises et moins "insérantes", les élèves sont souvent mineurs quand ils obtiennent leur diplôme et, dans l'ensemble, plus jeunes que dans la filière apprentissage.
Le rapport propose notamment de revoir la carte des formations en fonction des besoins des milieux économiques et, plus largement, de favoriser le développement de l'apprentissage en CAP. Pour les diplômés jeunes, il encourage la poursuite d'études et la mise en place de passerelles vers le baccalauréat professionnel. De même, les élèves de CAP en lycée professionnel devraient bénéficier, comme les élèves de baccalauréat professionnel, des dispositifs "avenir-pro" et "ambition-emploi" pour les préparer à leur insertion professionnelle.