"En 2024, parmi les 7,6 millions de personnes de 15 à 34 ans en emploi et ayant terminé leurs études initiales, 83% déclarent que leurs compétences sont adaptées à ce qui est nécessaire pour faire leur travail. En revanche 15% jugent que leurs compétences sont supérieures : ils s'estiment déclassés". C'est la principale conclusion de l'enquête publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 23 septembre 2025.
Un déclassement davantage ressenti chez les jeunes employés et ouvriers peu qualifiés
Parmi les jeunes travailleurs qui s'estiment déclassés (ayant des compétences supérieures à ce qui est attendu dans leur emploi), se trouvent plus souvent :
- les employés et les ouvriers peu qualifiés, respectivement à 26% et à 22% (contre 10% des jeunes cadres et des agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d’entreprise) ;
- les personnes en contrat à durée limitée (CDD ou intérim) : 23% dans ce cas (contre 14% des jeunes en CDI ou fonctionnaires).
Les employés et ouvriers peu qualifiés ont plus de deux fois plus de risques de s’estimer déclassés que les professions intermédiaires, souligne l'Insee.
Chez les 44% des diplômés niveau bac occupant des postes d’ouvriers ou employés qualifiés, 15% d’entre eux se sentent déclassés. Les jeunes titulaires d’un bac général (45%) ressentent plus souvent le déclassement que ceux ayant un bac professionnel (25%).
Mais, à l'inverse, les jeunes diplômés d'un bac+5 ou d'un CAP (situés aux extrêmes de l'échelle des diplômes) se déclarent moins souvent déclassés.
L'expérience : un antidote au sentiment de déclassement
Le sentiment de déclassement diminue avec l’ancienneté dans le poste, selon l'Insee. Cela peut s'expliquer par une évolution du poste occupé (plus de responsabilités, par exemple) ou une plus forte mobilité.
Ainsi, à diplômes et statuts équivalents, "11% des personnes qui occupent leur emploi depuis cinq ans ou plus jugent en effet leurs compétences supérieures à ce qui est nécessaire, contre 19% des personnes en poste depuis moins d’un an".
Si les femmes se perçoivent aussi fréquemment déclassées sur leur poste que les hommes, elles déclarent moins souvent que leurs compétences sont supérieures à ce qui est demandé dans leur travail.
