Les 24 et 25 novembre 2025, Luanda, capitale de l’Angola, a accueilli le 7ᵉ sommet Union européenne - Union africaine, une initiative lancée au Caire en 2000.
Investissements, accès aux minerais critiques, accélération de la transition énergétique, tensions migratoires, instabilité sécuritaire du Sahel à la Corne de l'Afrique... Cette rencontre a été l'occasion de réaffirmer le cadre stratégique pour renforcer la coopération entre l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) pour la prochaine décennie. À l'issue du sommet, les dirigeants ont publié une importante déclaration conjointe autour de 49 points.
Une déclaration conjointe en 49 points
Un partenariat "stratégique"
La déclaration évoque un "partenariat stratégique qui s’est approfondi", garanti notamment par des liens institutionnels et commerciaux.
Elle souligne que cette coopération s’aligne à la fois sur l’Agenda 2063 de l’UA, les priorités stratégiques de l’UE et les objectifs du développement durable (Agenda 2030), du programme mondial élaboré par les Nations unies.
Défense de l'ordre multilatéral et des principes de souveraineté
La déclaration insiste sur la défense d’un ordre international fondé sur le droit, la Charte des Nations unies, les droits humains et le multilatéralisme. L'UA et l'UE rappellent leur attachement au principe de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance politique, des principes présentés comme "non négociables".
Les deux continents appellent à une réforme profonde des institutions internationales pour mieux répondre aux défis mondiaux, régionaux et nationaux.
Crises et sécurité : préoccupations partagées
Le sommet a été l’occasion de réaffirmer des positions communes sur plusieurs foyers de tension mondiale, notamment la situation au Soudan, les conflits en République démocratique du Congo, au Sahel ou encore en Somalie avec un soutien réaffirmé à la mise en œuvre des accords existants et des mécanismes multilatéraux.
Investissements, Global Gateway et développement des infrastructures
Les deux continents saluent les avancées du Programme d’investissement Afrique–Europe du Global Gateway, qui mobilise les fonds publics et privés européens autour de projets stratégiques. L’initiative européenne Global Gateway, dotée de 150 milliards d’euros pour l’Afrique, vise à financer des projets verts, numériques, éducatifs et sanitaires. Seule une partie des financements a été décaissée.
Commerce, zone de libre-échange et transition climatique
Le document souligne l’importance de la coopération économique UE-UA via la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) : soutien à la diversification des chaînes de valeurs, notamment dans les secteurs stratégiques et miniers, renforcement du dialogue sur les mesures commerciales européennes telles que la taxe carbone aux frontières ou encore le règlement sur la déforestation.
UE-Afrique : un partenariat incontournable mais déséquilibré
Selon la Commission européenne, l’Union européenne reste le premier partenaire commercial de l’Afrique, devant la Chine, l’Inde ou les États-Unis. Plus de 90% des exportations africaines entrent sur le marché européen sans droits de douane, grâce aux accords préférentiels couvrant 19 pays du continent. Les États africains, pour leur part, sont le quatrième partenaire commercial de l’UE, derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni.
En matière d’investissements, l’UE demeure en position dominante, avec 238,9 milliards d’euros d’investissements directs étrangers en 2023, selon Eurostat, un montant quatre fois supérieur à celui de la Chine.