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Trafic et usage de stupéfiants en 2024 : le cannabis, principale substance concernée

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

En 2024, 52 300 personnes ont été mises en cause par la police et la gendarmerie pour trafic de stupéfiants, et 290 400 pour leur usage. Ces effectifs augmentent depuis 2016. Quel est le profil des mis en cause selon le type de substance impliqué ? Réponse avec les dernières statistiques publiées par le ministère de l'intérieur.

Une étude publiée le 3 décembre 2025 par le ministère de l’intérieur présente les caractéristiques des infractions à la législation sur les stupéfiants en 2024 et leur évolution depuis 2016.

Le cannabis, principale drogue concernée

En 2024, les produits les plus impliqués dans le trafic ou l’usage de stupéfiants sont :

  • le cannabis (92% des mis en cause pour usage de stupéfiants et 78% des mis en cause pour trafic). Il s’agit majoritairement de résine de cannabis (haschich) ;
  • la cocaïne (dont le crack) : 10% des mis en cause pour usage, 43% pour trafic. Celui-ci touche davantage la Guyane, et, pour l’usage, Paris et le sud-est de la France ;
  • l’héroïne (2% et 7,8%). Les infractions liées à l’héroïne sont plus répandues dans le Nord et l’Est ;
  • l’ecstasy ou MDMA (1,9% et 6,3%).

Ces drogues concernent la quasi-totalité des mis en cause, associées parfois à d’autres substances (amphétamines et méthamphétamine, kétamine, cathinones de type 3-MMC…).

La cocaïne, premier marché des drogues en valeur

Selon une étude publiée le 8 décembre 2025 par l'Observatoire français des drogues et des conduites addictives (OFDT), c'est le trafic de cocaïne qui a généré le plus d'argent en 2023 en France hexagonale avec 3,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires moyen estimé contre 2,7 milliards d'euros pour celui du cannabis et cela malgré des volumes consommés en cocaïne très inférieurs à ceux en cannabis.
 

 

Moins de mis en cause pour trafic de cannabis

Depuis 2016, on constate une hausse du nombre de mis en cause pour trafic :

  • de cathinones (+53% en moyenne par an) ;
  • de kétamine (+34% par an) ;
  • de cocaïne (+14%) ;
  • d’ecstasy-MDMA (+10%) ;
  • de cannabis (+4%) ;
  • d’héroïne (+1%).

Sur la période, le nombre de mis en cause pour usage :

  • de cathinones et de kétamine est multiplié respectivement par 11 et par 5 ;
  • de cocaïne, d’ecstasy et de cannabis progresse respectivement de 9%, 7% et 7% par an. Depuis 2020, leurs usagers encourent une amende forfaitaire délictuelle (AFD) ;
  • d’héroïne et de substances de type amphétamines baisse (-34% et -26%).

Le trafic implique surtout des jeunes

Les mis en cause pour trafic sont en majorité :

  • de plus en plus jeunes. 79% des mis en cause pour trafic de cannabis ont moins de 30 ans et 22% sont mineurs. Pour la cocaïne, 74% ont moins de 30 ans et 18% sont mineurs ;
  • des hommes. Le taux de femmes stagne globalement (9% en 2016, 10% en 2024). Il est de 8% pour le cannabis mais de 14% pour l’ecstasy, 16% pour les amphétamines ou la kétamine et de 18% pour les opioïdes autres que l’héroïne ;
  • de nationalité française. La part d’étrangers a crû de 12% à 22% depuis 2016. Elle atteint 24% pour le trafic de cocaïne et 47% pour le crack.

La plupart des mis en cause pour usage de stupéfiants sont, quant à eux :

  • plus âgés en 2024 qu’en 2016, les mineurs étant inéligibles à l’AFD. Les moins de 30 ans constituent 71% des mis en cause pour le cannabis, 67% pour la kétamine, 64% pour l’ecstasy-MDMA et 57% pour les cathinones. Les consommateurs de cocaïne et d’héroïne ont plus souvent entre 30 et 44 ans ;
  • des hommes. La proportion de femmes, globalement stable (9% en 2016, 8% en 2024), s’élève à 7% pour le cannabis mais 13% pour la cocaïne, 15% pour l’ecstasy ou l’héroïne, 16% pour les amphétamines et 19% pour la kétamine ;
  • français. La part d’étrangers est passée de 9% à 13% (de 8% à 12% pour le cannabis et de 6% à 14% pour l’ecstasy).