L’Institut national d’études démographiques (INED) a publié en décembre 2025 une étude sur l’évolution démographique récente de la France. Elle montre notamment que l’Hexagone a enregistré en 2024 une croissance démographique naturelle nulle pour la première fois depuis un siècle, hors périodes de guerre.
Un solde naturel au plus bas
La population française augmente de 169 000 habitants en 2024, contre 190 000 en 2023. Le taux d’accroissement est passé de 5,2‰ à 2,5‰ depuis 2018, sous l’effet de :
- la baisse de la natalité, due à une diminution du nombre de femmes en âge de procréer et au recul de la fécondité ;
- la hausse du nombre de décès, induite par le vieillissement de la population.
La croissance naturelle, attribuable à la différence entre le nombre de naissances (663 000) et celui des décès (646 000), est légèrement positive (0,2%) grâce à la contribution des départements d’outre-mer (DOM). Elle est nulle en France hexagonale (629 000 naissances pour 630 000 décès). La croissance démographique est portée essentiellement par un solde migratoire positif.
Le nombre de décès commence à croître au milieu des années 2000. La natalité, en repli dès la seconde moitié des années 1970, soutient néanmoins la croissance démographique jusqu’en 2010. Depuis, le nombre annuel de naissances chute, contrairement au nombre de décès qui poursuivra sans doute sa hausse dans les prochaines années (avancée en âge des générations du baby-boom).
Le vieillissement accéléré de la population
Il résulte de la baisse de la fécondité, de l’allongement de l’espérance de vie et de l’arrivée aux âges élevés des générations du baby-boom :
- une baisse de la proportion des moins de 20 ans (22,9% en 2025 après 24,8% en 2010 et 26,4% en 1995) ;
- une hausse de celle des 65 ans et plus (respectivement 21,8% en 2025 contre 14,9% en 1995).
Le rapport de dépendance, c’est-à-dire le rapport entre la population considérée comme économiquement dépendante (moins de 20 ans et plus de 65 ans) et la population active (âgée de 20 à 64 ans), permet de mesurer la pression démographique sur les systèmes de protection sociale, de santé et de retraite. Passé de 70% en 1995 à 80% en 2025 (+15%), il atteindrait 97% en 2070, selon les projections.
Une croissance dynamique dans les DOM mais faible en zone rurale
La répartition de la population entre types de départements est stable depuis 30 ans. Les départements affichent cependant des accroissements démographiques différenciés. En 2024 :
- la population des départements ruraux constitue 27% de la population totale, contre 28% en 1994. Leur population a crû de 9% ;
- celle des départements de type intermédiaire : 36% de la population après 35% (accroissement de 17%) ;
- les départements urbains : 34%, comme en 1994 (+18%) ;
- les départements d’outre-mer : 3%, comme en 1994 (+50%).
En 2024, la part de 60 ans et plus s’élève à 31% pour les hommes et 35% pour les femmes dans les départements ruraux mais 21% et 22% dans les DOM. Dans les DOM, les moins de 20 ans représentent le tiers de la population.