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L'être humain a besoin d'un apport quotidien de protéines de 0,83 gramme par kilogramme de poids corporel, soit 60 grammes pour un individu de 72 kg ; les nourrissons, enfants, adolescents, femmes enceintes et personnes âgées ont des besoins légèrement plus élevés. En France, on en consomme en moyenne, chaque jour, 1,4 gramme par kilogramme de poids corporel, avec deux tiers de protéines animales (viande, lait, œufs, poissons et fruits de mer) et un tiers de protéines végétales (céréales, légumineuses, légumes, fruits), alors que les recommandations internationales sont de 50/50.
La teneur en protéines des aliments est très variable : 24 grammes pour 100 grammes de bœuf, 34 grammes pour 100 grammes de soja, 3 grammes pour 100 grammes de riz. Sur les 20 acides aminés dont l'organisme a besoin – les acides aminés sont des éléments constitutifs des protéines –, 9 sont dits "acides aminés essentiels" car l'organisme ne peut pas les fabriquer lui-même. Les protéines animales contiennent globalement suffisamment d'acides aminés essentiels pour répondre aux besoins de l'organisme. Les protéines végétales ont des scores de digestibilité plus faibles. Une alimentation totalement végétale peut apporter des protéines en quantité et qualité suffisantes dès lors qu'une supplémentation adéquate en vitamine B12, en calcium, fer, zinc et parfois iode est pratiquée. La combinaison de plusieurs sources de protéines, à travers l'ingestion d'aliments qui fournissent également d'autres nutriments (lipides, glucides, minéraux, oligoéléments, vitamines), peut permettre de juger de la qualité de l'alimentation. La santé est dépendante de l'alimentation combinant quantité, qualité et variété.
Ce rapport fait le bilan des enjeux sanitaire, environnemental, technologique et sociétal des protéines. La production alimentaire répond au besoin de nourrir une population croissante. L'élevage, fournisseur des protéines animales, a plus d'impact sur l'environnement que la protéine végétale issue de produits végétaux riches en protéines comme le soja ou les fruits à coque. Le recours à des légumineuses (soja, lentilles, pois chiches, haricots, fèves) constitue une piste intéressante pour améliorer le bilan environnemental de la protéine. La technologie est mobilisée pour produire des protéines alternatives : la fermentation de précision, la culture cellulaire, les insectes, les algues. La végétalisation de l'alimentation progresse lentement mais les flexitariens, qui réduisent leur consommation habituelle de viande, représentent près d'un quart de la population.
Les rapporteurs formulent une dizaine de recommandations :
- affiner la connaissance de l'impact environnemental complet des aliments consommés ;
- fixer un objectif d'autonomie protéique de l'élevage ;
- encourager la production de légumineuses ;
- favoriser l'écosystème des protéines alternatives ;
- faire de la pédagogie sur la fermentation de précision ;
- poursuivre la recherche sur la culture cellulaire ;
- préserver le savoir-faire acquis sur la production d'insectes ;
- mieux communiquer sur les différents types de protéines ;
- soutenir les offres alimentaires contenant des protéines d'origine variée ;
- ne pas diaboliser la consommation de viande.
AVANT-PROPOS
I. LES PROTÉINES, COMPOSANT ESSENTIEL D'UN "ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE" POUVANT RÉSULTER DE MULTIPLES COMBINAISONS
A. DES BESOINS D'APPORTS PROTÉIQUES DANS L'ALIMENTATION LARGEMENT COUVERTS
1. Les protéines, composant essentiel de l'alimentation
a) Définition des protéines et rôle dans l'organisme
b) La place des protéines parmi les autres composants de l'alimentation
2. Les besoins quantitatifs en protéines largement couverts
a) Les recommandations d'apports en protéines dans l'alimentation
b) Une consommation de protéines qui excède largement les besoins
3. La prise en compte de la dimension qualitative des protéines
a) Les acides aminés essentiels
b) La prise en compte des multiples déterminants de la qualité des protéines à travers les indicateurs PDCAAS puis DIAAS
c) Les limites des indicateurs d'évaluation de la qualité des protéines
B. UNE MULTIPLICITÉ DES SOURCES "UTILES" DE PROTÉINES
1. Le match entre protéines animales et protéines végétales doit-il avoir lieu ?
a) L'enjeu de la teneur des aliments en protéines
b) Avantages et inconvénients des régimes carnés
c) Avantages et inconvénients des protéines végétales
2. Pour une approche fine des vertus nutritionnelles des différentes sources de protéines
a) Les enjeux de quantité et de qualité des protéines sont peu dissociables
b) Une réflexion qui doit prendre en compte la matrice alimentaire et la combinaison d'aliments dans les repas
c) Les régimes végétarien et végétalien sont compatibles avec la bonne santé des individus
II. LES PROTÉINES AU CŒUR DE L'ENJEU DE RÉDUCTION DE L'EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE DE L'ALIMENTATION
A. UN CONTEXTE DE PROGRESSION DE LA DEMANDE ALIMENTAIRE
1. Les perspectives de hausse des besoins alimentaires mondiaux
2. Des tensions probables sur l'approvisionnement alimentaire
a) Une difficulté : la stagnation des rendements agricoles
b) La concurrence des productions alimentaires avec d'autres usages
c) Le gaspillage alimentaire
B. LA NÉCESSITÉ D'ALLER VERS DES SYSTÈMES ALIMENTAIRES PLUS DURABLES
1. L'impact de la production agricole sur l'environnement
a) La responsabilité de l'agriculture dans le réchauffement climatique
b) Les autres impacts de la production agricole sur l'environnement
2. Un fort impact sur l'environnement des productions animales
a) Les productions animales, principale source d'émissions de gaz à effet de serre
b) Le poids significatif des productions végétales destinées à l'alimentation animale
c) L'élevage rend aussi des services environnementaux
3. Une alimentation riche en protéines animales globalement plus impactante sur l'environnement
a) Une comparaison de l'empreinte carbone de l'alimentation ramenée à la protéine produite
b) Une comparaison de l'empreinte carbone qui doit aller jusqu'à l'assiette du consommateur
C. LA VÉGÉTALISATION DE L'ALIMENTATION, LEVIER DE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
1. Les avantages attendus d'une végétalisation de l'alimentation
a) La végétalisation, outil de la décarbonation
b) Le rôle des légumineuses dans la transition alimentaire
2. Les scénarios possibles d'une transition alimentaire vertueuse sur le plan environnemental
a) L'action sur l'offre : la réduction du cheptel bovin
b) L'action sur la demande : ajuster nos régimes alimentaires
III. LA RECHERCHE DE PROTÉINES ALTERNATIVES
A. ÉTAT DES LIEUX DES PROTÉINES ALTERNATIVES
1. La fermentation de précision
a) Définition et procédés
b) Quels débouchés dans le domaine des protéines alimentaires ?
c) Avantages de la fermentation de précision dans l'alimentation
d) Quelles perspectives pour la fermentation de précision dans l'alimentation ?
2. Les aliments cellulaires ou "viande in vitro"
a) Définition et procédés
b) Quels débouchés ?
c) Quels avantages des cultures cellulaires ?
d) Quelles perspectives pour les aliments cellulaires ?
3. Les insectes
a) Une source intéressante de protéines
b) Une alternative qui peine à décoller
4. Les algues
a) Les macro-algues
b) Les micro-algues
c) Un potentiel de développement de l'usage alimentaire de toutes les catégories d'algues encore inexploité
B. LES OBSTACLES AU DÉVELOPPEMENT DES PROTÉINES ALTERNATIVES
1. Un avenir incertain
a) Des objectifs ambitieux mais pas complètement définis
b) Des technologies qui ne sont pas encore stabilisées
2. Des contraintes fortes
a) Des étapes règlementaires qui restent à franchir
b) L'enjeu du financement : le nerf de la guerre
IV. LA DIVERSIFICATION DES SOURCES DE PROTÉINES DANS L'ALIMENTATION : UN CHEMIN ARDU
A. DU REFLUX DES PROTÉINES ANIMALES AU DÉFI DE LA TRANSFORMATION DES HABITUDES ALIMENTAIRES
1. Le constat d'une modification des habitudes alimentaires des Français
a) L'alimentation, un poste budgétaire en repli
b) Une population sur-nourrie ou mal nourrie ?
c) L'évolution des régimes alimentaires
2. Les déterminants complexes des choix alimentaires
a) L'enjeu d'une alimentation saine et durable
b) Des facteurs plus triviaux interviennent dans les choix alimentaires
B. UNE ACTION PUBLIQUE QUI DOIT PORTER À LA FOIS SUR LA PRODUCTION ET LA CONSOMMATION DE PROTÉINES ALTERNATIVES
1. Développer la production de protéines alternatives
a) Un objectif d'autosuffisance en protéines végétales pour le bétail
b) Développer des filières de production de protéines végétales pour l'alimentation humaine
2. Favoriser une diversification des consommations de protéines
a) Les outils de politique publique dans le domaine de l'alimentation
b) Une stratégie de transition vers les protéines alternatives à construire
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
10 CONCLUSIONS
10 RECOMMANDATIONS
LISTE DES SIGLES
LISTE DES UNITÉS
LISTE DES PERSONNES ENTENDUES
I. AUDITIONS RAPPORTEURS
II. DÉPLACEMENTS
ANNEXE
LETTRE DE SAISINE DE L'OFFICE PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
- Type de document : Rapport parlementaire
- Pagination : 165 pages
- Édité par : Assemblée nationale : Sénat
- Collection : Les Rapports de l'OPECST
- Numéro dans la série : 1531 : 708