Texte intégral
J.-P. Elkabbach - Vous avez passé le dimanche à Roissy ; à 1 heure près et sans le courage de trois policiers, Roissy aurait dans doute connu une tragédie. Pour éviter de nouvelles victimes, faut-il vérifier aujourd'hui l'ensemble du bâtiment et éventuellement, comme dit monsieur P. Graff, le raser, l'abattre ?
R - "Le vérifier, c'est une certitude. Il est d'ailleurs fermé aujourd'hui, et sûrement pour longtemps, puisque qu'aujourd'hui, ont été ouvertes une enquête administrative et une information judiciaire. Des experts vont se rendre sur les lieux, se prononcer ; des travaux de réhabilitation, de rénovation [seront] préconisés, mais peut-être aussi une destruction ; pourquoi ne pas l'envisager ?"
Q - Vous ne l'excluez pas vous aussi ?
R - "Personne ne peut l'exclure."
Q - On est en train de découvrir de la précipitation et même de la légèreté au moment de la construction, au stade final de la construction, avec près de 400 sous-traitants. L'Etat, dans ce cas, est victime ou complice ?
R - "L'Etat a sa responsabilité qu'il entend bien assumer. Hier, nous nous sommes effectivement rendus sur place avec G. de Robien. Ce matin, le Premier ministre est également sur les lieux. il s'agit de rechercher aujourd'hui les causes et l'origine de cet accident, de ce drame, et ensuite, bien entendu, la question de la réparation, y compris, pourquoi pas, celle de l'Etat, seront envisagées."
Q - Un employé de l'Aéroport de Paris, qui était encore sous le choc, racontait hier à la télé et sur Europe qu'en temps de pluie, il y avait des fuites et des fissures. Cela veut dire qu'il y a des vérifications et des contrôles qui n'ont pas été effectués ? Ou n'a pas été assez sérieux ?
R - "Ce que j'ai entendu dire à ce titre, c'est que les infiltrations dont vous parlez ne se sont pas produites sur les lieux du drame. Dans toute construction, on peut voir effectivement des infiltrations. Ce n'est pas à ce stade que l'on peut se prononcer sur un manque de sécurité pouvant entraîner la fermeture d'un terminal comme celui-là."
Q - Vous étiez une des premières sur les lieux, hier, à Roissy. Vous avez entendu beaucoup de monde. Qu'est-ce qui se dégage ? Est-ce qu'il y a des responsabilités ou des fautes qui sont apparentes et que l'on ne dit pas encore ?
R - "Je pense qu'il faut, là, laisser faire les experts, laisser se dérouler les enquêtes administratives et judiciaires et il sera bien temps de voir ensuite."
Q - Sans vouloir inquiéter et à titre de prévention, contre d'éventuelles victimes, est-ce que l'on doit contrôler avec beaucoup plus de rigueur, aujourd'hui, les aérogares, les gares, les tunnels, les ponts ?
R - "Bien sûr que tous les lieux publics doivent être régulièrement vérifiés et contrôlés, à ce titre, les aérogares. Il faut penser aux constructions nouvelles qui peuvent manquer de fiabilité, certaines fois, mais aussi aux anciennes."
Q - En tout cas, hier, comme vous l'avez constaté avec G. de Robien et D. de Villepin, le plan rouge - si j'ai bien compris, c'est un plan d'urgence - a parfaitement bien fonctionné. Mais dans le cas d'une vraie catastrophe - que personne ne souhaite, évidemment - le plan rouge s'appliquerait de la même manière ? Avez-vous expérimenté en temps réel la manière dont cela se passerait ?
R - "Absolument. Nous nous sommes aperçus que dès, les premières minutes, le plan rouge s'est mis en oeuvre, qu'il a parfaitement fonctionné. Il s'agit, pour ce qui me concerne, dans le cadre de la mission de secrétaire d'Etat aux Droits des victimes, de vérifier que n'importe où, sur le territoire français, ce plan puisse être mis en oeuvre avec autant de facilité."
Q - Et alors ? En avez-vous la certitude aujourd'hui ou pas encore ?
R - "Depuis cinq semaines, je fais le tour de France pour mesurer les moyens, les dispositifs mis en oeuvre en France. Et je dois dire que jusqu'à présent, j'ai été plutôt rassurée."
Q - Le procès d'Outreau reprend aujourd'hui, les accusés sur la base de certains mensonges, restent détenus et passent à leur tour pour des victimes. Est-ce qu'à vos yeux, elles sont victimes ?
R - "C'est une affaire extrêmement difficile, aujourd'hui présentée comme une catastrophe judiciaire..."
Q - Par vous aussi ?
R - "...C'est en tout état de cause une catastrophe dès le départ, puisqu'elle met en cause des enfants, qui, pour certains - et cela, ce n'est pas remis en cause, ont été victimes d'actes de pédophilie. Un procès se déroule en plusieurs étapes et une étape de l'instruction, au cours de laquelle nous recherchons les preuves et nous préparons le procès à soumettre aux jurés. Il y a ensuite la phase d'audience et de procès. Et, durant cette étape-là, où les parties sont régulièrement confrontées, mises sous pression, face à leurs responsabilités devant leur juge, avec une issue très proche, beaucoup de chose peuvent se révéler et une vérité qui n'a pas été révélée pendant une instruction peut-être révélée pendant une audience."
Q - Il y aura encore peut-être des vérités qui vont apparaître, mais il n'empêche que l'instruction s'est déroulée à charge, que la loi de présomption d'innocence n'a pas été appliquée, des gens que l'on a fait passer pour des notables ont été présumés coupables, des instances d'appel ont confirmé, les confrontations nécessaires n'ont pas eu lieu ; qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, à votre avis ?
R - "S'il y a lieu, un jour, et après le verdict, de faire le procès du procès, de revoir encore, parce que cela fait des années que nous nous penchons sur le problème, le fonctionnement de notre système judiciaire, je crois qu'il est aujourd'hui une nécessité, c'est que ni vous ni moi, nous ne contribuons encore à interdire aux jurés et aux parties en cause de ne pas poursuivre ces débats avec autant de sérénité que possible."
Q - Mais vous êtes chargée de défendre les victimes ; aujourd'hui, des gens sont restés en détention ; est-ce que vous souhaitez la mise en liberté de ceux qui considérés aujourd'hui comme des victimes ?
R - "Je ne suis pas chargée de ce dossier. Ce procès est en cours. Je ne peux pour ma part, strictement rien souhaiter d'autre que puisse être examiné le cas des autres personnes, sachant qu'aujourd'hui, les enfants vont être entendus, le juge dans quelques jours. Peut-être qu'à l'issue de ces auditions-là, il sera plus aisé de se déterminé sur la mise en liberté d'autres personnes, qui, a priori, auraient été maintenant disculpées par l'une des parties.
Q - Mais quand des machines judiciaire et médiatique se détraquent, quand elles fabriquent des victimes, qui peut quoi et quand ? Qui peut ? et quoi ? et quand ?
R - "Après le verdict, et s'il est apparu, qu'effectivement, ont été mis en détention, à tort et surtout trop longtemps - et peut-être pourrions nous y revenir - il faudra, et c'est ma principale préoccupation, se pencher sur la réparation de ces victimes d'un système et à ce titre, bien sûr, ce que je ne peux que déplorer, c'est que jamais une indemnisation financière ne peut réparer le mal qui aura été fait."
Q - La honte, l'humiliation, la peur, les pires dégâts... Cela vient tard les réparations, il faut peut-être faire de la prévention. Le scandale d'Outreau repose aussi sur le témoignage des enfants. Pensez-vous, comme S. Royal le disait il y a quelques temps, que l'enfant dit le vrai ?
R - "Je ne crois pas que l'on puisse le dire non plus et les experts psychiatres, notamment, ne sont pas catégoriques. Ce que je pense, pour ma part, c'est qu'il ne faudrait pas qu'à cause de cette affaire qui, effectivement, constitue un drame, notamment pour les enfants, nous puissions régresser en matière de droits de l'enfant. Il faut impérativement inciter les enfants à libérer leur parole. Combien d'affaires nous montrent que des hommes et des femmes ont pu attendre plus de 20 ans de leur vie à souffrir seuls, après avoir été victimes d'actes de pédophilie. Donc, ne régressons pas en matière de droits de l'enfant."
Q - Est-ce que pour autant leur parole est sacrée ?
R - "Libérons leur parole, mais écoutons-la avec précaution."
Q - Donc, elle n'est pas forcément sacrée. Il ne faut pas régresser mais il faut tenir compte...
R - "Il n'y a pas de sacré en matière judiciaire."
Q - Une avocate dans Libération, dit que près du quart des détenus français le sont pour infractions à caractère sexuel. Demain, c'est la journée internationale des enfants disparus. Que proposez-vous en matière de prévention, par exemple, contre les risques de pédophilie ?
R - "Précisément, nous avions, grâce à une action de contrôle parental, la possibilité d'empêcher des enfants de regarder à la télévision ou sur Internet, des films pornographiques. Aujourd'hui, grâce à un logiciel, nous allons pouvoir empêcher les enfants de donner des informations qui permettent à des pédophiles, dont la nouvelle arme est précisément Internet, de les repérer, de les approcher et de les rencontrer. Il s'agit d'un logiciel gratuit, que l'Association des fournisseurs d'accès se propose de soutenir avec mon secrétariat d'Etat. Ce logiciel s'appelle "log protect", que l'on peut visiter sur "logprotect.org", et qui va empêcher les enfants de donner des informations qui les concernent directement et qui peuvent permettre de les repérer. Il faut savoir qu'en moyenne, à partir de 15 minutes de conversation d'un enfant sur un forum ou sur un chat, celui-ci est approchée par un pédophile."
Q - Donc, on peut dire "Internet danger pour les mineurs", dans certains cas ?
R - "Arme de pédophile."
Q - Donc, en 12, 15 minutes, on peut repérer la recherche de la part d'un pédophile de jeunes. Et vous dites que votre logiciel peut bloquer.
R - "A la fois, ce logiciel permet d'empêcher la communication par mes enfants qui n'auraient pas suffisamment pris conscience du danger de donner des informations qui les concernent et, en même temps, ce logiciel les alerte puis déconnecte la communication. C'est vraiment une méthode préventive. Il faut que tous les parents puissent comprendre qu'ils ont là une responsabilité, à la fois pédagogique vis-à-vis de leurs enfants et à la fois la responsabilité de les empêcher d'être les proies de certains pédophiles."
Q - Qui a inventé ce logiciel ?
R - "Il s'agit d'un adjudant de gendarmerie, qui, en conversant avec un Canadien et un autre de ses amis sur un forum, ont eu cette idée. Il faut la promouvoir. C'est en tout cas la volonté de mon secrétariat d'Etat."
Q - Comment s'appelle le logiciel ?
R - "Il s'appelle "log protect". On peut le visiter et le télécharger sur logprotect.org."
(source : Premier ministre, service d'information du gouvernement, le 24 mai 2004)
R - "Le vérifier, c'est une certitude. Il est d'ailleurs fermé aujourd'hui, et sûrement pour longtemps, puisque qu'aujourd'hui, ont été ouvertes une enquête administrative et une information judiciaire. Des experts vont se rendre sur les lieux, se prononcer ; des travaux de réhabilitation, de rénovation [seront] préconisés, mais peut-être aussi une destruction ; pourquoi ne pas l'envisager ?"
Q - Vous ne l'excluez pas vous aussi ?
R - "Personne ne peut l'exclure."
Q - On est en train de découvrir de la précipitation et même de la légèreté au moment de la construction, au stade final de la construction, avec près de 400 sous-traitants. L'Etat, dans ce cas, est victime ou complice ?
R - "L'Etat a sa responsabilité qu'il entend bien assumer. Hier, nous nous sommes effectivement rendus sur place avec G. de Robien. Ce matin, le Premier ministre est également sur les lieux. il s'agit de rechercher aujourd'hui les causes et l'origine de cet accident, de ce drame, et ensuite, bien entendu, la question de la réparation, y compris, pourquoi pas, celle de l'Etat, seront envisagées."
Q - Un employé de l'Aéroport de Paris, qui était encore sous le choc, racontait hier à la télé et sur Europe qu'en temps de pluie, il y avait des fuites et des fissures. Cela veut dire qu'il y a des vérifications et des contrôles qui n'ont pas été effectués ? Ou n'a pas été assez sérieux ?
R - "Ce que j'ai entendu dire à ce titre, c'est que les infiltrations dont vous parlez ne se sont pas produites sur les lieux du drame. Dans toute construction, on peut voir effectivement des infiltrations. Ce n'est pas à ce stade que l'on peut se prononcer sur un manque de sécurité pouvant entraîner la fermeture d'un terminal comme celui-là."
Q - Vous étiez une des premières sur les lieux, hier, à Roissy. Vous avez entendu beaucoup de monde. Qu'est-ce qui se dégage ? Est-ce qu'il y a des responsabilités ou des fautes qui sont apparentes et que l'on ne dit pas encore ?
R - "Je pense qu'il faut, là, laisser faire les experts, laisser se dérouler les enquêtes administratives et judiciaires et il sera bien temps de voir ensuite."
Q - Sans vouloir inquiéter et à titre de prévention, contre d'éventuelles victimes, est-ce que l'on doit contrôler avec beaucoup plus de rigueur, aujourd'hui, les aérogares, les gares, les tunnels, les ponts ?
R - "Bien sûr que tous les lieux publics doivent être régulièrement vérifiés et contrôlés, à ce titre, les aérogares. Il faut penser aux constructions nouvelles qui peuvent manquer de fiabilité, certaines fois, mais aussi aux anciennes."
Q - En tout cas, hier, comme vous l'avez constaté avec G. de Robien et D. de Villepin, le plan rouge - si j'ai bien compris, c'est un plan d'urgence - a parfaitement bien fonctionné. Mais dans le cas d'une vraie catastrophe - que personne ne souhaite, évidemment - le plan rouge s'appliquerait de la même manière ? Avez-vous expérimenté en temps réel la manière dont cela se passerait ?
R - "Absolument. Nous nous sommes aperçus que dès, les premières minutes, le plan rouge s'est mis en oeuvre, qu'il a parfaitement fonctionné. Il s'agit, pour ce qui me concerne, dans le cadre de la mission de secrétaire d'Etat aux Droits des victimes, de vérifier que n'importe où, sur le territoire français, ce plan puisse être mis en oeuvre avec autant de facilité."
Q - Et alors ? En avez-vous la certitude aujourd'hui ou pas encore ?
R - "Depuis cinq semaines, je fais le tour de France pour mesurer les moyens, les dispositifs mis en oeuvre en France. Et je dois dire que jusqu'à présent, j'ai été plutôt rassurée."
Q - Le procès d'Outreau reprend aujourd'hui, les accusés sur la base de certains mensonges, restent détenus et passent à leur tour pour des victimes. Est-ce qu'à vos yeux, elles sont victimes ?
R - "C'est une affaire extrêmement difficile, aujourd'hui présentée comme une catastrophe judiciaire..."
Q - Par vous aussi ?
R - "...C'est en tout état de cause une catastrophe dès le départ, puisqu'elle met en cause des enfants, qui, pour certains - et cela, ce n'est pas remis en cause, ont été victimes d'actes de pédophilie. Un procès se déroule en plusieurs étapes et une étape de l'instruction, au cours de laquelle nous recherchons les preuves et nous préparons le procès à soumettre aux jurés. Il y a ensuite la phase d'audience et de procès. Et, durant cette étape-là, où les parties sont régulièrement confrontées, mises sous pression, face à leurs responsabilités devant leur juge, avec une issue très proche, beaucoup de chose peuvent se révéler et une vérité qui n'a pas été révélée pendant une instruction peut-être révélée pendant une audience."
Q - Il y aura encore peut-être des vérités qui vont apparaître, mais il n'empêche que l'instruction s'est déroulée à charge, que la loi de présomption d'innocence n'a pas été appliquée, des gens que l'on a fait passer pour des notables ont été présumés coupables, des instances d'appel ont confirmé, les confrontations nécessaires n'ont pas eu lieu ; qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, à votre avis ?
R - "S'il y a lieu, un jour, et après le verdict, de faire le procès du procès, de revoir encore, parce que cela fait des années que nous nous penchons sur le problème, le fonctionnement de notre système judiciaire, je crois qu'il est aujourd'hui une nécessité, c'est que ni vous ni moi, nous ne contribuons encore à interdire aux jurés et aux parties en cause de ne pas poursuivre ces débats avec autant de sérénité que possible."
Q - Mais vous êtes chargée de défendre les victimes ; aujourd'hui, des gens sont restés en détention ; est-ce que vous souhaitez la mise en liberté de ceux qui considérés aujourd'hui comme des victimes ?
R - "Je ne suis pas chargée de ce dossier. Ce procès est en cours. Je ne peux pour ma part, strictement rien souhaiter d'autre que puisse être examiné le cas des autres personnes, sachant qu'aujourd'hui, les enfants vont être entendus, le juge dans quelques jours. Peut-être qu'à l'issue de ces auditions-là, il sera plus aisé de se déterminé sur la mise en liberté d'autres personnes, qui, a priori, auraient été maintenant disculpées par l'une des parties.
Q - Mais quand des machines judiciaire et médiatique se détraquent, quand elles fabriquent des victimes, qui peut quoi et quand ? Qui peut ? et quoi ? et quand ?
R - "Après le verdict, et s'il est apparu, qu'effectivement, ont été mis en détention, à tort et surtout trop longtemps - et peut-être pourrions nous y revenir - il faudra, et c'est ma principale préoccupation, se pencher sur la réparation de ces victimes d'un système et à ce titre, bien sûr, ce que je ne peux que déplorer, c'est que jamais une indemnisation financière ne peut réparer le mal qui aura été fait."
Q - La honte, l'humiliation, la peur, les pires dégâts... Cela vient tard les réparations, il faut peut-être faire de la prévention. Le scandale d'Outreau repose aussi sur le témoignage des enfants. Pensez-vous, comme S. Royal le disait il y a quelques temps, que l'enfant dit le vrai ?
R - "Je ne crois pas que l'on puisse le dire non plus et les experts psychiatres, notamment, ne sont pas catégoriques. Ce que je pense, pour ma part, c'est qu'il ne faudrait pas qu'à cause de cette affaire qui, effectivement, constitue un drame, notamment pour les enfants, nous puissions régresser en matière de droits de l'enfant. Il faut impérativement inciter les enfants à libérer leur parole. Combien d'affaires nous montrent que des hommes et des femmes ont pu attendre plus de 20 ans de leur vie à souffrir seuls, après avoir été victimes d'actes de pédophilie. Donc, ne régressons pas en matière de droits de l'enfant."
Q - Est-ce que pour autant leur parole est sacrée ?
R - "Libérons leur parole, mais écoutons-la avec précaution."
Q - Donc, elle n'est pas forcément sacrée. Il ne faut pas régresser mais il faut tenir compte...
R - "Il n'y a pas de sacré en matière judiciaire."
Q - Une avocate dans Libération, dit que près du quart des détenus français le sont pour infractions à caractère sexuel. Demain, c'est la journée internationale des enfants disparus. Que proposez-vous en matière de prévention, par exemple, contre les risques de pédophilie ?
R - "Précisément, nous avions, grâce à une action de contrôle parental, la possibilité d'empêcher des enfants de regarder à la télévision ou sur Internet, des films pornographiques. Aujourd'hui, grâce à un logiciel, nous allons pouvoir empêcher les enfants de donner des informations qui permettent à des pédophiles, dont la nouvelle arme est précisément Internet, de les repérer, de les approcher et de les rencontrer. Il s'agit d'un logiciel gratuit, que l'Association des fournisseurs d'accès se propose de soutenir avec mon secrétariat d'Etat. Ce logiciel s'appelle "log protect", que l'on peut visiter sur "logprotect.org", et qui va empêcher les enfants de donner des informations qui les concernent directement et qui peuvent permettre de les repérer. Il faut savoir qu'en moyenne, à partir de 15 minutes de conversation d'un enfant sur un forum ou sur un chat, celui-ci est approchée par un pédophile."
Q - Donc, on peut dire "Internet danger pour les mineurs", dans certains cas ?
R - "Arme de pédophile."
Q - Donc, en 12, 15 minutes, on peut repérer la recherche de la part d'un pédophile de jeunes. Et vous dites que votre logiciel peut bloquer.
R - "A la fois, ce logiciel permet d'empêcher la communication par mes enfants qui n'auraient pas suffisamment pris conscience du danger de donner des informations qui les concernent et, en même temps, ce logiciel les alerte puis déconnecte la communication. C'est vraiment une méthode préventive. Il faut que tous les parents puissent comprendre qu'ils ont là une responsabilité, à la fois pédagogique vis-à-vis de leurs enfants et à la fois la responsabilité de les empêcher d'être les proies de certains pédophiles."
Q - Qui a inventé ce logiciel ?
R - "Il s'agit d'un adjudant de gendarmerie, qui, en conversant avec un Canadien et un autre de ses amis sur un forum, ont eu cette idée. Il faut la promouvoir. C'est en tout cas la volonté de mon secrétariat d'Etat."
Q - Comment s'appelle le logiciel ?
R - "Il s'appelle "log protect". On peut le visiter et le télécharger sur logprotect.org."
(source : Premier ministre, service d'information du gouvernement, le 24 mai 2004)