Déclaration de Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité, sur la mise en oeuvre du programme "Nouveaux services Emplois-jeunes", Paris le 8 octobre 1998 (en annexe, point d'étape du programme au 30 septembre).

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Circonstance : Journée nationale des pilotes du programme "Nouveaux services Emplois jeunes", à la Cité des sciences de La Villette le 8 octobre 1998

Texte intégral

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord me féliciter de l'organisation de cette rencontre nationale des pilotes du programme Nouveaux services - Emplois jeunes, ici même à la Cité des Sciences, qui a toujours su s'ouvrir sur les métiers de demain en créant la Cité des métiers que fréquentent tous les jours plusieurs milliers de jeunes ou d'adultes à la recherche d'informations, et je l'espère, y compris sur les métiers dans les domaines qui nous intéressent aujourd'hui.
Vous êtes plus de 500 à avoir accepté votre mission de pilote du programme sur votre zone. J'avais souhaité que ce programme, dans sa mise en oeuvre, se fasse dans la proximité des acteurs locaux, des élus, des responsables associatifs et socioéconomiques, au plus près des dynamiques locales, qu'elles s'expriment au niveau d'un bassin d'emploi, d'une agglomération urbaine, d'une intercommunalité. C'était donner tout son sens à ce programme qui se veut avant tout un programme de développement d'activités et d'emplois.
Vous avez été désignés en fonction de vos expériences, de vos capacités à nouer des partenariats, de votre implication dans les actions de développement local. Vous êtes donc à la fois des élus, des membres du corps préfectoral ou de services c e l'Etat, mais aussi des membres de la Société civile et des responsables associatifs.
Je vous remercie très chaleureusement d'avoir accepté cette mission et aussi de tout le travail que vous avez accompli depuis un an.
J'ai souhaité que soient associés à cette journée les grands réseaux associatifs et les employeurs publics avec lesquels nous avons conclu des accords-cadre nationaux ainsi que, bien évidement, tous les départements ministériels impliqués dans ce programme.
Je voudrais également remercier tous les intervenants de la journée, des tables rondes de la matinée, les présidents et rapporteurs des ateliers, les personnes qui ont apporté des témoignages.
Cette journée nous aura permis collectivement de dresser un premier bilan, d'échanger sur les pratiques qui sont les vôtres et d'enrichir votre connaissance du programme.
Je voudrais en conclusion de cette journée, au cours de laquelle déjà beaucoup de choses ont été dites, vous faire part du constat qui est le mien sur ce programme, réagir et répondre aux interventions des présidents d'ateliers et enfin, vous dire les. Priorités que j'entrevois pour votre action dans les mois qui viennent.
Le Premier Ministre a fait de l'emploi la priorité du Gouvernement.
Nous ne pouvons, en effet, espérer aller vers une société plus solidaire, redonner confiance à notre pays que si nous sommes capables de faire reculer durablement le chômage en imaginant ensemble un nouveau modèle de développement plus riche en emplois.
Depuis le second semestre 1997 notre économie va mieux. Cette amélioration est bien évidemment liée à une croissance, qui a atteint 3,18 % cette année.
Cette reprise de la croissance conjuguée a la politique de l'emploi a permis la création de 280000 emplois dans les entreprises en un an. Elle a entraîné un recul sensible du chômage (-3,9 % de août 1997 à août 1998). Et ce sont les jeunes qui bénéficient tout particulièrement de cette baisse (- 9,3 % en un an), pour une proportion importante grâce au programme "Nouveaux services - Emplois jeunes".
Pour autant, même si elle est maintenant bien orientée, la croissance ne suffira pas à elle seule à entraîner un recul suffisant du chômage.
Créer de nouveaux services, c'est notre manière à nous de conforter la croissance mais aussi de la rendre plus riche en emplois.
Le programme "Nouveaux, services - Emplois jeunes" est donc bien au coeur des priorités gouvernementales et il ajoute, avec la baisse de la durée du travail, ses effets favorables sur l'emploi à ceux de la reprise économique.
Ce fut le premier texte de loi voté il y a un an par le nouveau Parlement, dont le travail a d'ailleurs été intense et constructif Cette loi a tout à la fois permis de répondre à des besoins importants de nouveaux services de la population dans les quartiers, le milieu rural et d'insérer durablement des jeunes dans l'emploi.
C'est Bertrand SCHWARTZ qui disait que c'est la première fois que l'on tente simultanément d'organiser un véritable accès à de vrais emplois pour les jeunes et d'humaniser la société.
Notre pays est riche et pourtant des besoins essentiels ne sont pas ou mal satisfaits. Il fallait réagir à ce paradoxe.
Répondre à ces besoins pour améliorer notre vie collective, développer des services pour mieux vivre ensemble, créer de vrais emplois, telle est l'ambition de ce programme.
On peut dire aujourd'hui qu'il remplit ses objectifs !
Le nombre de projets déposés témoigne de l'importance des besoins à satisfaire mais aussi de la capacité de notre pays à se mettre en mouvement. En un an, la démonstration a été faite "grandeur nature" : plus de 37 000 associations, collectivités locales , établissements publics ont construit des projets dans les domaines les plus divers.
Ainsi par exemple, l'évolution de la démographie et les progrès médicaux conduisent à un accroissement très important du nombre de personnes âgées et à l'allongement de leur durée de vie. Cela implique un renforcement massif de leur prise en charge, sous tous ses aspects, santé, vie quotidienne, loisirs.... qui ne peut être assurée par les seules familles.
Il peut aussi s'agir de prévenir des situations d'exclusion ou de ruptures familiales et professionnelles, de favoriser l'accès au droit et l'accompagnement socio-éducatif pour les personnes les plus démunies.
Il en est de même pour l'environnement. La nature est menacée dans une société plus peuplée et qui consomme davantage. La protection de l'environnement, la prévention des pollutions, le traitement des déchets par exemple ne sont pas un luxe, mais une condition indispensable pour transmettre aux génération futures un monde agréable à vivre. L'économie d'énergie et la promotion du patrimoine offrent également des perspectives d'emplois non négligeables.
Par ailleurs, le maintien de liens sociaux, dans la ville , a l'école, entre les générations implique le développement d'activités nouvelles de médiation, d'animation, de prévention ... Les actions qui visent à améliorer les relations de voisinage dans les grands ensembles, la sécurité dans les transports et les espaces publics, les relations entre les usagers et les institutions et services administratifs, sont nombreuses et reposent à la fois sur des initiatives de collectivités, de gestionnaires de services publics, de bailleurs sociaux et d'associations. La signature des contrats locaux de sécurité offre un cadre contractuel pour coordonner l'ensemble des actions dans ce domaine.
Enfin, il épanouissement de la personne, la maîtrise d'un monde de plus en plus complexe et l'exercice de la démocratie impliquent de développer fortement l'accès à l'information , a l'éducation , a la culture tout au long de la vie.
Le soutien apporté aux élèves par les aides-éducateurs, les activités périscolaires organisées à l'initiative des collectivités en lien avec l'école, les actions menées dans les quartiers et les zones rurales pour faciliter l'accès à la culture démontrent que nous pouvons rendre plus facile l'accès de tous à ces services.
Dans tous ces domaines, des associations, des collectivités locales, des entreprises ont développé des initiatives, parfois en anticipant ce programme, comme à Lille où nous avons expérimenté avec Pierre MAUROY ces nouvelles activités. Mais je pourrais aussi citer Strasbourg, Amiens et Quimper dont vous avez pu entendre les témoignages de Marie-Hélène GILLIG, Bernard NEMITZ et Bernard POIGNANT.
Vos témoignages nombreux au cours des ateliers thématiques de cet après-midi sont autant d'exemples du travail en profondeur qui est en cours.
Nous avons visé juste sur les attentes de nos concitoyens. Nous l'avons fait aussi pour ce qui concerne les jeunes.
Chacun sait ici que leur situation est préoccupante : leur insertion dans l'emploi est de plus en plus tardive, ils souffrent d'une précarité de l'emploi, ils ont des incertitudes sur leurs revenus, certains se trouvent dans des situations de désespérance et vivent en marge de la société.
C'est bien un droit à un avenir que nous avons voulu traduire dans ce projet, la possibilité pour eux d avoir une première expérience professionnelle, de valoriser leurs talents et de partager leurs passions, de ne plus vivre avec l'angoisse du lendemain, de reprendre confiance, de s'installer dans la vie et d'être autonome. En un mot, il fallait leur redonner espoir.
Un sondage auprès de 2 000 jeunes recrutés, que nous avons demandé à la SOFRES, nous confirme ce sentiment très positif qu'ont les jeunes sur le programme : 90 % pensent qu'ils acquièrent une expérience utile, c'est l'intérêt du travail proposé qui les a motivés à postuler pour un emploi jeune. Ils reconnaissent aussi le caractère novateur des activités exercées. Ils ont bien compris qu'il ne s'agissait plus de "stages parking", encore moins de petits boulots, ils sont intégrés dans leur emploi, accueillis avec enthousiasme. Les démissions sont exceptionnelles, leur taux est comparable à celui des contrats de droit commun. Ces réactions des jeunes doivent être pour nous, autant d'encouragements à poursuivre notre action.
Je voudrais souligner quatre points forts de ce programme
1 - Nous tiendrons nos engagements. Aujourd'hui, 138000 emplois ont été créés, dont près de 70000 dans les associations, les collectivités locales et les établissements publics, les autres dans l'Education Nationale et la Police. Tous les postes créés ne sont pas immédiatement pourvus, mais 88000 jeunes ont d'ores et déjà été embauchés dont 47000 dans les associations et les collectivités locales. En outre dans les semaines qui viennent, 20000 jeunes supplémentaires seront recrutés par l'Education Nationale.
Ces résultat s nous permettront d'atteindre dès le mois de novembre les 150000 emplois créés et plus de 100000 jeunes embauchés. L'objectif est donc atteint ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé (exemple des emplois villes : un quart de l'objectif atteint au bout de 18 mois).
Je sais qu'aujourd'hui les quelques difficultés de départ, notamment concernant les délais d'instruction, sont résolues. Ils sont aujourd'hui de l'ordre de 3 semaines à un mois, lorsque, bien sûr, le projet ne nécessite pas d'être remanié.
2 - Ce programme comme nous l'avions, souhaité, est ouvert à l'ensemble des jeunes. Certains craignaient en effet au départ que, même sur des emplois non qualifiés, les employeurs aient tendance à recruter des jeunes sur-qualifiés. Or cela nia pas été le cas. 30 % des jeunes embauchés n'ont pas de qualification ou au plus un CAP. Un jeune non qualifié n'est pas forcément en difficulté et peut assumer un emploi dès lors que ce dernier ne requiert pas une qualification particulière. Les deux tiers des jeunes ont un niveau de formation égal ou inférieur au bac.
Les jeunes des quartiers trouvent aussi leur place dans ce programme. A Lille par exemple, nous avons déjà embauché 200 jeunes, dont 81 % viennent des quartiers en difficulté. Mais 'e sais aussi les efforts réalisés dans les communes à la périphérie des grandes villes, comme en Seine-Saint-Denis, avec Claude BARTOLONE et Jean-Pierre BRARD. Cela montre que, dans ces quartiers, il y a des jeunes formés ou non formés, mais en pleine capacité de travailler. C'est tout d'abord dans ces quartiers que l' on attend une réponse au chômage. Les actions de désespérance et de violence prendront fin non seulement par des actions de sécurité mais aussi en redonnant espoir grâce à ces nouveaux emplois.
La relance d'une véritable politique de la ville qui se concrétise par une augmentation de près d'un tiers du budget qui lui sera consacré en 1999 est essentielle. Avec Claude BARTOLONE nous veillerons à ce que les prochains contrats de ville soient des occasions pour renforcer l'action dans ces domaines.
Il en est de même dans les zones rurales dévalorisées, où ce programme a permis à de nombreuses initiatives d'aboutir notamment dans un cadre intercommunal, et aux jeunes ruraux de trouver un emploi durable.
3 - Les acteurs ont été nombreux à se mettre en mouvement pour satisfaire les besoins de services de tous. L'enthousiasme a été grand dès le début du programme, tant les associations que les collectivités et les entreprises publiques ont repéré des besoins, construit des projets, se sont engagées sur des objectifs et se sont données les moyens de les atteindre.
C'est le sens des 80 accords-cadres qui ont été conclus au cours de l'année avec les grands réseaux associatifs mais aussi des contrats d'objectifs avec les villes, les Conseils généraux ou régionaux.
Ce programme va à la rencontre du projet associatif. Il permet de dynamiser la vie associative, de construire des projets dans la durée grâce aux 5 années d'aide de l'Etat, de renforcer la relation avec les usagers, enfin de soutenir l'action des bénévoles qui parfois s'essoufflent. C'est la première fois qu'un tel soutien est apporté au monde associatif .Les associations représentent 40 % des employeurs aujourd'hui. Pour nombre d'entre elles, c'est l'occasion de développer de nouvelles fonctions et de créer un premier emploi permanent. Elles respectent aussi parfaitement l'esprit du programme et je voulais saluer toutes ces initiatives, l'action des grandes fédérations qui ont permis de les appuyer et de les faciliter.
Les collectivités locales ont également, dans leur ensemble, adhéré au programme. Au-delà des clivages politiques, ce programme a su s'imposer parce qu'il répondait aux attentes de nos concitoyens.
Les collectivités dépassent leur simple rôle d'employeur par la création d'emplois directs, elles participent au cofinancement d'emplois, à l'encadrement des jeunes, à l'effort d'investissement nécessaire pour le développement de l'activité ou encore à la professionnalisation.
A cet égard, la quasi totalité des conseils généraux sont impliqués dans le programme "Nouveaux services - Emplois jeunes".
Ils participent au cofinancement des emplois créés. Ils donnent la priorité à des jeunes RMistes par exemple - ou à des domaines relevant de leur compétence comme l'action sociale. Ils aident au développement rural en ciblant pour certains d'entre eux leur intervention sur les communes, en dessous d'un certain seuil d'habitants, en contribuant à des dynamiques de développement local. Le Président Michel DINET, Président du Conseil général de Meurthe et Moselle, a initié de nombreuses initiatives en s'appuyant sur les structures de développement local. Il a pu en témoigner ce matin.
Les Conseils régionaux, Monsieur RAFFARIN en a témoigné, sont également engagés sur la formation professionnelle, le soutien à l'ingénierie, la création d'entreprises et le développement local.
L'implication des villes reste cependant encore inégale. C'est là que notre travail de conviction doit encore porté. Je voudrais saluer dans ce domaine les efforts des associations de Maires et notamment la Fédération des Villes Moyennes qui a mené sous la responsabilité de Jean AUROUX tout un travail d'information et de sensibilisation.
C'est pour les villes l'occasion de découvrir de nouvelles fonctions, notamment dans le domaine de la médiation sociale de proximité, des activités périscolaires ou encore de la sensibilisation aux problèmes de l'environnement, du tri sélectif des déchets. Ce programme contribuera à faire évoluer l'action des collectivités en profondeur, à modifier les emplois de la fonction publique territoriale. Ce programme les aidera aussi à redéfinir leurs missions et leurs priorités pour intégrer le nouveau besoin dans les activités existantes.
Enfin, les entreprises publiques innovent et s'attachent à couvrir les besoins nouveaux comme les agents de contact à la Poste, chargés de renseigner les personnes en difficultés, de les aider dans leurs démarches.
4 - Au delà de l'engagement de chaque employeur, ce programme a aussi contribué à faire tomber des barrières, à nouer ou à renforcer des partenariats.
C'est vrai pour toutes ces communes qui se regroupent pour monter un service plus efficace et pour se donner surtout les moyens de mutualiser les charges et de pérenniser l'activité, comme la communauté de communes du bassin potassique en Alsace, qui grâce notamment à l'impulsion de leur Président M. Jo SPIEGEL, ont investi dans le développement de la vie associative.
C'est aussi vrai en milieu rural, comme ce syndicat intercommunal à vocation scolaire (SIVOS) de la Dordogne qui a créé un emploi jeune pour les activités périscolaires et de loisirs des enfants le soir et le mercredi.
C'est encore vrai des associations qui résolvent collectivement ces même problèmes ou se donnent les moyens d'assurer une bonne gestion financière des emplois en constituant des groupements. Elles contribuent ainsi à développer un nouveau secteur économique à finalité sociale. Enfin les entreprises, les mutuelles, les assureurs, les bailleurs sociaux ne sont pas en reste, ils participent au tour de table, contribuent au montage financier de certaines opérations.
Ce programme est aujourd'hui profondément ancré dans nos terroirs, mais aussi dans nos quartiers. Tout le monde reconnaît son utilité.
Je voudrais maintenant vous donner quelques conseils pour votre action dans les mois qui viennent.
- D'abord ne perdons pas de vue que c'est un programme "Nouveaux services". L'objectif est de créer des services nouveaux qui débouchent sur de l'emploi durable. J'ai toujours attiré l'attention des préfets et des directions du travail sur la qualité des projets. Je leur ai demandé d'être vigilants sur la nature des activités proposées, leur caractère d'utilité sociale. Je compte sur vous pour réaliser un travail de proximité : animez des réunions, allez à la rencontre des porteurs de projets mais sans toutefois vous substituer aux services qui ont en charge l'instruction des projets. Il vous faudra sans doute labourer profond notamment en direction des petites associations et des territoires plus fragiles où les acteurs sont moins mobilisés : les quartiers, les zones rurales.
- Utilisons pour cela efficacement les moyens d'aide aux porteurs de projet pour dynamiser l'émergence d'une nouvelle génération de services.
Vous disposez de crédits d'ingénierie, qui sont souvent sous-consommés, utilisez-les pour des actions plus collectives, des permanences de consultants délocalisées, des études de faisabilité. Il peut être utile dans certains secteurs de réaliser des études de potentiel d'une filière d'activité ou bien dans certains territoires, des diagnostics adaptés aux pays ruraux ou aux quartiers urbains.
- Veillons à la pérennisation des nouveaux services mis en place.
Gardons en premier lieu le souci de la population, de l'usager. Si les services nouveaux créés répondent à de vrais besoins sociaux, si les usagers en apprécient la qualité, ils s'inscriront dans la durée. En s'habituant en cinq années à utiliser le service, les usagers seront progressivement prêts à en payer le prix ou à y contribuer, par exemple à travers une cotisation ou l'achat d'un service.
Certaines activités peuvent basculer dans le secteur marchand. Ce programme peut jouer le rôle de pépinière d'activités nouvelles, il peut essaimer sur la création d'entreprises. Je voudrais dans ce domaine saluer l'action de J-P RAFFARIN et du Conseil Régional de Poitou-Charentes qui s'appuie sur une approche par pays pour repérer et soutenir les initiatives intéressantes.
La mutualisation des charges entre les différentes structures utilisatrices du service représente une autre solution souvent utilisée. Elle permet de créer des services tant dans les zones rurales où il n'est pas possible d'atteindre une masse critique suffisante au niveau d'une petite commune, que dans les quartiers où des partenariats élargis assurent les financements complémentaires.
- Ayons le souci d'accompagner les jeunes dans leur parcours de professionnalisation. Le tutorat et la formation sont indispensables pour que les jeunes acquièrent une véritable compétence professionnelle, ce qui concourt à la qualité du service mis en place et permettra aux jeunes de s'inscrire durablement dans l'emploi. Un travail approfondi avec les grands réseaux associatifs nous conduira à définir progressivement le profil de métiers nouveaux.
- Enfin, il nous faut à présent valoriser les bonnes expériences, les faire connaître, organiser le transfert et capitaliser. Rien ne remplace dans ce domaine l'action de proximité que vous pouvez avoir au niveau d'un bassin d'emploi, d'un département. Rien de tel qu'un témoignage d'un maire pour convaincre un de ses collègues. Il en va de même pour les associations, essayons de créer un effet "boule de neige".
Nous vous faciliterons le travail. Nous avons élaboré une première brochure qui reprend une centaine d'actions. Nous publierons bientôt une lettre d'information et de liaison à l'intention de tous les acteurs du programme, le site Internet du Ministère reprend déjà toutes ces informations.
Vous avez contribué efficacement au lancement du programme, il vous faut maintenant continuer à nourrir les projets. Votre rôle est d'être des catalyseurs. Il vous faut être imaginatif car des milliers d'idées ne demandent qu'à émerger. Il vous faut prendre des initiatives pour transformer l'essai. Après tout le travail accompli, j'ai confiance dans votre capacité à poursuivre notre action.
Des associations et des collectivités locales qui se mobilisent, des jeunes qui S'investissent durablement dans de nouveaux emplois, des services de l'Etat qui trouvent un nouveau sens à leur action, des initiatives et des idées qui foisonnent...
C'est cela la France en marche !
(source http://www.travail.gouv.fr, le 26 septembre 2001)