Déclaration de M. Patrick Devedjian, ministre délégué à l'industrie, sur le projet d'implantation en Bretagne d'un pôle de compétitivité axé sur les technologies de l'information, de l'audiovisuel et de la communication, Rennes le 17 janvier 2005.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration du centre de recherche et développement d'ENVIVIO et lancement du projet de pôle de compétitivité "Image et Réseaux" de Bretagne à Rennes le 17 janvier 2005

Texte intégral


Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
La convergence de l'informatique, des télécommunications, et de l'audiovisuel, au sein d'une économie numérique, instantanée et mondialisée, constitue la révolution industrielle du siècle qui s'engage.
Les nouvelles technologies de l'information en sont le moteur. L'Internet haut débit, fixe comme mobile, en est le carburant.
Cette révolution bouleverse nos modes de consommation. Le téléphone portable est devenu le premier objet de la vie quotidienne des français, avec 43 millions de français abonnés en dix ans. L'Internet haut débit fixe se généralise, avec près de 6 millions de français raccordés en deux ans. L'Internet haut débit mobile arrive à pas accélérés, avec le déploiement des nouvelles générations de téléphonie mobile, mais aussi le WiFi et le WiMax.
Je suis convaincu que cette révolution représente avant tout, pour un pays comme la France, qui n'a d'autre choix que de se tourner vers la valeur ajoutée et l'innovation, un formidable potentiel de croissance et d'emploi.
Certes, la numérisation des contenus et leur diffusion accélérée comporte certains risques. Certains contenus peuvent porter atteinte à la dignité humaine, véhiculer le racisme ou l'antisémitisme. D'autres sont la proie de la piraterie numérique.
Mais je crois que ces risques restent limités par rapport aux bénéfices extraordinaires de la révolution numérique.
Nous constatons tous les jours par exemple combien la généralisation du téléphone portable modifie nos modes de vies. Le SMS nous a récemment apporté une aide inattendue mais très concrète pour contacter les français présents dans la zone concernée par les raz de marée en Asie.
Plus généralement, le déploiement du haut débit donne aujourd'hui accès à une masse considérable d'information. Il ouvre notre société sur un nouveau monde de liberté.
Afin d'accompagner cette ouverture, j'ai déjà fait voter en 2004 deux lois importantes, qui ont profondément remodelé le droit des communications :
? D'une part, la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique a donné à Internet un premier texte fondateur. Elle précise les responsabilités de chacun des acteurs du réseau et facilite ainsi son développement ;
? D'autre part, la loi du 9 juillet 2004 sur les communications électroniques et les services de communication audiovisuelle a refondu l'ensemble du droit applicable à l'audiovisuel et aux télécommunications, au sein d'un même cadre harmonisé et simplifié.
Mais au-delà de son seul cadre juridique, parmi l'ensemble des données échangées sur ces nouveaux réseaux, l'image conserve un statut particulier. Expression de l'art et de la nature, elle a toujours exercé sur l'homme une véritable fascination. " Le regard ne s'empare pas des images, ce sont les images qui s'emparent du regard ", écrivait Kafka.
L'image numérique constitue le principal vecteur de croissance de l'économie de l'information, qu'elle soit fixe ou mobile, véhiculée par le satellite, le câble, l'ADSL, ou le numérique terrestre, stockée sur le disque dur d'un ordinateur, d'un téléphone portable, d'un baladeur ou d'un appareil photo numérique.
Cette croissance se poursuit aujourd'hui dans deux directions principales :
? L'amélioration de la qualité de l'image, avec la haute définition ;
? La diversification des usages, avec la mobilité.
Ces deux directions se situent précisément au point de rencontre des industries de l'audiovisuel et des télécommunications.
Or ces industries n'ont pas encore suffisamment l'habitude de travailler ensemble. Elles ont chacune leur ministre, chacune leur administration, chacune leur loi, chacune leur régulateur, chacune leur modèle économique, chacune leur spécificité et, j'ajouterai aussi, chacune leur orgueil. Il y a là un handicap propre à la France, qui sépare, voire oppose, presque systématiquement, contenus et contenants, croyant ainsi opposer l'artiste au chef d'entreprise, le poète à l'industriel, l'intérêt culturel à l'appétit commercial. Cette opposition est vaine, parce que les nouveaux gisements de créativité et de croissance se situent précisément à la frontière de ces deux mondes.
Afin de favoriser la coopération entre audiovisuel et télécommunications, j'ai lancé le 8 juillet dernier le forum de la haute-définition, et le 23 novembre dernier le forum de la télévision mobile. Après un premier temps de suspicion, ces deux forums connaissent actuellement un véritable succès.
Le HD Forum a pris toute sa part dans la bataille qui a abouti à un succès inespéré, le 23 décembre dernier, avec l'arbitrage rendu par le Premier Ministre en faveur de l'introduction de la haute définition dans la télévision numérique terrestre. Introduire la haute-définition dans la TNT, cela veut dire, nécessairement, recourir à la nouvelle génération de formats de compression MPEG4, dont ENVIVIO est devenu en quatre ans seulement un champion international.
Que n'a-t-on pas entendu sur MPEG4 depuis six mois ? Ce format n'est pas finalisé. Il ne sera pas mûr, au mieux, avant 2007 ou 2008. Il ne s'agit que d'une tentative des industriels de déstabiliser le paysage audiovisuel français. Nous sommes en retard de dix ans sur nos grands voisins pour le lancement de la TNT, mais il vaut bien mieux copier sagement la technique qu'ils ont déjà éprouvée, c'est-à-dire MPEG2, plutôt que de risquer de prendre une longueur d'avance avec MPEG4. On nous aura donc tout dit pour nous dissuader d'innover.
Mais malgré l'omniprésence médiatique de ces conservateurs sceptiques, et surtout grâce à la mobilisation sans faille de l'ensemble des industriels de l'audiovisuel et des télécommunications, et à l'engagement remarquable du monde du cinéma, le Premier Ministre a finalement arbitré, le 23 décembre dernier, en faveur de la haute définition et de MPEG4.
C'est donc bien ce matin, et non pas en 2007 ou 2008, que j'ai donné le coup d'envoi, à partir de l'émetteur de la Tour Eiffel, des premières émissions MPEG4 de la télévision numérique terrestre française.
Et c'est bien cet après-midi, et non pas en 2010, que nous inaugurons un centre de recherche et développement qui va apporter à l'industrie française une longueur supplémentaire d'avance dans l'image numérique, avec de nouvelles applications du format MPEG4.
Et c'est avec une véritable fierté que je vous le dis aujourd'hui, la France n'est plus en retard de dix ans pour le déploiement de la TNT au format MPEG2. Elle est maintenant en avance de dix ans pour le déploiement de la TNT au format MPEG4 !
Cette avance technologique, vous, entreprises et centres de recherche et de formation du pôle de compétitivité Image et Réseaux de Bretagne, vous en avez été les artisans.
Vous en êtes aujourd'hui les dépositaires.
Le forum de la télévision mobile, de son côté, est en cours de construction. Il devrait déboucher sur de premières expérimentations de télévision mobile avant la fin de l'année 2005. Nous venons d'assister à des premières démonstrations. Là aussi, le recours aux nouveaux formats de la télévision numérique, je veux bien sûr parler de MPEG4, est indispensable. Les premiers processeurs MPEG4 pour la télévision numérique terrestre mobile ont déjà été commercialisés avec succès, par ENVIVIO, au Japon et en Corée. Je souhaite que le marché français leur soit ouvert le plus tôt possible.
J'ajouterai que si le déploiement de la télévision numérique terrestre constitue incontestablement le fait marquant de l'année 2005 pour les nouvelles technologies de l'information et de la communication, son organisation actuelle laisse libre des ressources en
fréquences, en particulier le multiplex R5. Par ailleurs, la cessation de la diffusion de la télévision en mode analogique va libérer d'autres ressources, qui seront susceptibles de faire l'objet d'un emploi correspondant à des besoins émergents. Bien qu'un certain nombre d'échéances - notamment la cessation des émissions analogiques - peuvent sembler
éloignées, la replanification des fréquences correspondantes, qui déterminera durablement les nouveaux usages et leurs conditions d'emploi, devra être achevée en Europe pour septembre 2005.
C'est pourquoi il me paraît essentiel d'anticiper ces nouveaux besoins, afin de connaître les enjeux industriels et les capacités de les satisfaire.
J'adresserai dans les prochains jours au Conseil Général des Technologies de l'Information une lettre de mission lui demandant de procéder à une étude permettant d'appréhender :
? l'état de la question au plan européen en ce qui concerne l'utilisation des ressources en fréquences ainsi rendues disponibles ;
? l'expression des besoins nouveaux de toute nature ;
? l'intérêt industriel des ces nouveaux usages.
Le CGTI consultera au cours du déroulement de l'étude les acteurs institutionnels, comme l'Agence Nationale des Fréquences, mais aussi l'ensemble des industriels du secteur. Le forum de la haute définition et le forum de la télévision mobile seront associés à ces travaux. Je souhaite que le pôle de compétitivité Images et Réseaux de Bretagne y participe pleinement.
Dans ce contexte, le chaînon manquant du rapprochement de l'audiovisuel et des télécommunications, c'est bien sûr un lieu de rencontre privilégié. Ce lieu de rencontre de l'audiovisuel et des télécommunications, je vous propose de le construire ensemble, ici, aujourd'hui, en Bretagne.
A la suite du Comité Interministériel pour l'Aménagement et le Développement du Territoire du 14 septembre 2004, le Gouvernement a décidé la mise en place de pôles de compétitivité labellisés sur l'ensemble du territoire français. Ces pôles s'inscrivent dans le cadre d'une politique industrielle ambitieuse, visant aussi à améliorer l'attractivité des territoires.
Un pôle de compétitivité se définit comme la combinaison de quatre éléments fondamentaux :
- un territoire cohérent ;
- un réseau d'entreprises, de centres de formation et d'unités de recherche engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies ;
- des projets technologiquement innovants ;
- une masse suffisante pour assurer une visibilité internationale.
J'insisterai en particulier sur la nécessité pour les entreprises de se situer à la frontière de l'innovation, ce qui implique une forte articulation avec le monde de la recherche et de l'enseignement supérieur. Le développement des pôles de compétitivité constitue ainsi une réponse aux objectifs fixés par les sommets européens de Lisbonne et de Göteborg. L'articulation avec les politiques communautaires, notamment le programme-cadre de recherche et la politique régionale, doit être systématiquement recherchée.
Permettez-moi de le souligner, les moyens financiers accordés par l'Etat au lancement et à la mise en oeuvre de la stratégie des pôles de compétitivité sont considérables. Ils atteindront 650 millions d'euros, dont plus de 350 inscrits au budget général de l'Etat, et près de 300 apportés par ses différents établissements publics.
Les pôles de compétitivité bénéficieront en outre d'exonérations d'impôt sur les bénéfices, ainsi que sur les cotisations de taxe professionnelle et de taxe foncière sur les propriétés bâties. Pour les employés effectuant des activités de recherche et d'innovation, les entreprises seront exonérées de 50 % des cotisations sociales, selon leur taille.
J'ai lancé le 2 décembre dernier l'appel à projet destiné à susciter la constitution des premiers pôles de compétitivité à rayonnement international.
Après remise des dossiers, avant le 28 février prochain je vous le rappelle, aux préfets de région, un Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) arrêtera, au cours de ce semestre, la première liste des pôles labellisés.
J'ai demandé aux Directions Régionales de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement d'apporter un concours immédiat et actif à l'ensemble des porteurs de projets, notamment en Bretagne.
En lançant cet appel à projet, en pleine bataille sur les normes de diffusion de la télévision numérique terrestre, je dois vous avouer que mes pensées allaient déjà vers la Bretagne. Je me disais que si nous obtenions gain de cause avec le nouveau format MPEG4 et la haute définition, le projet breton de pôle de l'image et des réseaux prendrait tout son sens.
Le terreau indispensable au développement d'un tel pôle est en effet particulièrement fertile ici.
La Bretagne est intimement associée, depuis plus d'un siècle, à l'histoire de l'image. André Antoine, Jean Grémillon, Claude Chabrol, Raoul Walsh, Christian Jaque, Richard Fleischer, Roman Polanski, Jean Becker, sont venus et revenus pour le paysage, la lumière, les décors, l'imaginaire breton.
Les Bretons de Paris n'ont-ils pas eux-mêmes entouré la Gare Montparnasse, non seulement de multiples crêperies, mais aussi d'un des plus grands multiplexes cinématographiques de la capitale, justement nommé " Le Bretagne ".
La Bretagne reste une source inépuisable d'inspiration pour les cinéastes. Elle représente aujourd'hui un terrain vivace de jeunes réalisateurs qui ont fait leurs premières armes dans le domaine du court métrage et du documentaire.
La Bretagne sera encore cette année, j'en suis sûr, très bien représentée au palmarès du cinéma français, avec un film comme " L'équipier ", de Philippe Lioret, qui illustre par de sublimes images la Bretagne sauvage et tenace.
Pays pourtant essentiellement rural, la Bretagne de la terre a rarement inspiré les cinéastes. L'Armor a leur préférence. Il en est de même pour les villes : Nantes et Brest attirent par leur situation portuaire. Saint Malo, Dinan, Morlaix, Quimper tirent leur épingle du jeu avec leur patrimoine historique. Je vois donc dans l'émergence d'un pôle de l'image, à Rennes, aujourd'hui, non pas un contresens, mais un juste retour de l'histoire !
Une opportunité exceptionnelle s'ouvre aujourd'hui pour associer cette intense créativité audiovisuelle à l'émergence d'un pôle d'excellence de l'image et des réseaux.
J'en suis convaincu, ce pôle breton a vocation à devenir l'un des quatre ou cinq pôles français majeurs, d'envergure européenne et internationale, sur les technologies de pointe, à côté de Crolles, Sofia-Antipolis, Saclay, Toulouse.
J'invite le Conseil Régional à s'engager pleinement dans ce projet et à appuyer les efforts des industriels, des chercheurs et des universitaires.
Les technologies de l'information et de la communication représentent plus de 50.000 emplois en Bretagne, dont 10% dans la recherche. La Bretagne est le deuxième pôle national dans les télécommunications, le cinquième pour l'électronique. L'industrie bretonne s'est bâti une réputation mondiale dans ces secteurs. Elle s'est s'appuyée sur un environnement de qualité dans la recherche et la formation. Depuis 1960, l'implantation progressive de centres de recherche, de groupes industriels français et étrangers et l'émergence de nombreuses PME ont favorisé cet essor autour de trois pôles : Rennes, Lannion, et Brest. Sur ces technopoles bretonnes, les grands groupes japonais et américains côtoient de nombreuses start-up. La Bretagne, qui a créé le Minitel, Numéris, la télévision haute-définition et la technologie ATM, est aujourd'hui en pointe pour les technologies et services liés aux autoroutes de l'information.
La Bretagne est aujourd'hui la mieux placée pour assurer l'union, sur un même site, des industries de l'audiovisuel et des télécommunications, au sein d'une véritable " vallée de la convergence ", qui associera entreprises, centres de recherche, universités, collectivités locales, autour du thème de l'image et des réseaux.
Rennes et la Bretagne peuvent justifier d'un niveau d'excellence pour l'industrie de l'image et des réseaux :
France Télécom est un acteur incontournable au niveau national et européen sur ce sujet. Deux des principaux centres de recherche de France Télécom sont implantés sur Rennes et Lannion.
Thomson est présent sur toute la chaîne en pourvoyeur de services et technologies pour les opérateurs. Technicolor est leader mondial pour les services de création de contenus. Grass Valley est un leader mondial pour les outils de production de contenus. Thomson est numéro 1 mondial pour la production de terminaux de télévision numérique et numéro 1 mondial pour la production de modem ADSL. Le centre de R D du groupe Thomson le plus important au plan mondial est implanté à Rennes.
Les autres géants français de l'économie numérique, comme Alcatel ou Thalès, sont aussi particulièrement présents à Rennes et en Bretagne.
Rennes et la Bretagne peuvent justifier d'un niveau d'excellence pour la formation et la recherche sur l'image et les réseaux.
L'Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA), l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA), Supelec Rennes, ou encore l'Ecole Nationale Supérieur des Télécommunications de Bretagne à Brest, possèdent des équipes reconnues mondialement pour les architectures et modèles de réseaux, la synthèse, l'animation, la modélisation, la simulation, l'interprétation, la reconnaissance, la compression des images numériques.
L'ordre de grandeur des dépenses annuelles de recherche et développement recensées au sein du pôle est, dès aujourd'hui, supérieur à 100 millions d'euros.
Rennes et la Bretagne peuvent enfin justifier d'un tissu dense de PME et PMI innovantes dans le secteur de l'image et des réseaux.
Ces PME et PMI particulièrement dynamiques, dont ENVIVIO constitue un véritable emblème, sont pour un grand nombre d'entre elles issues d'essaimage des grands groupes présents sur ce territoire.
Ce pôle concentrera les ressources économiques, industrielles, de formation et de recherche, nécessaires à l'émergence des produits innovants, pour en accélérer le développement. Il aura trois fonctions essentielles :
- la mise en relation,
- la proximité des acteurs,
- la synergie des ressources.
Pour réussir, ce pôle de compétitivité doit être structuré autour :
- d'un nombre limité de projets structurants,
- d'un pilotage souple et efficace.
Les projets structurants pourraient être :
o L'image familiale, avec la haute définition pour tous, de la production à la visualisation, incluant la gestion des contenus en flux et archivage sur l'ensemble des supports (en ligne, hors ligne) ;
o L'image personnalisée, avec la distribution électronique des contenus, permettant l'émergence de nouveaux types de services, comme la vidéo à la demande, reposant sur de nouveaux types de produits connectés et d'une infrastructure de distribution adaptée en débit ;
o L'image individuelle, avec l'accès à l'image en situation de mobilité ainsi que les nouveaux services associés ;
o L'image uvre, avec la protection des contenus, de l'autorisation d'accès à la gestion des droits et des copies.
Il reviendra aussi aux industriels du pôle de d'insérer ces projets dans des contrats de coopération français ou européens, qu'il s'agisse de réseaux nationaux (Réseau d'Innovation en audiovisuel et Multimédia (RIAM), Réseau National des Technologies Logicielles (RNTL), Réseau National de Recherche en Télécommunication (RNRT)), ou de programmes européens comme Eureka (MEDEA+, ITEA, CELTIC).
Le pilotage du pôle doit être simple et efficace.
L'objectif est d'intégrer au sein du pôle de compétitivité l'ensemble des projets des groupes, des PME, et des instituts de recherche, qui s'intègrent dans ces différents axes structurants.
Le groupe de travail et de rédaction, qui a été reçu ce matin même à la Préfecture de Région, se situe au coeur du dispositif. Il comprend notamment Thalès, Alcatel, l'IRISA, l'INRIA Rennes, SUPELEC Rennes, SAGEM. Ce groupe associe aussi la DRIRE, le SGAR, le Conseil Régional, l'agence de développement MEITO, l'articulation avec Rennes Metropole étant assurée par les industriels eux-mêmes.
Je souhaite que les petites et moyennes entreprises soient rapidement associées à la construction de ce projet. Car c'est bien ce réseau de PME innovantes qui porte la croissance et les emplois de demain.
Je vous demande aussi d'impliquer plus largement l'ensemble des institutions de formation et de recherche, qui peuvent chacune, à leur niveau, et selon leurs spécificités, s'inscrire dans ce projet.
Je vous invite par ailleurs à intégrer pleinement les contributions des centres de Brest et Lannion, qui apporteront au pôle de compétitivité des forces complémentaires, notamment dans le domaine des télécommunications, avec l'Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Bretagne en particulier, qui compte des formations et centre de recherche internationalement reconnus dans les sciences et technologies de l'information.
La mise en place d'une association ouverte à tous les acteurs dont les activités en Bretagne s'inscrivent dans les axes structurants, de manière à ce qu'ils puissent coopérer plus étroitement, qu'il s'agisse de petites et grandes entreprises, de centres de recherche, d'universités, ou de collectivités locales, me paraît indispensable.
La constitution d'un directoire plus restreint, regroupant les acteurs pilotes (entreprises et institut de recherche et de formation) et gérant concrètement le pôle avec un président élu, me semble aussi nécessaire.
Ce directoire devrait s'adjoindre les services d'un comité d'experts économiques et scientifiques, labellisant et évaluant les projets et leurs résultats.
Les critères de sélection du président du pôle doivent reposer à mon sens sur la légitimité technique, l'implantation locale, la disponibilité pour assurer la direction du pôle, les références dans les domaines de l'industrie ou de la recherche. Le Président du pôle doit être l'interlocuteur privilégié du Préfet de Région et du Président du Conseil Régional.
Je crois enfin qu'il reste préférable, sur le modèle des programmes de coopération mis en place au niveau européen, de bien séparer les missions d'animation et de soutien des PME des fonctions de sélection et d'évaluation des projets.
Vous l'avez compris, je suis particulièrement attaché à la réussite du pôle de compétitivité de l'image et des réseaux en Bretagne. Soyez donc sûrs que j'accorderai un regard très attentif au dossier de candidature que vous déposerez à la Préfecture de Région le mois prochain.
Les passionnés soulèvent le monde, et les sceptiques le laissent retomber, disait Albert Guinon.
Vous êtes passionnés. Vous êtes en train de soulever le monde. Alors ne laissez pas les sceptiques le faire retomber !
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 25 janvier 2005)