Texte intégral
Q- Bonjour H. Gaymard. "L'UDF est une force d'opposition au marasme de la France"...
R- Bigre, bigre...
Q- ... et voilà ! C'est F. Bayrou qui a dit ça ce week-end : "le marasme de la France".
R- On peut toujours parler vous savez.
Q- La formule, vous en pensez quoi ? "Le marasme de la France" ?
R- Je pense qu'il n'y a pas de marasme. Notre pays connaît depuis, je dirais vingt-cinq ans, l'illusion de vivre à crédit. Depuis une quinzaine d'années, il y a une sorte de dépression nerveuse, de sinistrose. On a l'impression qu'ailleurs l'herbe est toujours plus verte et on se complait dans cette auto flagellation. Donc moi je crois qu'il faut vraiment sortir de cet état d'esprit. Nous sommes un grand pays. Les Français sont formidables. Nom de nom secouons-nous ! Et arrêtons de toujours cultiver la dépression et la mélancolie, ça commence à bien faire hein !
Q- "Les Français, que vous citiez à l'instant, ne croient plus en rien". C'étaient les préfets qui le disaient au mois de décembre, parait-il, dans une tribune que le journal Le Monde a publiée cette semaine. Donc depuis trois ans pratiquement que vous êtes aux affaires, vous n'avez pas contrarié la tendance, H. Gaymard.
R- Non mais c'est vrai que c'est une tendance de fond. Je veux dire on est des élus locaux, on sait bien que pour gagner la confiance de nos concitoyens, qui sont sceptiques et qui ont des difficultés, comme on dit "il faut ramer". Et c'est ce qu'on fait sur le terrain. Et ça ne se fera pas en deux jours ! Et moi je crois précisément que l'honneur des femmes et des hommes qui font de la politique, c'est de ne pas cultiver les peurs, de ne pas s'adresser à la crédulité des gens, mais à leur intelligence et à leur courage. Et c'est pour ça que je trouve que quand des hommes politiques qui veulent être de premier plan cultivent toujours cette auto flagellation, on a envie de leur dire : nom de nom... arrêtez, mettons-nous autour de la table et travaillons ! Les élus UDF que je connais, ils sont élus par qui ? Ils sont élus par les mêmes électeurs que nous. Alors cessons ces divisions et ces querelles ! A. Duhamel parlait de la "chiraquisation de F. Bayrou". Moi je parlerais plutôt de la "villiérisation" de F. Bayrou, parce qu'il y a une telle démagogie dans ses propos ! Il nous dit : Je suis très européen, mais il fait comme s'il voulait que le référendum capote, en parlant de la Turquie, alors que ce n'est pas le sujet de la Constitution européenne. Il nous dit : "Moi je suis le défenseur des classes moyennes", et il critique la baisse de l'impôt sur le revenu qui, précisément, est faite pour soutenir les classes moyennes. Naguère, il fustigeait la cohabitation, et il a appartenu à un gouvernement de cohabitation. Un peu de cohérence nom de nom !
Q- Il est toujours dans la majorité F. Bayrou ?
R- Ecoutez ! On verra aux prochaines élections...
Q- Lui-même disait : "l'UDF est une force d'opposition au marasme de la France". Le mot "opposition"...
R- Grand bien lui fasse ! On verra ce que feront les électeurs. Moi, ce que je sais, c'est que les députés UDF, non plus que les sénateurs, non plus que les maires, ne sont pas élus par des électeurs d'opposition et de gauche. Voilà.
Q- Pour renverser la tendance au pessimisme, au scepticisme, il faudrait être cru, H. Gaymard. Vous-même, vous avez du mal quelquefois à susciter la confiance. Vous dites que la croissance sera de 2,5 en 2005, aucun économiste ne confirme votre prévision. 24 % de baisse d'impôts en deux ans, personne ne vous croit. Respecter les critères européens, personne ne vous croit non plus...
R- On peut en parler des économistes et de la croissance, puisqu'en 2003 les économistes nous expliquaient que la croissance serait de 1,8 et elle a été de 0,3. En 2004, c'est l'inverse. On nous dit : la croissance sera de 0,5 quelque chose comme ça et elle sera de 2,4/2,5. Alors nous gardons notre objectif de croissance de 2,5. Aujourd'hui, rien ne permet de dire qu'il ne sera pas atteint. Et comme le dit souvent le président de la République, la croissance ce n'est pas seulement ce qui vient de l'extérieur - alors, bien sûr il y a le problème du dollar, bien sûr il y a le problème du pétrole -, la croissance elle est aussi en nous-mêmes. Je veux dire il faut aller la chercher avec les dents !
Q- Et la baisse des impôts ? Il faut aller la chercher comment ? Avec les dents
aussi ?
R- Nous allons proposer au Premier ministre avec J.-F. Copé, d'ici quelques mois, une stratégie pour nos prélèvements obligatoires, jusqu'à la fin de la législature, avec la question des impôts et notamment de l'impôt sur le revenu, et la question des charges sur les bas salaires, pour libérer l'emploi. Mais il est clair que cette baisse des prélèvements...
Q- De l'impôt sur le revenu ?
R- ... Oui, de l'impôt sur le revenu et des charges, parce qu'il y a les deux, se fera avec une baisse des dépenses publiques, parce qu'on ne peut pas vivre à crédit. Moi je voudrais dire une chose. Depuis maintenant le départ de Raymond Barre, en réalité...
Q- 1981.
R- ... Voilà. On est intoxiqué à la dépense publique. On croit que de dépenser plus de l'argent public permettra de résoudre les problèmes. Je constate qu'on est le pays de l'OCDE qui dépense le plus d'argent pour l'Education nationale, et on a le plus de problèmes. Je constate que pour l'emploi, on dépense beaucoup d'argent et qu'on a un taux de chômage deux fois plus élevé que dans le reste du monde comparable. Cela veut donc bien dire qu'il y a un problème ! Et ce que je voudrais simplement dire, c'est que quand on demande plus à l'Etat, quand on demande plus à son maire, quand on demande plus à la sécu, en réalité c'est à soi-même qu'on demande plus ! Parce qu'on se demande à soi-même plus d'impôts, et plus de cotisations sociales. Et donc, le seul moyen de s'en sortir, c'est de faire des économies sur les dépenses publiques, là où elles sont inutiles.
Q- Et le niveau économique que vous situez dans les deux/trois années à venir pour le budget de l'Etat, vous l'évaluez à combien ?
R- Je ne suis pas en mesure de le dire aujourd'hui. Nous allons proposer une stratégie au Premier ministre, comme chaque fois pour une loi de finance. La loi de finance pour 2006 sera bouclée dans le tournant de l'été. Donc à ce moment-là, le Premier ministre fera ses arbitrages.
Q- F. Bayrou, toujours lui, parle quand vous évoquez ces problèmes "du robinet des promesses intenables".
R- Oui, il est bien placé pour le faire hein ?
Q- C'est-à-dire ? Il n'a pas tenu ses promesses, lui, quand il était au gouvernement ? C'est ce que vous voulez dire ?
R- Ce n'est pas ce que je veux dire.
Q- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
R- Il est très facile de toujours être démagogue et de toujours critiquer. Nous, on est au boulot, et on sort les réformes ! Les retraites, l'assurance maladie, l'Ecole, la recherche, la réforme de l'Etat... c'est très facile hein d'être comme dans Astérix, vous savez les grands-pères corses qui sont assis sur le banc et de commenter ceux qui passent en disant : Ah peut mieux faire ! Etc. Nous on est au mastic et on bosse !
Q- S'il vous entend, F. Bayrou, ça ne va pas arranger vos relations.
R- Ah ! J'ai de bonnes relations avec lui ! J'ai de très bonnes relations personnelles avec lui !
Q- Jusqu'à ce matin !
R- Ah ! Non, non. Il faut dire ce qu'on pense !
Q- Il faut dire ce qu'on pense... E.-A. Seillière qui dit ce qu'il pense, souhaitait, lui, hier soir au Grand Jury RTL/Le Monde/LCI, enfin, la loi sur le service minimum. Il dit : C'est indispensable, on nous l'a promis, il faut le faire !
R- Oui, mais G. de Robien, je crois, sur ce sujet, a une très bonne approche, qui est de favoriser la négociation plutôt que le recours à la contrainte. Et on peut constater que sur les grèves de la semaine dernière, notamment dans les transports publics, cette nouvelle procédure conventionnelle a plutôt bien fonctionné.
Q- A la mi-décembre, vous l'avez sans doute vu, le médiateur de la République, J.-P. Delevoye poussait un coup de gueule contre le recouvrement des PV. Il disait notamment que l'administration du Trésor, pour recouvrir les amendes, pouvait se mettre dans l'illégalité. Vous avez gardé le dossier, H. Gaymard ?
R- Oui. J.-P. Delevoye nous a saisis de ce dossier, et avec J.-F. Copé, nous sommes effectivement en train de regarder, parce qu'il n'est pas normal - si ces faits sont avérés - qu'ils se produisent. Donc nous y mettrons bien bon ordre.
Q- Et réponse quand ?
R- Dans les semaines qui viennent.
Q- Donc il faut attendre encore un peu.
R- On va regarder cela, oui.
Q- J. Ceccaldi-Raynaud a démissionné de son siège de député des Hauts-de-Seine pour permettre à N. Sarkozy de revenir à l'Assemblée Nationale et lors du conseil des ministres du 12 janvier dernier, vous y siégiez, H. Gaymard, J. Ceccaldi-Raynaud a été nommée au Conseil Economique et Social. C'était en signe de remerciement, c'est ça ? C'est comme ça que sont gérées les affaires de l'Etat ? On démissionne de son siège de député et on est au Conseil Economique et Social...
R- Ecoutez ! Un parlementaire a de l'expérience, qui peut être utilement valorisée au Conseil Economique et Social. Si je me réfère à ma mémoire des vingt dernières années, sous un autre président de la République, je me souviens de nominations beaucoup plus contestables que celle-là, pour tout vous dire.
Q- C'est une pratique constante de la République, ça ne change pas ça ?
R- Ecoutez je pense qu'un ancien député au Conseil Economique et Social apporte peut-être plus qu'une chanteuse de variété, non ?
H. Gaymard qui était l'ami de F. Bayrou, était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 janvier 2005)
R- Bigre, bigre...
Q- ... et voilà ! C'est F. Bayrou qui a dit ça ce week-end : "le marasme de la France".
R- On peut toujours parler vous savez.
Q- La formule, vous en pensez quoi ? "Le marasme de la France" ?
R- Je pense qu'il n'y a pas de marasme. Notre pays connaît depuis, je dirais vingt-cinq ans, l'illusion de vivre à crédit. Depuis une quinzaine d'années, il y a une sorte de dépression nerveuse, de sinistrose. On a l'impression qu'ailleurs l'herbe est toujours plus verte et on se complait dans cette auto flagellation. Donc moi je crois qu'il faut vraiment sortir de cet état d'esprit. Nous sommes un grand pays. Les Français sont formidables. Nom de nom secouons-nous ! Et arrêtons de toujours cultiver la dépression et la mélancolie, ça commence à bien faire hein !
Q- "Les Français, que vous citiez à l'instant, ne croient plus en rien". C'étaient les préfets qui le disaient au mois de décembre, parait-il, dans une tribune que le journal Le Monde a publiée cette semaine. Donc depuis trois ans pratiquement que vous êtes aux affaires, vous n'avez pas contrarié la tendance, H. Gaymard.
R- Non mais c'est vrai que c'est une tendance de fond. Je veux dire on est des élus locaux, on sait bien que pour gagner la confiance de nos concitoyens, qui sont sceptiques et qui ont des difficultés, comme on dit "il faut ramer". Et c'est ce qu'on fait sur le terrain. Et ça ne se fera pas en deux jours ! Et moi je crois précisément que l'honneur des femmes et des hommes qui font de la politique, c'est de ne pas cultiver les peurs, de ne pas s'adresser à la crédulité des gens, mais à leur intelligence et à leur courage. Et c'est pour ça que je trouve que quand des hommes politiques qui veulent être de premier plan cultivent toujours cette auto flagellation, on a envie de leur dire : nom de nom... arrêtez, mettons-nous autour de la table et travaillons ! Les élus UDF que je connais, ils sont élus par qui ? Ils sont élus par les mêmes électeurs que nous. Alors cessons ces divisions et ces querelles ! A. Duhamel parlait de la "chiraquisation de F. Bayrou". Moi je parlerais plutôt de la "villiérisation" de F. Bayrou, parce qu'il y a une telle démagogie dans ses propos ! Il nous dit : Je suis très européen, mais il fait comme s'il voulait que le référendum capote, en parlant de la Turquie, alors que ce n'est pas le sujet de la Constitution européenne. Il nous dit : "Moi je suis le défenseur des classes moyennes", et il critique la baisse de l'impôt sur le revenu qui, précisément, est faite pour soutenir les classes moyennes. Naguère, il fustigeait la cohabitation, et il a appartenu à un gouvernement de cohabitation. Un peu de cohérence nom de nom !
Q- Il est toujours dans la majorité F. Bayrou ?
R- Ecoutez ! On verra aux prochaines élections...
Q- Lui-même disait : "l'UDF est une force d'opposition au marasme de la France". Le mot "opposition"...
R- Grand bien lui fasse ! On verra ce que feront les électeurs. Moi, ce que je sais, c'est que les députés UDF, non plus que les sénateurs, non plus que les maires, ne sont pas élus par des électeurs d'opposition et de gauche. Voilà.
Q- Pour renverser la tendance au pessimisme, au scepticisme, il faudrait être cru, H. Gaymard. Vous-même, vous avez du mal quelquefois à susciter la confiance. Vous dites que la croissance sera de 2,5 en 2005, aucun économiste ne confirme votre prévision. 24 % de baisse d'impôts en deux ans, personne ne vous croit. Respecter les critères européens, personne ne vous croit non plus...
R- On peut en parler des économistes et de la croissance, puisqu'en 2003 les économistes nous expliquaient que la croissance serait de 1,8 et elle a été de 0,3. En 2004, c'est l'inverse. On nous dit : la croissance sera de 0,5 quelque chose comme ça et elle sera de 2,4/2,5. Alors nous gardons notre objectif de croissance de 2,5. Aujourd'hui, rien ne permet de dire qu'il ne sera pas atteint. Et comme le dit souvent le président de la République, la croissance ce n'est pas seulement ce qui vient de l'extérieur - alors, bien sûr il y a le problème du dollar, bien sûr il y a le problème du pétrole -, la croissance elle est aussi en nous-mêmes. Je veux dire il faut aller la chercher avec les dents !
Q- Et la baisse des impôts ? Il faut aller la chercher comment ? Avec les dents
aussi ?
R- Nous allons proposer au Premier ministre avec J.-F. Copé, d'ici quelques mois, une stratégie pour nos prélèvements obligatoires, jusqu'à la fin de la législature, avec la question des impôts et notamment de l'impôt sur le revenu, et la question des charges sur les bas salaires, pour libérer l'emploi. Mais il est clair que cette baisse des prélèvements...
Q- De l'impôt sur le revenu ?
R- ... Oui, de l'impôt sur le revenu et des charges, parce qu'il y a les deux, se fera avec une baisse des dépenses publiques, parce qu'on ne peut pas vivre à crédit. Moi je voudrais dire une chose. Depuis maintenant le départ de Raymond Barre, en réalité...
Q- 1981.
R- ... Voilà. On est intoxiqué à la dépense publique. On croit que de dépenser plus de l'argent public permettra de résoudre les problèmes. Je constate qu'on est le pays de l'OCDE qui dépense le plus d'argent pour l'Education nationale, et on a le plus de problèmes. Je constate que pour l'emploi, on dépense beaucoup d'argent et qu'on a un taux de chômage deux fois plus élevé que dans le reste du monde comparable. Cela veut donc bien dire qu'il y a un problème ! Et ce que je voudrais simplement dire, c'est que quand on demande plus à l'Etat, quand on demande plus à son maire, quand on demande plus à la sécu, en réalité c'est à soi-même qu'on demande plus ! Parce qu'on se demande à soi-même plus d'impôts, et plus de cotisations sociales. Et donc, le seul moyen de s'en sortir, c'est de faire des économies sur les dépenses publiques, là où elles sont inutiles.
Q- Et le niveau économique que vous situez dans les deux/trois années à venir pour le budget de l'Etat, vous l'évaluez à combien ?
R- Je ne suis pas en mesure de le dire aujourd'hui. Nous allons proposer une stratégie au Premier ministre, comme chaque fois pour une loi de finance. La loi de finance pour 2006 sera bouclée dans le tournant de l'été. Donc à ce moment-là, le Premier ministre fera ses arbitrages.
Q- F. Bayrou, toujours lui, parle quand vous évoquez ces problèmes "du robinet des promesses intenables".
R- Oui, il est bien placé pour le faire hein ?
Q- C'est-à-dire ? Il n'a pas tenu ses promesses, lui, quand il était au gouvernement ? C'est ce que vous voulez dire ?
R- Ce n'est pas ce que je veux dire.
Q- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
R- Il est très facile de toujours être démagogue et de toujours critiquer. Nous, on est au boulot, et on sort les réformes ! Les retraites, l'assurance maladie, l'Ecole, la recherche, la réforme de l'Etat... c'est très facile hein d'être comme dans Astérix, vous savez les grands-pères corses qui sont assis sur le banc et de commenter ceux qui passent en disant : Ah peut mieux faire ! Etc. Nous on est au mastic et on bosse !
Q- S'il vous entend, F. Bayrou, ça ne va pas arranger vos relations.
R- Ah ! J'ai de bonnes relations avec lui ! J'ai de très bonnes relations personnelles avec lui !
Q- Jusqu'à ce matin !
R- Ah ! Non, non. Il faut dire ce qu'on pense !
Q- Il faut dire ce qu'on pense... E.-A. Seillière qui dit ce qu'il pense, souhaitait, lui, hier soir au Grand Jury RTL/Le Monde/LCI, enfin, la loi sur le service minimum. Il dit : C'est indispensable, on nous l'a promis, il faut le faire !
R- Oui, mais G. de Robien, je crois, sur ce sujet, a une très bonne approche, qui est de favoriser la négociation plutôt que le recours à la contrainte. Et on peut constater que sur les grèves de la semaine dernière, notamment dans les transports publics, cette nouvelle procédure conventionnelle a plutôt bien fonctionné.
Q- A la mi-décembre, vous l'avez sans doute vu, le médiateur de la République, J.-P. Delevoye poussait un coup de gueule contre le recouvrement des PV. Il disait notamment que l'administration du Trésor, pour recouvrir les amendes, pouvait se mettre dans l'illégalité. Vous avez gardé le dossier, H. Gaymard ?
R- Oui. J.-P. Delevoye nous a saisis de ce dossier, et avec J.-F. Copé, nous sommes effectivement en train de regarder, parce qu'il n'est pas normal - si ces faits sont avérés - qu'ils se produisent. Donc nous y mettrons bien bon ordre.
Q- Et réponse quand ?
R- Dans les semaines qui viennent.
Q- Donc il faut attendre encore un peu.
R- On va regarder cela, oui.
Q- J. Ceccaldi-Raynaud a démissionné de son siège de député des Hauts-de-Seine pour permettre à N. Sarkozy de revenir à l'Assemblée Nationale et lors du conseil des ministres du 12 janvier dernier, vous y siégiez, H. Gaymard, J. Ceccaldi-Raynaud a été nommée au Conseil Economique et Social. C'était en signe de remerciement, c'est ça ? C'est comme ça que sont gérées les affaires de l'Etat ? On démissionne de son siège de député et on est au Conseil Economique et Social...
R- Ecoutez ! Un parlementaire a de l'expérience, qui peut être utilement valorisée au Conseil Economique et Social. Si je me réfère à ma mémoire des vingt dernières années, sous un autre président de la République, je me souviens de nominations beaucoup plus contestables que celle-là, pour tout vous dire.
Q- C'est une pratique constante de la République, ça ne change pas ça ?
R- Ecoutez je pense qu'un ancien député au Conseil Economique et Social apporte peut-être plus qu'une chanteuse de variété, non ?
H. Gaymard qui était l'ami de F. Bayrou, était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 janvier 2005)