Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur les relations franco-argentines et sur le dialogue entre l'UE et le Mercosur, à Buenos Aires le 3 février 2004.

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Circonstance : Tournée de Dominique de Villepin en Amérique latine du 2 au 6 février 2004 : le 2 au Chili, le 3 en Argentine, le 4 au Brésil, le 5 au Mexique

Texte intégral

(Point de presse conjoint avec le ministre argentin des relations extérieures, Rafaël Bielsa, à Buenos Aires le 3 février 2004) :
Je voudrais avant tout remercier le président Kirchner ainsi que mon ami Rafael Bielsa pour leur accueil et vous dire le plaisir que j'ai à être en Argentine, cela d'autant plus que je mesure le chemin parcouru par ce pays : sur un plan démocratique avec les réformes engagées et la lutte contre la corruption et l'impunité, sur un plan économique et social avec le redressement de l'économie, la baisse du chômage et la maîtrise de l'inflation.
La France est aux côtés de l'Argentine, bien sûr sur le plan du développement social et culturel, mais également sur le plan du développement économique. Au FMI, en particulier, nous défendons la prise en compte des impératifs sociaux de l'Argentine et la semaine dernière encore une nouvelle tranche de crédits y a été votée avec le soutien de la France. Aujourd'hui, nous voulons accroître notre concertation avec l'Argentine sur, bien évidemment, les défis et les enjeux de la mondialisation.
Nous sommes convaincus qu'il faut nouer une vraie alliance entre les peuples du Nord et du Sud. Nous voulons appuyer la présence de l'Argentine en tant que membre du Conseil de sécurité l'année prochaine et nous nous sommes entendus dès maintenant, avec mon ami Rafael Bielsa. Nous sommes prêts à travailler ensemble pour préparer cette participation de l'Argentine au Conseil de sécurité avec nos ambassades et nos représentations permanentes.
Nous voulons également développer des liens plus forts entre l'Union européenne et l'Amérique latine. Avec le MERCOSUR, dont l'Argentine assure actuellement la présidence, la négociation d'un accord d'association ouvre la perspective d'un grand partenariat. Avec l'ensemble de la région également, nous avons noué, à l'initiative de la France, un processus de dialogue politique. Nos chefs d'Etat tiendront dans quelques mois leur troisième réunion à Guadalajara.
Nous voulons également nous appuyer sur notre exigence commune d'un ordre multilatéral. Dans un monde plus complexe et plus dangereux, aucun pays ne peut résoudre seul les problèmes. Et la chance de l'Amérique latine, comme pôle de responsabilités constitue donc un progrès majeur que la France et l'Europe soutiennent sans relâche.
Nous saluons l'émergence du G20 que nous considérons comme un interlocuteur à part entière dans les négociations commerciales. Nous voulons, l'Argentine et la France, travailler ensemble et rapprocher nos points de vue. L'agriculture constitue pour nous, comme vous le savez, un enjeu important et nous avons fait beaucoup d'efforts ces dernières années. Une réforme, comme vous le savez, est en cours au sein de l'Union européenne, et elle concerne notamment la Politique agricole commune. L'Union européenne absorbe près d'un tiers de vos exportations et l'Argentine bénéficie d'un système accordant à vos produits des avantages tarifaires. Les discussions vont reprendre à Cancun. Il importe de promouvoir l'esprit de dialogue.
En ce qui concerne la présence de nos entreprises, nous sommes certes confrontés à des difficultés mais nous souhaitons les surmonter. Ces entreprises ont, pour la plupart, fait le choix de rester dans les secteurs essentiels pour le pays : l'eau, les communications, l'énergie. C'est le gage d'une véritable bonne volonté et d'une confiance dans votre pays. Aujourd'hui ces entreprises doivent pouvoir continuer à conduire leur mission et à investir en Argentine. C'est pourquoi nous souhaitons ensemble créer un véritable dialogue, maintenir leur présence en Argentine, travailler ensemble pour surmonter ces difficultés et je suis convaincu que, compte tenu des relations très fortes qui existent entre l'Argentine et la France, nous prendrons toutes les décisions qui seront nécessaires pour les surmonter.
Si vous me demandiez de résumer en trois mots ce qui constitue aujourd'hui la relation entre l'Argentine et la France, je vous dirais : fidélité, amitié et confiance.
Q - Monsieur le Ministre, aujourd'hui des commissions d'enquête ont été créées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis en ce qui concerne les armes de destruction massive. Il y a également des commissions d'enquête sur les services de renseignement. Est-ce que cela renforce la France dans sa position ? Est-ce que la France considère que sa position était d'autant plus justifiée face à la guerre en Irak et quels résultats, pensez-vous, donneront ces commissions d'enquête ?
R - Les derniers mois ont été pour la communauté internationale d'une extrême difficulté. La position de la France a été basée sur la fidélité à des règles et à des principes auxquels nous croyons. D'où la position que nous avons adoptée aux Nations unies. Nous pensons que la communauté internationale doit trouver des solutions dans le multilatéralisme et dans la responsabilité collective, car c'est cette responsabilité collective qui donne le plus de garanties pour que soient prises les bonnes décisions, pour que soient trouvées les bonnes solutions. C'est cette responsabilité collective qui donne la légitimité et qui donne l'efficacité à ces solutions. Et une bonne diplomatie, vous le savez, est une diplomatie qui recherche des solutions, pas une diplomatie qui pose des problèmes. Aujourd'hui, la question qui se pose à nous est de savoir comment faire pour instaurer un monde plus stable, plus juste, plus démocratique, parce que ces problèmes là se posent un peu partout dans le monde. Bien sûr, ils se posent surtout et de façon plus urgente en Irak et c'est pourquoi nous mettons toute notre énergie à trouver ensemble les solutions et tous les pays qui ont une responsabilité doivent agir ensemble pour trouver ces solutions. Dans quelques heures, je serai à New York, où je rencontrerai Colin Powell, pour lequel j'éprouve amitié et respect. Je pense que les problèmes qui se posent aujourd'hui, et dont nous allons parler, nous affectent tous : la France, l'Europe, l'Amérique latine, les Etats-Unis, et c'est ensemble que nous devons trouver le chemin qui nous permettra d'instaurer un monde plus juste, un monde plus sûr et ce n'est qu'à travers cette amitié que nous trouverons des solutions communes. C'est là le seul objectif de la diplomatie française.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé des négociations de l'Argentine avec le FMI. Vous avez dit que la France avait apporté son soutien à l'Argentine et je voudrais savoir si cette position de la France va se maintenir ou s'il y a des conditions qui sont posées. Par exemple, des progrès qui devraient être réalisés en matière tarifaire ou en matière de restructuration de la dette.
R - Vous avez abordé deux thèmes qui effectivement ont été évoqués au cours de la dernière réunion du FMI : la restructuration de la dette et la question des tarifs du secteur public. Bien entendu, une amélioration de la situation est tout à fait nécessaire. Il faut que cette situation s'améliore, il faut faire tous les jours davantage et mieux. Mais, en même temps, il est important lorsque l'on est amis, et la France est un pays ami de l'Argentine, il est important d'accompagner ses amis. C'est cet accompagnement qui rendra plus facile les progrès et l'avancée sur ce chemin et ce n'est que si l'on est accompagné de cette confiance et de cette amitié que l'on progressera plus vite.
(...)
Q - Pouvez-vous nous donner quelques détails de votre rencontre avec le président Kirchner ce matin ? Est-ce qu'au cours de cet entretien, vous avez abordé la question de la situation des entreprises françaises en Argentine, et de quelle façon ?
(...)
R - La question des entreprises françaises en Argentine est une question importante et, bien entendu, nous l'avons abordée avec le président Kirchner. Nous en avons beaucoup parlé. Dans quel état d'esprit ? Eh bien, vous savez dans la vie, il y a deux façons de résoudre les problèmes : il y a la façon de ceux qui ne veulent rien voir et rien entendre et qui vont droit à la confrontation, mais ce n'est pas cette façon là qui prévaut entre pays amis, comme la France et l'Argentine. La France a intérêt à ce que l'Argentine connaisse une croissance économique, à ce que l'Argentine résolve ses problèmes économiques et sociaux. Nous sommes de véritables partenaires dans ce processus et ceci, le gouvernement français le comprend, les entreprises françaises le comprennent également. Il y a donc une deuxième façon de résoudre les problèmes : c'est d'y mettre beaucoup d'énergie, d'imagination, de bonne volonté. Et c'est cette façon là que nous avons choisie.
(...)
Q - Je voudrais savoir quelles recommandations vous avez faites en particulier aux entreprises françaises de service public installées ici en Argentine et quelles recommandations vous avez faites aux entreprises Thales, Spectrum et Suez ? Par ailleurs j'aimerais savoir quelles concessions l'Union européenne est-elle prête à faire en matière de Politique agricole commune pour parvenir à un accord de libre échange avec le MERCOSUR, et plus particulièrement avec l'Argentine et le Brésil, qui soit acceptable ? Enfin, Monsieur le Ministre, sur un plan plus personnel, en quoi le parfait espagnol sans accent que vous pratiquez vous permet-il de mieux appréhender l'Amérique latine ?
R - En ce qui concerne les entreprises françaises, il est très important de constater que la situation n'est pas la même pour toutes. Ces situations sont extrêmement différentes et donc il ne faut pas comparer ce qui n'est pas comparable. Ce que nous voulons faire c'est travailler ensemble sur chacune de ces situations objectives et trouver ensemble le chemin de la confiance et du dialogue.
Sur la deuxième question, concernant un accord d'association entre l'Union européenne et le MERCOSUR, il me semble que nous avons déjà avancé. La France et Allemagne ont proposé une réforme de la Politique agricole commune qui a été acceptée par les pays européens, et cette réforme est déjà en marche. Il est donc très important de voir ce qui a été déjà réalisé. Nous voulons faire plus, nous y pensons, nous avons fait des propositions avec les pays les plus pauvres, d'Afrique en particulier. Bien entendu le MERCOSUR a une dimension très importante pour nous et dans les discussions qui vont avoir lieu, nous aurons également en tête l'objectif de Guadalajara. Certainement nous allons avancer plus rapidement pour parvenir à signer cet accord. Il me semble en effet qu'il s'agit d'un objectif diplomatique très important pour chacun de nos pays.
Enfin s'agissant de la question plus personnelle, l'histoire a fait que j'ai passé plusieurs années dans la région nord de l'Amérique latine, mais j'ai par ailleurs un immense respect pour la culture latino-américaine. Quand on discute, sur un mode imaginaire naturellement, avec Borges, Pablo Neruda ou Pedro Páramo et beaucoup d'autres, on s'enrichit énormément de quelque chose d'autre très spécial de l'Amérique latine, ce quelque chose d'autre pour lequel j'éprouve beaucoup de tendresse mais également beaucoup d'admiration
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 février 2004)
(Allocution devant la communauté française, à Buenos Aires le 3 février 2004) :
Monsieur l'Ambassadeur, Cher Francis,
Madame,
Merci, d'abord, de nous accueillir dans cette belle ambassade.
Señor Presidente de la Corte Suprema, muchas gracias, es un gran honor tenerlo acá, en esta Embajada de Francia.
Chers Amis,
Je voudrais dire que, pour un ministre français, il y des moments qui sont privilégiés. Rencontrer nos communautés, c'est toujours la marque d'une présence française, d'une confiance de la France dans un pays, dans une région, dans un continent, et ici, en Argentine, c'est plus que cela, c'est la marque d'un engagement, c'est la marque d'une fidélité, et l'ambassadeur a rappelé la longue lignée qui nous lie fortement à cette Argentine.
Il y a 40 ans, le Général de Gaulle est venu en Argentine, et je me rappelle d'autant plus cet événement que j'étais moi-même dans la partie nord de l'Amérique latine et que j'ai ressenti ce qui, à l'époque, a été perçu comme un formidable séisme d'amitié sur l'ensemble du continent. Eh bien, nous voulons rester fidèles à cette règle d'or, quelles que soient les situations. Vous avez connu dans ce pays bien des épreuves au cours des dernières années, des temps difficiles. Et votre communauté n'a cessé de se renforcer. Et vous avez accompagné ce pays dans la difficulté. Et quand on regarde en arrière aujourd'hui, on voit le chemin parcouru : un redressement, un redressement politique, des réformes institutionnelles qui se sont multipliées, qui font que ce pays marche dans la voie sûre de la transition politique, de la transition démocratique. Développement économique aussi, il suffit de regarder les indicateurs, qu'il s'agisse de l'inflation, du chômage, de la croissance économique. Les choses repartent et l'on peut regarder l'avenir avec confiance. Sur le plan social, tout certes n'est pas réglé, mais là encore les choses avancent.
Bien sûr, cette Argentine veut regarder vers l'avenir et mieux s'insérer au niveau régional, et là encore, quand on regarde du coté du Brésil, quand on regarde du coté du Chili, de l'Uruguay, du Paraguay, on voit les choses bouger, on voit cette intégration avancer. Certes, d'aucuns aimeraient que les choses aillent plus vite, mais là encore les choses bougent, et dans la relation avec l'Union européenne, le dialogue avec le MERCOSUR, qui, nous le souhaitons, débouchera bientôt sur un accord d'association, nous voyons les relations entre l'Union européenne et l'Amérique latine se développer. Il y aura une troisième occasion de se rencontrer bientôt, à Guadalajara, et ce sera une occasion supplémentaire pour nous, dirigeants, de se retrouver, comme lorsque le président Chirac avait eu l'immense plaisir d'accueillir le président Kirchner à Paris il y a quelques semaines.
Dans notre relation, ce dialogue politique est indispensable, et ces visites sont autant d'occasions d'aller jusqu'au bout des choses, pas seulement d'aborder rapidement les dossiers, mais voir comment l'on peut, ensemble, avancer. Vous êtes la marque même de l'expression de la confiance de la France dans l'avenir de l'Argentine. Vous l'avez prouvé dans ces moments difficiles, vous le prouvez encore, que vous soyez représentants de l'Etat, industriels, engagés dans les secteurs des services, hommes de culture. Dans tous ces domaines l'Argentine a besoin de nous et nous sommes là pour répondre à cet appel.
Et je dois vous dire, que dans les entretiens que j'ai commencés à avoir ce matin, je sens bien cet engagement, cette confiance de la France dont nous témoignons à chaque rencontre et encore récemment au Fonds monétaire international, pour trouver des solutions à des problèmes difficiles, pour trouver des solutions dans la durée, car il ne suffit pas d'être l'ami d'un jour, encore faut-il être là, jour après jour, mois après mois, pour accompagner, pour aider, pour avancer dans la bonne direction. Et les prochaines échéances de mars du Fonds monétaire se préparent aussi.
De la même façon, nous attendons à ce que notre présence ici, non seulement puisse être confortée, mais puisse se renforcer au fil des prochains mois et des prochaines années. C'est pour cela que nous voulons plaider dans le sens de la défense des intérêts français, de nos intérêts commerciaux, de nos intérêts industriels, dans les secteurs aussi importants que l'eau, la communication, le secteur énergétique. Nous voulons prendre en compte ces intérêts, nous voulons les défendre en expliquant avec patience, avec conviction, à l'ensemble de nos amis argentins, tout le prix qu'a payé la France, tout le prix qu'ont payé nos grands acteurs économiques durant toute cette période. Il est important que cette confiance soit aujourd'hui prise en compte. Nous avons confiance, tous ensemble, dans l'avenir de l'Argentine.
Nous avons d'autant plus confiance que nous partageons très largement la même vision du monde, vision du monde marquée par un système qui doit tous les jours davantage être plus multilatéral, marqué du sceau de la sécurité et de la responsabilité collectives, qu'il s'agisse de la réforme des Nations unies, qu'il s'agisse de davantage prendre en compte les problèmes de chacun, sur chaque continent. Nous pensons qu'une plus grande représentativité, une plus grande efficacité ne peuvent être que le fait d'un système multilatéral beaucoup plus affiné, beaucoup plus adapté aux besoins du monde. Vous le voyez bien, nous vivons dans un monde très différent de celui d'il y a quelques années. Les grands défis qui sont devant nous, le terrorisme, la prolifération, les crises régionales, les difficultés économiques, tout ceci doit faire l'objet d'un traitement de la part de la communauté internationale. Aucun Etat ne peut faire face seul à tous ces problèmes, et c'est là où la solidarité régionale, les amitiés profondes fondées sur l'histoire et la culture prennent tout leur sens. L'héritage qui nous lie à l'Argentine et les grandes figures qui ont été citées, comme Victoria Ocampo, Jorge Luis Borges, et beaucoup d'autres, sont la marque du lien entre nos cultures, de cette connivence très grande qui existe entre l'Argentine et la France, d'une même sensibilité, d'une même exigence. Je crois qu'aujourd'hui ce sont, bien évidemment, autant d'atouts qui peuvent nous aider à inventer ces nouveaux chemins de l'avenir. Et, dans cette ambition, vous êtes évidemment notre meilleur, notre plus grand gage de réussite. C'est votre patience, c'est votre confiance, c'est votre imagination, votre ambition, qui doivent nous faire tous les jours gagner davantage de terrain dans ce pays. On le rappelait, plus de 300.000 Français ici présents en Argentine au XIXème siècle, aujourd'hui, c'est une communauté dynamique, une communauté ambitieuse, une communauté qui veut se tourner vers l'avenir. C'est bien, je crois, dans cette direction que nous devons travailler.
Et, comme toujours, quand l'on traverse des moments difficiles, eh bien, les liens se renforcent. Liens entre partenaires économiques, entre industriels, entre tous les membres d'une même communauté, chacun apprend à mieux connaître l'autre et chacun appuie l'autre. C'est le sens que nous voulons donner aussi à nos communautés françaises, c'est l'esprit que nous voulons défendre à l'étranger parce que, nous le savons, nous ne réussirons à remporter le pari d'une France plus forte et d'une France plus grande, que si, avec vous, nous réussissons à convaincre du message de la France, de son ambition, de sa capacité - forte des principes, et du souci d'appliquer la règle de droit - d'être davantage respectée et d'apporter sa contribution aux difficultés du monde.
J'étais hier au Chili, je serai ce soir à Brasilia, et, on le sent bien, c'est le même avenir qui se joue. Et l'une des grandes satisfactions que j'ai aujourd'hui est de constater que lorsque l'on parle au président Lagos, au président Kirchner ou au président Lula, il y a la conscience d'un même destin dans cette région.
Nous avons nous vécu et nous travaillons jour après jour à la construction d'une grande ambition européenne, eh bien ici se joue quelque chose de très particulier : la prise de conscience régionale d'une affirmation, d'une identité, d'une volonté. Et s'il y a un thème qui revient de façon très forte, c'est bien celui de la volonté affirmée par l'ensemble des dirigeants de cette région, de faire de l'Union européenne, de faire de la France, l'un de leurs grands partenaires. Alors, bien évidemment, nous voulons être au rendez-vous, nous voulons l'être avec vous, qui êtes ici la pointe la plus avancée de la France, nous voulons l'être en appui de vos ambitions, de vos rêves. Je remercie ici notre ambassadeur de consacrer toute son énergie avec l'ensemble des services de l'Etat, et je le rappelle solennellement, mais ils le savent, qu'ils sont là pour vous servir. Quelles que soient les difficultés, quelles que soient les inquiétudes, la France est là, unie pour défendre une certaine idée, une certaine idée de l'amitié entre l'Argentine et la France.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2004)