Texte intégral
Ff : On parle peu du commerce équitable en France. Quelle est votre position ?
Renaud Dutreil : Le gouvernement a fait du développement durable un des axes de son développement économique. La croissance, c'est produire plus, et le développement, c'est produire mieux, et le commerce équitable en fait partie. Il est important qu'on puisse avoir un peu partout dans le monde des producteurs qui soient soutenus par le système commercial français.
Fal : Le plus dur quand on est chef d'entreprise, c'est de trouver des financements, des crédits bancaires. Qu'allez-vous faire pour que les PME accèdent à plus de financements ?
Renaud Dutreil : Il y a aujourd'hui en France une sorte de rationnement du crédit, notamment au détriment des gens qui ont le moins de moyens (en CDD, en intérim...). Il faut trouver une solution pour ceux qui essuient un refus. Nous y travaillons, notamment avec la 2e loi sur l'initiative économique qui sera présentée au Parlement cette année.
Jean Lançon: M. le ministre, votre loi pour l'initiative économique est une avancée significative. Quelles sont les grandes lignes de la prochaine étape pour favoriser la création d'entreprises ? Un calendrier est-il programmé ?
Renaud Dutreil : Il faut faciliter le financement, aussi bien l'accès au crédit bancaire que le financement par capitaux propres, ce qu'on appelle le capital investissement. Les Etats-Unis, par exemple, ont 4 fois plus, par habitant, de capital investissement que nous. Or, c'est la meilleure formule pour financer les entreprises en croissance, exposées aux risques. Il y aura donc des mesures nouvelles dans ce texte, et il y aura aussi des mesures nouvelles pour sécuriser les entrepreneurs. C'est en particulier l'amélioration du statut du conjoint, notamment dans les petites entreprises de l'artisanat et du commerce. Cette loi sera présentée au conseil des ministres, je l'espère, au cours du premier semestre 2004, puis au Parlement à la fin de l'année.
Canel JeanJacques : Comptez-vous soutenir plus fortement les innovateurs qui souhaitent créer leur société ?
Renaud Dutreil : Les innovateurs, qui sont les futurs créateurs d'emplois, l faut les soutenir. Nous avons mis en place un plan très novateur, le Plan pour l'innovation, qui permet d'investir avec des allègements de charges sociales et d'impôts très avantageux.
St_germain : Quelles sont vos propositions pour revaloriser les professions artisanales ?
Renaud Dutreil : L'artisanat a connu ces deux dernières années la plus grande vague de réformes en sa faveur. Par exemple la protection de la résidence principale, qui était une revendication très ancienne du monde de l'artisanat, mais aussi de nombreuses mesures pour alléger la transmission d'entreprise. Il y en aura d'autres dans la prochaine loi, notamment pour les femmes engagées aux côtés de leurs maris, comme je l'ai dit tout à l'heure, pour qu'elles bénéficient de la même protection sociale. D'autres mesures viendront enfin faciliter l'accès au crédit bancaire.
Rob : Ne craignez-vous pas que les sociétés qui se créent aujourd'hui, notamment par des anciens chômeurs, aboutissent à beaucoup de faillites ? Est-ce que tout le monde peut devenir chef d'entreprise ?
Renaud Dutreil : Plus on a d'entrepreneurs dans une économie, plus l'ensemble de la société est dynamique. Mais c'est comme dans le sport : certains vont devenir champions du monde, d'Europe, ou de France, d'autres seront des champions régionaux ou départementaux et d'autres ne seront jamais champions. Certains vont même arrêter leur carrière. Mais c'est la vie. On ne peut pas savoir, quand une entreprise naît, si elle va continuer ou pas. Je trouve très sain qu'aujourd'hui, les demandeurs d'emploi, au lieu de céder aux sirènes socialistes qui veulent les endormir dans un système ultra-protecteur, prennent l'initiative de créer leur entreprise.
Jean Lançon : Le e-commerce est freiné par les fraudes, notamment à la carte bancaire. Quel rôle comptez-vous jouer pour libérer ce potentiel économique ?
Renaud Dutreil : Il faut arriver à une fiabilité totale des signatures électroniques, pour qu'on puisse vraiment utiliser Internet pou faire du commerce. En 2003, le e-commerce a fait un bond en avant de 60 %, et il touche de nouveaux produits. Les gens ont pris l'habitude d'aller sur le Net pour acheter des produits de toutes sortes.
Jean Lançon : De plus en plus d'exclus sont d'anciens commerçants ou artisans. Du jour au lendemain, ils sont coupés de tous les droits les plus élémentaires. Peut-on faire cesser cette injustice sociale ?
Renaud Dutreil : Les commerçants et artisans ont aujourd'hui, à cotisations comparables, les mêmes droits sociaux que les salariés. Cela a été un combat de longue haleine. Je souhaite qu'il y ait une couverture chômage améliorée dans la période de lancement d'une entreprise. Je souhaite aussi que la possibilité de retraite soit mieux assurée aux artisans et commerçant.
CanelJeanJacques : M. le Ministre, pourquoi tant d'organismes de créations et d'aides, un vrai labyrinthe pour le candidat.
Renaud Dutreil : Il y a une porte d'entrée unique, pour tous ceux qui veulent se lancer dans l'aventure, c'est le CFE : Centre de Formalités des Entreprises, qu'on trouve soit dans une chambre des métiers soit dans une chambre de commerce et d'industrie. Il faut commencer par là.
Jules : A quand une fiscalité différente pour les petites sociétés ?
Renaud Dutreil : Elle est déjà différente. En matière de TVA, par exemple, il y a des modalités différentes. La réforme de la taxe professionnelle annoncée en début d'année par Jacques Chirac va bénéficier notamment aux petites entreprises qui investissent.
Seb17 : Le contrat jeunes, quel bilan en dressez-vous ?
Renaud Dutreil : Le contrat jeune a été un succès, nous avons dépassé les 100 000 contrats. Il faut aider les jeunes avec ce type de contrat.
Chr : La réforme de la taxe professionnelle pour les professions libérales avance peu. Quelles propositions allez-vous faire ? La diminution de 1% de la base d'imposition cette année ne s'est absolument pas traduite par une diminution de la TP.
Renaud Dutreil : Elle va diminuer de 25 ou 26 % sur les trois premières années du quinquennat, Alain Lambert s'y est engagé. Nous sommes engagés dans cette diminution de cette taxe pour les professions libérales, même si ce n'est peut-être pas encore très perceptible.
Sandy : Quels moyens de pression pouvez-vous exercer sur les banques en faveur des petites entreprises ?
Renaud Dutreil : Aujourd'hui, le problème, c'est que les banques ne connaissent pas le niveau de risque de chaque emprunteur. Elles le jugent sur des critères très formels, souvent injustes. Beaucoup de gens sont écartés, alors qu'ils pourraient emprunter et rembourser. J'ai regardé dans d'autres pays où certains systèmes bancaires se montrent beaucoup plus ouverts. Nous allons donc faire des propositions de réforme en ce sens.
Caro : A quand une retraite convenable pour les artisans et commerçants ?
Renaud Dutreil : La retraite des commerçants et des artisans est aujourd'hui liée à leurs cotisations passées. Plus on a cotisé, plus on a une bonne retraite. Ceux qui ont utilisé la loi Madelin, qui donnait la possibilité de se constituer des plans d'épargne pour la retraite, ont aujourd'hui un bon niveau de retraite. Cette loi s'est montrée efficace sur ce sujet.
(source http://www.u-m-p.org, le 23 février 2004)
Renaud Dutreil : Le gouvernement a fait du développement durable un des axes de son développement économique. La croissance, c'est produire plus, et le développement, c'est produire mieux, et le commerce équitable en fait partie. Il est important qu'on puisse avoir un peu partout dans le monde des producteurs qui soient soutenus par le système commercial français.
Fal : Le plus dur quand on est chef d'entreprise, c'est de trouver des financements, des crédits bancaires. Qu'allez-vous faire pour que les PME accèdent à plus de financements ?
Renaud Dutreil : Il y a aujourd'hui en France une sorte de rationnement du crédit, notamment au détriment des gens qui ont le moins de moyens (en CDD, en intérim...). Il faut trouver une solution pour ceux qui essuient un refus. Nous y travaillons, notamment avec la 2e loi sur l'initiative économique qui sera présentée au Parlement cette année.
Jean Lançon: M. le ministre, votre loi pour l'initiative économique est une avancée significative. Quelles sont les grandes lignes de la prochaine étape pour favoriser la création d'entreprises ? Un calendrier est-il programmé ?
Renaud Dutreil : Il faut faciliter le financement, aussi bien l'accès au crédit bancaire que le financement par capitaux propres, ce qu'on appelle le capital investissement. Les Etats-Unis, par exemple, ont 4 fois plus, par habitant, de capital investissement que nous. Or, c'est la meilleure formule pour financer les entreprises en croissance, exposées aux risques. Il y aura donc des mesures nouvelles dans ce texte, et il y aura aussi des mesures nouvelles pour sécuriser les entrepreneurs. C'est en particulier l'amélioration du statut du conjoint, notamment dans les petites entreprises de l'artisanat et du commerce. Cette loi sera présentée au conseil des ministres, je l'espère, au cours du premier semestre 2004, puis au Parlement à la fin de l'année.
Canel JeanJacques : Comptez-vous soutenir plus fortement les innovateurs qui souhaitent créer leur société ?
Renaud Dutreil : Les innovateurs, qui sont les futurs créateurs d'emplois, l faut les soutenir. Nous avons mis en place un plan très novateur, le Plan pour l'innovation, qui permet d'investir avec des allègements de charges sociales et d'impôts très avantageux.
St_germain : Quelles sont vos propositions pour revaloriser les professions artisanales ?
Renaud Dutreil : L'artisanat a connu ces deux dernières années la plus grande vague de réformes en sa faveur. Par exemple la protection de la résidence principale, qui était une revendication très ancienne du monde de l'artisanat, mais aussi de nombreuses mesures pour alléger la transmission d'entreprise. Il y en aura d'autres dans la prochaine loi, notamment pour les femmes engagées aux côtés de leurs maris, comme je l'ai dit tout à l'heure, pour qu'elles bénéficient de la même protection sociale. D'autres mesures viendront enfin faciliter l'accès au crédit bancaire.
Rob : Ne craignez-vous pas que les sociétés qui se créent aujourd'hui, notamment par des anciens chômeurs, aboutissent à beaucoup de faillites ? Est-ce que tout le monde peut devenir chef d'entreprise ?
Renaud Dutreil : Plus on a d'entrepreneurs dans une économie, plus l'ensemble de la société est dynamique. Mais c'est comme dans le sport : certains vont devenir champions du monde, d'Europe, ou de France, d'autres seront des champions régionaux ou départementaux et d'autres ne seront jamais champions. Certains vont même arrêter leur carrière. Mais c'est la vie. On ne peut pas savoir, quand une entreprise naît, si elle va continuer ou pas. Je trouve très sain qu'aujourd'hui, les demandeurs d'emploi, au lieu de céder aux sirènes socialistes qui veulent les endormir dans un système ultra-protecteur, prennent l'initiative de créer leur entreprise.
Jean Lançon : Le e-commerce est freiné par les fraudes, notamment à la carte bancaire. Quel rôle comptez-vous jouer pour libérer ce potentiel économique ?
Renaud Dutreil : Il faut arriver à une fiabilité totale des signatures électroniques, pour qu'on puisse vraiment utiliser Internet pou faire du commerce. En 2003, le e-commerce a fait un bond en avant de 60 %, et il touche de nouveaux produits. Les gens ont pris l'habitude d'aller sur le Net pour acheter des produits de toutes sortes.
Jean Lançon : De plus en plus d'exclus sont d'anciens commerçants ou artisans. Du jour au lendemain, ils sont coupés de tous les droits les plus élémentaires. Peut-on faire cesser cette injustice sociale ?
Renaud Dutreil : Les commerçants et artisans ont aujourd'hui, à cotisations comparables, les mêmes droits sociaux que les salariés. Cela a été un combat de longue haleine. Je souhaite qu'il y ait une couverture chômage améliorée dans la période de lancement d'une entreprise. Je souhaite aussi que la possibilité de retraite soit mieux assurée aux artisans et commerçant.
CanelJeanJacques : M. le Ministre, pourquoi tant d'organismes de créations et d'aides, un vrai labyrinthe pour le candidat.
Renaud Dutreil : Il y a une porte d'entrée unique, pour tous ceux qui veulent se lancer dans l'aventure, c'est le CFE : Centre de Formalités des Entreprises, qu'on trouve soit dans une chambre des métiers soit dans une chambre de commerce et d'industrie. Il faut commencer par là.
Jules : A quand une fiscalité différente pour les petites sociétés ?
Renaud Dutreil : Elle est déjà différente. En matière de TVA, par exemple, il y a des modalités différentes. La réforme de la taxe professionnelle annoncée en début d'année par Jacques Chirac va bénéficier notamment aux petites entreprises qui investissent.
Seb17 : Le contrat jeunes, quel bilan en dressez-vous ?
Renaud Dutreil : Le contrat jeune a été un succès, nous avons dépassé les 100 000 contrats. Il faut aider les jeunes avec ce type de contrat.
Chr : La réforme de la taxe professionnelle pour les professions libérales avance peu. Quelles propositions allez-vous faire ? La diminution de 1% de la base d'imposition cette année ne s'est absolument pas traduite par une diminution de la TP.
Renaud Dutreil : Elle va diminuer de 25 ou 26 % sur les trois premières années du quinquennat, Alain Lambert s'y est engagé. Nous sommes engagés dans cette diminution de cette taxe pour les professions libérales, même si ce n'est peut-être pas encore très perceptible.
Sandy : Quels moyens de pression pouvez-vous exercer sur les banques en faveur des petites entreprises ?
Renaud Dutreil : Aujourd'hui, le problème, c'est que les banques ne connaissent pas le niveau de risque de chaque emprunteur. Elles le jugent sur des critères très formels, souvent injustes. Beaucoup de gens sont écartés, alors qu'ils pourraient emprunter et rembourser. J'ai regardé dans d'autres pays où certains systèmes bancaires se montrent beaucoup plus ouverts. Nous allons donc faire des propositions de réforme en ce sens.
Caro : A quand une retraite convenable pour les artisans et commerçants ?
Renaud Dutreil : La retraite des commerçants et des artisans est aujourd'hui liée à leurs cotisations passées. Plus on a cotisé, plus on a une bonne retraite. Ceux qui ont utilisé la loi Madelin, qui donnait la possibilité de se constituer des plans d'épargne pour la retraite, ont aujourd'hui un bon niveau de retraite. Cette loi s'est montrée efficace sur ce sujet.
(source http://www.u-m-p.org, le 23 février 2004)