Texte intégral
P. Manière-. Chiraquien pur sucre, il a adhéré au RPR en mai 1981 et a même été candidat malheureux à la présidence du mouvement il y a cinq ans. Il partage avec le président de la République un goût marqué pour la philosophie orientale. Le Confucius et le Tao Te King (phon) n'ont pas beaucoup de secrets pour lui. Mais c'est du Septentrion qu'il nous vient. Il a été pendant 20 ans le maire de Bapaume, capitale mondiale de l'endive et chef-lieu de canton du Pas-de-Calais qui l'avait vu naître il y a tout juste 57 ans. Cet autodidacte, à la stature imposante, qui pèse ses 110 kg pour 1,95 m, prise le consensus et la négociation. Il dispose de réseaux impressionnants : il a été député puis sénateur et fut aussi dix ans président de la très consensuelle Association des maires de France, où il comptait autant de copains à gauche qu'à droite, de M. Charasse à R. Barre ou A. Santini. Il a multiplié aussi au fil du temps, les présidences de commissions, de comités, d'organismes, tout cela presque toujours en rapport avec ses deux passions : les collectivités locales et l'aménagement du territoire. Pas sportif pour un sou mais amateur de cinéma, cet ex-footeux s'échappe presque tous les dimanches après-midi pour voir un film en famille. Ce père de quatre enfants, huit fois grand-père, est l'un des rares hommes politiques de premier plan issu du secteur privé : il a longtemps dirigé l'entreprise familiale de négoce de grain. Mais paradoxalement il se retrouve aujourd'hui patron et protecteur des fonctionnaires, puisqu'il est depuis mai 2002 ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, un portefeuille auquel il a évidemment souhaité que J.-P. Raffarin attache aussi... devinez quoi ? L'Aménagement du territoire.
J.-P. Delevoye, bonjour.
- "Bonjour"
Q- Depuis presque deux ans, vous êtes en charge de la Réforme de l'Etat. Je sais que vous avez fait voter la réforme de l'ENA, c'est un bon début, vous préparez un projet de loi important sur la fonction publique. Mais au bout du compte, les Français ont quand même souvent l'impression que la sphère étatique ne se réforme pas bien vite, que, allez je le dis , "les ronds de cuir" ont encore de beaux jours devant eux. Ils se trompent ?
R- "Oui, ils se trompent, parce que l'administration électronique est en marche, nous avons rattrapé le retard, nous étions un des derniers pays européens et nous sommes un des premiers. Nos concitoyens s'y prêtent de plus en plus. En 2007, nous aurons à peu près 100 % des procédures qui pourront être téléchargées. Nous avons fait aussi avec le ministre de l'Intérieur, une très grande réforme de l'organisation territoriale de l'Etat. Nous allons de 25 administrations passer à 8, avec des pôles régionaux. Nous allons supprimer des commissions pour perdre de moins en moins de temps à discuter et de plus en plus de temps à décider et à agir. Et sur les 330 commissions, nous allons ramener cela à 30. Donc, aujourd'hui la réforme est en marche. Nous ne voulons pas qu'elle soit spectaculaire, la réforme n'est pas une rupture, ce n'est pas un coup de médiatisation. La réforme, c'est un mouvement permanent qui doit concilier la satisfaction de l'usager, l'épanouissement du fonctionnaire et l'efficacité du service public."
Q- Mais, est-ce qu'on ne peut pas imaginer que, si la France a effectivement, comme beaucoup le disent, une sphère publique hypertrophiée, une fonction publique un peu lente, cela doive passer par une rupture ? On a l'impression que vous avez peur de la rupture. Je lisais il n'y a pas longtemps quelqu'un qui écrivait, un de vos amis, ministre, je crois : "Delevoye, il parle le même sabir que les syndicats pendant des heures, tout le monde est content, ils se revoient la semaine suivante, mais cela ne débouche pas sur grand chose". Ce n'est pas gentil...
R- "Mais on fait bouger les lignes ensemble. Moi, je préfère le résultat à l'illusion et l'action aux discours. Et je préfère agir avec les partenaires sociaux, c'est ma grande conviction. On peut faire bouger les choses, c'est en train de se faire, avec un dialogue franc, ferme, capable de faire adhérer les partenaires sociaux sur les objectifs. Et ensuite, nous sommes en train de faire bouger. L'ENA, on fait bouger l'ENA, qui était un formidable symbole...."
Q- C'est moins lourd que l'Etat quand même l'ENA, malgré ses défauts.
R- "Il y a énormément de réformes qui actuellement sont entreprises. Nous allons avoir une loi qui va permettre une très grande mobilité, une très grande respiration, une modification complète de la gestion des ressources humaines."
Q- La réforme de la fonction publique, elle arrive quand ?
R- "Nous ferons une communication au Conseil des ministres avant la fin mars, et nous espérons que la loi sera pour le premier semestre 2004."
Q- Il y a peu temps, plusieurs rapports ont à nouveau pointé la mauvaise gestion des effectifs et des carrières des fonctionnaires. Vous insistez beaucoup, vous aussi, sur les RH - les relations humaines - au sein de l'administration. Il y a eu le rapport Silguy II en particulier. Vous, vous avez beaucoup parlé de tous ces sujets, le mouvement est lancé, vous nous dites. Quand va-t-on vraiment voir déboucher ces changements, c'est-à-dire une vraie prise en charge des carrières des fonctionnaires, les hauts, et les fonctionnaires pas hauts ?
R- "Le système effectivement, ne permet pas la responsabilisation des acteurs et ne permet pas non plus la récompense de celles et ceux qui obtiennent des résultats. Cela, c'est une réforme culturelle très importante que nous avons mise en place puisque nous avons mis en place la notion du "mérite", la notion de "l'évaluation", "contrat d'objectif", et en même temps, rémunération en fonction de la performance des services. Ceci permettant à chaque fonctionnaire de pouvoir se responsabiliser."
Q- La note 20/20 pour tout le monde à la fin de l'année c'est fini ? Vous aviez vous-même épinglé cette dérive qui fait que tous les fonctionnaires se voient bien notés en fin d'année. Vous avez épinglé la dérive, c'est bien. On va bientôt noter de 0 à 20 ?
R- "Bien sûr. Les négociations sont ouvertes avec les syndicats pour moderniser les outils du dialogue social, et mettre à mal toutes les hypocrisies derrière lesquelles chacun se complaît. Faire en sorte que nous notions tout le monde à 20, c'est une stupidité et c'est une hypocrisie. Il faut mettre en place une notation relative : +1, +2, - 1, - 2, de façon à ce que l'on dise pourquoi il y a une amélioration que l'on sanctionne et pourquoi il y a une sanction que l'on donne parce que le travail est moins bien fait d'une année sur l'autre."
Q- Le PS préparer un "Livre noir sur la gestion de la fonction publique par le Gouvernement", comme il a fait la semaine dernière un "Livre noir sur la politique sociale de J.-P. Raffarin". Cela vous fait-il peur ?
R- "Pas du tout. Le PS est cantonné à son rôle d'opposition et à voir tout en noir. Et nous, nous cherchons au contraire à éclairer les chemins de l'avenir."
Q- Un mot sur les régionales : vous êtes candidat en Nord-Pas-de-Calais, je ne veux pas que l'on s'attarde sur ce scrutin dont le résultat est d'ailleurs très incertain. Simplement, sur le plan national, on voit que le PS cherche à nourrir une forme de vote sanction national. Aura-t-on 22 scrutins régionaux dans trois petites semaines ou bien effectivement, est-ce que votre Gouvernement risque une sorte de désaveu qui s'exprimerait différemment, mais qui s'exprimerait dans les 22 régions de France?
R- "Tout est dans tout. Les habitants des régions sont très intéressés par l'avenir de leur région. Ce que je constate, c'est que si les régions ont sucré une identité à l'extérieur, elles ont du mal à se faire connaître à l'intérieur. Peu de gens connaissent ce que fait la région, même le bilan de la région. Il faut au contraire leur permettre de se réappropier l'avenir de leur territoire. Donc il y aura une adhésion sur les projets, sur les équipes, sur les critiques. Mais il y aura aussi, à l'évidence, en fonction des personnalités en place, une dimension de caractère national si la personne est ministre. Je suis ministre, je n'ai pas envie de me cacher derrière mon petit doigt et je me présente en tant que ministre et en tant qu'acteur local dans ces élections régionales du Nord-Pas-de-Calais."
Q- Que se passe-t-il si le soir du deuxième tour la majorité a perdu 2, 3, 4, 5 régions ? Cela aura-t-il des conséquences pour le Gouvernement ?
R- "Le Gouvernement continuera les actions qu'il a entreprises et qui sont plus nécessaires que jamais."
Q- L'UMP élira un nouveau président en novembre prochain. Apparemment, on apprend que J.-P. Raffarin et N. Sarkozy avaient noué des contacts. L'Elysée ne semble pas apprécier. Certains voudraient que les choses soient clarifiées dès avant novembre pour pas que l'UMP soit en déshérence d'ici là. Qui succédera à A. Juppé et quand le saura-t-on ?
R- "Le mode d'élection du président a été très clairement établi : ce sont les militants qui choisiront le président. Et je suis très heureux de voir plusieurs talents, plusieurs compétences au sein de l'UMP, avec les mêmes valeurs. Je préfère cela, parce que la valeur c'est la solidité d'un mouvement politique, les talents, c'est la diversité. Et on veut concilier l'unité des valeurs et la diversité des talents. Cela prouve la fragilisation du PS qui, lui, a plusieurs candidats avec des valeurs différentes et des programmes différents. Je suis donc pour le rassemblement des talents et non pas leur division."
Q- P. Douste-Blazy dit, ce matin, dans Le Figaro, que J.-P. Raffarin serait un bon président pour l'UMP. A votre avis, le chef du Gouvernement peut-il aussi être le chef du parti majoritaire ?
R- "Bien sûr."
Q- Sans problème ?
R- "Sans problème."
Q- N. Sarkozy, je reviens à lui, c'est votre collègue au Gouvernement, est aussi de plus en plus évidemment le challenger si ce n'est de J. Chirac, en tout cas des légitimistes de l'UMP. Votre petit coeur saigne-t-il ou êtes-vous déchiré entre l'affection que vous avez pour le ministre et puis éventuellement la fidélité que vous auriez pour ceux qui considèrent qu'il est un peu le vizir qui veut remplacer le roi ?
R- "Je ne suis pas déchiré parce que je salue toujours le talent, le résultat, l'efficacité. Et chacun peut reconnaître aujourd'hui que N. Sarkozy est un ministre extrêmement efficace. Eh bien bravo !"
Q-Lui aussi ferait-il un bon président de l'UMP ?
R- "Absolument."
Q- On a appris aujourd'hui que la police avait déjoué un attentat, en tout cas qu'il y avait une bombe qui avait été posée sur la ligne Paris-Toulouse. Apparemment d'autres bombes auraient pu être posées sur cette ligne. Un groupe qui se revendique comme "le groupe AZF". Quelle réaction de votre part ?
R- "Cela prouve tout simplement qu'aujourd'hui nos démocraties peuvent être effectivement fragilisées ou menacées par celles et ceux qui utilisent les moyens les plus bas. Et ceci confirme la pertinence du choix du Gouvernement d'agir avec fermeté, sans complaisance, vis-à-vis de ces criminels."
Q- Les trois questions express pour terminer. Que faites-vous en quittant le studio de BFM dans un instant ?
R- "J'ai un rendez-vous au ministère à 8h30"
Q- Avec qui ? Des syndicats pour parler sabir ?
R- "Avec des représentants des collectivités territoriales."
Q- La question perso : quel est votre plat préféré et, allez, je vous interdis les endives braisées...
R- "J'adore le couscous."
Q- Le couscous, très bien. La dernière question, la plus difficile peut-être : votre pronostic pour la croissance en France en 2004 ? Un chiffre ?
- "Nous avions fait une prévision d'1,7. Si on se projette sur les derniers trimestres, on peut dépasser les 2."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 mars 2004)
J.-P. Delevoye, bonjour.
- "Bonjour"
Q- Depuis presque deux ans, vous êtes en charge de la Réforme de l'Etat. Je sais que vous avez fait voter la réforme de l'ENA, c'est un bon début, vous préparez un projet de loi important sur la fonction publique. Mais au bout du compte, les Français ont quand même souvent l'impression que la sphère étatique ne se réforme pas bien vite, que, allez je le dis , "les ronds de cuir" ont encore de beaux jours devant eux. Ils se trompent ?
R- "Oui, ils se trompent, parce que l'administration électronique est en marche, nous avons rattrapé le retard, nous étions un des derniers pays européens et nous sommes un des premiers. Nos concitoyens s'y prêtent de plus en plus. En 2007, nous aurons à peu près 100 % des procédures qui pourront être téléchargées. Nous avons fait aussi avec le ministre de l'Intérieur, une très grande réforme de l'organisation territoriale de l'Etat. Nous allons de 25 administrations passer à 8, avec des pôles régionaux. Nous allons supprimer des commissions pour perdre de moins en moins de temps à discuter et de plus en plus de temps à décider et à agir. Et sur les 330 commissions, nous allons ramener cela à 30. Donc, aujourd'hui la réforme est en marche. Nous ne voulons pas qu'elle soit spectaculaire, la réforme n'est pas une rupture, ce n'est pas un coup de médiatisation. La réforme, c'est un mouvement permanent qui doit concilier la satisfaction de l'usager, l'épanouissement du fonctionnaire et l'efficacité du service public."
Q- Mais, est-ce qu'on ne peut pas imaginer que, si la France a effectivement, comme beaucoup le disent, une sphère publique hypertrophiée, une fonction publique un peu lente, cela doive passer par une rupture ? On a l'impression que vous avez peur de la rupture. Je lisais il n'y a pas longtemps quelqu'un qui écrivait, un de vos amis, ministre, je crois : "Delevoye, il parle le même sabir que les syndicats pendant des heures, tout le monde est content, ils se revoient la semaine suivante, mais cela ne débouche pas sur grand chose". Ce n'est pas gentil...
R- "Mais on fait bouger les lignes ensemble. Moi, je préfère le résultat à l'illusion et l'action aux discours. Et je préfère agir avec les partenaires sociaux, c'est ma grande conviction. On peut faire bouger les choses, c'est en train de se faire, avec un dialogue franc, ferme, capable de faire adhérer les partenaires sociaux sur les objectifs. Et ensuite, nous sommes en train de faire bouger. L'ENA, on fait bouger l'ENA, qui était un formidable symbole...."
Q- C'est moins lourd que l'Etat quand même l'ENA, malgré ses défauts.
R- "Il y a énormément de réformes qui actuellement sont entreprises. Nous allons avoir une loi qui va permettre une très grande mobilité, une très grande respiration, une modification complète de la gestion des ressources humaines."
Q- La réforme de la fonction publique, elle arrive quand ?
R- "Nous ferons une communication au Conseil des ministres avant la fin mars, et nous espérons que la loi sera pour le premier semestre 2004."
Q- Il y a peu temps, plusieurs rapports ont à nouveau pointé la mauvaise gestion des effectifs et des carrières des fonctionnaires. Vous insistez beaucoup, vous aussi, sur les RH - les relations humaines - au sein de l'administration. Il y a eu le rapport Silguy II en particulier. Vous, vous avez beaucoup parlé de tous ces sujets, le mouvement est lancé, vous nous dites. Quand va-t-on vraiment voir déboucher ces changements, c'est-à-dire une vraie prise en charge des carrières des fonctionnaires, les hauts, et les fonctionnaires pas hauts ?
R- "Le système effectivement, ne permet pas la responsabilisation des acteurs et ne permet pas non plus la récompense de celles et ceux qui obtiennent des résultats. Cela, c'est une réforme culturelle très importante que nous avons mise en place puisque nous avons mis en place la notion du "mérite", la notion de "l'évaluation", "contrat d'objectif", et en même temps, rémunération en fonction de la performance des services. Ceci permettant à chaque fonctionnaire de pouvoir se responsabiliser."
Q- La note 20/20 pour tout le monde à la fin de l'année c'est fini ? Vous aviez vous-même épinglé cette dérive qui fait que tous les fonctionnaires se voient bien notés en fin d'année. Vous avez épinglé la dérive, c'est bien. On va bientôt noter de 0 à 20 ?
R- "Bien sûr. Les négociations sont ouvertes avec les syndicats pour moderniser les outils du dialogue social, et mettre à mal toutes les hypocrisies derrière lesquelles chacun se complaît. Faire en sorte que nous notions tout le monde à 20, c'est une stupidité et c'est une hypocrisie. Il faut mettre en place une notation relative : +1, +2, - 1, - 2, de façon à ce que l'on dise pourquoi il y a une amélioration que l'on sanctionne et pourquoi il y a une sanction que l'on donne parce que le travail est moins bien fait d'une année sur l'autre."
Q- Le PS préparer un "Livre noir sur la gestion de la fonction publique par le Gouvernement", comme il a fait la semaine dernière un "Livre noir sur la politique sociale de J.-P. Raffarin". Cela vous fait-il peur ?
R- "Pas du tout. Le PS est cantonné à son rôle d'opposition et à voir tout en noir. Et nous, nous cherchons au contraire à éclairer les chemins de l'avenir."
Q- Un mot sur les régionales : vous êtes candidat en Nord-Pas-de-Calais, je ne veux pas que l'on s'attarde sur ce scrutin dont le résultat est d'ailleurs très incertain. Simplement, sur le plan national, on voit que le PS cherche à nourrir une forme de vote sanction national. Aura-t-on 22 scrutins régionaux dans trois petites semaines ou bien effectivement, est-ce que votre Gouvernement risque une sorte de désaveu qui s'exprimerait différemment, mais qui s'exprimerait dans les 22 régions de France?
R- "Tout est dans tout. Les habitants des régions sont très intéressés par l'avenir de leur région. Ce que je constate, c'est que si les régions ont sucré une identité à l'extérieur, elles ont du mal à se faire connaître à l'intérieur. Peu de gens connaissent ce que fait la région, même le bilan de la région. Il faut au contraire leur permettre de se réappropier l'avenir de leur territoire. Donc il y aura une adhésion sur les projets, sur les équipes, sur les critiques. Mais il y aura aussi, à l'évidence, en fonction des personnalités en place, une dimension de caractère national si la personne est ministre. Je suis ministre, je n'ai pas envie de me cacher derrière mon petit doigt et je me présente en tant que ministre et en tant qu'acteur local dans ces élections régionales du Nord-Pas-de-Calais."
Q- Que se passe-t-il si le soir du deuxième tour la majorité a perdu 2, 3, 4, 5 régions ? Cela aura-t-il des conséquences pour le Gouvernement ?
R- "Le Gouvernement continuera les actions qu'il a entreprises et qui sont plus nécessaires que jamais."
Q- L'UMP élira un nouveau président en novembre prochain. Apparemment, on apprend que J.-P. Raffarin et N. Sarkozy avaient noué des contacts. L'Elysée ne semble pas apprécier. Certains voudraient que les choses soient clarifiées dès avant novembre pour pas que l'UMP soit en déshérence d'ici là. Qui succédera à A. Juppé et quand le saura-t-on ?
R- "Le mode d'élection du président a été très clairement établi : ce sont les militants qui choisiront le président. Et je suis très heureux de voir plusieurs talents, plusieurs compétences au sein de l'UMP, avec les mêmes valeurs. Je préfère cela, parce que la valeur c'est la solidité d'un mouvement politique, les talents, c'est la diversité. Et on veut concilier l'unité des valeurs et la diversité des talents. Cela prouve la fragilisation du PS qui, lui, a plusieurs candidats avec des valeurs différentes et des programmes différents. Je suis donc pour le rassemblement des talents et non pas leur division."
Q- P. Douste-Blazy dit, ce matin, dans Le Figaro, que J.-P. Raffarin serait un bon président pour l'UMP. A votre avis, le chef du Gouvernement peut-il aussi être le chef du parti majoritaire ?
R- "Bien sûr."
Q- Sans problème ?
R- "Sans problème."
Q- N. Sarkozy, je reviens à lui, c'est votre collègue au Gouvernement, est aussi de plus en plus évidemment le challenger si ce n'est de J. Chirac, en tout cas des légitimistes de l'UMP. Votre petit coeur saigne-t-il ou êtes-vous déchiré entre l'affection que vous avez pour le ministre et puis éventuellement la fidélité que vous auriez pour ceux qui considèrent qu'il est un peu le vizir qui veut remplacer le roi ?
R- "Je ne suis pas déchiré parce que je salue toujours le talent, le résultat, l'efficacité. Et chacun peut reconnaître aujourd'hui que N. Sarkozy est un ministre extrêmement efficace. Eh bien bravo !"
Q-Lui aussi ferait-il un bon président de l'UMP ?
R- "Absolument."
Q- On a appris aujourd'hui que la police avait déjoué un attentat, en tout cas qu'il y avait une bombe qui avait été posée sur la ligne Paris-Toulouse. Apparemment d'autres bombes auraient pu être posées sur cette ligne. Un groupe qui se revendique comme "le groupe AZF". Quelle réaction de votre part ?
R- "Cela prouve tout simplement qu'aujourd'hui nos démocraties peuvent être effectivement fragilisées ou menacées par celles et ceux qui utilisent les moyens les plus bas. Et ceci confirme la pertinence du choix du Gouvernement d'agir avec fermeté, sans complaisance, vis-à-vis de ces criminels."
Q- Les trois questions express pour terminer. Que faites-vous en quittant le studio de BFM dans un instant ?
R- "J'ai un rendez-vous au ministère à 8h30"
Q- Avec qui ? Des syndicats pour parler sabir ?
R- "Avec des représentants des collectivités territoriales."
Q- La question perso : quel est votre plat préféré et, allez, je vous interdis les endives braisées...
R- "J'adore le couscous."
Q- Le couscous, très bien. La dernière question, la plus difficile peut-être : votre pronostic pour la croissance en France en 2004 ? Un chiffre ?
- "Nous avions fait une prévision d'1,7. Si on se projette sur les derniers trimestres, on peut dépasser les 2."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 mars 2004)