Texte intégral
Permettez-moi de remercier Philippe Jurgensen et toute son équipe pour l'organisation parfaite de cette manifestation. C'est avec plaisir que je suis à vos côtés pour fêter les 20 ans de l'agence.
Le gouvernement avait lancé une grande concertation lors des Assises nationales de l'Innovation en mai 1998 avec tous les acteurs concernés. Un an et demi après cette grande mobilisation nationale, cet anniversaire tombe à point nommé pour faire l'inventaire des actions de l'Anvar et en tirer les pistes pour l'avenir.
J'ai souvent constaté sur le terrain que l'Anvar est très appréciée des entreprises. L'expérience acquise par l'agence et ses délégations en région lui confère un statut reconnu de partenaire des PME.
Le bilan de l'aide à l'innovation depuis la création de l'Anvar témoigne de l'effort public et aussi du dynamisme de nos entreprises : 61 000 interventions pour 22 milliards de francs.
C'est bien la preuve que nos entreprises savent innover.
Le bilan de l'aide au recrutement de chercheurs a permis de doper les transferts de technologies vers les PME : 1055 chercheurs ont été recrutés en 1998 dans ce cadre. Auparavant, l'innovation était encore trop souvent le fait des seules grandes entreprises.
Aujourd'hui, nous pouvons certainement aller encore plus loin, par exemple en étendant la procédure Cortechs aux PME et TPE.
Dans la pratique, ce dispositif marche bien pour le recrutement d'un technicien dans les Pme et PMI innovantes.
Il serait intéressant de l'adapter pour aider les TPE à recruter leur premier cadre technique.
Les activités nouvelles, les produits et les services innovants contribuent de plus en plus fortement à la croissance et à l'emploi de notre économie.
L'analyse des interventions de l'agence en 19981e montre bien 60% des entreprises qui se lancent dans une innovation technologique connaissent une croissance de 25% l'an du CA en moyenne sur les trois dernières années.
Cette performance représente environ quatre fois la performance moyenne des Pme françaises.
l'Anvar participe pleinement à cette dynamique. Les exemples de réussites d'entreprises que vous avez accompagnées ne manquent pas, y compris dans les TPE.
J'ai relevé par exemple une entreprise de Bourgogne de 26 personnes qui a conçu des bouchons inviolables pour des bouteilles à contenu alimentaire.
Et encore cette entreprise de quatre personnes des pays de la Loire qui commercialise un procédé d'ouverture facile des huîtres mis au point par des élèves du lycée de la Roche sur Yonne.
Plus de 2 millions d'huîtres ont ainsi été déjà ouvertes sans blesser leurs consommateurs.
Vous l'avez bien compris en écoutant ces exemples, je voudrais insister sur votre rôle auprès des entreprises qui relèvent de mon département ministériel.
Vous le savez, je ne crois pas aux solutions miracles qui permettraient de régler l'ensemble des problèmes des PME.
Je suis convaincue qu'il faut mettre en uvre un ensemble cohérent de mesures à même de simplifier la vie des entreprises.
Dans ce but, j'ai engagé trois actions prioritaires dans lesquelles l'Anvar doit jouer un rôle important.
Premier chantier: les simplifications administratives
Le chantier des simplifications administratives paraît a priori très éloigné de l'innovation. Dans la pratique, c'est le contraire.
Je ne vous dresserai pas la liste des plus de 60 mesures que nous avons engagées depuis deux ans. Je citerai par exemple la possibilité de créer une entreprise en un jour franc, ou la possibilité pour un créateur d'entreprise d'exercer son activité professionnelle à son domicile.
Le projet de loi de finances pour 2000 complète ce dispositif et contient plusieurs mesures fiscales destinées à poursuivre et amplifier la politique de soutien des Pme engagée par le gouvernement depuis juin 1997.
Il s'agit notamment
De l'exonération du droit fixe de 1500 F exigé lors de la constitution d'une société,
De la baisse du taux marginal de 11,40% à 4,80% des droits de mutation sur les cessions de fonds de commerce et les cessions de clientèle,
De la suppression de l'imposition forfaitaire annuelle de 5 000 F pour les entreprises redevables de l'impôt sur les sociétés dont le chiffre d'affaires est inférieur à 500 000 F et qui ne sont pas bénéficiaires,
De la pérennisation du report d'imposition des plus values de cession de titres réinvesties dans des sociétés non cotées créées depuis moins de quinze ans.
L'opportunité de ce type de mesure est tellement évidente qu'aujourd'hui il est difficile d'imaginer que la situation ait pu être différente un jour.
Chacun à son niveau peut simplifier ses procédures. l'Anvar n'échappe pas à ce principe.
J'ai déjà entendu dire que l'instruction des dossiers était parfois ressentie comme longue et compliquée.
Cette opinion est notamment véhiculée par les petites entreprises. Je souhaiterais, Monsieur le Président, que vous puissiez constituer un groupe de travail ayant pour objectif de traquer la complexité. Quand on y regarde de plus près, les possibilités de simplification existent toujours. Il y va de l'intérêt bien compris de chacun.
De son côté, l'État poursuit l'effort de rationalisation de son organisation. Nous essayons notamment d'améliorer la lisibilité des services déconcentrés de l'Etat. Le rapprochement Drire, DRCA et DRCE va évidemment dans ce sens.
Deuxième chantier important: la création d'entreprise.
Les enquêtes de conjoncture récentes prouvent que les PME se portent bien. Cependant, la création d'entreprise connaît une diminution sensible depuis plusieurs années. En 1998, 166 000 nouvelles entreprises ont été créées, alors qu'en 1990 on en comptait 195 000.
La création est un élément essentiel de la croissance de notre économie et du renouvellement du tissu d'entreprises.
Elle permet de répondre à de nouveaux besoins et donc de dessiner l'économie de demain. Il appartient aux pouvoirs publics de conduire une politique globale et cohérente de soutien aux créateurs.
Mon objectif est de contribuer à créer un environnement qui favorise la naissance ou la reprise d'entreprises, et à améliorer la pérennité des jeunes entreprises.
J'ai organisé trois rencontres en région : à Brest en mai, à Lille en juin et à Montélimar en septembre.
Ce cycle de travaux auxquels l'Anvar a participé était notamment destiné à préparer les prochaines Assises nationales sur ce thème. Dominique Strauss-Kahn et moi-même travaillons sur les mesures qui seront annoncées à cette occasion pour relancer la création d'entreprise dans notre pays.
Les Assises de l'Innovation ont permis de faciliter la création d'entreprises innovantes notamment dans le domaine du financement avec l'entrée en vigueur des FCPI et du fonds public de capital-risque.
Il nous faut aujourd'hui répondre aux difficultés rencontrées par les porteurs de petits projets qui n'entrent pas dans le cadre de l'innovation technologique. Ils constituent aujourd'hui encore la très grande majorité des créateurs d'entreprises.
Dans ce but, nous travaillons notamment sur le financement des petits projets, l'allégement des cotisations sociales, le statut du créateur ainsi que sur l'amélioration de l'accueil, de l'accompagnement et du conseil.
Je souhaite une participation aux Assises de la création de tous les acteurs concernés par cette grande cause nationale.
L'agence en fait évidemment partie.
L'innovation est, à l'évidence, un des moteurs de la création d'entreprises.
Citons simplement l'exemple de son rôle dans les incubateurs des grandes écoles, ainsi que celui dans l'appréciation des dossiers qui entreront dans le champ des fonds d'amorçage.
Troisième chantier: le développement des entreprises existantes.
Notre action ne doit pas se limiter à aider la création. Nous devons également aider les TPE existantes à grandir.
En 1998, sur 2 387 interventions de l'agence, 2 048 concernaient des PME en développement.
Je voudrais à ce stade proposer deux axes de coopération avec l'Agence.
Il y a en France 2 500 000 entreprises : 93 % d'entre elles ont moins de 10 salariés. Je souhaiterais que l'agence conforte son effort en direction des petites entreprises.
Leur besoin financier est généralement plus faible et la mise en uvre d'une procédure allégée pour l'aide à l'innovation se justifierait totalement.
Je pense aux petits dossiers d'aide à l'innovation d'un montant de 50 000 à 200 000 F par exemple.
Je pense aussi à l'aide financière de la Prestation Technologique Réseau qui connaît un véritable succès et qu'il faut développer. Elle permet souvent à l'entreprise de matérialiser la première innovation. En 1998, 1552 dossiers ont été réalisés, j'aimerais que ce chiffre passe à 2 500 l'année prochaine.
Les Chambres de Métiers peuvent être un allié efficace de l'Anvar pour y parvenir en vous aidant à apprécier la qualité de cette catégorie d'entreprises porteuses de petits projets parfois fortement innovants.
D'autre part, la pertinence des actions des Réseaux de diffusion technologiques (RDT) pour les TPE a été confirmée par une étude d'évaluation menée en début d'année.
Cela nous conforte dans notre volonté de soutenir leur fonctionnement en favorisant une implication encore plus efficace du réseau des Chambres de Métier.
Les Chambres sont aujourd'hui le 3ème prescripteur des Réseaux.
Avec l'appui de mon ministère, les Chambres Régionales de Métiers se sont assurées les compétences d'ingénieurs qui connaissent bien les TPE. Une collaboration comme celle qui a été formalisée en Basse Normandie pourrait être généralisée avec profit.
De même, les DRCA qui disposent également d'une bonne connaissance de ce secteur des TPE, peuvent également être associés aux Comités régionaux des aides en matière d'innovation et de développement technologique.
Dans le domaine de l'embauche, l'intégration du premier cadre dans une TPE constitue parfois une "évolution culturelle" qui nécessite également l'accompagnement d'un conseil extérieur qui est déterminant dans ce cas. Il faut réfléchir aux moyens de renforcer cet accompagnement.
Le groupe de travail qui réfléchira à la simplification pourrait également intégrer ce thème de réflexion.
Mon propos serait incomplet si je n'abordais pas la dimension des services dans la politique de soutien à l'innovation.
La tertiairisation de l'économie est une donnée structurelle de notre société industrielle qui devient une société de l'information.
Les services représentent aujourd'hui les 2/3 de la production et emploient 70 % de la population active dans les pays de l'OCDE.
La révolution des technologies de l'information dessine une véritable mutation de notre société.
A cet égard, les TIC pénètrent la plupart des domaines de la vie économique, industrielle et sociale et les modifient. L'application de ces technologies entraîne des gains de productivité dans les entreprises de l'industrie et des services mais aussi dans les administrations.
Leur développement intensifie la concurrence à l'échelle mondiale.
Alors qu'on aurait pu craindre que ces technologies entraînent de nouvelles suppressions d'emploi, on s'aperçoit au contraire qu'elles contribuent à en créer de nouveaux.
L'innovation dans les TIC constitue donc un enjeu déterminant pour préparer l'entrée de la France dans la société de l'information.
Les TIC, caractérisées par la convergence des secteurs audiovisuel - informatique télécoms, constituent des moteurs de croissance :
en 1998, elles ont contribué à hauteur de 50 % de la croissance économique annuelle américaine,
et 15% de la croissance annuelle française.
Il est essentiel que la France anticipe et accompagne pleinement cette mutation.
Le gouvernement a engagé une action volontariste avec le plan d'action gouvernemental pour la société de l'information et poursuit sa réflexion sur le développement de l'Internet avec la nouvelle mission confiée à Francis Lorentz. Comme vous le savez, un projet de loi sur la société de l'information est en préparation.
De son côté, l'Anvar, conjointement avec le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie et le Ministère de l'éducation nationale de la recherche et de la technologie, a lancé en 1998 un appel à projets pour favoriser le développement des services innovants liés aux TIC.
30 MF ont été engagés pour le financement de 36 projets.
Conclusion
La France, s'est engagée dans une politique de soutien à l'innovation, non plus exclusivement centrée sur les laboratoires ou les grands groupes, mais en misant aussi sur les PME et TPE.
Celles-ci sont clairement identifiées comme des acteurs privilégiés, par leur réactivité et leur connaissance des attentes du marché mais aussi en raison de leur poids économique, notamment en termes d'emplois.
Depuis sa création, l'Anvar partage le risque avec les innovateurs. A la fin de ce millénaire le soutien à la recherche et à l'innovation comme moteur de la croissance, est devenu plus que jamais une des priorités du gouvernement.
l'Anvar, établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle des ministères en charge de l'industrie, des PME et de la recherche se doit d'accompagner les évolutions de notre économie.
C'est au niveau des territoires que se joue l'innovation. Il est indispensable que l'ensemble des acteurs en région, relevant de l'Etat ou des collectivités territoriales participent à la politique partenariale de l'innovation, c'est une priorité du Premier Ministre notamment dans la perspective des contrats de Plan Etat - Région.
J'insisterai enfin sur le rôle essentiel de l'innovation dans la dynamique de l'esprit d'entreprise. Cette notion est de plus en plus encouragée, je le constate en particulier au niveau des écoles d'ingénieurs. Votre action participe à ce grand dessein pour notre pays.
Merci à l'Anvar et aux entreprises et bon anniversaire.
(Source http://www.anvar.fr/innovation/even/intr1.htm, le 30 janvier 2003
Le gouvernement avait lancé une grande concertation lors des Assises nationales de l'Innovation en mai 1998 avec tous les acteurs concernés. Un an et demi après cette grande mobilisation nationale, cet anniversaire tombe à point nommé pour faire l'inventaire des actions de l'Anvar et en tirer les pistes pour l'avenir.
J'ai souvent constaté sur le terrain que l'Anvar est très appréciée des entreprises. L'expérience acquise par l'agence et ses délégations en région lui confère un statut reconnu de partenaire des PME.
Le bilan de l'aide à l'innovation depuis la création de l'Anvar témoigne de l'effort public et aussi du dynamisme de nos entreprises : 61 000 interventions pour 22 milliards de francs.
C'est bien la preuve que nos entreprises savent innover.
Le bilan de l'aide au recrutement de chercheurs a permis de doper les transferts de technologies vers les PME : 1055 chercheurs ont été recrutés en 1998 dans ce cadre. Auparavant, l'innovation était encore trop souvent le fait des seules grandes entreprises.
Aujourd'hui, nous pouvons certainement aller encore plus loin, par exemple en étendant la procédure Cortechs aux PME et TPE.
Dans la pratique, ce dispositif marche bien pour le recrutement d'un technicien dans les Pme et PMI innovantes.
Il serait intéressant de l'adapter pour aider les TPE à recruter leur premier cadre technique.
Les activités nouvelles, les produits et les services innovants contribuent de plus en plus fortement à la croissance et à l'emploi de notre économie.
L'analyse des interventions de l'agence en 19981e montre bien 60% des entreprises qui se lancent dans une innovation technologique connaissent une croissance de 25% l'an du CA en moyenne sur les trois dernières années.
Cette performance représente environ quatre fois la performance moyenne des Pme françaises.
l'Anvar participe pleinement à cette dynamique. Les exemples de réussites d'entreprises que vous avez accompagnées ne manquent pas, y compris dans les TPE.
J'ai relevé par exemple une entreprise de Bourgogne de 26 personnes qui a conçu des bouchons inviolables pour des bouteilles à contenu alimentaire.
Et encore cette entreprise de quatre personnes des pays de la Loire qui commercialise un procédé d'ouverture facile des huîtres mis au point par des élèves du lycée de la Roche sur Yonne.
Plus de 2 millions d'huîtres ont ainsi été déjà ouvertes sans blesser leurs consommateurs.
Vous l'avez bien compris en écoutant ces exemples, je voudrais insister sur votre rôle auprès des entreprises qui relèvent de mon département ministériel.
Vous le savez, je ne crois pas aux solutions miracles qui permettraient de régler l'ensemble des problèmes des PME.
Je suis convaincue qu'il faut mettre en uvre un ensemble cohérent de mesures à même de simplifier la vie des entreprises.
Dans ce but, j'ai engagé trois actions prioritaires dans lesquelles l'Anvar doit jouer un rôle important.
Premier chantier: les simplifications administratives
Le chantier des simplifications administratives paraît a priori très éloigné de l'innovation. Dans la pratique, c'est le contraire.
Je ne vous dresserai pas la liste des plus de 60 mesures que nous avons engagées depuis deux ans. Je citerai par exemple la possibilité de créer une entreprise en un jour franc, ou la possibilité pour un créateur d'entreprise d'exercer son activité professionnelle à son domicile.
Le projet de loi de finances pour 2000 complète ce dispositif et contient plusieurs mesures fiscales destinées à poursuivre et amplifier la politique de soutien des Pme engagée par le gouvernement depuis juin 1997.
Il s'agit notamment
De l'exonération du droit fixe de 1500 F exigé lors de la constitution d'une société,
De la baisse du taux marginal de 11,40% à 4,80% des droits de mutation sur les cessions de fonds de commerce et les cessions de clientèle,
De la suppression de l'imposition forfaitaire annuelle de 5 000 F pour les entreprises redevables de l'impôt sur les sociétés dont le chiffre d'affaires est inférieur à 500 000 F et qui ne sont pas bénéficiaires,
De la pérennisation du report d'imposition des plus values de cession de titres réinvesties dans des sociétés non cotées créées depuis moins de quinze ans.
L'opportunité de ce type de mesure est tellement évidente qu'aujourd'hui il est difficile d'imaginer que la situation ait pu être différente un jour.
Chacun à son niveau peut simplifier ses procédures. l'Anvar n'échappe pas à ce principe.
J'ai déjà entendu dire que l'instruction des dossiers était parfois ressentie comme longue et compliquée.
Cette opinion est notamment véhiculée par les petites entreprises. Je souhaiterais, Monsieur le Président, que vous puissiez constituer un groupe de travail ayant pour objectif de traquer la complexité. Quand on y regarde de plus près, les possibilités de simplification existent toujours. Il y va de l'intérêt bien compris de chacun.
De son côté, l'État poursuit l'effort de rationalisation de son organisation. Nous essayons notamment d'améliorer la lisibilité des services déconcentrés de l'Etat. Le rapprochement Drire, DRCA et DRCE va évidemment dans ce sens.
Deuxième chantier important: la création d'entreprise.
Les enquêtes de conjoncture récentes prouvent que les PME se portent bien. Cependant, la création d'entreprise connaît une diminution sensible depuis plusieurs années. En 1998, 166 000 nouvelles entreprises ont été créées, alors qu'en 1990 on en comptait 195 000.
La création est un élément essentiel de la croissance de notre économie et du renouvellement du tissu d'entreprises.
Elle permet de répondre à de nouveaux besoins et donc de dessiner l'économie de demain. Il appartient aux pouvoirs publics de conduire une politique globale et cohérente de soutien aux créateurs.
Mon objectif est de contribuer à créer un environnement qui favorise la naissance ou la reprise d'entreprises, et à améliorer la pérennité des jeunes entreprises.
J'ai organisé trois rencontres en région : à Brest en mai, à Lille en juin et à Montélimar en septembre.
Ce cycle de travaux auxquels l'Anvar a participé était notamment destiné à préparer les prochaines Assises nationales sur ce thème. Dominique Strauss-Kahn et moi-même travaillons sur les mesures qui seront annoncées à cette occasion pour relancer la création d'entreprise dans notre pays.
Les Assises de l'Innovation ont permis de faciliter la création d'entreprises innovantes notamment dans le domaine du financement avec l'entrée en vigueur des FCPI et du fonds public de capital-risque.
Il nous faut aujourd'hui répondre aux difficultés rencontrées par les porteurs de petits projets qui n'entrent pas dans le cadre de l'innovation technologique. Ils constituent aujourd'hui encore la très grande majorité des créateurs d'entreprises.
Dans ce but, nous travaillons notamment sur le financement des petits projets, l'allégement des cotisations sociales, le statut du créateur ainsi que sur l'amélioration de l'accueil, de l'accompagnement et du conseil.
Je souhaite une participation aux Assises de la création de tous les acteurs concernés par cette grande cause nationale.
L'agence en fait évidemment partie.
L'innovation est, à l'évidence, un des moteurs de la création d'entreprises.
Citons simplement l'exemple de son rôle dans les incubateurs des grandes écoles, ainsi que celui dans l'appréciation des dossiers qui entreront dans le champ des fonds d'amorçage.
Troisième chantier: le développement des entreprises existantes.
Notre action ne doit pas se limiter à aider la création. Nous devons également aider les TPE existantes à grandir.
En 1998, sur 2 387 interventions de l'agence, 2 048 concernaient des PME en développement.
Je voudrais à ce stade proposer deux axes de coopération avec l'Agence.
Il y a en France 2 500 000 entreprises : 93 % d'entre elles ont moins de 10 salariés. Je souhaiterais que l'agence conforte son effort en direction des petites entreprises.
Leur besoin financier est généralement plus faible et la mise en uvre d'une procédure allégée pour l'aide à l'innovation se justifierait totalement.
Je pense aux petits dossiers d'aide à l'innovation d'un montant de 50 000 à 200 000 F par exemple.
Je pense aussi à l'aide financière de la Prestation Technologique Réseau qui connaît un véritable succès et qu'il faut développer. Elle permet souvent à l'entreprise de matérialiser la première innovation. En 1998, 1552 dossiers ont été réalisés, j'aimerais que ce chiffre passe à 2 500 l'année prochaine.
Les Chambres de Métiers peuvent être un allié efficace de l'Anvar pour y parvenir en vous aidant à apprécier la qualité de cette catégorie d'entreprises porteuses de petits projets parfois fortement innovants.
D'autre part, la pertinence des actions des Réseaux de diffusion technologiques (RDT) pour les TPE a été confirmée par une étude d'évaluation menée en début d'année.
Cela nous conforte dans notre volonté de soutenir leur fonctionnement en favorisant une implication encore plus efficace du réseau des Chambres de Métier.
Les Chambres sont aujourd'hui le 3ème prescripteur des Réseaux.
Avec l'appui de mon ministère, les Chambres Régionales de Métiers se sont assurées les compétences d'ingénieurs qui connaissent bien les TPE. Une collaboration comme celle qui a été formalisée en Basse Normandie pourrait être généralisée avec profit.
De même, les DRCA qui disposent également d'une bonne connaissance de ce secteur des TPE, peuvent également être associés aux Comités régionaux des aides en matière d'innovation et de développement technologique.
Dans le domaine de l'embauche, l'intégration du premier cadre dans une TPE constitue parfois une "évolution culturelle" qui nécessite également l'accompagnement d'un conseil extérieur qui est déterminant dans ce cas. Il faut réfléchir aux moyens de renforcer cet accompagnement.
Le groupe de travail qui réfléchira à la simplification pourrait également intégrer ce thème de réflexion.
Mon propos serait incomplet si je n'abordais pas la dimension des services dans la politique de soutien à l'innovation.
La tertiairisation de l'économie est une donnée structurelle de notre société industrielle qui devient une société de l'information.
Les services représentent aujourd'hui les 2/3 de la production et emploient 70 % de la population active dans les pays de l'OCDE.
La révolution des technologies de l'information dessine une véritable mutation de notre société.
A cet égard, les TIC pénètrent la plupart des domaines de la vie économique, industrielle et sociale et les modifient. L'application de ces technologies entraîne des gains de productivité dans les entreprises de l'industrie et des services mais aussi dans les administrations.
Leur développement intensifie la concurrence à l'échelle mondiale.
Alors qu'on aurait pu craindre que ces technologies entraînent de nouvelles suppressions d'emploi, on s'aperçoit au contraire qu'elles contribuent à en créer de nouveaux.
L'innovation dans les TIC constitue donc un enjeu déterminant pour préparer l'entrée de la France dans la société de l'information.
Les TIC, caractérisées par la convergence des secteurs audiovisuel - informatique télécoms, constituent des moteurs de croissance :
en 1998, elles ont contribué à hauteur de 50 % de la croissance économique annuelle américaine,
et 15% de la croissance annuelle française.
Il est essentiel que la France anticipe et accompagne pleinement cette mutation.
Le gouvernement a engagé une action volontariste avec le plan d'action gouvernemental pour la société de l'information et poursuit sa réflexion sur le développement de l'Internet avec la nouvelle mission confiée à Francis Lorentz. Comme vous le savez, un projet de loi sur la société de l'information est en préparation.
De son côté, l'Anvar, conjointement avec le Ministère de l'économie des finances et de l'industrie et le Ministère de l'éducation nationale de la recherche et de la technologie, a lancé en 1998 un appel à projets pour favoriser le développement des services innovants liés aux TIC.
30 MF ont été engagés pour le financement de 36 projets.
Conclusion
La France, s'est engagée dans une politique de soutien à l'innovation, non plus exclusivement centrée sur les laboratoires ou les grands groupes, mais en misant aussi sur les PME et TPE.
Celles-ci sont clairement identifiées comme des acteurs privilégiés, par leur réactivité et leur connaissance des attentes du marché mais aussi en raison de leur poids économique, notamment en termes d'emplois.
Depuis sa création, l'Anvar partage le risque avec les innovateurs. A la fin de ce millénaire le soutien à la recherche et à l'innovation comme moteur de la croissance, est devenu plus que jamais une des priorités du gouvernement.
l'Anvar, établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle des ministères en charge de l'industrie, des PME et de la recherche se doit d'accompagner les évolutions de notre économie.
C'est au niveau des territoires que se joue l'innovation. Il est indispensable que l'ensemble des acteurs en région, relevant de l'Etat ou des collectivités territoriales participent à la politique partenariale de l'innovation, c'est une priorité du Premier Ministre notamment dans la perspective des contrats de Plan Etat - Région.
J'insisterai enfin sur le rôle essentiel de l'innovation dans la dynamique de l'esprit d'entreprise. Cette notion est de plus en plus encouragée, je le constate en particulier au niveau des écoles d'ingénieurs. Votre action participe à ce grand dessein pour notre pays.
Merci à l'Anvar et aux entreprises et bon anniversaire.
(Source http://www.anvar.fr/innovation/even/intr1.htm, le 30 janvier 2003