Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur le combat pour les Droits de l'Homme et la solidarité internationale, Paris le 12 décembre 2005.

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Circonstance : Installation de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme (CNCDH). Remise du prix des Droits de l'Homme, à Paris le 12 décembre 2005

Texte intégral

Madame la Ministre,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le prix des Droits de l'Homme de la République française est plus qu'une tradition. C'est chaque année un moment d'émotion, un hommage rendu au courage, au dévouement et à la générosité de ceux qui s'engagent pour défendre les droits de l'Homme. C'est donc un plaisir et un honneur de vous accueillir ici pour vous remettre cette récompense.
A travers ce prix, nous vous exprimons toute notre admiration et tout notre respect pour les actions que vous menez, souvent dans des conditions très difficiles. Vous êtes en première ligne pour lutter contre l'arbitraire, vous vous mobilisez au quotidien pour aider ceux dont les droits sont bafoués, vous adressez au monde entier un message d'espoir.
Cette année, la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme a souhaité récompenser les combats contre la peine de mort et les détentions arbitraires et contre l'exploitation des enfants au travail.
1. Avec ses partenaires européens, la France prend toute sa part à la lutte pour l'abolition universelle de la peine de mort.
Nos interventions auprès des pays qui se livrent à des exécutions, le montrent, de même que notre récente campagne auprès des pays dont la position n'est pas clairement définie.
Dans ce combat, nous pouvons compter sur la mobilisation de la société civile, dont vous êtes les meilleurs représentants.
* Le projet pour lequel l'Association pour la défense des prisonniers en Iran est primée aujourd'hui s'inscrit dans une action de longue haleine en faveur du droit à la vie. Nous connaissons les difficultés immenses auxquelles sont confrontées les défenseurs des droits de l'Homme en Iran. Nous sommes préoccupés de l'état de santé de M. Ganji emprisonné depuis trois ans et de la situation de Maître Soltani, lauréat de ce prix en 2003. C'est donc avec une émotion particulière que nous vous accueillons aujourd'hui.
* Avec "Ensemble contre la peine de mort", c'est une jeune association que nous récompensons aujourd'hui, une association dynamique qui effectue un travail de sensibilisation remarquable. En portant votre action au c?ur de l'Afrique, dans la région des Grands Lacs, je suis convaincu que vous remporterez bien des victoires.
2. Notre pays s'engage également pour combattre l'exploitation des enfants au travail.
Aujourd'hui, trop d'enfants dans le monde sont privés de leur enfance, soumis à l'exploitation ou à la violence.
Avec l'Union européenne, la France encourage la ratification et l'application de la convention des Nations Unies sur les droits de l'Enfant. Avec l'UNICEF et avec l'Organisation Internationale du Travail, nous nous mobilisons pour que l'enfance reste un temps de découverte et d'insouciance.
* En construisant des salles de classe, en sensibilisant la population, l'ONG du Niger « Action en faveur de l'élimination du travail des enfants » préserve les plus jeunes du fléau de l'esclavage moderne.
* Ce combat, c'est aussi celui de l'association "Save the Children" du Honduras qui, à travers ses initiatives dans le domaine de l'éducation et du droit, contribue à améliorer la vie quotidienne des enfants de ce pays.
* C'est enfin celui que mène l'"Ecole Hoa Sua" auprès des jeunes défavorisés et handicapés du Vietnam, en leur offrant une éducation et une formation pour construire leur avenir.
A ces trois associations, je souhaite dire toute l'estime, l'admiration et la reconnaissance de la France.
Mesdames et Messieurs,
Le combat pour les Droits de l'Homme est un combat difficile, un combat de tous les instants qui demande du temps, de l'énergie et surtout du courage. Tous ici nous savons que le défi est immense. Tous ici, nous connaissons les sacrifices qu'il exige. A travers votre engagement quotidien, à travers votre dévouement au service de votre cause, vous nous montrez que ce combat vaut la peine, qu'en se mobilisant sans compter, on peut changer les choses et faire avancer la justice et la solidarité dans le monde. Aujourd'hui, cette lutte, c'est ensemble que nous devons la mener. C'est en nous unissant et en conjuguant nos efforts que nous pourrons relever le défi et construire un avenir de paix et de tolérance.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 14 décembre 2005)