Texte intégral
Messieurs les ministres,
Madame et messieurs les parlementaires,
Madame la vice présidente du Conseil régional,
Messieurs les présidents des Conseils généraux,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais vous dire d'emblée que je suis très heureux d'être ici avec vous, car je n'oublie pas que j'ai été un élu d'un de ces deux départements, si concernés par les projets de la Plaine de France.
Pardonnez moi d'y insister un peu. Mais il y a moins de deux décennies, qui aurait parié sur les chances de ce territoire, de la Plaine St Denis à la Plaine de France? Ravagé par une désindustrialisation massive, appauvri par un chômage insupportable, ravalé injustement au rang le plus dégradé de la banlieue sans avenir, on mesure ce qu'il a fallu d'énergie, de volonté, de luttes pour redonner sa chance au nord- est de l'Île-de-France.
Je veux rendre hommage, au nom du gouvernement, à celles et ceux qui ont été les rebâtisseurs d'espoirs de ce coin de l'Île-de-France, à tous ces élus, tous ces industriels, tous ces entrepreneurs, qui n'ont pas abandonné ces villes au triste destin apparemment programmé par la crise, la mauvaise réputation, voire la discrimination politique.
Aujourd'hui, avec le retour de la croissance, avec le recul du chômage, peut s'amplifier le travail de correction, nécessairement inégalitaire, des inégalités accumulées. Pour chacun des territoires qui composent la Plaine de France, quel que soit le département concerné. Je vous le dis sincèrement, j'y compte et dans toute la mesure de mes moyens, j'y veillerai.
Louis BESSON vient de rappeler tous les espoirs qui sont portés par la démarche lancée depuis maintenant deux ans sur la Plaine de France. C'est en effet en avril 1998 que nous avons signé, tous les deux, la lettre de mission qui chargeait Robert SAMMUT d'engager avec vous tous, sous l'autorité du préfet de région et en liaison étroite avec les préfets de départements, les échanges conduisant à un partenariat de projet entre l'État et les élus.
Et ce partenariat pour un projet ambitieux en faveur de la Plaine de France, nous l'avons voulu parce que nous croyons en ce territoire, son dynamisme et ses potentialités, et aussi parce que nous refusons une lle de France à plusieurs vitesses.
Nous devons mettre le retour de la croissance, que j'ai déjà évoqué, et les mutations économiques récentes, au service de l'évolution de territoires comme la Plaine de France, pour qu'ils aillent dans le bon sens, celui du développement et de la solidarité.
La signature du protocole témoigne du chemin parcouru, et des efforts consentis par chacun pour que ce qui rassemble soit plus fort, durablement, que ce qui aurait pu séparer.
Le futur établissement public d'aménagement de la Plaine de France en est déjà l'illustration, avant même d'être créé, puisqu'il témoigne de formes originales de coopération entre les collectivités locales et l'État, mais aussi entre les collectivités locales elles-mêmes.
Pour composer son conseil d'administration, vous avez su trouver des modes de représentation conciliant vos identités respectives et un pilotage collectif du projet.
Dans les relations avec l'Etat, vous avez accepté de faire le pari qu'un établissement public d'aménagement, relevant juridiquement de sa responsabilité, pouvait fonctionner comme un outil totalement partagé, au service d'un projet commun, dans l'intérêt d'un territoire et de ses habitants.
Vous avez aussi décidé que cet établissement public interviendrait en complémentarité, et en subsidiarité, des prérogatives et des outils déjà existants des collectivités. Son rôle ne sera pas de faire à la place de ceux qui savent déjà faire, mais plutôt d'aider à définir une stratégie commune, et de contribuer à l'émergence et au montage des projets émanant des différentes initiatives locales. Bien sûr, cela ne lui interdira pas d'être acteur lorsque son intervention directe apparaîtra indispensable à la cohérence de l'action et à son efficacité.
Et pour définir, sur un territoire aussi vaste et aussi contrasté, ses axes forts d'intervention, vous avez inventé un cadre qui vous est propre, le document stratégique de référence, qu'il vous revient à présent d'élaborer pour donner à l'action publique tout son sens et toutes ses priorités.
Dans ce cheminement collectif, l'établissement public ne va pas partir de zéro. L'État s'est en effet employé, avec ses partenaires, à dégager des moyens hors du commun au profit du territoire de la Plaine de France.
Il l'a fait d'abord en obtenant de l'Union européenne la mobilisation de fonds structurels de l'Objectif 2, plus de 930 millions de francs.
Compte tenu des enjeux et des projets que nous avons pour elle, la Plaine de France constitue l'essentiel du secteur éligible à cette aide. Elle bénéficiera aussi, mais cette fois comme toute la région Ile de France, des crédits de l'objectif 3, plus de 3 milliards, qui visent l'insertion des jeunes et des demandeurs d'emplois.
L'Etat et la Région ont également signé un contrat de plan d'une ampleur exceptionnelle, plus de 50 milliards de francs, dont prés de 20 milliards financés par l'Etat. Dans ce cadre, la Plaine de France bénéficie déjà de prés de 7 milliards. Ils financeront des aménagements universitaires à Paris VIII et Paris XIII, des équipements culturels et de politique de la ville, notamment dans le cadre des grands projets de ville. Ils financeront aussi, et c'est l'essentiel des crédits mis en place pour prés de 6 milliards, de grandes infrastructures de transports collectifs et d'amélioration de la desserte routière.
Vous le savez, tous ces crédits ne peuvent être véritablement décisifs que s'ils sont l'occasion de projets urbains et économiques enracinés au plus prés des réalités, et portés par les acteurs locaux, dont vous êtes, ici, le fer de lance.
Ces projets, il est donc essentiel que vous vous mobilisiez pour leur donner vie. D'abord, parce que tous les financements publics dont j'ai parlé ne sont pas encore tous affectés. Ensuite, parce que des priorités doivent être définies pour que les premiers projets servis soient les bons. Enfin, parce que les financements complémentaires que l'Etat est prêt à apporter dépendront bien sûr de ce qui aura déjà été financé.
Nous avons donc besoin de projets solides, à fort effet de levier.
La préparation de votre document stratégique de référence, que j'ai déjà évoqué, donnera le cap des quinze années à venir, et rendra lisible la stratégie globale. Il sera le cadre de la définition collective des priorités, pour éviter l'écueil de la dispersion.
Mais de premières actions concrètes doivent aussi rendre très vite lisible pour nos concitoyens, dès les mois à venir, le projet de la Plaine de France.
J'ai noté avec satisfaction que vous travaillez à bâtir des axes d'action rapide dans les domaines de la formation, de l'accessibilité physique à l'emploi, du développement économique, de tout ce qui assure une meilleure attractivité du territoire, et , bien sûr, dans les domaines des outils d'aide à l'action, sans lesquels bien souvent les projets les plus grands s'avèrent des rêves morts.
De grands projets conforteront cette dynamique, notamment l'Exposition universelle de 2004, qui va renforcer la desserte et l'attractivité de ce secteur. D'autres perspectives seront aussi à saisir, par exemple la rénovation du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Je sais que l'engagement quotidien de l'équipe de la mission de la Plaine de France, animée par Alain ROUILLARD avec l'appui de Liliane SARDAIS, vous sera, dans l'attente du futur établissement public d'aménagement, d'un apport précieux.
Permettez moi pour conclure de relever l'une des originalités de votre action. Dans ce long processus de renouvellement urbain et économique de la Plaine de France, l'Etat a souhaité, dès le début, respecter les compétences des collectivités locales dans les domaines de l'aménagement et de l'urbanisme.
La Plaine de France n'est donc pas, aujourd'hui, ce que l'on qualifie habituellement, au sens juridique du terme, d'opération d'intérêt national.
Mais c'en est bien une, au plan symbolique, parce que votre projet, notre projet, est placé sous le signe de la dignité des gens, de la qualité de leur espace de vie et de travail. Et aussi parce que la Plaine de France est un territoire majeur de l'Ile-de-France, Louis BESSON l'a rappelé tout à l'heure.
C'est bien à ce double titre que ce territoire s'inscrit dans les grandes opérations d'urbanisme que l'Etat soutient très directement, et que nous sommes heureux, Louis BESSON et moi, de redire aujourd'hui combien nous avons confiance en son destin.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 4 janvier 2001)
Madame et messieurs les parlementaires,
Madame la vice présidente du Conseil régional,
Messieurs les présidents des Conseils généraux,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais vous dire d'emblée que je suis très heureux d'être ici avec vous, car je n'oublie pas que j'ai été un élu d'un de ces deux départements, si concernés par les projets de la Plaine de France.
Pardonnez moi d'y insister un peu. Mais il y a moins de deux décennies, qui aurait parié sur les chances de ce territoire, de la Plaine St Denis à la Plaine de France? Ravagé par une désindustrialisation massive, appauvri par un chômage insupportable, ravalé injustement au rang le plus dégradé de la banlieue sans avenir, on mesure ce qu'il a fallu d'énergie, de volonté, de luttes pour redonner sa chance au nord- est de l'Île-de-France.
Je veux rendre hommage, au nom du gouvernement, à celles et ceux qui ont été les rebâtisseurs d'espoirs de ce coin de l'Île-de-France, à tous ces élus, tous ces industriels, tous ces entrepreneurs, qui n'ont pas abandonné ces villes au triste destin apparemment programmé par la crise, la mauvaise réputation, voire la discrimination politique.
Aujourd'hui, avec le retour de la croissance, avec le recul du chômage, peut s'amplifier le travail de correction, nécessairement inégalitaire, des inégalités accumulées. Pour chacun des territoires qui composent la Plaine de France, quel que soit le département concerné. Je vous le dis sincèrement, j'y compte et dans toute la mesure de mes moyens, j'y veillerai.
Louis BESSON vient de rappeler tous les espoirs qui sont portés par la démarche lancée depuis maintenant deux ans sur la Plaine de France. C'est en effet en avril 1998 que nous avons signé, tous les deux, la lettre de mission qui chargeait Robert SAMMUT d'engager avec vous tous, sous l'autorité du préfet de région et en liaison étroite avec les préfets de départements, les échanges conduisant à un partenariat de projet entre l'État et les élus.
Et ce partenariat pour un projet ambitieux en faveur de la Plaine de France, nous l'avons voulu parce que nous croyons en ce territoire, son dynamisme et ses potentialités, et aussi parce que nous refusons une lle de France à plusieurs vitesses.
Nous devons mettre le retour de la croissance, que j'ai déjà évoqué, et les mutations économiques récentes, au service de l'évolution de territoires comme la Plaine de France, pour qu'ils aillent dans le bon sens, celui du développement et de la solidarité.
La signature du protocole témoigne du chemin parcouru, et des efforts consentis par chacun pour que ce qui rassemble soit plus fort, durablement, que ce qui aurait pu séparer.
Le futur établissement public d'aménagement de la Plaine de France en est déjà l'illustration, avant même d'être créé, puisqu'il témoigne de formes originales de coopération entre les collectivités locales et l'État, mais aussi entre les collectivités locales elles-mêmes.
Pour composer son conseil d'administration, vous avez su trouver des modes de représentation conciliant vos identités respectives et un pilotage collectif du projet.
Dans les relations avec l'Etat, vous avez accepté de faire le pari qu'un établissement public d'aménagement, relevant juridiquement de sa responsabilité, pouvait fonctionner comme un outil totalement partagé, au service d'un projet commun, dans l'intérêt d'un territoire et de ses habitants.
Vous avez aussi décidé que cet établissement public interviendrait en complémentarité, et en subsidiarité, des prérogatives et des outils déjà existants des collectivités. Son rôle ne sera pas de faire à la place de ceux qui savent déjà faire, mais plutôt d'aider à définir une stratégie commune, et de contribuer à l'émergence et au montage des projets émanant des différentes initiatives locales. Bien sûr, cela ne lui interdira pas d'être acteur lorsque son intervention directe apparaîtra indispensable à la cohérence de l'action et à son efficacité.
Et pour définir, sur un territoire aussi vaste et aussi contrasté, ses axes forts d'intervention, vous avez inventé un cadre qui vous est propre, le document stratégique de référence, qu'il vous revient à présent d'élaborer pour donner à l'action publique tout son sens et toutes ses priorités.
Dans ce cheminement collectif, l'établissement public ne va pas partir de zéro. L'État s'est en effet employé, avec ses partenaires, à dégager des moyens hors du commun au profit du territoire de la Plaine de France.
Il l'a fait d'abord en obtenant de l'Union européenne la mobilisation de fonds structurels de l'Objectif 2, plus de 930 millions de francs.
Compte tenu des enjeux et des projets que nous avons pour elle, la Plaine de France constitue l'essentiel du secteur éligible à cette aide. Elle bénéficiera aussi, mais cette fois comme toute la région Ile de France, des crédits de l'objectif 3, plus de 3 milliards, qui visent l'insertion des jeunes et des demandeurs d'emplois.
L'Etat et la Région ont également signé un contrat de plan d'une ampleur exceptionnelle, plus de 50 milliards de francs, dont prés de 20 milliards financés par l'Etat. Dans ce cadre, la Plaine de France bénéficie déjà de prés de 7 milliards. Ils financeront des aménagements universitaires à Paris VIII et Paris XIII, des équipements culturels et de politique de la ville, notamment dans le cadre des grands projets de ville. Ils financeront aussi, et c'est l'essentiel des crédits mis en place pour prés de 6 milliards, de grandes infrastructures de transports collectifs et d'amélioration de la desserte routière.
Vous le savez, tous ces crédits ne peuvent être véritablement décisifs que s'ils sont l'occasion de projets urbains et économiques enracinés au plus prés des réalités, et portés par les acteurs locaux, dont vous êtes, ici, le fer de lance.
Ces projets, il est donc essentiel que vous vous mobilisiez pour leur donner vie. D'abord, parce que tous les financements publics dont j'ai parlé ne sont pas encore tous affectés. Ensuite, parce que des priorités doivent être définies pour que les premiers projets servis soient les bons. Enfin, parce que les financements complémentaires que l'Etat est prêt à apporter dépendront bien sûr de ce qui aura déjà été financé.
Nous avons donc besoin de projets solides, à fort effet de levier.
La préparation de votre document stratégique de référence, que j'ai déjà évoqué, donnera le cap des quinze années à venir, et rendra lisible la stratégie globale. Il sera le cadre de la définition collective des priorités, pour éviter l'écueil de la dispersion.
Mais de premières actions concrètes doivent aussi rendre très vite lisible pour nos concitoyens, dès les mois à venir, le projet de la Plaine de France.
J'ai noté avec satisfaction que vous travaillez à bâtir des axes d'action rapide dans les domaines de la formation, de l'accessibilité physique à l'emploi, du développement économique, de tout ce qui assure une meilleure attractivité du territoire, et , bien sûr, dans les domaines des outils d'aide à l'action, sans lesquels bien souvent les projets les plus grands s'avèrent des rêves morts.
De grands projets conforteront cette dynamique, notamment l'Exposition universelle de 2004, qui va renforcer la desserte et l'attractivité de ce secteur. D'autres perspectives seront aussi à saisir, par exemple la rénovation du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Je sais que l'engagement quotidien de l'équipe de la mission de la Plaine de France, animée par Alain ROUILLARD avec l'appui de Liliane SARDAIS, vous sera, dans l'attente du futur établissement public d'aménagement, d'un apport précieux.
Permettez moi pour conclure de relever l'une des originalités de votre action. Dans ce long processus de renouvellement urbain et économique de la Plaine de France, l'Etat a souhaité, dès le début, respecter les compétences des collectivités locales dans les domaines de l'aménagement et de l'urbanisme.
La Plaine de France n'est donc pas, aujourd'hui, ce que l'on qualifie habituellement, au sens juridique du terme, d'opération d'intérêt national.
Mais c'en est bien une, au plan symbolique, parce que votre projet, notre projet, est placé sous le signe de la dignité des gens, de la qualité de leur espace de vie et de travail. Et aussi parce que la Plaine de France est un territoire majeur de l'Ile-de-France, Louis BESSON l'a rappelé tout à l'heure.
C'est bien à ce double titre que ce territoire s'inscrit dans les grandes opérations d'urbanisme que l'Etat soutient très directement, et que nous sommes heureux, Louis BESSON et moi, de redire aujourd'hui combien nous avons confiance en son destin.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 4 janvier 2001)