Texte intégral
Monsieur le député-maire,
Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de retrouver à Saint-Denis mon ami Michel TAMAYA, entouré de son conseil municipal. Je sais ce plaisir partagé par les ministres qui m'accompagnent : Claude BARTOLONE, ministre délégué à la Ville, responsable d'une politique particulièrement importante ici, à Saint-Denis, la plus grande ville de l'outre-mer français ; Christian PAUL, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer ; et François PATRIAT, secrétaire d'Etat aux Petites et moyennes entreprises, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation, un secteur essentiel au tissu économique et social et fortement créateur d'emplois. Leur présence à mes côtés témoigne de l'engagement du Gouvernement tout entier dans la politique en faveur de l'outre-mer.
Monsieur le député-maire, je veux tout d'abord saluer l'action de votre municipalité.
Vous avez évoqué les difficultés que connaît la ville de Saint-Denis. Celle-ci a connu un développement considérable du fait de son statut de " capitale administrative " de la Réunion. Sa population est passée de 36.000 habitants en 1946 à 132.000 aujourd'hui et l'espace urbain s'est rapidement étendu. De ce fait, certains quartiers cumulent les handicaps.
Des actions conséquentes ont été entreprises pour améliorer cette situation. Depuis le premier contrat de ville, signé en 1990 par l'Etat et la ville de Saint-Denis, de grands progrès ont été accomplis dans la maîtrise du développement urbain et dans la prise en compte des besoins les plus urgents. Les bidonvilles ont disparu, des milliers de logements ont été construits, de nombreux équipements de proximité ont été mis en place. Je veux notamment citer en exemple le réseau de bus en site propre, que j'emprunterai cet après-midi pour me rendre au Conseil régional. En passe d'être achevé, cet équipement a été rendu possible par un financement de 45 millions de francs de la part de l'Etat et de 55 millions de francs de crédits européens. Il facilitera la desserte du centre ville et des quartiers est de la ville. Vous avez d'ailleurs l'ambition de poursuivre ce projet bien au-delà de l'agglomération afin de rompre l'isolement de certains quartiers.
Je vous sais résolu, Monsieur le député-maire, à redoubler vos efforts. Il reste en effet beaucoup à faire : la vétusté de certains logements, le niveau élevé du chômage -notamment chez les jeunes-, la dégradation des équipements publics provoquent le malaise de la population. Les incivilités et la petite délinquance, qui dégénèrent parfois en violences urbaines, exaspèrent les habitants de la ville. Il faut donc poursuivre la rénovation des quartiers et assurer à leurs habitants des conditions de vie satisfaisantes.
Dans ce but, la création au début de l'année de la communauté d'agglomération, qui réunit les communes de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, témoigne de la volonté des élus d'unir leurs forces pour préparer l'avenir des quelque 180.000 habitants concernés.
Votre démarche peut s'appuyer sur la politique de la Ville menée par le Gouvernement.
Ici, comme en métropole, c'est par une politique globale et conduite en concertation avec les élus que le Gouvernement veut améliorer les conditions de vie en ville. Alors que plus de huit de nos concitoyens sur dix sont des citadins, la ville est encore ressentie par un nombre trop important d'entre eux comme un lieu de mal-être et d'insécurité. C'est pourquoi le Gouvernement est animé par l'ambition de rebâtir en ville, avec les élus et les habitants, une cité républicaine, un lieu de démocratie, de solidarité et d'épanouissement culturel où nos concitoyens puissent vivre ensemble et bien vivre.
Les contrats de ville sont l'instrument de cette mobilisation commune. D'une durée portée à sept ans, pour coïncider avec celle des contrats de plan, ils assurent à la politique de la Ville un financement à la hauteur des enjeux. Le contrat de ville de Saint-Denis et Sainte-Marie, pour la période qui va de 2000 à 2006, est ainsi doté de 70,5 millions de francs, dont 32,5 millions provenant de l'Etat.
Cet après-midi, je visiterai avec vous le quartier des Camélias, l'un de ceux qui, avec le Chaudron, connaissent le plus de difficultés. Vous avez décidé, Monsieur le député-maire, de mettre en uvre avec l'aide de l'Etat un " grand projet de ville " pour les quartiers des Camélias et de Vauban. Ce dispositif permettra de renforcer les actions existantes et de mobiliser des moyens supplémentaires au service d'un projet global. Ce " grand projet de ville " aura pour objet de réhabiliter les grands ensembles et les équipements publics, de favoriser le développement de l'économie, de prévenir l'insécurité et d'encourager les activités culturelles. L'Etat consacrera 70 millions de francs supplémentaires à ce projet, dont la convention de mise en uvre peut être signée dans les tout prochains jours.
Pour réussir la politique de la Ville, il faut aussi réussir la politique de l'emploi.
Le chômage, en effet, provoque ou aggrave les difficultés que connaissent certains quartiers. Depuis plus de trois ans et demi, l'emploi est, vous le savez, la priorité numéro un du Gouvernement. Cette politique porte ses fruits, puisque le chômage baisse en métropole de façon régulière et importante. L'année 2000 a vu la création de près de 600.000 emplois en France.
A la Réunion, le chômage commence aussi à reculer, mais ici le mouvement est plus lent, et l'on part de plus loin. C'est la raison pour laquelle un dispositif de très grande ampleur a été mis en place en faveur du développement économique et de l'emploi dans l'île, notamment par la loi d'orientation pour l'outre-mer, mais également dans le cadre du budget 2001, du contrat de plan et des fonds structurels européens.
Ce dispositif permettra aux entreprises de bénéficier d'exonérations de charges sociales afin de les aider à recruter. Il favorisera aussi les investissements, avec un soutien fiscal étendu à de nouveaux secteurs et plus équitable qu'il ne l'était auparavant. La loi d'orientation prévoit aussi toute une série de mesures sociales pour l'emploi, et notamment celui des jeunes, telles que le projet initiative-jeunes ou encore le congé-solidarité. Enfin, les fonds publics viendront soutenir vigoureusement le développement dans les prochaines années. Pour la période qui s'étend de 2000 à 2006, le contrat de plan Etat-région sera doté de près de 5 milliards de francs, dont 2 milliards en provenance de l'Etat, et les fonds structurels européens destinés à la Réunion s'élèveront à environ 10 milliards de francs. L'effort public sera ainsi doublé par rapport à la période précédente.
Je détaillerai l'ensemble de ces mesures cet après-midi, au cours d'un échange avec des chefs d'entreprise. Ce dispositif sans précédent va, j'en suis convaincu, accélérer les créations d'emplois et la baisse du chômage dans l'île de la Réunion.
Monsieur le député-maire,
Mesdames, Messieurs,
Tout en traitant les difficultés quotidiennes rencontrées par ses habitants, la ville de Saint-Denis prépare activement son avenir. Aujourd'hui, elle se tourne vers le développement des nouvelles technologies, avec la technopole de la Réunion. La ville multiplie les actions de formation et d'éducation, qui sont essentielles car elles ouvrent aux jeunes le chemin de l'emploi. Saint-Denis, c'est encore une Maison de la communication dotée des équipements les plus modernes, ce sont des entreprises de pointe, ce sont encore des équipements de santé de premier plan, c'est une Université de haut niveau.
La ville de Saint-Denis dispose ainsi de nombreux atouts pour préparer son avenir. Elle peut compter sur la solidarité de l'Etat. A la population de Saint-Denis, je dis mes remerciements pour son accueil chaleureux. A Michel TAMAYA, je redis mon estime, mon soutien et mon amitié.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 30 janvier 2001)