Texte intégral
Q- L'invité ce matin ?
R- P. de Villiers, président du Conseil général de la Vendée, candidat à l'élection présidentielle, candidat du patriotisme, qui propose à nos compatriotes, de retrouver la fierté d'être français.
Q- Bonjour monsieur et bienvenue sur France Inter. Question rituelle, dans cette série d'émissions consacrées à la présidentielle 2007, afin d'aider les auditeurs à se repérer dans le paysage politique escarpé de cette campagne, dites-nous quelle voix vous portez, précisément, dans l'élection.
R- La voix du patriotisme, c'est-à-dire que je veux imposer à Bruxelles une protection douanière européenne de nos emplois, je pense en cet instant à Arena et à toutes les entreprises qui délocalisent. Je veux un renouveau des valeurs civiques et morales, notamment école, famille, propriété, enracinement, ruralité. Je veux, enfin, affirmer l'autorité de l'état face aux désordres et face au communautarisme.
Q- Qu'est-ce qui vous distingue, par exemple, de J.-M. Le Pen ?
R- Je ne me distingue pas par rapport aux autres candidats, je me distingue par rapport à mon projet, par rapport aux Français. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de parler des autres candidats, dans la période qui vient, c'est de parler de mon projet, de ce qui le distingue, rendre... La fierté d'être Français, par exemple, ça veut dire protéger l'outil de travail français. En ce moment, tous les jours, on a un nom célèbre qui tombe, un fleuron qui s'en va, et il y a eu, en deux jours un double symbole : le drame de la Gare du Nord, avec un problème de sécurité, qui vient de l'immigration incontrôlée, et l'affaire Arena au moment où une grande championne française gagne la médaille d'or. Quel est le lien entre ces deux évènements ?
Q- Eh bien ça, je vous le demande !
R- Eh bien, délocalisation d'un côté, immigration de l'autre, ça veut dire que, un pays qui perd ses frontières, qui perd ses protections, ne peut plus protéger sa sécurité et ne peut plus protéger son emploi.
Q- Alors, venons d'abord à la question de la Gare du Nord, on va séparer les choses que vous venez de rassembler dans une même phrase. Vous avez parlé de "bandes ethniques", P. de Villiers, pour expliquer les évènements de la Gare du Nord. Pouvez-vous nous dire exactement de quoi il s'agit, ce que vous entendez par là ?
R- Tout simplement, parce qu'il suffit de regarder la télévision et de lire ensuite les comptes-rendus de police repris dans un certain nombre de journaux, notamment dans le journal Le Monde : les cris des bandes qui sont venues au secours du resquilleur, fraudeur, multirécidiviste, d'origine congolaise, c'était : « Sales Blancs, sales Français, à bas la police, sale France, nique la France ». Alors, ce sont eux-mêmes qui se sont définis ainsi. Et qu'est-ce qu'il y a de frappant dans cette affaire de la Garde du Nord ? Je crois qu'on ne l'a pas encore dit, ça. Le plus frappant c'est quoi ? C'est que, pour un resquilleur, c'est-à-dire un agent de la RATP qui demande son billet à quelqu'un qui ne le présente pas et qui lui donne un coup de boule, pour un resquilleur, vous avez 200, 300, 400 personnes qui, grâce aux portables, se réunissent et affrontent la police, et avec le sentiment qu'ils se donnent à eux-mêmes que la police n'a pas à pénétrer dans la Gare du Nord. C'est-à- dire que la Gare du Nord deviendrait en quelque sorte leur territoire. Cette idée des cités interdites, quand vous pensez que moi, P. de Villiers, on me dit : « Attention, n'allez pas dans certaines cités ». C'est-à-dire qu'il y a des endroits du territoire, N. Demorand, il y a des morceaux du territoire français, on est dans un apartheid territorial où désormais, il est imprudent d'aller, et donc désormais il y a beaucoup de citoyens français qui disent : « Attention à la gare du Nord, il faut faire attention, ce n'est plus tout à fait notre territoire ». Mais c'est incroyable ! On
est en France !
Q- Il y a quand même des millions de voyageurs, tous les jours, qui passent par la Gare du Nord, P. de Villiers, et qui ne sont pas interdits de séjour.
R- Oui, absolument, et d'ailleurs ils sont protégés par la police. Et moi je suis du côté des forces de l'ordre, qui font remarquablement leur métier. Vous savez qu'on vient d'apprendre un chiffre, qui d'ailleurs sonne l'échec du bilan de N. Sarkozy : non seulement il y a eu 50.000 voitures brûlées en 2006, non seulement il y a 800 cités interdites, mais le chiffre que l'on vient d'apprendre, c'est 10.000 policiers blessés en 2006. C'est-à-dire que désormais, lorsque des policiers font une interpellation d'un jeune dans les banlieues, eh bien c'est à haut risque, c'est à leurs risques et périls. Alors, je trouve que nous sommes dans une situation qui est extrêmement grave. Il faut arrêter de diffuser la culture de l'excuse, il faut diffuser la culture de l'effort, il faut aujourd'hui de l'autorité, de la fermeté. Ce qui se perd, c'est à travers le laxisme, le symbole même de l'autorité de l'Etat.
Q- Encore une question sur les ethnies, tout de même. De quelles ethnies parlez-vous, exactement ?
R- Mais, ça c'est à vous à regarder les comptes-rendus de police et les comptes rendus du Monde. Vous avez, sur les jeunes qui ont été interpellés, six d'entre eux qui sont d'origine étrangère, d'origine africaine notamment mais pas qu'africaine, il y a aussi d'origine chinoise, etc.
Q- Il y en a d'autres de cette ethnie que l'on appelle la France, aussi. C'est des Français, P. de Villiers, tout de même.
R- Non, non, mais alors je vais être très précis là-dessus, et puis il y en a six qui sont étrangers. Alors, ceux qui sont étrangers, il y a deux statuts : il y a ceux qui sont étrangers et ceux qui sont Français, je réponds très précisément à votre question. Ceux qui sont étrangers et qui ne veulent pas respecter la France, ils peuvent partir tout de suite : « La France, tu l'aimes ou tu la quittes ». Parce que, quand on est en France et que l'on est étranger, la moindre des choses c'est de respecter les lois de la République.
Q- Et c'est pour ça que vous êtes pour la double peine.
R- Et c'est pour ça que je suis pour le rétablissement de la double peine, parce que, lorsque N. Sarkozy a aboli la double peine, il a accordé un droit de séjour perpétuel aux étrangers délinquants. La double peine ça veut dire qu'un étranger, qui est sur le territoire français, qui commet un délit, doit repartir chez lui. Quant à ceux qui sont Français, on est devant un vrai problème, vous avez tout à fait raison, et c'est la raison pour laquelle je souhaite, moi, que devenir Français demain, ce ne soit plus un droit, un simple droit, on est Français automatiquement aujourd'hui, mais
un honneur, c'est-à-dire changer le droit de la nationalité pour que l'accès à la nationalité française ne soit plus automatique, mais soumis à deux conditions : l'expression d'une volonté, pour celui qui veut devenir Français, « je veux devenir Français... »
Q- C'est une phrase à prononcer.
R- Comment ?
Q- C'est une phrase à prononcer, P. de Villiers.
R- Ah, oui, mais une phrase dans le coeur. Il faut mettre la France dans son coeur, N. Demorand, sinon... Et alors, justement, et c'est pour ça qu'il faut vérifier la sincérité de la phrase et la...
Comment vous allez sonder les reins et les coeurs, P. de Villiers ?
R- Comme dans tous les grands pays où cela se pratique, N. Demorand. La France est même le seul pays, le seul pays au monde où on devient Français automatiquement, c'est la loi de 98, de madame Guigou. C'est une loi absurde, puisqu'à 18 ans on devient Français sans le savoir, et donc un agrément de la Communauté nationale, qui vérifie, je réponds à votre question, qui vérifie que la personne parle la langue française et accepte les lois de la République. Quelqu'un qui veut devenir Français et pratiquer la polygamie, l'excision, les mariages forcés, forcer sa femme ou sa soeur à mettre un voile islamique, etc. n'a rien à faire sur le territoire national, en tant que citoyen français.
Q- Il y a beaucoup de Français, P. de Villiers qui sont des voyous, qui ont des cartes d'identité et qui sont Français de souche, comme on dit, ou comme on ne dit plus, donc ce n'est pas un critère pertinent, tout de même, pour faire la distinction entre le bien et le mal.
R- Mais l'autorité de l'Etat s'applique à tout le monde, à ceux qui sèment le désordre, quelle que soit leur origine par ailleurs, qu'ils soient Français de souche ou Français de fraîche date, mais je veux dire, en ce moment, il y a un problème, c'est le problème du communautarisme. Il y a des médecins qui se font tabasser dans les hôpitaux, il y a aujourd'hui, en Seine-Saint-Denis, par exemple, d'où venaient beaucoup de jeunes qui étaient à la Gare du Nord, une situation qui est une situation sous le contrôle des caïds. Moi, ce que je préconise, c'est une politique qui permettrait d'aller chercher les vingt meneurs par quartiers, qu'on laisse tranquilles aujourd'hui, qui prospèrent sur la drogue, et qui se comportent comme des petits chefs qui définissent un territoire et qui voudraient aujourd'hui faire de la Gare du Nord, et puis demain de Montparnasse, un territoire à eux, un territoire pour les bandes, pour les voyous. Eh bien je ne l'accepte pas.
Q- Etes-vous raciste, P. de Villiers ?
R- Ah, surtout pas ! La France n'est pas une race, d'ailleurs, votre question me surprend...
Q- Eh bien, je vous la pose : on sonde les reins et les coeurs.
R- Ecoutez, alors, ma tradition familiale est celle de la Résistance française. Mon père a été un héros de la Résistance, il s'est battu avec des gens de toutes races au service e la France. Ma doctrine personnelle c'est que la France n'est pas une race. La Martinique a été française avec la Corse, et je n'accepte pas le racisme. On n'est pas Français par la couleur de peau, on est Français quand on est de nationalité française et que l'on a dans son coeur la France, c'est-à-dire quand on respecte la France, quand on veut l'aimer, la France. Ce sont les deux critères. Or, je constate aujourd'hui...
Q- Oui, mais c'est des critères inconcevables, P. de Villiers...
R- Or, je constate aujourd'hui qu'il y a plusieurs formes de racisme répandues. Il y a le racisme...
Q- Et dans votre électorat, est-ce qu'il y a des racistes ou du racisme ?
R- Attendez, non, mais, ne soyez pas insultant !
Q- Ah, je vous pose une question ouverte, je ne vous insulte pas.
R- Attendez, simplement, je parle à votre antenne, là, depuis que l'on est ensemble, de la France, de l'amour de la France, du respect des lois de la République, et ça vous amène, vous, à la question : « est-ce que vous êtes raciste ? ». C'est quand même incroyable ! Vous pourriez aussi...
Q- Ne retournez pas les choses, c'est une question ouverte.
R- Vous pourriez avoir une présentation différente, qui serait la suivante : "est-ce que vous ne déplorez pas, P. de Villiers, qu'il y ait, en France, aujourd'hui, un racisme anti-Français".
Q- Alors, faites les questions et les réponses, pendant que vous y êtes !
R- Parce que les petits gars qui, à la Gare du Nord, criaient : « Sales blancs ! » vous ne m'avez pas répondu là-dessus. Vous trouvez ça normal, vous ? Ce n'est pas du racisme ? Alors, moi, je suis contre tous les racismes, tous les racismes. Je constate simplement que les politiciens français qui ont fait venir chez nous des familles africaines déracinées, alors qu'ils savaient qu'on n'avait pas de quoi leur donner un logement et du travail, ce n'est pas une attitude de générosité, c'est une attitude criminelle. Ce sont eux qui ont créé les tensions et parfois le racisme chez nous. Quant au racisme anti-Français qui existe dans certaines banlieues, à l'antisémitisme qui se développe dans certaines banlieues comme certaines statistiques le montrent, eh bien moi je ne l'accepte pas. Souvenez-vous du drame du jeune Ilan Halimi. Je n'accepte pas qu'il y ait, en France, aujourd'hui, une francophobie, c'est-à-dire la France montrée du doigt, je n'accepte pas celui qui dit : « Nique la France ». La France, tu l'aimes ou tu la quittes.
Q- Vous avez apporté votre soutien vibrant aux officiers de police qui étaient à la Gare du Nord et qui ont fait leur travail, disiez-vous. Est-ce que vous apportez le même soutien à l'institutrice qui s'est interposée au moment où la police souhaitait interpeller un grand-père d'enfant, sans papiers, scolarisé dans son école ? P. de Villiers, il y a grève et manifestation aujourd'hui à Paris sur ce sujet.
R- Non.
Q- Pour quelle raison ?
R- Pour une raison simple, c'est que la police a fait son travail, elle avait des instructions. Pour tout vous dire, je pense, comme vous, sans doute, qu'interpeller un clandestin, dans une école ou devant une école, ce n'est certainement pas la manière la plus habile de faire, d'établir le droit. Mais ce sans papiers, ce grand-père chinois, il est clandestin, donc il est illégal, donc il est délinquant. Je vais vous dire pourquoi moi je suis contre la régularisation de ceux qu'on appelle les sans papiers...
Q- Mais, est-ce que ses petits-enfants n'aiment pas la France, précisément, en étant à l'école de la République, en lisant Victor Hugo...
R- Ils sont pris en otages.
Q- ... en apprenant la poésie, française et notre langue.
R- Bien sûr.
Q- Alors ?
R- Mais bien sûr, mais ils peuvent l'apprendre aussi dans leur pays, je veux dire. La régularisation des sans-papiers ça veut dire que l'on accepte l'idée qu'il n'y a plus d'état de droit, puisque l'on donne des droits à ceux qui ne respectent pas le droit. Alors, par exemple, un jeune qui va aller dans un Prisunic, dans une grande surface, et qui dit : « Moi, j'ai pas de titre de paiement ». « Ah bon ? Eh bien, vous prenez quand même votre cabas, vous prenez votre sac et vous ne payez pas ». Qu'est-ce que cela veut dire, ça ? Comment on va faire régner le droit si on accorde des droits à ceux qui ne respectent pas le droit ? Et puis il y a autre chose : à chaque fois que l'on régularise un sans-papiers, c'est un appel d'air pour tous les migrants de la planète. Et moi je veux fermer les guichets de l'assistanat automatique, que ce soit l'inscription automatique à l'école - parce que les sans-papiers prennent en otages, parfois, leurs enfants - le logement automatique alors qu'il y a des citoyens français qui ne peuvent pas se loger. Il faut qu'au moins les Français, les citoyens français voient leurs droits respectés.
Q- Drapeau bleu-blanc-rouge, Marseillaise, identité nationale, et P. de Villiers toujours à pas grand-chose dans les intentions de vote. Comment vous expliquez, rapidement, le paradoxe ?
R- Eh bien vous allez voir que justement, il va se dénouer.
Q- Merci la Gare du Nord, c'est ça, P. de Villiers ?
R- Non, pas du tout, pas du tout, mais quand vous voyez que moi, quand je viens à votre micro, depuis des années, je dis : « Oui, il faut aimer le drapeau tricolore, il faut chanter la Marseillaise ». Je me réjouis de voir que dans les meetings du Parti socialiste... Du temps de Mitterrand, on faisait chanter l'internationale, 100 millions de morts !
Q- Merci la Gare du Nord, P. de Villiers ?
R- Attendez ! Vous rigolez ? Moi, je ne peux pas... Un homme politique ne peut pas prospérer sur le malheur des Français. Un homme politique est là pour éviter les grands malheurs publics et un homme politique est là pour être courageux, pour être lucide, pour dire la vérité. C'est ce que je fais ce matin, avec vous, N. Demorand.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 mars 2007
R- P. de Villiers, président du Conseil général de la Vendée, candidat à l'élection présidentielle, candidat du patriotisme, qui propose à nos compatriotes, de retrouver la fierté d'être français.
Q- Bonjour monsieur et bienvenue sur France Inter. Question rituelle, dans cette série d'émissions consacrées à la présidentielle 2007, afin d'aider les auditeurs à se repérer dans le paysage politique escarpé de cette campagne, dites-nous quelle voix vous portez, précisément, dans l'élection.
R- La voix du patriotisme, c'est-à-dire que je veux imposer à Bruxelles une protection douanière européenne de nos emplois, je pense en cet instant à Arena et à toutes les entreprises qui délocalisent. Je veux un renouveau des valeurs civiques et morales, notamment école, famille, propriété, enracinement, ruralité. Je veux, enfin, affirmer l'autorité de l'état face aux désordres et face au communautarisme.
Q- Qu'est-ce qui vous distingue, par exemple, de J.-M. Le Pen ?
R- Je ne me distingue pas par rapport aux autres candidats, je me distingue par rapport à mon projet, par rapport aux Français. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de parler des autres candidats, dans la période qui vient, c'est de parler de mon projet, de ce qui le distingue, rendre... La fierté d'être Français, par exemple, ça veut dire protéger l'outil de travail français. En ce moment, tous les jours, on a un nom célèbre qui tombe, un fleuron qui s'en va, et il y a eu, en deux jours un double symbole : le drame de la Gare du Nord, avec un problème de sécurité, qui vient de l'immigration incontrôlée, et l'affaire Arena au moment où une grande championne française gagne la médaille d'or. Quel est le lien entre ces deux évènements ?
Q- Eh bien ça, je vous le demande !
R- Eh bien, délocalisation d'un côté, immigration de l'autre, ça veut dire que, un pays qui perd ses frontières, qui perd ses protections, ne peut plus protéger sa sécurité et ne peut plus protéger son emploi.
Q- Alors, venons d'abord à la question de la Gare du Nord, on va séparer les choses que vous venez de rassembler dans une même phrase. Vous avez parlé de "bandes ethniques", P. de Villiers, pour expliquer les évènements de la Gare du Nord. Pouvez-vous nous dire exactement de quoi il s'agit, ce que vous entendez par là ?
R- Tout simplement, parce qu'il suffit de regarder la télévision et de lire ensuite les comptes-rendus de police repris dans un certain nombre de journaux, notamment dans le journal Le Monde : les cris des bandes qui sont venues au secours du resquilleur, fraudeur, multirécidiviste, d'origine congolaise, c'était : « Sales Blancs, sales Français, à bas la police, sale France, nique la France ». Alors, ce sont eux-mêmes qui se sont définis ainsi. Et qu'est-ce qu'il y a de frappant dans cette affaire de la Garde du Nord ? Je crois qu'on ne l'a pas encore dit, ça. Le plus frappant c'est quoi ? C'est que, pour un resquilleur, c'est-à-dire un agent de la RATP qui demande son billet à quelqu'un qui ne le présente pas et qui lui donne un coup de boule, pour un resquilleur, vous avez 200, 300, 400 personnes qui, grâce aux portables, se réunissent et affrontent la police, et avec le sentiment qu'ils se donnent à eux-mêmes que la police n'a pas à pénétrer dans la Gare du Nord. C'est-à- dire que la Gare du Nord deviendrait en quelque sorte leur territoire. Cette idée des cités interdites, quand vous pensez que moi, P. de Villiers, on me dit : « Attention, n'allez pas dans certaines cités ». C'est-à-dire qu'il y a des endroits du territoire, N. Demorand, il y a des morceaux du territoire français, on est dans un apartheid territorial où désormais, il est imprudent d'aller, et donc désormais il y a beaucoup de citoyens français qui disent : « Attention à la gare du Nord, il faut faire attention, ce n'est plus tout à fait notre territoire ». Mais c'est incroyable ! On
est en France !
Q- Il y a quand même des millions de voyageurs, tous les jours, qui passent par la Gare du Nord, P. de Villiers, et qui ne sont pas interdits de séjour.
R- Oui, absolument, et d'ailleurs ils sont protégés par la police. Et moi je suis du côté des forces de l'ordre, qui font remarquablement leur métier. Vous savez qu'on vient d'apprendre un chiffre, qui d'ailleurs sonne l'échec du bilan de N. Sarkozy : non seulement il y a eu 50.000 voitures brûlées en 2006, non seulement il y a 800 cités interdites, mais le chiffre que l'on vient d'apprendre, c'est 10.000 policiers blessés en 2006. C'est-à-dire que désormais, lorsque des policiers font une interpellation d'un jeune dans les banlieues, eh bien c'est à haut risque, c'est à leurs risques et périls. Alors, je trouve que nous sommes dans une situation qui est extrêmement grave. Il faut arrêter de diffuser la culture de l'excuse, il faut diffuser la culture de l'effort, il faut aujourd'hui de l'autorité, de la fermeté. Ce qui se perd, c'est à travers le laxisme, le symbole même de l'autorité de l'Etat.
Q- Encore une question sur les ethnies, tout de même. De quelles ethnies parlez-vous, exactement ?
R- Mais, ça c'est à vous à regarder les comptes-rendus de police et les comptes rendus du Monde. Vous avez, sur les jeunes qui ont été interpellés, six d'entre eux qui sont d'origine étrangère, d'origine africaine notamment mais pas qu'africaine, il y a aussi d'origine chinoise, etc.
Q- Il y en a d'autres de cette ethnie que l'on appelle la France, aussi. C'est des Français, P. de Villiers, tout de même.
R- Non, non, mais alors je vais être très précis là-dessus, et puis il y en a six qui sont étrangers. Alors, ceux qui sont étrangers, il y a deux statuts : il y a ceux qui sont étrangers et ceux qui sont Français, je réponds très précisément à votre question. Ceux qui sont étrangers et qui ne veulent pas respecter la France, ils peuvent partir tout de suite : « La France, tu l'aimes ou tu la quittes ». Parce que, quand on est en France et que l'on est étranger, la moindre des choses c'est de respecter les lois de la République.
Q- Et c'est pour ça que vous êtes pour la double peine.
R- Et c'est pour ça que je suis pour le rétablissement de la double peine, parce que, lorsque N. Sarkozy a aboli la double peine, il a accordé un droit de séjour perpétuel aux étrangers délinquants. La double peine ça veut dire qu'un étranger, qui est sur le territoire français, qui commet un délit, doit repartir chez lui. Quant à ceux qui sont Français, on est devant un vrai problème, vous avez tout à fait raison, et c'est la raison pour laquelle je souhaite, moi, que devenir Français demain, ce ne soit plus un droit, un simple droit, on est Français automatiquement aujourd'hui, mais
un honneur, c'est-à-dire changer le droit de la nationalité pour que l'accès à la nationalité française ne soit plus automatique, mais soumis à deux conditions : l'expression d'une volonté, pour celui qui veut devenir Français, « je veux devenir Français... »
Q- C'est une phrase à prononcer.
R- Comment ?
Q- C'est une phrase à prononcer, P. de Villiers.
R- Ah, oui, mais une phrase dans le coeur. Il faut mettre la France dans son coeur, N. Demorand, sinon... Et alors, justement, et c'est pour ça qu'il faut vérifier la sincérité de la phrase et la...
Comment vous allez sonder les reins et les coeurs, P. de Villiers ?
R- Comme dans tous les grands pays où cela se pratique, N. Demorand. La France est même le seul pays, le seul pays au monde où on devient Français automatiquement, c'est la loi de 98, de madame Guigou. C'est une loi absurde, puisqu'à 18 ans on devient Français sans le savoir, et donc un agrément de la Communauté nationale, qui vérifie, je réponds à votre question, qui vérifie que la personne parle la langue française et accepte les lois de la République. Quelqu'un qui veut devenir Français et pratiquer la polygamie, l'excision, les mariages forcés, forcer sa femme ou sa soeur à mettre un voile islamique, etc. n'a rien à faire sur le territoire national, en tant que citoyen français.
Q- Il y a beaucoup de Français, P. de Villiers qui sont des voyous, qui ont des cartes d'identité et qui sont Français de souche, comme on dit, ou comme on ne dit plus, donc ce n'est pas un critère pertinent, tout de même, pour faire la distinction entre le bien et le mal.
R- Mais l'autorité de l'Etat s'applique à tout le monde, à ceux qui sèment le désordre, quelle que soit leur origine par ailleurs, qu'ils soient Français de souche ou Français de fraîche date, mais je veux dire, en ce moment, il y a un problème, c'est le problème du communautarisme. Il y a des médecins qui se font tabasser dans les hôpitaux, il y a aujourd'hui, en Seine-Saint-Denis, par exemple, d'où venaient beaucoup de jeunes qui étaient à la Gare du Nord, une situation qui est une situation sous le contrôle des caïds. Moi, ce que je préconise, c'est une politique qui permettrait d'aller chercher les vingt meneurs par quartiers, qu'on laisse tranquilles aujourd'hui, qui prospèrent sur la drogue, et qui se comportent comme des petits chefs qui définissent un territoire et qui voudraient aujourd'hui faire de la Gare du Nord, et puis demain de Montparnasse, un territoire à eux, un territoire pour les bandes, pour les voyous. Eh bien je ne l'accepte pas.
Q- Etes-vous raciste, P. de Villiers ?
R- Ah, surtout pas ! La France n'est pas une race, d'ailleurs, votre question me surprend...
Q- Eh bien, je vous la pose : on sonde les reins et les coeurs.
R- Ecoutez, alors, ma tradition familiale est celle de la Résistance française. Mon père a été un héros de la Résistance, il s'est battu avec des gens de toutes races au service e la France. Ma doctrine personnelle c'est que la France n'est pas une race. La Martinique a été française avec la Corse, et je n'accepte pas le racisme. On n'est pas Français par la couleur de peau, on est Français quand on est de nationalité française et que l'on a dans son coeur la France, c'est-à-dire quand on respecte la France, quand on veut l'aimer, la France. Ce sont les deux critères. Or, je constate aujourd'hui...
Q- Oui, mais c'est des critères inconcevables, P. de Villiers...
R- Or, je constate aujourd'hui qu'il y a plusieurs formes de racisme répandues. Il y a le racisme...
Q- Et dans votre électorat, est-ce qu'il y a des racistes ou du racisme ?
R- Attendez, non, mais, ne soyez pas insultant !
Q- Ah, je vous pose une question ouverte, je ne vous insulte pas.
R- Attendez, simplement, je parle à votre antenne, là, depuis que l'on est ensemble, de la France, de l'amour de la France, du respect des lois de la République, et ça vous amène, vous, à la question : « est-ce que vous êtes raciste ? ». C'est quand même incroyable ! Vous pourriez aussi...
Q- Ne retournez pas les choses, c'est une question ouverte.
R- Vous pourriez avoir une présentation différente, qui serait la suivante : "est-ce que vous ne déplorez pas, P. de Villiers, qu'il y ait, en France, aujourd'hui, un racisme anti-Français".
Q- Alors, faites les questions et les réponses, pendant que vous y êtes !
R- Parce que les petits gars qui, à la Gare du Nord, criaient : « Sales blancs ! » vous ne m'avez pas répondu là-dessus. Vous trouvez ça normal, vous ? Ce n'est pas du racisme ? Alors, moi, je suis contre tous les racismes, tous les racismes. Je constate simplement que les politiciens français qui ont fait venir chez nous des familles africaines déracinées, alors qu'ils savaient qu'on n'avait pas de quoi leur donner un logement et du travail, ce n'est pas une attitude de générosité, c'est une attitude criminelle. Ce sont eux qui ont créé les tensions et parfois le racisme chez nous. Quant au racisme anti-Français qui existe dans certaines banlieues, à l'antisémitisme qui se développe dans certaines banlieues comme certaines statistiques le montrent, eh bien moi je ne l'accepte pas. Souvenez-vous du drame du jeune Ilan Halimi. Je n'accepte pas qu'il y ait, en France, aujourd'hui, une francophobie, c'est-à-dire la France montrée du doigt, je n'accepte pas celui qui dit : « Nique la France ». La France, tu l'aimes ou tu la quittes.
Q- Vous avez apporté votre soutien vibrant aux officiers de police qui étaient à la Gare du Nord et qui ont fait leur travail, disiez-vous. Est-ce que vous apportez le même soutien à l'institutrice qui s'est interposée au moment où la police souhaitait interpeller un grand-père d'enfant, sans papiers, scolarisé dans son école ? P. de Villiers, il y a grève et manifestation aujourd'hui à Paris sur ce sujet.
R- Non.
Q- Pour quelle raison ?
R- Pour une raison simple, c'est que la police a fait son travail, elle avait des instructions. Pour tout vous dire, je pense, comme vous, sans doute, qu'interpeller un clandestin, dans une école ou devant une école, ce n'est certainement pas la manière la plus habile de faire, d'établir le droit. Mais ce sans papiers, ce grand-père chinois, il est clandestin, donc il est illégal, donc il est délinquant. Je vais vous dire pourquoi moi je suis contre la régularisation de ceux qu'on appelle les sans papiers...
Q- Mais, est-ce que ses petits-enfants n'aiment pas la France, précisément, en étant à l'école de la République, en lisant Victor Hugo...
R- Ils sont pris en otages.
Q- ... en apprenant la poésie, française et notre langue.
R- Bien sûr.
Q- Alors ?
R- Mais bien sûr, mais ils peuvent l'apprendre aussi dans leur pays, je veux dire. La régularisation des sans-papiers ça veut dire que l'on accepte l'idée qu'il n'y a plus d'état de droit, puisque l'on donne des droits à ceux qui ne respectent pas le droit. Alors, par exemple, un jeune qui va aller dans un Prisunic, dans une grande surface, et qui dit : « Moi, j'ai pas de titre de paiement ». « Ah bon ? Eh bien, vous prenez quand même votre cabas, vous prenez votre sac et vous ne payez pas ». Qu'est-ce que cela veut dire, ça ? Comment on va faire régner le droit si on accorde des droits à ceux qui ne respectent pas le droit ? Et puis il y a autre chose : à chaque fois que l'on régularise un sans-papiers, c'est un appel d'air pour tous les migrants de la planète. Et moi je veux fermer les guichets de l'assistanat automatique, que ce soit l'inscription automatique à l'école - parce que les sans-papiers prennent en otages, parfois, leurs enfants - le logement automatique alors qu'il y a des citoyens français qui ne peuvent pas se loger. Il faut qu'au moins les Français, les citoyens français voient leurs droits respectés.
Q- Drapeau bleu-blanc-rouge, Marseillaise, identité nationale, et P. de Villiers toujours à pas grand-chose dans les intentions de vote. Comment vous expliquez, rapidement, le paradoxe ?
R- Eh bien vous allez voir que justement, il va se dénouer.
Q- Merci la Gare du Nord, c'est ça, P. de Villiers ?
R- Non, pas du tout, pas du tout, mais quand vous voyez que moi, quand je viens à votre micro, depuis des années, je dis : « Oui, il faut aimer le drapeau tricolore, il faut chanter la Marseillaise ». Je me réjouis de voir que dans les meetings du Parti socialiste... Du temps de Mitterrand, on faisait chanter l'internationale, 100 millions de morts !
Q- Merci la Gare du Nord, P. de Villiers ?
R- Attendez ! Vous rigolez ? Moi, je ne peux pas... Un homme politique ne peut pas prospérer sur le malheur des Français. Un homme politique est là pour éviter les grands malheurs publics et un homme politique est là pour être courageux, pour être lucide, pour dire la vérité. C'est ce que je fais ce matin, avec vous, N. Demorand.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 mars 2007