Texte intégral
Madame la Directrice générale du CNRS,
Monsieur le Directeur scientifique,
Mesdames,
Messieurs,
Je me réjouis tout particulièrement d'être parmi vous pour lancer un projet tout à fait novateur qui concerne une population qui me tient particulièrement à cur et de longue date, vous le savez.
La place des personnes sourdes dans notre société a toujours fait l'objet d'interrogations, de débats et de discussions marquées la controverse de la passion, sinon la méconnaissance.
Considérée sous le double aspect de l'accès à la connaissance et du plein exercice de la citoyenneté, la prise en compte de ce handicap se trouve au centre d'une problématique où les implications sociologiques, linguistiques, médicales, psychologiques, et pédagogiques se confrontent dans des discours, qui s'ils étaient parfois antagonistes n'en ont pas moins progressé vers une plus grande tolérance.
Je ne détaillerai pas ici les actions que mène le Gouvernement pour garantir aux personnes handicapées, et aux personnes sourdes en particulier, la place qu'elles revendiquent légitimement dans une société plus juste, plus fraternelle et plus attentives à leurs besoins.
Je redirai seulement à quel point le fil rouge de cette politique, le fil rouge de la considération de la personne handicapée et de ses besoins dans son parcours d'insertion, me tient personnellement à cur.
En France, la surdité touche près de 4 millions de personnes, auxquelles nous devons apporter des solutions adaptées car ce handicap frappe une fonction essentielle : celle de la communication et de la place dans le groupe social.
Pour ces personnes, les aides auditives permettent, dans de très nombreux cas de dépasser tout au moins de réduire le handicap sensoriel invalidant et d'envisager de réelles possibilités d'insertion sociale de les maintenir ou de les restaurer.
Vous le savez, j'ai souhaité que des mesures soient mises en uvre pour améliorer considérablement le remboursement des appareils de correction auditive dont le système remonte à des temps largement dépassés par les progrès technologiques et les revendication des sourds.
Chacun ici connaît l'isolement des personnes sourdes atteintes en plus de cécité et pour les quelles l'aide auditive est le seul lien avec leur environnement familial ou professionnel.
Chacun connaît aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes sourds qui poursuivent de plus en plus nombreux des cycles d'enseignements longs.
C'est pourquoi une prise en charge financière améliorée des aides auditives et des embouts est entrée en vigueur, en octobre dernier, pour les personnes sourdes-aveugles, quel que soit leur âge, et pour les jeunes jusqu'à 20 ans, au lieu de 16 précédemment. Ces mesures représentent un engagement supplémentaire de 20 MF sur le budget de l'assurance maladie. C'est un bon début de la satisfaction des besoins
Néanmoins, sur les 300.000 aides auditives appliquées chaque année en France, la plupart le sont pour des baisses de l'audition liées à l'âge. Le vieillissement de l'audition trouve, avec les aides auditives, surtout les aides numériques, une possible réhabilitation. Je suis donc tout à fait consciente qu'un autre pas doit être fait en direction d'une prise en charge de l'appareillage bilatéral, qui seul restitue une fonction auditive avec un relief sonore et améliore la compréhension du message verbal.
Par ailleurs, à l'occasion de la détermination, pour la période 2000-2003, des actions du Fonds National de Prévention d'Education et d'Information sur la Santé (FNPEIS), j'ai souhaité que soit inscrite une mesure en faveur de la prévention des risques auditifs, et tout particulièrement chez les adolescents et jeunes adultes.
Cette mesure sera composée d'actions d'information, de campagnes de communication et d'actions éducatives en partenariat avec les institutions scolaires, les professionnels de l'audition et les professionnels du bruit. Une enveloppe de 40 MF répartie sur quatre ans est allouée par la CNAM à ce travail de prévention.
Dans un autre registre, plus personne aujourd'hui n'ignore l'effet redoutable que peut avoir une surdité de naissance sur le développement du langage de l'enfant. On ne répétera jamais assez que ce handicap inné nécessite une prise en charge précoce qui va de pair avec un dépistage le plus précoce possible.
C'est pourquoi j'ai souscrit aux propositions faites par l'Agence Nationale d'accréditation et d'évaluation de la santé dans son rapport sur le dépistage néonatal de la surdité. Une expérimentation au niveau départemental devrait commencer en 2002 sous la direction du CHU d'Amiens, en partenariat avec le service de Protection Maternelle et Infantile et la DDASS de la Somme. Ce travail doit permettre de comparer différentes stratégies de dépistage et d'effectuer une évaluation clinique et économique.
Le recherche initiée aujourd'hui par le CNRS, avec la participation des industriels concernés, vise à objectiver les résultats de l'appareillage auditif. Ce travail contribuera, je n'en doute pas, à améliorer notre compréhension des phénomènes psycho-biologiques mis en uvre. Il permet aussi d'espérer des progrès sensibles dans des domaines tels que la conception des aides auditives et les techniques d'appareillage. Pour toutes ces raisons, je ne peux que vous féliciter pour cette initiative.
Je terminerai en exprimant au Professeur Lionel COLLET, et à toutes les personnes qui vont l'accompagner dans ce nouveau défi, mes vux les plus chaleureux de réussite. Je souhaite aussi qu'il me tienne personnellement informée de l'avancée de ses recherches.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 29 janvier 2001)
Monsieur le Directeur scientifique,
Mesdames,
Messieurs,
Je me réjouis tout particulièrement d'être parmi vous pour lancer un projet tout à fait novateur qui concerne une population qui me tient particulièrement à cur et de longue date, vous le savez.
La place des personnes sourdes dans notre société a toujours fait l'objet d'interrogations, de débats et de discussions marquées la controverse de la passion, sinon la méconnaissance.
Considérée sous le double aspect de l'accès à la connaissance et du plein exercice de la citoyenneté, la prise en compte de ce handicap se trouve au centre d'une problématique où les implications sociologiques, linguistiques, médicales, psychologiques, et pédagogiques se confrontent dans des discours, qui s'ils étaient parfois antagonistes n'en ont pas moins progressé vers une plus grande tolérance.
Je ne détaillerai pas ici les actions que mène le Gouvernement pour garantir aux personnes handicapées, et aux personnes sourdes en particulier, la place qu'elles revendiquent légitimement dans une société plus juste, plus fraternelle et plus attentives à leurs besoins.
Je redirai seulement à quel point le fil rouge de cette politique, le fil rouge de la considération de la personne handicapée et de ses besoins dans son parcours d'insertion, me tient personnellement à cur.
En France, la surdité touche près de 4 millions de personnes, auxquelles nous devons apporter des solutions adaptées car ce handicap frappe une fonction essentielle : celle de la communication et de la place dans le groupe social.
Pour ces personnes, les aides auditives permettent, dans de très nombreux cas de dépasser tout au moins de réduire le handicap sensoriel invalidant et d'envisager de réelles possibilités d'insertion sociale de les maintenir ou de les restaurer.
Vous le savez, j'ai souhaité que des mesures soient mises en uvre pour améliorer considérablement le remboursement des appareils de correction auditive dont le système remonte à des temps largement dépassés par les progrès technologiques et les revendication des sourds.
Chacun ici connaît l'isolement des personnes sourdes atteintes en plus de cécité et pour les quelles l'aide auditive est le seul lien avec leur environnement familial ou professionnel.
Chacun connaît aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes sourds qui poursuivent de plus en plus nombreux des cycles d'enseignements longs.
C'est pourquoi une prise en charge financière améliorée des aides auditives et des embouts est entrée en vigueur, en octobre dernier, pour les personnes sourdes-aveugles, quel que soit leur âge, et pour les jeunes jusqu'à 20 ans, au lieu de 16 précédemment. Ces mesures représentent un engagement supplémentaire de 20 MF sur le budget de l'assurance maladie. C'est un bon début de la satisfaction des besoins
Néanmoins, sur les 300.000 aides auditives appliquées chaque année en France, la plupart le sont pour des baisses de l'audition liées à l'âge. Le vieillissement de l'audition trouve, avec les aides auditives, surtout les aides numériques, une possible réhabilitation. Je suis donc tout à fait consciente qu'un autre pas doit être fait en direction d'une prise en charge de l'appareillage bilatéral, qui seul restitue une fonction auditive avec un relief sonore et améliore la compréhension du message verbal.
Par ailleurs, à l'occasion de la détermination, pour la période 2000-2003, des actions du Fonds National de Prévention d'Education et d'Information sur la Santé (FNPEIS), j'ai souhaité que soit inscrite une mesure en faveur de la prévention des risques auditifs, et tout particulièrement chez les adolescents et jeunes adultes.
Cette mesure sera composée d'actions d'information, de campagnes de communication et d'actions éducatives en partenariat avec les institutions scolaires, les professionnels de l'audition et les professionnels du bruit. Une enveloppe de 40 MF répartie sur quatre ans est allouée par la CNAM à ce travail de prévention.
Dans un autre registre, plus personne aujourd'hui n'ignore l'effet redoutable que peut avoir une surdité de naissance sur le développement du langage de l'enfant. On ne répétera jamais assez que ce handicap inné nécessite une prise en charge précoce qui va de pair avec un dépistage le plus précoce possible.
C'est pourquoi j'ai souscrit aux propositions faites par l'Agence Nationale d'accréditation et d'évaluation de la santé dans son rapport sur le dépistage néonatal de la surdité. Une expérimentation au niveau départemental devrait commencer en 2002 sous la direction du CHU d'Amiens, en partenariat avec le service de Protection Maternelle et Infantile et la DDASS de la Somme. Ce travail doit permettre de comparer différentes stratégies de dépistage et d'effectuer une évaluation clinique et économique.
Le recherche initiée aujourd'hui par le CNRS, avec la participation des industriels concernés, vise à objectiver les résultats de l'appareillage auditif. Ce travail contribuera, je n'en doute pas, à améliorer notre compréhension des phénomènes psycho-biologiques mis en uvre. Il permet aussi d'espérer des progrès sensibles dans des domaines tels que la conception des aides auditives et les techniques d'appareillage. Pour toutes ces raisons, je ne peux que vous féliciter pour cette initiative.
Je terminerai en exprimant au Professeur Lionel COLLET, et à toutes les personnes qui vont l'accompagner dans ce nouveau défi, mes vux les plus chaleureux de réussite. Je souhaite aussi qu'il me tienne personnellement informée de l'avancée de ses recherches.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 29 janvier 2001)