Texte intégral
Madame la Ministre, Chère Valérie,
Monsieur le Président de l'Université Nice Sophia Antipolis,
Madame et Messieurs les présidents des universités de Polynésie française, d'Antilles Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de la Réunion,
Mesdames et Messieurs les professeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je voudrais tout d'abord vous exprimer ma joie d'être parmi vous aujourd'hui.
Je suis particulièrement heureux de retrouver des visages connus des trois océans, que j'ai eu tant de plaisir à rencontrer lors de mes voyages, et tout particulièrement Mme Louise PELTZER Présidente de l'Université de Polynésie française ; M. Georges VIRASSAMY, Président de l'Université Antilles Guyanes ; M. Jean-Marc BOYER, Président de l'Université de la Nouvelle Calédonie et M. Serge SVIZZERO, Président de l'Université de la Réunion.
Je suis aussi particulièrement heureux du thème de votre colloque, et vous le comprendrez bien : vous avez choisi les thématiques de l'environnement et du développement durable en instaurant un lien entre la Méditerranée et l'Outre-mer. Mais comment rendre plus heureux un président de conseil général du bord de la Méditerranée par ailleurs Secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer !
Mais je dois vous dire cette joie est encore plus grande.
Si je suis profondément heureux de tout cela, c'est que vous me donnez l'occasion de m'exprimer sur l'environnement et le développement durable et vous savez que ces questions sont pour moi, un enjeu, une priorité et une passion.
L'environnement et le développement durable sont tout d'abord des ENJEUX majeurs de notre génération. Je dirai même plus que c'est L'ENJEU de notre génération.
Oh, je sais ! Dire du développement durable et de l'environnement qu'il s'agit de l'enjeu majeur de notre génération peut apparaître d'une grande banalité tant ces sujets sont si souvent évoqués, débattus, parfois même controversés.
Et pourtant, il est désormais acquis que l'épuisement progressif des ressources naturelles, le changement climatique ou bien encore la disparition de certaines espèces ont pour principale origine l'action de l'homme.
Il est également acquis que cette évolution majeure a pour principale conséquence de modifier en partie nos conditions de vie actuelle, et, si nous ne faisons rien maintenant, ces conditions de vie pourront être profondément bouleversées demain.
C'est pour cela que l'Outre-mer français représente un enjeu majeur pour la France.
C'est pour cela que l'Outre-mer français constitue un formidable laboratoire, un lieu irremplaçable d'expérimentations et d'observations.
Permettez-moi de vous rappeler quelques chiffres qui témoignent de la richesse des territoires de nos trois océans : 97 % de la superficie des eaux maritimes françaises sont ultramarines ; plus de la moitié des mammifères marins - les phoques, les otaries, les morses - vit, se nourrit ou migre dans cet espace maritime ; 98 % des vertébrés, soit 380 espèces et 96 % des plantes vasculaires, soit 3 450 espèces, vivent ou poussent Outre-mer ; 100 fois plus de poissons d'eau douce, 60 fois plus d'oiseaux, 26 fois plus de plantes sont endémiques de nos îles ; 14 des 17 éco-régions françaises sont des collectivités d'outre-mer ; l'un des 15 derniers grands massifs de forêt tropicale non encore fragmentés par les activités humaines se situe en Guyane ; le premier lagon et la deuxième barrière récifale du monde est en Nouvelle Calédonie.
Quelle richesse !
A travers l'Outre-mer, c'est donc la France qui porte son message sur l'environnement, sur la préservation de la biodiversité, sur l'harmonie entre l'homme et la nature, sur le développement durable.
Et cette richesse de l'Outre-mer constitue une position privilégiée de la France sur la scène internationale au regard des enjeux environnementaux. La richesse de ses terres ou de ses eaux permet à notre pays de siéger dans la quasi-totalité des instances internationales qui concernent la préservation de l'environnement.
Quelle richesse, mais aussi quelle responsabilité !
Car cette richesse est fragile : plusieurs territoires ultramarins sont exposés à des risques naturels importants. Ils sont aussi exposés aux risques liés à une densité de population élevée et à la compétition dans l'occupation de l'espace qui lui est associée.
Les territoires ultramarins doivent également faire face à tous les risques naturels : cyclones, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, crues torrentielles, inondations ou bien encore glissements de terrain.
Vous le savez, cette année encore la Réunion et les Antilles ont été durement touchées par ces phénomènes naturels.
Certains territoires comme la Polynésie française pourraient être rapidement concernés par les conséquences du réchauffement climatique, et notamment par la montée des eaux marines.
Enfin, ces territoires sont parfois très en retard en termes d'infrastructures concourrant à la protection de l'environnement, comme la gestion des déchets et l'assainissement des eaux. Ces problématiques sont d'autant plus aiguës à résoudre que le caractère insulaire de la majorité des outre-mers réduit l'éventail des solutions possibles qui ne peuvent être mutualisées.
Il en est de même pour la production d'énergie qui repose essentiellement sur l'énergie fossile, avec deux inconvénients majeurs : les rejets de gaz à effets de serre et la multiplication des risques de pollution marines lors du ravitaillement des archipels.
Face à ces enjeux, il appartient à chacun d'entre nous : hommes politiques, patrons d'industries, universitaires et chercheurs, et tout simplement citoyens, de s'engager pleinement.
Cet engagement au profit de l'environnement impose de ne doit pas en rester au stade des mots mais bien de passer à l'action.
Et pour l'élu local et national que je suis, concevoir une politique de l'environnement, au sens le plus noble du terme est une action de premier ordre : car c'est une action au profit de la cité, c'est une action d'intérêt général.
C'est pour cela que je fais de l'environnement l'une des PRIORITES de mon ministère.
En octobre 2007, lors du Grenelle de l'environnement, j'ai proposé un plan d'action pour l'Outre-mer intitulé « Vers un Outre-mer exemplaire ».
Huit domaines stratégiques ont donc été retenus pour les collectivités d'outre-mer : l'énergie, les déchets, les risques naturels, la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité, les activités extractives, le domaine de l'eau et des pollutions, le domaine de la santé et le domaine de la Gouvernance.
Chacun de ces domaines ne sont pas indépendants les uns des autres, bien au contraire. J'ai choisi de les aborder de façon transversale.
J'ai aussi choisi de les aborder dans le cadre d'une réalité : celle du développement de ces territoires.
Si la protection de l'environnement ultramarin nécessite impérativement une protection des milieux marins ou terrestres, il n'est pas non plus concevable de le sanctuariser à l'extrême et de rejeter toute idée de développement économique pour l'Outre-mer.
Ce constat m'a naturellement conduit à retenir trois orientations majeures de protection de l'environnement dans le cadre d'un développement durable : la prise en compte des risques naturels majeurs ; la protection et valorisation de la biodiversité et la réalisation d'infrastructures éco-durables.
Et ces réflexions pour l'outre-mer trouvent leurs analogies en Méditerranée, notamment dans les domaines de la préservation de la biodiversité, des risques naturels et technologiques, de l'exploitation de ressources naturelles ou bien encore, dans le domaine de la gouvernance, de l'évolution du droit de la mer.
Vous le savez, dans le domaine de la biodiversité, certaines espèces marines ne connaissent pas de frontières. C'est notamment le cas des baleines et du thon rouge.
Pour ces espèces - qui sont résolument menacées - une protection globale est nécessaire, et ce plan global doit concerner les pays de la zone pour que celui qui protège ne soit pas lésé par rapport à celui qui capture.
En matière de risques naturels et technologiques, les menaces sont nombreuses. Les tsunamis ou pollutions marines dues au transport maritime, notamment le dégazage nécessitent de développer soit des techniques de détection et transmission de l'alerte, soit de surveillance spécifique par satellite car un radar ne permet pas de repérer les pollutions.
De même que l'exploitation de ressources ultramarines est un enjeu majeur, notamment en matière d'énergies tirées des mers comme j'ai pu le constater à Bora Bora, il est nécessaire d'imaginer une exploitation raisonnée des ressources en Méditerranée.
Vous l'avez compris, l'ensemble de ces questions suppose de s'interroger sur la gouvernance, et notamment sur l'évolution du droit, au cas particulier du droit de la mer.
Par exemple, en matière de pêche, la gestion des ressources de la France en méditerranée et dans les départements d'outre-mer est déjà encadrée par l'Union européenne qui fixe les quotas de pêche à partir de normes internationales définies par des commissions spécialisées.
Or, ces normes ne valent que pour les Zones Economiques Exclusives, et non pour la haute mer pour laquelle le principe de liberté s'applique.
En haute mer, la protection des espèces est donc très affaiblie voire nulle car "on peut faire ce que l'on veut". La règle juridique n'est donc pas suffisante, et suppose une intervention forte des Etats.
C'est pour cette raison que la protection de l'environnement, la défense de la biodiversité, la promotion du développement durable sont autant d'enjeux qui doivent se traduirent en priorité.
Pour ma part, j'ai donc choisi d'en faire un axe central de mon action au sein de mon ministère. En un mot, d'en faire ma priorité.
Et cette priorité, vous l'avez compris, c'est aussi ma PASSION.
Et cette passion, je voudrais la faire partager, comme vous le faites au sein de vos universités.
Je voudrais qu'au-delà de l'information, de la sensibilisation et de l'éducation à l'environnement et au développement durable, nous participions, avec passion, à l'engagement de chacun sur ces enjeux et ces priorités.
Mais finalement pourquoi cette passion ?
Pourquoi - à tout âge - l'un vibre à la vue d'une baleine au large de la Corse, dans le lagon de Nouvelle-Calédonie ou de Rurutu ; l'autre garde un souvenir impérissable des dauphins ou des tortues vertes aperçus au large de tel ou tel atoll ; le dernier enfin raconte sa peur face à un requin lors d'une plongée dans les eaux tropicales ?
Pourquoi - à tout âge - chacun préserve l'émotion du rayon vert aperçu lors d'un couché de soleil entre ciel et mer ; chacun s'émerveille à la vue de la forêt tropicale de Guyane, de la forêt primaire de la Réunion ou de la forêt sèche de Nouvelle-Calédonie ; chacun se souvient de sa première plongée en bouteille, libre de respirer sous l'eau ?
Pourquoi cette passion ?
Parce que, à chacun de ces instants, nous avons gardé notre âme d'enfant devant la beauté de la nature, et sans doute parce que nous sommes convaincus que nos propres enfants doivent pouvoir vivre les mêmes passions.
Et cette passion implique aussi une responsabilité.
Cette responsabilité est celle de Saint Exupéry qui nous impose un devoir, celui de transmettre aux générations futures un environnement préservé.
Et enfin, parce que la nature change notre regard : une nature préservée nous renvoie notre propre image, de même qu'une nature dégradée nous revoit à notre propre responsabilité.
C'est pour cela, qu'aujourd'hui, ensemble, nous devons partager l'environnement et le développement durable comme notre enjeu collectif, notre priorité à tous et notre passion commune.
Je vous remercie de votre attention. Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 13 février 2008
Monsieur le Président de l'Université Nice Sophia Antipolis,
Madame et Messieurs les présidents des universités de Polynésie française, d'Antilles Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de la Réunion,
Mesdames et Messieurs les professeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je voudrais tout d'abord vous exprimer ma joie d'être parmi vous aujourd'hui.
Je suis particulièrement heureux de retrouver des visages connus des trois océans, que j'ai eu tant de plaisir à rencontrer lors de mes voyages, et tout particulièrement Mme Louise PELTZER Présidente de l'Université de Polynésie française ; M. Georges VIRASSAMY, Président de l'Université Antilles Guyanes ; M. Jean-Marc BOYER, Président de l'Université de la Nouvelle Calédonie et M. Serge SVIZZERO, Président de l'Université de la Réunion.
Je suis aussi particulièrement heureux du thème de votre colloque, et vous le comprendrez bien : vous avez choisi les thématiques de l'environnement et du développement durable en instaurant un lien entre la Méditerranée et l'Outre-mer. Mais comment rendre plus heureux un président de conseil général du bord de la Méditerranée par ailleurs Secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer !
Mais je dois vous dire cette joie est encore plus grande.
Si je suis profondément heureux de tout cela, c'est que vous me donnez l'occasion de m'exprimer sur l'environnement et le développement durable et vous savez que ces questions sont pour moi, un enjeu, une priorité et une passion.
L'environnement et le développement durable sont tout d'abord des ENJEUX majeurs de notre génération. Je dirai même plus que c'est L'ENJEU de notre génération.
Oh, je sais ! Dire du développement durable et de l'environnement qu'il s'agit de l'enjeu majeur de notre génération peut apparaître d'une grande banalité tant ces sujets sont si souvent évoqués, débattus, parfois même controversés.
Et pourtant, il est désormais acquis que l'épuisement progressif des ressources naturelles, le changement climatique ou bien encore la disparition de certaines espèces ont pour principale origine l'action de l'homme.
Il est également acquis que cette évolution majeure a pour principale conséquence de modifier en partie nos conditions de vie actuelle, et, si nous ne faisons rien maintenant, ces conditions de vie pourront être profondément bouleversées demain.
C'est pour cela que l'Outre-mer français représente un enjeu majeur pour la France.
C'est pour cela que l'Outre-mer français constitue un formidable laboratoire, un lieu irremplaçable d'expérimentations et d'observations.
Permettez-moi de vous rappeler quelques chiffres qui témoignent de la richesse des territoires de nos trois océans : 97 % de la superficie des eaux maritimes françaises sont ultramarines ; plus de la moitié des mammifères marins - les phoques, les otaries, les morses - vit, se nourrit ou migre dans cet espace maritime ; 98 % des vertébrés, soit 380 espèces et 96 % des plantes vasculaires, soit 3 450 espèces, vivent ou poussent Outre-mer ; 100 fois plus de poissons d'eau douce, 60 fois plus d'oiseaux, 26 fois plus de plantes sont endémiques de nos îles ; 14 des 17 éco-régions françaises sont des collectivités d'outre-mer ; l'un des 15 derniers grands massifs de forêt tropicale non encore fragmentés par les activités humaines se situe en Guyane ; le premier lagon et la deuxième barrière récifale du monde est en Nouvelle Calédonie.
Quelle richesse !
A travers l'Outre-mer, c'est donc la France qui porte son message sur l'environnement, sur la préservation de la biodiversité, sur l'harmonie entre l'homme et la nature, sur le développement durable.
Et cette richesse de l'Outre-mer constitue une position privilégiée de la France sur la scène internationale au regard des enjeux environnementaux. La richesse de ses terres ou de ses eaux permet à notre pays de siéger dans la quasi-totalité des instances internationales qui concernent la préservation de l'environnement.
Quelle richesse, mais aussi quelle responsabilité !
Car cette richesse est fragile : plusieurs territoires ultramarins sont exposés à des risques naturels importants. Ils sont aussi exposés aux risques liés à une densité de population élevée et à la compétition dans l'occupation de l'espace qui lui est associée.
Les territoires ultramarins doivent également faire face à tous les risques naturels : cyclones, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, crues torrentielles, inondations ou bien encore glissements de terrain.
Vous le savez, cette année encore la Réunion et les Antilles ont été durement touchées par ces phénomènes naturels.
Certains territoires comme la Polynésie française pourraient être rapidement concernés par les conséquences du réchauffement climatique, et notamment par la montée des eaux marines.
Enfin, ces territoires sont parfois très en retard en termes d'infrastructures concourrant à la protection de l'environnement, comme la gestion des déchets et l'assainissement des eaux. Ces problématiques sont d'autant plus aiguës à résoudre que le caractère insulaire de la majorité des outre-mers réduit l'éventail des solutions possibles qui ne peuvent être mutualisées.
Il en est de même pour la production d'énergie qui repose essentiellement sur l'énergie fossile, avec deux inconvénients majeurs : les rejets de gaz à effets de serre et la multiplication des risques de pollution marines lors du ravitaillement des archipels.
Face à ces enjeux, il appartient à chacun d'entre nous : hommes politiques, patrons d'industries, universitaires et chercheurs, et tout simplement citoyens, de s'engager pleinement.
Cet engagement au profit de l'environnement impose de ne doit pas en rester au stade des mots mais bien de passer à l'action.
Et pour l'élu local et national que je suis, concevoir une politique de l'environnement, au sens le plus noble du terme est une action de premier ordre : car c'est une action au profit de la cité, c'est une action d'intérêt général.
C'est pour cela que je fais de l'environnement l'une des PRIORITES de mon ministère.
En octobre 2007, lors du Grenelle de l'environnement, j'ai proposé un plan d'action pour l'Outre-mer intitulé « Vers un Outre-mer exemplaire ».
Huit domaines stratégiques ont donc été retenus pour les collectivités d'outre-mer : l'énergie, les déchets, les risques naturels, la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité, les activités extractives, le domaine de l'eau et des pollutions, le domaine de la santé et le domaine de la Gouvernance.
Chacun de ces domaines ne sont pas indépendants les uns des autres, bien au contraire. J'ai choisi de les aborder de façon transversale.
J'ai aussi choisi de les aborder dans le cadre d'une réalité : celle du développement de ces territoires.
Si la protection de l'environnement ultramarin nécessite impérativement une protection des milieux marins ou terrestres, il n'est pas non plus concevable de le sanctuariser à l'extrême et de rejeter toute idée de développement économique pour l'Outre-mer.
Ce constat m'a naturellement conduit à retenir trois orientations majeures de protection de l'environnement dans le cadre d'un développement durable : la prise en compte des risques naturels majeurs ; la protection et valorisation de la biodiversité et la réalisation d'infrastructures éco-durables.
Et ces réflexions pour l'outre-mer trouvent leurs analogies en Méditerranée, notamment dans les domaines de la préservation de la biodiversité, des risques naturels et technologiques, de l'exploitation de ressources naturelles ou bien encore, dans le domaine de la gouvernance, de l'évolution du droit de la mer.
Vous le savez, dans le domaine de la biodiversité, certaines espèces marines ne connaissent pas de frontières. C'est notamment le cas des baleines et du thon rouge.
Pour ces espèces - qui sont résolument menacées - une protection globale est nécessaire, et ce plan global doit concerner les pays de la zone pour que celui qui protège ne soit pas lésé par rapport à celui qui capture.
En matière de risques naturels et technologiques, les menaces sont nombreuses. Les tsunamis ou pollutions marines dues au transport maritime, notamment le dégazage nécessitent de développer soit des techniques de détection et transmission de l'alerte, soit de surveillance spécifique par satellite car un radar ne permet pas de repérer les pollutions.
De même que l'exploitation de ressources ultramarines est un enjeu majeur, notamment en matière d'énergies tirées des mers comme j'ai pu le constater à Bora Bora, il est nécessaire d'imaginer une exploitation raisonnée des ressources en Méditerranée.
Vous l'avez compris, l'ensemble de ces questions suppose de s'interroger sur la gouvernance, et notamment sur l'évolution du droit, au cas particulier du droit de la mer.
Par exemple, en matière de pêche, la gestion des ressources de la France en méditerranée et dans les départements d'outre-mer est déjà encadrée par l'Union européenne qui fixe les quotas de pêche à partir de normes internationales définies par des commissions spécialisées.
Or, ces normes ne valent que pour les Zones Economiques Exclusives, et non pour la haute mer pour laquelle le principe de liberté s'applique.
En haute mer, la protection des espèces est donc très affaiblie voire nulle car "on peut faire ce que l'on veut". La règle juridique n'est donc pas suffisante, et suppose une intervention forte des Etats.
C'est pour cette raison que la protection de l'environnement, la défense de la biodiversité, la promotion du développement durable sont autant d'enjeux qui doivent se traduirent en priorité.
Pour ma part, j'ai donc choisi d'en faire un axe central de mon action au sein de mon ministère. En un mot, d'en faire ma priorité.
Et cette priorité, vous l'avez compris, c'est aussi ma PASSION.
Et cette passion, je voudrais la faire partager, comme vous le faites au sein de vos universités.
Je voudrais qu'au-delà de l'information, de la sensibilisation et de l'éducation à l'environnement et au développement durable, nous participions, avec passion, à l'engagement de chacun sur ces enjeux et ces priorités.
Mais finalement pourquoi cette passion ?
Pourquoi - à tout âge - l'un vibre à la vue d'une baleine au large de la Corse, dans le lagon de Nouvelle-Calédonie ou de Rurutu ; l'autre garde un souvenir impérissable des dauphins ou des tortues vertes aperçus au large de tel ou tel atoll ; le dernier enfin raconte sa peur face à un requin lors d'une plongée dans les eaux tropicales ?
Pourquoi - à tout âge - chacun préserve l'émotion du rayon vert aperçu lors d'un couché de soleil entre ciel et mer ; chacun s'émerveille à la vue de la forêt tropicale de Guyane, de la forêt primaire de la Réunion ou de la forêt sèche de Nouvelle-Calédonie ; chacun se souvient de sa première plongée en bouteille, libre de respirer sous l'eau ?
Pourquoi cette passion ?
Parce que, à chacun de ces instants, nous avons gardé notre âme d'enfant devant la beauté de la nature, et sans doute parce que nous sommes convaincus que nos propres enfants doivent pouvoir vivre les mêmes passions.
Et cette passion implique aussi une responsabilité.
Cette responsabilité est celle de Saint Exupéry qui nous impose un devoir, celui de transmettre aux générations futures un environnement préservé.
Et enfin, parce que la nature change notre regard : une nature préservée nous renvoie notre propre image, de même qu'une nature dégradée nous revoit à notre propre responsabilité.
C'est pour cela, qu'aujourd'hui, ensemble, nous devons partager l'environnement et le développement durable comme notre enjeu collectif, notre priorité à tous et notre passion commune.
Je vous remercie de votre attention. Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 13 février 2008