Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN On va parler dabord de ce fameux COS, le Coefficient dOccupation des Sols, Benoist APPARU. Pourquoi ? Eh ben parce que ça revient à lAssemblée nationale aujourdhui, ce COS. Alors quelle est lidée que vous défendez ? Elle est simple : vous voulez augmenter ce COS de 30%. Cest-à-dire que sur un terrain de 1 000 m² je pourrai construire 30% de plus, cest ça ?
BENOIST APPARU Alors ce nest pas que sur le coefficient doccupation des sols. En fait cest ce quon appelle une mesure de constructibilité. Là où sur un terrain vous pouvez construire aujourdhui 1 000 m², vous pourrez construire demain 1 300 m². En fait ce sont les collectivités locales qui décident sur chaque terrain ce quon a le droit de construire.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui.
BENOIST APPARU Avec la hauteur, le fameux COS, le gabarit, lemprise au sol, enfin toute une série de règles techniques quelles définissent dans leur plan local durbanisme. Et on va dire à ces règles locales du plan local durbanisme nous on rajoute 30% pour pouvoir produire tout simplement plus de logements.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais cest déjà possible aujourdhui, si on emploie des matériaux écologiques on peut déjà construire 30% de plus.
BENOIST APPARU Alors on fait en fait un système un peu différent. Aujourdhui effectivement si vous prenez, en fait si vous faites une maison BBC vous allez le droit de faire 30% de plus. Si vous faites du logement social vous pouvez faire 50% de plus. Mais cest comme on dit à la main des collectivités locales. Elles le décident si elles souhaitent le faire. Combien lont faite sur les 36.000 collectivités locales concernées ? 31. 31 lont faite. Ben là on dit exactement linverse, cest-à-dire que ça sapplique automatiquement, automatiquement, sauf si les collectivités locales le refusent. Donc on inverse complètement la charge de la preuve. Là, aujourdhui cest à leur main, demain elles pourront refuser lapplication, ce qui nest pas la même chose.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, sauf que la question première cest est-ce que ça va faire augmenter les prix ou pas de limmobilier ? Alors certains disent : eh oui mais le prix dun terrain à bâtir est en fonction de ce qui peut être construit dessus. Cest-à-dire que si on peut construire 30% de plus, le prix du terrain va prendre 30%.
BENOIST APPARU Alors oui cest vrai, bien évidemment, en France comme partout ailleurs, le prix dun terrain dépend du nombre du m² que vous avez le droit de construire au-dessus. Mais le prix dun terrain ce nest pas le prix de lopération. Faisons un truc très bête, si je peux construire 8 appartements, aujourdhui et que demain que je peux en faire 12, évidemment ma matière première va augmenter, mais je vais vendre 12 logements et non plus 8. Donc mon chiffre daffaires va aussi augmenter. Pour faire un logement
JEAN-JACQUES BOURDIN Ce nest pas pour ça que le logement sera moins cher.
BENOIST APPARU Je nai pas dire moins cher. Pour linstant on est en train de parler de savoir sil sera plus cher.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon
BENOIST APPARU Ce nest déjà pas le même débat. Aujourdhui quelle est lidée ? Un logement pour le construire il faut deux matières premières, du bois, du bêton, classique ; et puis il faut aussi du terrain, du foncier, cest la matière première pour construire un logement. Ce prix de matière première va augmenter, comme dailleurs vous aurez besoin de plus de béton et plus de bois, eh bien ça augmentera aussi. Simplement notre prix dopération global, notre bilan dopération, comme vous allez vendre plus de logements eh bien il sera a priori moins cher.
JEAN-JACQUES BOURDIN A priori oui.
BENOIST APPARU Potentiellement, au mieux, au pire on va dire même prix.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui mais alors Benoist APPARU cest une compensation parce que, cest une compensation pour tous les promoteurs, pour tous les constructeurs. Je vous dis ça Benoist APPARU parce que si je lis ce que réclame justement tous ces constructeurs ils disent : mais attendez, attendez, la priorité cest quon mette fin au démantèlement des principales mesures qui visent à répondre aux besoins du logement en France, suppression du prêt à taux zéro plus dans lancien, suppression du crédit dimpôt sur les intérêts demprunts, suppression des investissements locatifs défiscalisant, cest lié par exemple la loi SCELLIER, ben voilà cest une compensation.
BENOIST APPARU On peut appeler ça comme ça. On peut appeler ça
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest ce quils disent, cest ce quils pensent.
BENOIST APPARU Oui bien sûr, on peut appeler ça, en tout cas moi jappelle ça comme ça un nouveau modèle économique.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui.
BENOIST APPARU Il y a un moment à force de rajouter en permanence depuis 50 ans de largent public dans le logement eh bien ça fait quune chose, ça fait monter les prix. On est en course poursuite permanente derrière ce quon appelle la solvabilisation du client.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais ça permet de vendre aux clients, cest ce que disent les promoteurs.
BENOIST APPARU Oui enfin si vous vendez, la question pour les promoteurs cest de vendre des logements.
JEAN-JACQUES BOURDIN Ben oui.
BENOIST APPARU Je les comprends. Et donc pour ça cest argent public sur argent public pour solvabiliser une clientèle, et elle est course poursuite, les prix augmentent, il faut plus dargent pour aider les gens à acheter, donc les prix ré-augmentent, enfin on peut continuer longtemps comme ça. Nous ce quon souhaite cest changer totalement le modèle économique.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais alors vous dites aux constructeurs que vous allez baisser vos prix grâce à ça.
BENOIST APPARU Ce quon espère, en tout cas cest le souhait et cest lidée du président de la République derrière cette mesure, cest de se dire quoi ? On va pouvoir vendre potentiellement plus de logements. En général, en économie quand vous vendez plus, eh ben vous pouvez faire baisser les prix. Parce que vos marges entre guillemets restent les mêmes et donc pour faire à peu près les mêmes marges, à peu près les mêmes bénéfices eh ben vous pouvez baisser un peu vos prix, on escompte là-dessus. Je ne suis pas en train de vous dire que cest du garanti sur facture. Mais jai une conviction, si on continue sur le modèle traditionnel, on va continuer à faire augmenter les prix. Un chiffre : en 2000 les encours de crédits liés au logement, cest-à-dire toutes les sommes de crédits, publics, privés etc. dans le logement, cétait 300 milliards deuros ; en 2010, 900 milliards deuros, on est passé de 300 milliards à 900 milliards. Est-ce que ce facteur trois dont les montants liés au logement on la retrouvé dans la production ? Non. On a augmenté à peine, ce qui est déjà beaucoup de 0,3. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que tout le reste est passé dans les prix. Et si vous avez eu une explosion des prix cest pourquoi ? Cest parce que les crédits sont passés de 15 à 25 ans, et quon a besoin de beaucoup plus dargent aujourdhui pour acheter un logement. Le résultat cest queffectivement on est en train dempêcher la classe moyenne de devenir propriétaire. Si on souhaite demain faire baisser les prix il faut quon baisse ces masses monétaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui moi je me souviens effectivement que Nicolas SARKOZY nous disait je veux une France de propriétaires, il est temps.
BENOIST APPARU Mais on a réussi en partie. Je ne peux pas vous dire là encore quon a pleinement réussi. On a augmenté de deux points le nombre de Français propriétaires. Avec le prêt à taux 0 en 2011 on aura fait 380.000 propriétaires de plus, cest déjà une belle réussite.
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest pour ça que vous le supprimez ?
BENOIST APPARU On le supprime dans lancien parce que là encore il y a un moment il faut savoir ce quon veut. Soit faire des économies budgétaires pour ne pas se retrouver dans la situation de la Grèce, soit effectivement dépenser sans compter.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, une dernière chose, cest bien de parler de logement, non. Cest mieux que de parler de la viande halal, non, Benoist APPARU ?
BENOIST APPARU Cest un sujet qui me parait effectivement important même si la viande halal je comprends que ce soit important dans une campagne présidentielle. Jai le sentiment que pour la vie quotidienne des Français le logement lest plus encore.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 6 mars 2012
BENOIST APPARU Alors ce nest pas que sur le coefficient doccupation des sols. En fait cest ce quon appelle une mesure de constructibilité. Là où sur un terrain vous pouvez construire aujourdhui 1 000 m², vous pourrez construire demain 1 300 m². En fait ce sont les collectivités locales qui décident sur chaque terrain ce quon a le droit de construire.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui.
BENOIST APPARU Avec la hauteur, le fameux COS, le gabarit, lemprise au sol, enfin toute une série de règles techniques quelles définissent dans leur plan local durbanisme. Et on va dire à ces règles locales du plan local durbanisme nous on rajoute 30% pour pouvoir produire tout simplement plus de logements.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais cest déjà possible aujourdhui, si on emploie des matériaux écologiques on peut déjà construire 30% de plus.
BENOIST APPARU Alors on fait en fait un système un peu différent. Aujourdhui effectivement si vous prenez, en fait si vous faites une maison BBC vous allez le droit de faire 30% de plus. Si vous faites du logement social vous pouvez faire 50% de plus. Mais cest comme on dit à la main des collectivités locales. Elles le décident si elles souhaitent le faire. Combien lont faite sur les 36.000 collectivités locales concernées ? 31. 31 lont faite. Ben là on dit exactement linverse, cest-à-dire que ça sapplique automatiquement, automatiquement, sauf si les collectivités locales le refusent. Donc on inverse complètement la charge de la preuve. Là, aujourdhui cest à leur main, demain elles pourront refuser lapplication, ce qui nest pas la même chose.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, sauf que la question première cest est-ce que ça va faire augmenter les prix ou pas de limmobilier ? Alors certains disent : eh oui mais le prix dun terrain à bâtir est en fonction de ce qui peut être construit dessus. Cest-à-dire que si on peut construire 30% de plus, le prix du terrain va prendre 30%.
BENOIST APPARU Alors oui cest vrai, bien évidemment, en France comme partout ailleurs, le prix dun terrain dépend du nombre du m² que vous avez le droit de construire au-dessus. Mais le prix dun terrain ce nest pas le prix de lopération. Faisons un truc très bête, si je peux construire 8 appartements, aujourdhui et que demain que je peux en faire 12, évidemment ma matière première va augmenter, mais je vais vendre 12 logements et non plus 8. Donc mon chiffre daffaires va aussi augmenter. Pour faire un logement
JEAN-JACQUES BOURDIN Ce nest pas pour ça que le logement sera moins cher.
BENOIST APPARU Je nai pas dire moins cher. Pour linstant on est en train de parler de savoir sil sera plus cher.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bon
BENOIST APPARU Ce nest déjà pas le même débat. Aujourdhui quelle est lidée ? Un logement pour le construire il faut deux matières premières, du bois, du bêton, classique ; et puis il faut aussi du terrain, du foncier, cest la matière première pour construire un logement. Ce prix de matière première va augmenter, comme dailleurs vous aurez besoin de plus de béton et plus de bois, eh bien ça augmentera aussi. Simplement notre prix dopération global, notre bilan dopération, comme vous allez vendre plus de logements eh bien il sera a priori moins cher.
JEAN-JACQUES BOURDIN A priori oui.
BENOIST APPARU Potentiellement, au mieux, au pire on va dire même prix.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui mais alors Benoist APPARU cest une compensation parce que, cest une compensation pour tous les promoteurs, pour tous les constructeurs. Je vous dis ça Benoist APPARU parce que si je lis ce que réclame justement tous ces constructeurs ils disent : mais attendez, attendez, la priorité cest quon mette fin au démantèlement des principales mesures qui visent à répondre aux besoins du logement en France, suppression du prêt à taux zéro plus dans lancien, suppression du crédit dimpôt sur les intérêts demprunts, suppression des investissements locatifs défiscalisant, cest lié par exemple la loi SCELLIER, ben voilà cest une compensation.
BENOIST APPARU On peut appeler ça comme ça. On peut appeler ça
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest ce quils disent, cest ce quils pensent.
BENOIST APPARU Oui bien sûr, on peut appeler ça, en tout cas moi jappelle ça comme ça un nouveau modèle économique.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui.
BENOIST APPARU Il y a un moment à force de rajouter en permanence depuis 50 ans de largent public dans le logement eh bien ça fait quune chose, ça fait monter les prix. On est en course poursuite permanente derrière ce quon appelle la solvabilisation du client.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais ça permet de vendre aux clients, cest ce que disent les promoteurs.
BENOIST APPARU Oui enfin si vous vendez, la question pour les promoteurs cest de vendre des logements.
JEAN-JACQUES BOURDIN Ben oui.
BENOIST APPARU Je les comprends. Et donc pour ça cest argent public sur argent public pour solvabiliser une clientèle, et elle est course poursuite, les prix augmentent, il faut plus dargent pour aider les gens à acheter, donc les prix ré-augmentent, enfin on peut continuer longtemps comme ça. Nous ce quon souhaite cest changer totalement le modèle économique.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais alors vous dites aux constructeurs que vous allez baisser vos prix grâce à ça.
BENOIST APPARU Ce quon espère, en tout cas cest le souhait et cest lidée du président de la République derrière cette mesure, cest de se dire quoi ? On va pouvoir vendre potentiellement plus de logements. En général, en économie quand vous vendez plus, eh ben vous pouvez faire baisser les prix. Parce que vos marges entre guillemets restent les mêmes et donc pour faire à peu près les mêmes marges, à peu près les mêmes bénéfices eh ben vous pouvez baisser un peu vos prix, on escompte là-dessus. Je ne suis pas en train de vous dire que cest du garanti sur facture. Mais jai une conviction, si on continue sur le modèle traditionnel, on va continuer à faire augmenter les prix. Un chiffre : en 2000 les encours de crédits liés au logement, cest-à-dire toutes les sommes de crédits, publics, privés etc. dans le logement, cétait 300 milliards deuros ; en 2010, 900 milliards deuros, on est passé de 300 milliards à 900 milliards. Est-ce que ce facteur trois dont les montants liés au logement on la retrouvé dans la production ? Non. On a augmenté à peine, ce qui est déjà beaucoup de 0,3. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que tout le reste est passé dans les prix. Et si vous avez eu une explosion des prix cest pourquoi ? Cest parce que les crédits sont passés de 15 à 25 ans, et quon a besoin de beaucoup plus dargent aujourdhui pour acheter un logement. Le résultat cest queffectivement on est en train dempêcher la classe moyenne de devenir propriétaire. Si on souhaite demain faire baisser les prix il faut quon baisse ces masses monétaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Oui moi je me souviens effectivement que Nicolas SARKOZY nous disait je veux une France de propriétaires, il est temps.
BENOIST APPARU Mais on a réussi en partie. Je ne peux pas vous dire là encore quon a pleinement réussi. On a augmenté de deux points le nombre de Français propriétaires. Avec le prêt à taux 0 en 2011 on aura fait 380.000 propriétaires de plus, cest déjà une belle réussite.
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest pour ça que vous le supprimez ?
BENOIST APPARU On le supprime dans lancien parce que là encore il y a un moment il faut savoir ce quon veut. Soit faire des économies budgétaires pour ne pas se retrouver dans la situation de la Grèce, soit effectivement dépenser sans compter.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien, une dernière chose, cest bien de parler de logement, non. Cest mieux que de parler de la viande halal, non, Benoist APPARU ?
BENOIST APPARU Cest un sujet qui me parait effectivement important même si la viande halal je comprends que ce soit important dans une campagne présidentielle. Jai le sentiment que pour la vie quotidienne des Français le logement lest plus encore.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 6 mars 2012