Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Notre pays est traversé par de lourds déséquilibres notamment économiques et sociaux. Au milieu dune crise économique sans précédent, les dernières années et la dernière élection présidentielle ont mis à jour une crise plus silencieuse, mais néanmoins lourde de conséquences : la fracture territoriale.
Faute de vision davenir et de projet densemble, laménagement du territoire sest trouvé au cours des dix dernières années balloté entre des objectifs épars et des ambitions inégales. La vision centralisatrice des années 1960 a laissé place à un laisser-faire, source dinégalités nouvelles.
Le Président de la République, lors de la campagne présidentielle, et le Premier Ministre dans son discours de politique générale, ont voulu dresser pour notre pays une ambition politique nouvelle : celle de lEgalité des Territoires. C'est-à-dire quil ny a plus demain pour la République de territoires délaissés, quil ny ait plus de lieu abandonné. Notre mission est de renouer avec lambition dun développement équilibré et durable des territoires. Un développement qui permette à chaque territoire de trouver sa place et le sentier de son développement.
Cette ambition est certes lintitulé dun Ministère, mais comme laction de mon collègue Arnaud MONTEBOURG, en ce qui concerne le redressement productif, il sagit dune ambition partagée par lensemble des Ministres, dune feuille de route partagée et dune volonté commune.
Mon rôle est de permettre, partout, que les conditions du développement soient réunies, de favoriser la résilience, la robustesse des territoires, leur caractère productif. Mon rôle est de favoriser laccès à des services publics et à des services au public de qualité.
Laccès aux réseaux de télécommunication à haut ou très haut débit fait partie, bien entendu, des points clef de la stratégie du Gouvernement.
LEtat sur ce sujet a trop longtemps été muet. Les collectivités territoriales se sont retrouvées seules, abandonnées par lEtat. La demande des usagers sest faite chaque jour plus pressante. Eux, qui au quotidien sont confrontés depuis des années aux zones blanches téléphoniques et se trouvent maintenant sur le bas-côté de laccès au haut et au très haut débit.
Aujourdhui, la fracture numérique menace :
- Si 99 % de la population est couverte par des réseaux ADSL, environ la moitié na pas accès aux services qui nécessitent au moins 6 Mb/s ;
- Plus de 40 % de la population, localisée sur 90 % du territoire, ne seront pas couverts par linitiative privée en matière de couverture numérique par la fibre
Le besoin de couverture par linitiative publique porte donc sur 90 % des communes et du territoire. La fracture numérique nest pas une fatalité et le gouvernement se doit dagir.
Durant la campagne présidentielle, le Président de la République a pris un engagement fort et clair : celui dune couverture intégrale de la France en très haut débit dici à dix ans.
Léchéance est précise. Les élus sont au rendez-vous. Les usagers nous attendent.
Jentends que cet accès aux ressources de la société de linformation soit possible depuis chaque logement, comme il doit lêtre depuis chaque établissement public et chaque site dentreprise.
Jen ai parlé avec chacune des associations délus que jai eu loccasion de rencontrer et nous avons aucun doute là-dessus : le premier rendez-vous par un développement équilibré des territoires, cest un aménagement numérique qui soit au rendez-vous.
Avec les collectivités territoriales, lEtat répondra présent pour le déploiement du numérique. Pour lindustrie et lemploi mais aussi pour la qualité de la citoyenneté, de léducation, pour les capacités de développement des zones rurales, laccès aux télé-services, à la culture, qui constituent des composantes essentielles de lattractivité des territoires. Je pense aussi aux impacts que la dématérialisation des échanges, le télétravail sont susceptibles davoir sur labaissement de lempreinte carbone et sur linstauration de dynamiques de développement durable.
Mais en matière de territoires, égalité ne veut pas dire uniformité. Laménagement numérique nest pas synonyme dune réponse univoque. Certains territoires disposent déjà dune infrastructure. Dautres doivent sen doter.
Faut-il partout aller vers le très haut débit tout de suite ?
Ou favoriser dabord la montée en débit ?
Certaines zones sont si faiblement denses, que le choix du mode de couverture doit être discuté. Ces choix sont des choix politiques. Il appartient aux élus de les faire. Mon rôle est de les accompagner.
Au travers de la DATAR et des préfets de région, je veux soutenir les projets de Réseaux dInitiative Publique élaborés par les collectivités territoriales.
Ces projets sont le fruit de réflexions approfondies, conduites dans le cadre des Schémas Directeurs Territoriaux dAménagement Numérique. Je veillerai à lélaboration et la réactualisation des stratégies de cohérence régionale de laménagement numérique et des schémas directeurs, qui sont essentiels pour lexercice de la gouvernance locale des projets.
Je veux réfléchir avec vous aux moyens de soutenir les collectivités qui sengagent.
Grâce aux investissements davenir dont les montants doivent être calibrés différemment selon le besoin dargent public pour boucler les plans de financement.
Grâce à des modalités daccès à lemprunt qui doivent peut-être être adaptées, nous en discuterons, pour remédier aux difficultés actuelles daccès au crédit des collectivités. Par laccès aux financements européens, dans le cadre des programmes opérationnels dont je souhaite discuter dès la rentrée. Dans tous les cas, par des financements adaptés aux enjeux et aux besoins.
Les collectivités se posent de nombreuses questions. Jy répondrai. Je vais prendre quelques exemples :
- la réalisation des engagements de couverture des opérateurs est un point clé de la couverture globale des territoires, dans un délai raisonnable : en coopération avec les collectivités, un dispositif doit être mis au point pour garantir, dans les calendriers annoncés, la réalisation de ces travaux ;
- La question de la péréquation doit être correctement posée, afin que les services et les tarifs daccès soient homogènes sur lensemble du territoire : cette péréquation devra être garantie à léchelle nationale ;
- pour être correctement exploités par les opérateurs, les RIP doivent respecter des spécifications techniques quil conviendra de préciser sous les meilleurs délais ;
- Les collectivités sont maîtres d'ouvrage des réseaux publics sur les zones peu denses, mais la puissance publique ne doit pas être seule à investir sur ces territoires difficiles, et il faut mettre au point des modalités de participation des opérateurs ;
- il existe encore des difficultés qui relèvent de la couverture des zones blanches du haut débit : lorsquaucun projet denvergure départementale nest en cours délaboration, il faudra trouver les moyens de les résorber au plus vite ;
- les collectivités ont des capacités techniques inégales pour négocier financièrement laménagement numérique du territoire il faudra les y aider, sans privilégier de façon idéologique un mode de contractualisation comme le PPP, mais bien-sûr sans lexclure ;
- avec lensemble des ministres concernés, nous devrons veiller à ce que la mise en oeuvre des Fonds Européens soit conçue suivant une architecture appropriée, associant le FEDER mais aussi, chaque fois que cela sera possible, dautres outils tels que le Mécanisme dInterconnexion de lEurope, de façon à soutenir un déploiement articulé des infrastructures avec celui des services et des usages.
Le déploiement du numérique affrontera des questions pratiques. Nous affronterons les questions concrètes posées pour laménagement des réseaux, la question des questions dusage, vitales pour les territoires je pense aux espaces publics numériques.
Il faudra que léquipement soit possible, rapide, et quil serve, ce qui demeure le point le plus important.
Les échéances qui nous attendent sont donc précises, les enjeux immenses. A nous dêtre à la hauteur.
Vous pouvez compter sur la détermination du gouvernement.
Je vous remercie.
source http://www.territoires.gouv.fr, le 30 juillet 2012
Notre pays est traversé par de lourds déséquilibres notamment économiques et sociaux. Au milieu dune crise économique sans précédent, les dernières années et la dernière élection présidentielle ont mis à jour une crise plus silencieuse, mais néanmoins lourde de conséquences : la fracture territoriale.
Faute de vision davenir et de projet densemble, laménagement du territoire sest trouvé au cours des dix dernières années balloté entre des objectifs épars et des ambitions inégales. La vision centralisatrice des années 1960 a laissé place à un laisser-faire, source dinégalités nouvelles.
Le Président de la République, lors de la campagne présidentielle, et le Premier Ministre dans son discours de politique générale, ont voulu dresser pour notre pays une ambition politique nouvelle : celle de lEgalité des Territoires. C'est-à-dire quil ny a plus demain pour la République de territoires délaissés, quil ny ait plus de lieu abandonné. Notre mission est de renouer avec lambition dun développement équilibré et durable des territoires. Un développement qui permette à chaque territoire de trouver sa place et le sentier de son développement.
Cette ambition est certes lintitulé dun Ministère, mais comme laction de mon collègue Arnaud MONTEBOURG, en ce qui concerne le redressement productif, il sagit dune ambition partagée par lensemble des Ministres, dune feuille de route partagée et dune volonté commune.
Mon rôle est de permettre, partout, que les conditions du développement soient réunies, de favoriser la résilience, la robustesse des territoires, leur caractère productif. Mon rôle est de favoriser laccès à des services publics et à des services au public de qualité.
Laccès aux réseaux de télécommunication à haut ou très haut débit fait partie, bien entendu, des points clef de la stratégie du Gouvernement.
LEtat sur ce sujet a trop longtemps été muet. Les collectivités territoriales se sont retrouvées seules, abandonnées par lEtat. La demande des usagers sest faite chaque jour plus pressante. Eux, qui au quotidien sont confrontés depuis des années aux zones blanches téléphoniques et se trouvent maintenant sur le bas-côté de laccès au haut et au très haut débit.
Aujourdhui, la fracture numérique menace :
- Si 99 % de la population est couverte par des réseaux ADSL, environ la moitié na pas accès aux services qui nécessitent au moins 6 Mb/s ;
- Plus de 40 % de la population, localisée sur 90 % du territoire, ne seront pas couverts par linitiative privée en matière de couverture numérique par la fibre
Le besoin de couverture par linitiative publique porte donc sur 90 % des communes et du territoire. La fracture numérique nest pas une fatalité et le gouvernement se doit dagir.
Durant la campagne présidentielle, le Président de la République a pris un engagement fort et clair : celui dune couverture intégrale de la France en très haut débit dici à dix ans.
Léchéance est précise. Les élus sont au rendez-vous. Les usagers nous attendent.
Jentends que cet accès aux ressources de la société de linformation soit possible depuis chaque logement, comme il doit lêtre depuis chaque établissement public et chaque site dentreprise.
Jen ai parlé avec chacune des associations délus que jai eu loccasion de rencontrer et nous avons aucun doute là-dessus : le premier rendez-vous par un développement équilibré des territoires, cest un aménagement numérique qui soit au rendez-vous.
Avec les collectivités territoriales, lEtat répondra présent pour le déploiement du numérique. Pour lindustrie et lemploi mais aussi pour la qualité de la citoyenneté, de léducation, pour les capacités de développement des zones rurales, laccès aux télé-services, à la culture, qui constituent des composantes essentielles de lattractivité des territoires. Je pense aussi aux impacts que la dématérialisation des échanges, le télétravail sont susceptibles davoir sur labaissement de lempreinte carbone et sur linstauration de dynamiques de développement durable.
Mais en matière de territoires, égalité ne veut pas dire uniformité. Laménagement numérique nest pas synonyme dune réponse univoque. Certains territoires disposent déjà dune infrastructure. Dautres doivent sen doter.
Faut-il partout aller vers le très haut débit tout de suite ?
Ou favoriser dabord la montée en débit ?
Certaines zones sont si faiblement denses, que le choix du mode de couverture doit être discuté. Ces choix sont des choix politiques. Il appartient aux élus de les faire. Mon rôle est de les accompagner.
Au travers de la DATAR et des préfets de région, je veux soutenir les projets de Réseaux dInitiative Publique élaborés par les collectivités territoriales.
Ces projets sont le fruit de réflexions approfondies, conduites dans le cadre des Schémas Directeurs Territoriaux dAménagement Numérique. Je veillerai à lélaboration et la réactualisation des stratégies de cohérence régionale de laménagement numérique et des schémas directeurs, qui sont essentiels pour lexercice de la gouvernance locale des projets.
Je veux réfléchir avec vous aux moyens de soutenir les collectivités qui sengagent.
Grâce aux investissements davenir dont les montants doivent être calibrés différemment selon le besoin dargent public pour boucler les plans de financement.
Grâce à des modalités daccès à lemprunt qui doivent peut-être être adaptées, nous en discuterons, pour remédier aux difficultés actuelles daccès au crédit des collectivités. Par laccès aux financements européens, dans le cadre des programmes opérationnels dont je souhaite discuter dès la rentrée. Dans tous les cas, par des financements adaptés aux enjeux et aux besoins.
Les collectivités se posent de nombreuses questions. Jy répondrai. Je vais prendre quelques exemples :
- la réalisation des engagements de couverture des opérateurs est un point clé de la couverture globale des territoires, dans un délai raisonnable : en coopération avec les collectivités, un dispositif doit être mis au point pour garantir, dans les calendriers annoncés, la réalisation de ces travaux ;
- La question de la péréquation doit être correctement posée, afin que les services et les tarifs daccès soient homogènes sur lensemble du territoire : cette péréquation devra être garantie à léchelle nationale ;
- pour être correctement exploités par les opérateurs, les RIP doivent respecter des spécifications techniques quil conviendra de préciser sous les meilleurs délais ;
- Les collectivités sont maîtres d'ouvrage des réseaux publics sur les zones peu denses, mais la puissance publique ne doit pas être seule à investir sur ces territoires difficiles, et il faut mettre au point des modalités de participation des opérateurs ;
- il existe encore des difficultés qui relèvent de la couverture des zones blanches du haut débit : lorsquaucun projet denvergure départementale nest en cours délaboration, il faudra trouver les moyens de les résorber au plus vite ;
- les collectivités ont des capacités techniques inégales pour négocier financièrement laménagement numérique du territoire il faudra les y aider, sans privilégier de façon idéologique un mode de contractualisation comme le PPP, mais bien-sûr sans lexclure ;
- avec lensemble des ministres concernés, nous devrons veiller à ce que la mise en oeuvre des Fonds Européens soit conçue suivant une architecture appropriée, associant le FEDER mais aussi, chaque fois que cela sera possible, dautres outils tels que le Mécanisme dInterconnexion de lEurope, de façon à soutenir un déploiement articulé des infrastructures avec celui des services et des usages.
Le déploiement du numérique affrontera des questions pratiques. Nous affronterons les questions concrètes posées pour laménagement des réseaux, la question des questions dusage, vitales pour les territoires je pense aux espaces publics numériques.
Il faudra que léquipement soit possible, rapide, et quil serve, ce qui demeure le point le plus important.
Les échéances qui nous attendent sont donc précises, les enjeux immenses. A nous dêtre à la hauteur.
Vous pouvez compter sur la détermination du gouvernement.
Je vous remercie.
source http://www.territoires.gouv.fr, le 30 juillet 2012