Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Quels enseignements tirez-vous pour la France des actes terroristes qui se sont produits hier à Boston, aux Etats-Unis ?
MANUEL VALLS
Nous ne connaissons pas encore les origines de ces attentats, donc il faut être prudent, l'enquête vient de commencer à peine. Cet attentat touche le coeur d'une ville de premier plan des Etats-Unis, un pays ami, et j'ai évidemment une pensée pour les victimes, pour leur famille. Et comble de l'horreur, le marathon de Boston était consacré à ce drame épouvantable de Newtown, aux victimes, aux familles de ces enfants qui ont été tués par un déséquilibré il y a quelques mois. Mais il faut faire preuve de vigilance. Vous savez que la France connaît une menace déjà depuis plusieurs années, et notamment depuis plusieurs mois, et puis avec notre engagement au Mali, donc il faut être prudent. Nous avons renforcé il y a déjà plusieurs semaines le niveau Vigipirate, qui est passé à rouge renforcé. Donc il faut être vigilant tout en étant évidemment attentif à l'enquête aux Etats-Unis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous prenez des mesures supplémentaires, là, après
MANUEL VALLS
Il y a des mesures supplémentaires qui sont prises par précaution, comme les Anglais l'ont fait, puisque eux aussi, ils ont un très grand marathon dans quelques jours à Londres, sans céder évidemment ni à la panique ni à la dramatisation, mais le terrorisme est un fait que nos sociétés modernes connaissent, est un fait global, mondial. Donc il faut être prudent.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas, ce matin, Manuel VALLS, de menaces précises, nouvelles sur la France ?
MANUEL VALLS
Il n'y a pas de menaces précises concernant la France, il y a des menaces déjà depuis plusieurs mois, d'où notre très grande vigilance, celle des services de renseignements.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous le disiez, mais redisons-le d'un mot, pour l'instant, pas d'informations sur l'origine de l'attentat à Boston ?
MANUEL VALLS
Non, je crois, et j'ai entendu comme vous les informations comme quoi le FBI était en train de mener une enquête, nous suivons cela avec beaucoup d'attention, bien évidemment, puisque nous avons une relation, une coopération très étroite avec les services américains.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'actualité française maintenant, Manuel VALLS, vous avez rendu public hier votre patrimoine, comme les autres membres du gouvernement. Pensez-vous, j'ai envie d'ajouter « vraiment », pensez-vous que cela va renforcer la confiance des citoyens dans les responsables politiques ?
MANUEL VALLS
Mais moi, je crois que l'exemplarité de la République, c'est la condition de son autorité, c'est le président de la République qui disait ça il y a quelques jours, c'est important
JEAN-MICHEL APHATIE
Et ça passe par la publication du patrimoine, l'exemplarité ?
MANUEL VALLS
Oui, parce qu'il faut assurer la transparence de la vie publique.
JEAN-MICHEL APHATIE
A ce point ?
MANUEL VALLS
Je le crois. Il fallait un choc là aussi de transparence, parce que, il faut bien prendre conscience du choc provoqué précisément par l'attitude de Jérôme CAHUZAC, par la défiance, et cela n'est pas nouveau, des Français vis-à-vis des responsables publics. Alors si on ne faisait que cela, ça n'aurait qu'un effet peu positif, et en tout cas, peu exemplaire. Mais en tout cas, cela vient renforcer toute une série de mesures qui ont été annoncées par le chef de l'Etat pour lutter contre la grande délinquance économique et financière, pour se mobiliser contre les paradis fiscaux, mais aussi, tout simplement, pour redonner confiance aux Français dans l'engagement politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les députés, y compris les députés socialistes d'ailleurs, disent peut-être ce que les membres du gouvernement ne peuvent pas dire, ils parlent de voyeurisme, de strip-tease, c'est dire combien ils trouvent cette mesure déplacée.
MANUEL VALLS
Oui, mais c'est nos sociétés qui sont ainsi, chacun a une part de responsabilité, la presse également, il y a ce besoin de transparence. Nous ne sommes pas les seuls d'ailleurs en Europe. Et moi, je crois qu'il faut aller jusqu'au bout de cette transparence, parce que précisément, si nous ne le faisions pas, on nous reprocherait précisément le contraire. Donc je pense qu'il faut aller jusqu'au bout de cette transparence, et que les élus j'ai été maire pendant onze ans parlementaires doivent se rendre compte qu'ils doivent, eux aussi, être exemplaires.
JEAN-MICHEL APHATIE
Si vous aviez un conseil à donner à Claude BARTOLONE, c'est : faites-le ?
MANUEL VALLS
Oui, et de ne pas avoir peur de l'exemplarité de la transparence.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous croyez qu'il a peur ?
MANUEL VALLS
Non, je ne le crois pas, je veux dire, il est président de l'Assemblée nationale, il entend ce que les parlementaires disent, bien évidemment, il protège le Parlement, il protège aussi les élus contre toute forme de populisme. Mais nous avons besoin, encore une fois, de cette transparence. Il ne faut pas avoir peur de cette transparence et de cette exemplarité une nouvelle fois.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors, puisque votre patrimoine est maintenant connu, Manuel VALLS, parlons-en rapidement, vous avez 50 ans, votre patrimoine est relativement faible. Pour le détail, je renvoie les auditeurs au site du gouvernement, vous n'êtes pas un homme d'argent, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Non, je ne suis pas un homme d'argent, j'ai consacré et je consacre totalement ma vie à l'engagement politique, c'est ainsi.
JEAN-MICHEL APHATIE
Certains doutent de la sincérité des déclarations des ministres, la vôtre est vraie, sincère, réelle ?
MANUEL VALLS
Elle est vraie, elle est sincère, chacun peut vérifier, et puis, nous sommes tous soumis aussi à des contrôles et à des contrôles fiscaux. Là encore une fois, la faute de Jérôme CAHUZAC, d'un ministre de la République, qui avait en charge en plus le budget et la lutte contre l'évasion fiscale, contre la fraude fiscale, amène ce besoin de transparence. Et je trouve ça logique. Et je n'ai aucun problème à publier ma déclaration de patrimoine, c'est utile, c'est nécessaire, sinon, on ne comprend pas la crise politique, la crise morale que nous sommes en train de traverser.
JEAN-MICHEL APHATIE
Redoutez-vous, Manuel VALLS, des actions violentes de la part des opposants au mariage pour tous ?
MANUEL VALLS
Moi, je ne fais pas l'amalgame entre une minorité et ceux qui, légitimement, peuvent manifester contre un texte de loi qui ne leur plaît pas. Le droit de manifester, le droit de critiquer est un droit dans une démocratie comme la nôtre que personne ne peut contester. Mais il y a une radicalisation, des groupuscules tentent, par des actions violentes, de déstabiliser la République, et pour ceux-là, la réponse sera ferme
JEAN-MICHEL APHATIE
A ce point ? Déstabiliser la République ?
MANUEL VALLS
Je le crois, oui, je le crois, quand vous avez des groupes identitaires d'extrême droite, à Paris ou à Lyon, qui s'en prennent aux institutions, qui ne veulent pas que les ministres aujourd'hui puissent assister à un certain nombre de manifestations, qui attendent une journaliste, en l'occurrence Caroline FOUREST, gare Montparnasse, en levant le bras, en faisant un signe nazi ; oui, il y a effectivement ces groupes qui cherchent à déstabiliser la République. Et cela est intolérable, et nous ne tolérons pas la moindre intimidation ou le moindre coup de force.
JEAN-MICHEL APHATIE
Beaucoup de personnalités sont-elles protégées aujourd'hui précisément pour empêcher ces perturbations ou les actes que vous venez d'évoquer, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Les ministres sont protégés sans qu'on ait changé le niveau de protection, mais la République doit pouvoir se défendre, et la meilleure défense est de laisser tout simplement le Parlement jouer son rôle
JEAN-MICHEL APHATIE
Accélérer le
MANUEL VALLS
Et le texte concernant le mariage pour tous sera discuté encore cette semaine à l'Assemblée nationale
JEAN-MICHEL APHATIE
En urgence, d'une certaine manière
MANUEL VALLS
La semaine prochaine
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que ça n'est pas accroître la frustration et nourrir peut-être les comportements que vous dénoncez ?
MANUEL VALLS
Le débat a eu lieu dans la société, il a eu lieu au Sénat, à l'Assemblée nationale, l'article 1, qui instaure à la fois le mariage pour tous et l'adoption, a été voté dans les mêmes termes par l'Assemblée et par le Sénat, c'était un engagement du président de la République. Il est temps de tourner la page.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous-même, vous avez été chahuté dimanche soir dans une salle de concert, Manuel VALLS, vous assistiez à un concert en compagnie de votre épouse, et des manifestants se sont regroupés devant cette salle ; vous ne pouvez plus sortir tranquille à cause de ces manifestants ?
MANUEL VALLS
Si, je n'ai pas entendu les manifestants, et j'ai entendu surtout la beauté d'un concert. C'est beau la musique, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous n'avez pas entendu oui, bien sûr, la musique, c'est beau, ce n'est pas la question vous n'avez pas entendu les manifestants parce que vous avez une protection importante.
MANUEL VALLS
Non, parce qu'ils n'ont pas pu rentrer tout simplement dans la salle et perturber un concert. Je trouve cela totalement idiot que d'essayer de venir perturber des manifestations, des concerts, des activités, les ministres aussi ont droit à une vie privée. L'idée de venir manifester sous les fenêtres des domiciles des ministres ou d'un certain nombre de personnalités, de s'attaquer aux parlementaires notamment de droite, qui, à l'Assemblée ou au Sénat, ont voté pour ce texte, de menacer les enfants de ces parlementaires, mais c'est intolérable, ça n'est pas ça la démocratie. Et donc, encore une fois, la réponse sera très ferme, c'est intolérable et il n'y a pas de place pour l'intolérance dans notre démocratie.
JEAN-MICHEL APHATIE
Rédouane FAID, évadé depuis samedi de la prison de Lille, court toujours.
MANUEL VALLS
Il court toujours, comme vous dites, et donc la police française, mais aussi les polices européennes courent derrière lui, et j'espère qu'on pourra le rattraper très vite.
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment un pistolet peut-il parvenir à un détenu particulièrement surveillé dans une prison française ?
MANUEL VALLS
Malheureusement, ce n'est pas nouveau, l'enquête va le démontrer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il y a une faille ?
MANUEL VALLS
Il y a incontestablement en tout cas eu un problème, puisqu'il a pu s'échapper.
JEAN-MICHEL APHATIE
On peut appeler ça une faille.
MANUEL VALLS
On peut appeler ça une faille, sans aucun doute, parce que si on peut rentrer des explosifs et une arme dans une prison, c'est qu'il y a eu un problème. Et Christiane TAUBIRA est en train d'examiner les réponses qu'il faut apporter à ce problème. Mais je suis convaincu que la police retrouvera cette personne.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais Christiane TAUBIRA a dit : il n'y a pas eu de faille.
MANUEL VALLS
Oui, mais il y a une faille forcément à partir du moment où on réussit à rentrer un pistolet et des explosifs, appelons les choses clairement.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 avril 2013
Quels enseignements tirez-vous pour la France des actes terroristes qui se sont produits hier à Boston, aux Etats-Unis ?
MANUEL VALLS
Nous ne connaissons pas encore les origines de ces attentats, donc il faut être prudent, l'enquête vient de commencer à peine. Cet attentat touche le coeur d'une ville de premier plan des Etats-Unis, un pays ami, et j'ai évidemment une pensée pour les victimes, pour leur famille. Et comble de l'horreur, le marathon de Boston était consacré à ce drame épouvantable de Newtown, aux victimes, aux familles de ces enfants qui ont été tués par un déséquilibré il y a quelques mois. Mais il faut faire preuve de vigilance. Vous savez que la France connaît une menace déjà depuis plusieurs années, et notamment depuis plusieurs mois, et puis avec notre engagement au Mali, donc il faut être prudent. Nous avons renforcé il y a déjà plusieurs semaines le niveau Vigipirate, qui est passé à rouge renforcé. Donc il faut être vigilant tout en étant évidemment attentif à l'enquête aux Etats-Unis.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais vous prenez des mesures supplémentaires, là, après
MANUEL VALLS
Il y a des mesures supplémentaires qui sont prises par précaution, comme les Anglais l'ont fait, puisque eux aussi, ils ont un très grand marathon dans quelques jours à Londres, sans céder évidemment ni à la panique ni à la dramatisation, mais le terrorisme est un fait que nos sociétés modernes connaissent, est un fait global, mondial. Donc il faut être prudent.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas, ce matin, Manuel VALLS, de menaces précises, nouvelles sur la France ?
MANUEL VALLS
Il n'y a pas de menaces précises concernant la France, il y a des menaces déjà depuis plusieurs mois, d'où notre très grande vigilance, celle des services de renseignements.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et vous le disiez, mais redisons-le d'un mot, pour l'instant, pas d'informations sur l'origine de l'attentat à Boston ?
MANUEL VALLS
Non, je crois, et j'ai entendu comme vous les informations comme quoi le FBI était en train de mener une enquête, nous suivons cela avec beaucoup d'attention, bien évidemment, puisque nous avons une relation, une coopération très étroite avec les services américains.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'actualité française maintenant, Manuel VALLS, vous avez rendu public hier votre patrimoine, comme les autres membres du gouvernement. Pensez-vous, j'ai envie d'ajouter « vraiment », pensez-vous que cela va renforcer la confiance des citoyens dans les responsables politiques ?
MANUEL VALLS
Mais moi, je crois que l'exemplarité de la République, c'est la condition de son autorité, c'est le président de la République qui disait ça il y a quelques jours, c'est important
JEAN-MICHEL APHATIE
Et ça passe par la publication du patrimoine, l'exemplarité ?
MANUEL VALLS
Oui, parce qu'il faut assurer la transparence de la vie publique.
JEAN-MICHEL APHATIE
A ce point ?
MANUEL VALLS
Je le crois. Il fallait un choc là aussi de transparence, parce que, il faut bien prendre conscience du choc provoqué précisément par l'attitude de Jérôme CAHUZAC, par la défiance, et cela n'est pas nouveau, des Français vis-à-vis des responsables publics. Alors si on ne faisait que cela, ça n'aurait qu'un effet peu positif, et en tout cas, peu exemplaire. Mais en tout cas, cela vient renforcer toute une série de mesures qui ont été annoncées par le chef de l'Etat pour lutter contre la grande délinquance économique et financière, pour se mobiliser contre les paradis fiscaux, mais aussi, tout simplement, pour redonner confiance aux Français dans l'engagement politique.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les députés, y compris les députés socialistes d'ailleurs, disent peut-être ce que les membres du gouvernement ne peuvent pas dire, ils parlent de voyeurisme, de strip-tease, c'est dire combien ils trouvent cette mesure déplacée.
MANUEL VALLS
Oui, mais c'est nos sociétés qui sont ainsi, chacun a une part de responsabilité, la presse également, il y a ce besoin de transparence. Nous ne sommes pas les seuls d'ailleurs en Europe. Et moi, je crois qu'il faut aller jusqu'au bout de cette transparence, parce que précisément, si nous ne le faisions pas, on nous reprocherait précisément le contraire. Donc je pense qu'il faut aller jusqu'au bout de cette transparence, et que les élus j'ai été maire pendant onze ans parlementaires doivent se rendre compte qu'ils doivent, eux aussi, être exemplaires.
JEAN-MICHEL APHATIE
Si vous aviez un conseil à donner à Claude BARTOLONE, c'est : faites-le ?
MANUEL VALLS
Oui, et de ne pas avoir peur de l'exemplarité de la transparence.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous croyez qu'il a peur ?
MANUEL VALLS
Non, je ne le crois pas, je veux dire, il est président de l'Assemblée nationale, il entend ce que les parlementaires disent, bien évidemment, il protège le Parlement, il protège aussi les élus contre toute forme de populisme. Mais nous avons besoin, encore une fois, de cette transparence. Il ne faut pas avoir peur de cette transparence et de cette exemplarité une nouvelle fois.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors, puisque votre patrimoine est maintenant connu, Manuel VALLS, parlons-en rapidement, vous avez 50 ans, votre patrimoine est relativement faible. Pour le détail, je renvoie les auditeurs au site du gouvernement, vous n'êtes pas un homme d'argent, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Non, je ne suis pas un homme d'argent, j'ai consacré et je consacre totalement ma vie à l'engagement politique, c'est ainsi.
JEAN-MICHEL APHATIE
Certains doutent de la sincérité des déclarations des ministres, la vôtre est vraie, sincère, réelle ?
MANUEL VALLS
Elle est vraie, elle est sincère, chacun peut vérifier, et puis, nous sommes tous soumis aussi à des contrôles et à des contrôles fiscaux. Là encore une fois, la faute de Jérôme CAHUZAC, d'un ministre de la République, qui avait en charge en plus le budget et la lutte contre l'évasion fiscale, contre la fraude fiscale, amène ce besoin de transparence. Et je trouve ça logique. Et je n'ai aucun problème à publier ma déclaration de patrimoine, c'est utile, c'est nécessaire, sinon, on ne comprend pas la crise politique, la crise morale que nous sommes en train de traverser.
JEAN-MICHEL APHATIE
Redoutez-vous, Manuel VALLS, des actions violentes de la part des opposants au mariage pour tous ?
MANUEL VALLS
Moi, je ne fais pas l'amalgame entre une minorité et ceux qui, légitimement, peuvent manifester contre un texte de loi qui ne leur plaît pas. Le droit de manifester, le droit de critiquer est un droit dans une démocratie comme la nôtre que personne ne peut contester. Mais il y a une radicalisation, des groupuscules tentent, par des actions violentes, de déstabiliser la République, et pour ceux-là, la réponse sera ferme
JEAN-MICHEL APHATIE
A ce point ? Déstabiliser la République ?
MANUEL VALLS
Je le crois, oui, je le crois, quand vous avez des groupes identitaires d'extrême droite, à Paris ou à Lyon, qui s'en prennent aux institutions, qui ne veulent pas que les ministres aujourd'hui puissent assister à un certain nombre de manifestations, qui attendent une journaliste, en l'occurrence Caroline FOUREST, gare Montparnasse, en levant le bras, en faisant un signe nazi ; oui, il y a effectivement ces groupes qui cherchent à déstabiliser la République. Et cela est intolérable, et nous ne tolérons pas la moindre intimidation ou le moindre coup de force.
JEAN-MICHEL APHATIE
Beaucoup de personnalités sont-elles protégées aujourd'hui précisément pour empêcher ces perturbations ou les actes que vous venez d'évoquer, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
Les ministres sont protégés sans qu'on ait changé le niveau de protection, mais la République doit pouvoir se défendre, et la meilleure défense est de laisser tout simplement le Parlement jouer son rôle
JEAN-MICHEL APHATIE
Accélérer le
MANUEL VALLS
Et le texte concernant le mariage pour tous sera discuté encore cette semaine à l'Assemblée nationale
JEAN-MICHEL APHATIE
En urgence, d'une certaine manière
MANUEL VALLS
La semaine prochaine
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce que ça n'est pas accroître la frustration et nourrir peut-être les comportements que vous dénoncez ?
MANUEL VALLS
Le débat a eu lieu dans la société, il a eu lieu au Sénat, à l'Assemblée nationale, l'article 1, qui instaure à la fois le mariage pour tous et l'adoption, a été voté dans les mêmes termes par l'Assemblée et par le Sénat, c'était un engagement du président de la République. Il est temps de tourner la page.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous-même, vous avez été chahuté dimanche soir dans une salle de concert, Manuel VALLS, vous assistiez à un concert en compagnie de votre épouse, et des manifestants se sont regroupés devant cette salle ; vous ne pouvez plus sortir tranquille à cause de ces manifestants ?
MANUEL VALLS
Si, je n'ai pas entendu les manifestants, et j'ai entendu surtout la beauté d'un concert. C'est beau la musique, Jean-Michel APHATIE
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous n'avez pas entendu oui, bien sûr, la musique, c'est beau, ce n'est pas la question vous n'avez pas entendu les manifestants parce que vous avez une protection importante.
MANUEL VALLS
Non, parce qu'ils n'ont pas pu rentrer tout simplement dans la salle et perturber un concert. Je trouve cela totalement idiot que d'essayer de venir perturber des manifestations, des concerts, des activités, les ministres aussi ont droit à une vie privée. L'idée de venir manifester sous les fenêtres des domiciles des ministres ou d'un certain nombre de personnalités, de s'attaquer aux parlementaires notamment de droite, qui, à l'Assemblée ou au Sénat, ont voté pour ce texte, de menacer les enfants de ces parlementaires, mais c'est intolérable, ça n'est pas ça la démocratie. Et donc, encore une fois, la réponse sera très ferme, c'est intolérable et il n'y a pas de place pour l'intolérance dans notre démocratie.
JEAN-MICHEL APHATIE
Rédouane FAID, évadé depuis samedi de la prison de Lille, court toujours.
MANUEL VALLS
Il court toujours, comme vous dites, et donc la police française, mais aussi les polices européennes courent derrière lui, et j'espère qu'on pourra le rattraper très vite.
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment un pistolet peut-il parvenir à un détenu particulièrement surveillé dans une prison française ?
MANUEL VALLS
Malheureusement, ce n'est pas nouveau, l'enquête va le démontrer.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il y a une faille ?
MANUEL VALLS
Il y a incontestablement en tout cas eu un problème, puisqu'il a pu s'échapper.
JEAN-MICHEL APHATIE
On peut appeler ça une faille.
MANUEL VALLS
On peut appeler ça une faille, sans aucun doute, parce que si on peut rentrer des explosifs et une arme dans une prison, c'est qu'il y a eu un problème. Et Christiane TAUBIRA est en train d'examiner les réponses qu'il faut apporter à ce problème. Mais je suis convaincu que la police retrouvera cette personne.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais Christiane TAUBIRA a dit : il n'y a pas eu de faille.
MANUEL VALLS
Oui, mais il y a une faille forcément à partir du moment où on réussit à rentrer un pistolet et des explosifs, appelons les choses clairement.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 avril 2013