Texte intégral
GUILLAUME DURAND
Stéphane LE FOLL ! Donc, avec Gilles, on a évidemment de très nombreuses questions à vous poser qui tiennent au climat politique et à votre fonction de ministre de lAgriculture chargé notamment de lagroalimentaire et de lagriculture, il y a des tables en ce moment, on va en parler dans un instant. Mais, quand vous écoutez les différentes revues de presse depuis maintenant quinze jours (lhomme faible, pépère, Louis XVI, les sondages en berne, une sorte de mai 68 de droite qui pourrait succéder à la manifestation qui aura lieu le 5 mai prochain à laquelle sassocie - dans un autre registre MELENCHON), est-ce que vous avez limpression que le pouvoir que vous représentez nest pas en train de sérieusement vaciller ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord jai connu à dautres époques des séries de commentaires qui navaient pas forcément lagrément et le nôtre en tout cas sur François HOLLANDE il fut un temps et je savais que, dans cette période difficile, à un moment ou à un autre, ce qui avait été dit serait redit.
GUILLAUME DURAND
De FLANBY à lhomme faible quoi, le mou.
STEPHANE LE FOLL
Cette histoire de faiblesse, de manque dautorité qui avait été déjà dit il y a quelques années et qui faisait dailleurs que François HOLLANDE était considéré comme quelquun qui nétait pas en capacité de pouvoir devenir président de la République et javais toujours considéré que les journalistes qui disaient ça faisaient une erreur, mais je doutais quà un moment ça reviendrait. Ca revient dans un moment effectivement très difficile, très difficile, qui cumule deux éléments majeurs de cette actualité aujourdhui : le fait que la crise, qui avait été anticipée, personne ne peut nier que dans la campagne présidentielle François HOLLANDE nait pas fait des propositions qui faisaient fi de la situation économique. Mais en même temps la dureté et la longueur de cette crise, et le fait que, même en Europe, tous les pays révisent aujourdhui leur niveau de croissance à la baisse malheureusement nous met dans une situation où leffort qui a été demandé est un effort qui va demander encore un peu plus de temps et la difficulté est grande ; Et puis deuxième point, je le concède aussi, ce qui sest passé avec Jérôme CAHUZAC, c'est-à-dire à lintérieur du gouvernement, quun ministre du Budget puisse avouer après avoir dit non quil avait un compte en Suisse, c'est-à-dire que lui-même était en capacité de pouvoir frauder le Fisc, ça cest un coup qui a été porté, qui fait mal, mais qui a été porté au flanc. Ca, jen ai parfaitement conscience. Donc, cette situation est un moment particulièrement difficile.
GUILLAUME DURAND
Je vais vous poser une question franche ! Est-ce que, entre vous, vous vous dites - comme la célèbre phrase de Jean-Paul SARTRE - CAHUZAC cest un salop, c'est-à-dire il nous a vraiment
STEPHANE LE FOLL
Moi je ne veux pas utiliser jai bien entendu tous ces mots qui ont été utilisés et les références à SARTRE aussi dailleurs pour les justifier, moi ça fait
GUILLAUME DURAND
Enfin il vous plante quand même ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien voilà ! Ca fait suffisamment mal comme ça pour ne pas en rajouter, et donc pour essayer, au travers des propositions qui ont été faites, de la transparente qui a été engagée sur le patrimoine, sur la lutte contre la fraude, sur les paradis fiscaux, de faire en sorte que ce qui a été ce grave manquement à lengagement politique, eh bien quon en fasse un atout
GUILLAUME DURAND
Mais pourquoi vous navez rien vu venir ?
STEPHANE LE FOLL
Quon en fasse un atout je finis pour changer les choses.
GUILLAUME DURAND
Et après
STEPHANE LE FOLL
Pourquoi on na rien vu venir ?
GUILLAUME DURAND
Et après Gilles enchaîne.
STEPHANE LE FOLL
Comme à chaque fois moi je vais dire ça ce matin, jai été directeur de cabinet du Parti Socialiste dans des moments où vous vous en souvenez les bagarres internes, les courants existaient, si vous saviez le nombre de courriers quon recevait pour dénoncer le camarade qui avait telle et telle activité, tel et tel patrimoine pour jouer dans ce jeu-là, on ny a jamais on na jamais rentré dans ce jeu-là, parce que sur les dénonciations, les rumeurs et même des bouts de papier on a toujours considéré et cest ce quon faisait à lépoque renvoyé, en disant : « mais allez donc le donner à la justice ou à la police, ce nest pas à nous dutiliser ce genre darguments pour faire de la politique ». Ensuite
GUILLAUME DURAND
Dernier point ! Parce que Gilles bout dimpatience.
STEPHANE LE FOLL
Dernier point et rapidement ! Ce que je constate cest que, à partir du moment où ça été révélé, que les enquêtes ont été ouvertes, il sest passé deux mois et demi trois mois et en deux mois et demi trois mois Jérôme CAHUZAC est sorti du gouvernement et a avoué.
GUILLAUME DURAND
Gilles !
GILLES LECLERC
Alors vous avez cité deux problèmes pour HOLLANDE : la crise et on va dire laffaire CAHUZAC
STEPHANE LE FOLL
Oui !
GILLES LECLERC
Est-ce quil ny en a pas un troisième qui est en train de surgir, cest quand même un souci entre lExécutif et les élus, on voit quand même que Claude BARTOLONE a pris des prises de position assez nettes, assez clivées, assez tranchées sur la publicité du patrimoine, on se souvient aussi et ça va venir bientôt laffaire du cumul des mandats, est-ce que là il ny a pas aussi un souci entre lExécutif, c'est-à-dire entre François HOLLANDE et les élus de gauche qui commence un peu à percevoir ?
STEPHANE LE FOLL
Sur la question...
GILLES LECLERC
Ensuite, on parlera du mariage aussi ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Bien sûr. Sur la question du cumul les choses maintenant sont claires, il y aura une loi moi javais toujours dit, je nai jamais été dans ceux qui ont été faire monter les salles, hurler tous les militants sur le cumul des mandats, parce que je savais quil y avait un tout petit souci cest quon ne passe pas dun système où il y a une histoire avec des personnalités politiques qui sont implantées à une autre histoire qui sécrit, le cumul des mandats cest un processus qui a été engagé sous JOSPIN et quil faut poursuivre. La loi sera votée, on poursuit dans cette voie, on
GILLES LECLERC
Alors publicité du patrimoine
STEPHANE LE FOLL
Alors publicité du patrimoine
GILLES LECLERC
Pour les parlementaires ?
STEPHANE LE FOLL
Alors là moi je pense que, vu ce qui sest passé, on voit lattente, la montée, le patrimoine, la journée du patrimoine en plus, on a eu droit à tout, tout le monde regarde, cest sur un site - un million ou deux millions de visiteurs sur le site de Matignon - et puis deux trois jours après, une fois que tout ça a été publié la transparence est là, chacun peut vérifier, il y aura une autorité qui derrière va investiguer pour savoir que ce qui a été dit est vrai parce que cest ça qui est le problème, au fond cest celui-là mais la transparence cest la manière de dire : « Ecoutez ! Arrêtez daller chercher des raisons de détester ou de refuser de donner confiance aux élus ailleurs que dans la vérité qui sera celle de ces chiffres, de ces patrimoines qui vont être livrés ». Et je trouve que Claude BARTOLONE dans cette histoire fait une erreur, cette transparence, je le dis, un jour ou deux après bon eh bien voilà chacun a pu regarder, il y a des ministres qui sont avec un patrimoine important, dautres avec un patrimoine moyen, dautres avec un patrimoine un peu plus... un peu moins important, on nest pas à plaindre, personne nest pas à plaindre, il y a même des patrimoines qui sont importants, mais ça nempêche pas un gouvernement ou des ministres davoir un engagement et des convictions
GILLES LECLERC
Oui ! Est-ce quil ny a pas un quatrième problème, cest quand même cette affaire du mariage, vous devez compter les jours avant mardi prochain, non ?
STEPHANE LE FOLL
Ah ! Je pense que
GILLES LECLERC
Vite, vite, il faut passer à autre chose ? Mais quand même il se passe des choses dans le pays, là-dessus ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Mais je pense que toutes ces questions-là, ça été évoqué tout à lheure dans lédito qui a été fait, à chaque fois quon touche à ces questions et en France en particulier il y a une France qui reste extrêmement conservatrice sur ces sujets. Et jai dit conservatrice au nom du fait quelle veut conserver sur les droits, des droits anciens et quelle ne veut pas bouger et, à chaque étape qua franchi notre pays, cétait évoqué, sur lavortement rappelez-vous ce quont été les débats, sur la question du pacs rappelez-vous la manière dont ça sest passé et là sur la question du mariage, alors que je regardais quand même à lépoque ce qui sest passé en Espagne, qui est pourtant aussi un pays catholique où il y a des conservateurs, il y a eu des grandes manifestations
GUILLAUME DURAND
Un million cinq cent mille personnes !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Un million cinq cent mille personnes. Il y a eu aussi, il ne faut pas non plus mais il y a une dureté, une radicalisation qui est liée aussi à une part des Français, lhistoire de France est marquée aussi par un combat entre les progressistes et une vraie France conservatrice.
GILLES LECLERC
Mais vous voulez dire que cette France là elle a tort, cest ça que vous êtes en train un peu de dire ?
STEPHANE LE FOLL
Cette France là a des convictions profondes qui remontent à lhistoire, au catholicisme, on voit bien la position qua pris Monseigneur VINGT TROIS qui rentre dans le débat pour ne pas lapaiser, il y va jusquau bout. Donc, on est la soeur fut un temps aînée de léglise, eh bien il y en a qui se chargent de le rappeler. Donc, moi jai parfaitement conscience de ça. Alors cest vrai quil y a un moment où il faut passer à autre chose, voilà, il faut passer à autre chose, il y a eu un débat, les arguments ont été avancés et je pense que maintenant il faut adopter cette loi. Et ça été dit dailleurs tout à lheure moi jai rencontré des Catholiques sur le marché du Mans dimanche, je leur ai dit : « Ecoutez Là cest comme pour le patrimoine tout le monde est extrêmement crispé, extrêmement tendu, jai dit : « une fois que ça sera fait ça nenlève rien, rien aux couples hétérosexuels, rien, cest un progrès qui est fait, un droit qui est donné à dautres couples et puis ça va sapaiser », et je le sais, la droite dailleurs nose pas le dire, mais elle ne reviendra pas sur cette loi.
GUILLAUME DURAND
Ce matin, dans Les Echos, Jean-Marc AYRAULT tend la main aux chefs dentreprise - il y a beaucoup de choses quon pourrait dire - mais est-ce que justement, pour être dans le droit fil de ce qui disait Gilles, lun des problèmes aussi posé par François HOLLANDE cest la fameuse phrase : je naime pas les riches, cest la taxe à 75%, cest des prévisions économiques qui sont contredites tous les jours par des experts, par Bruxelles ,par le FMI et on en revient à la question de lincompétence, c'est-à-dire pourquoi avoir mené cette campagne ? Pourquoi défendre des projets en matière de croissance qui sont totalement irréalistes ? Donc, on se dit : eh bien, finalement, il est incompétent.
STEPHANE LE FOLL
Il y a dans la situation que vous évoquez un choix stratégique qui est fait pour sortir la France de la crise dans laquelle on est
GUILLAUME DURAND
On essaie daller assez vite !
STEPHANE LE FOLL
Et je vais très vite ! Parce que
GUILLAUME DURAND
Parce quil faut quon termine sur lagriculture avec vous.
STEPHANE LE FOLL
Cest deux points ! Cest comment je réduis des déficits budgétaires pour éviter que lendettement passe la barre des 100% du PIB, parce que cétait la ligne sur laquelle nous étions quand nous sommes arrivés avec SARKOZY ? Premier point, donc il faut réduire, efforts à faire, sans tuer la croissance ; Et, deuxième élément, comment je prépare la croissance de demain ou comment je prépare la France à la sortie de crise ? Cest linvestissement ! Cest ce qua dit le Premier ministre, et là-dessus il faut quon soit plus fort dans lexpression qui va être la nôtre, linvestissement, la capacité quon a à développer des nouvelles lignes, des nouvelles techniques, des nouvelles usines, des nouvelles productions, à assurer la mutation énergétique de la France, cest un enjeu de création demplois et de croissance, et cest ça quil faut assurer.
GILLES LECLERC
Et dans votre secteur justement lagriculture
GUILLAUME DURAND
Gilles LECLERC !
GILLES LECLERC
Pour retrouver cette croissance, quest-ce que vous pouvez faire ?
STEPHANE LE FOLL
Alors moi jai lancé déjà
GILLES LECLERC
En France vous relancez des tables rondes mais parce que, en fait, tout le secteur souffre
STEPHANE LE FOLL
Voilà ! Oui, le secteur souffre.
GILLES LECLERC
Enfin le lait, la filière porcine par exemple ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Alors lexemple, exemple précis pour vous préciser, là le grand enjeu sur la méthanisation, le plan « EMA » (Energie, Méthane Autonomie, Azote), jai commencé à mettre en place un plan pour développer cette méthanisation, ce biogaz, cette énergie renouvelable et lutiliser en même temps pour faire en sorte que ce qui est aujourdhui un problème lazote organique lié en particulier à lélevage devienne une matière première pour faire de lénergie et, derrière, du fertilisant azoté. Voilà le plan que je viens de lancer. Jétais dans la région Midi-Pyrénées il y a une semaine et la Région va investir, écoutez-moi bien, dans ce plan sept cents millions deuros, je faisais le calcul : si toutes les régions faisaient ça, multiplié par vingt-deux, cest quatorze milliards
GILLES LECLERC
Les résultats ce nest pas pour demain, cest pour dans longtemps.
STEPHANE LE FOLL
Cest dans deux trois ans ! Sauf que, dès quon commence un processus où senclenche une dynamique, eh bien cest de lemploi, cest de la création et cette dynamique, cette mutation de lagriculture, la mutation aussi des déchets aujourdhui qui posent problème en azote qui va être utile pour lagriculture cest un vrai plan global. Donc, je vous donne concrètement, objectif : deux à trois milliards dinvestissement dici trois ans et passer de quatre vingt-dix méthaniseurs aujourdhui, c'est-à-dire rien du tout, à mille.
GUILLAUME DURAND
Merci Stéphane LE FOLL dêtre venu ce matin, je rappelle que vous êtes ministre de lAgriculture donc du gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, bonne journée à vous.
STEPHANE LE FOLL
Merci à vous.
GUILLAUME DURAND
Gilles ! On se retrouve évidemment demain et cest dans un instant le rappel des titres avec Béatrice MOUEDINE et puis la revue de presse dans son intégralité.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 avril 2013
Stéphane LE FOLL ! Donc, avec Gilles, on a évidemment de très nombreuses questions à vous poser qui tiennent au climat politique et à votre fonction de ministre de lAgriculture chargé notamment de lagroalimentaire et de lagriculture, il y a des tables en ce moment, on va en parler dans un instant. Mais, quand vous écoutez les différentes revues de presse depuis maintenant quinze jours (lhomme faible, pépère, Louis XVI, les sondages en berne, une sorte de mai 68 de droite qui pourrait succéder à la manifestation qui aura lieu le 5 mai prochain à laquelle sassocie - dans un autre registre MELENCHON), est-ce que vous avez limpression que le pouvoir que vous représentez nest pas en train de sérieusement vaciller ?
STEPHANE LE FOLL
Dabord jai connu à dautres époques des séries de commentaires qui navaient pas forcément lagrément et le nôtre en tout cas sur François HOLLANDE il fut un temps et je savais que, dans cette période difficile, à un moment ou à un autre, ce qui avait été dit serait redit.
GUILLAUME DURAND
De FLANBY à lhomme faible quoi, le mou.
STEPHANE LE FOLL
Cette histoire de faiblesse, de manque dautorité qui avait été déjà dit il y a quelques années et qui faisait dailleurs que François HOLLANDE était considéré comme quelquun qui nétait pas en capacité de pouvoir devenir président de la République et javais toujours considéré que les journalistes qui disaient ça faisaient une erreur, mais je doutais quà un moment ça reviendrait. Ca revient dans un moment effectivement très difficile, très difficile, qui cumule deux éléments majeurs de cette actualité aujourdhui : le fait que la crise, qui avait été anticipée, personne ne peut nier que dans la campagne présidentielle François HOLLANDE nait pas fait des propositions qui faisaient fi de la situation économique. Mais en même temps la dureté et la longueur de cette crise, et le fait que, même en Europe, tous les pays révisent aujourdhui leur niveau de croissance à la baisse malheureusement nous met dans une situation où leffort qui a été demandé est un effort qui va demander encore un peu plus de temps et la difficulté est grande ; Et puis deuxième point, je le concède aussi, ce qui sest passé avec Jérôme CAHUZAC, c'est-à-dire à lintérieur du gouvernement, quun ministre du Budget puisse avouer après avoir dit non quil avait un compte en Suisse, c'est-à-dire que lui-même était en capacité de pouvoir frauder le Fisc, ça cest un coup qui a été porté, qui fait mal, mais qui a été porté au flanc. Ca, jen ai parfaitement conscience. Donc, cette situation est un moment particulièrement difficile.
GUILLAUME DURAND
Je vais vous poser une question franche ! Est-ce que, entre vous, vous vous dites - comme la célèbre phrase de Jean-Paul SARTRE - CAHUZAC cest un salop, c'est-à-dire il nous a vraiment
STEPHANE LE FOLL
Moi je ne veux pas utiliser jai bien entendu tous ces mots qui ont été utilisés et les références à SARTRE aussi dailleurs pour les justifier, moi ça fait
GUILLAUME DURAND
Enfin il vous plante quand même ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien voilà ! Ca fait suffisamment mal comme ça pour ne pas en rajouter, et donc pour essayer, au travers des propositions qui ont été faites, de la transparente qui a été engagée sur le patrimoine, sur la lutte contre la fraude, sur les paradis fiscaux, de faire en sorte que ce qui a été ce grave manquement à lengagement politique, eh bien quon en fasse un atout
GUILLAUME DURAND
Mais pourquoi vous navez rien vu venir ?
STEPHANE LE FOLL
Quon en fasse un atout je finis pour changer les choses.
GUILLAUME DURAND
Et après
STEPHANE LE FOLL
Pourquoi on na rien vu venir ?
GUILLAUME DURAND
Et après Gilles enchaîne.
STEPHANE LE FOLL
Comme à chaque fois moi je vais dire ça ce matin, jai été directeur de cabinet du Parti Socialiste dans des moments où vous vous en souvenez les bagarres internes, les courants existaient, si vous saviez le nombre de courriers quon recevait pour dénoncer le camarade qui avait telle et telle activité, tel et tel patrimoine pour jouer dans ce jeu-là, on ny a jamais on na jamais rentré dans ce jeu-là, parce que sur les dénonciations, les rumeurs et même des bouts de papier on a toujours considéré et cest ce quon faisait à lépoque renvoyé, en disant : « mais allez donc le donner à la justice ou à la police, ce nest pas à nous dutiliser ce genre darguments pour faire de la politique ». Ensuite
GUILLAUME DURAND
Dernier point ! Parce que Gilles bout dimpatience.
STEPHANE LE FOLL
Dernier point et rapidement ! Ce que je constate cest que, à partir du moment où ça été révélé, que les enquêtes ont été ouvertes, il sest passé deux mois et demi trois mois et en deux mois et demi trois mois Jérôme CAHUZAC est sorti du gouvernement et a avoué.
GUILLAUME DURAND
Gilles !
GILLES LECLERC
Alors vous avez cité deux problèmes pour HOLLANDE : la crise et on va dire laffaire CAHUZAC
STEPHANE LE FOLL
Oui !
GILLES LECLERC
Est-ce quil ny en a pas un troisième qui est en train de surgir, cest quand même un souci entre lExécutif et les élus, on voit quand même que Claude BARTOLONE a pris des prises de position assez nettes, assez clivées, assez tranchées sur la publicité du patrimoine, on se souvient aussi et ça va venir bientôt laffaire du cumul des mandats, est-ce que là il ny a pas aussi un souci entre lExécutif, c'est-à-dire entre François HOLLANDE et les élus de gauche qui commence un peu à percevoir ?
STEPHANE LE FOLL
Sur la question...
GILLES LECLERC
Ensuite, on parlera du mariage aussi ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Bien sûr. Sur la question du cumul les choses maintenant sont claires, il y aura une loi moi javais toujours dit, je nai jamais été dans ceux qui ont été faire monter les salles, hurler tous les militants sur le cumul des mandats, parce que je savais quil y avait un tout petit souci cest quon ne passe pas dun système où il y a une histoire avec des personnalités politiques qui sont implantées à une autre histoire qui sécrit, le cumul des mandats cest un processus qui a été engagé sous JOSPIN et quil faut poursuivre. La loi sera votée, on poursuit dans cette voie, on
GILLES LECLERC
Alors publicité du patrimoine
STEPHANE LE FOLL
Alors publicité du patrimoine
GILLES LECLERC
Pour les parlementaires ?
STEPHANE LE FOLL
Alors là moi je pense que, vu ce qui sest passé, on voit lattente, la montée, le patrimoine, la journée du patrimoine en plus, on a eu droit à tout, tout le monde regarde, cest sur un site - un million ou deux millions de visiteurs sur le site de Matignon - et puis deux trois jours après, une fois que tout ça a été publié la transparence est là, chacun peut vérifier, il y aura une autorité qui derrière va investiguer pour savoir que ce qui a été dit est vrai parce que cest ça qui est le problème, au fond cest celui-là mais la transparence cest la manière de dire : « Ecoutez ! Arrêtez daller chercher des raisons de détester ou de refuser de donner confiance aux élus ailleurs que dans la vérité qui sera celle de ces chiffres, de ces patrimoines qui vont être livrés ». Et je trouve que Claude BARTOLONE dans cette histoire fait une erreur, cette transparence, je le dis, un jour ou deux après bon eh bien voilà chacun a pu regarder, il y a des ministres qui sont avec un patrimoine important, dautres avec un patrimoine moyen, dautres avec un patrimoine un peu plus... un peu moins important, on nest pas à plaindre, personne nest pas à plaindre, il y a même des patrimoines qui sont importants, mais ça nempêche pas un gouvernement ou des ministres davoir un engagement et des convictions
GILLES LECLERC
Oui ! Est-ce quil ny a pas un quatrième problème, cest quand même cette affaire du mariage, vous devez compter les jours avant mardi prochain, non ?
STEPHANE LE FOLL
Ah ! Je pense que
GILLES LECLERC
Vite, vite, il faut passer à autre chose ? Mais quand même il se passe des choses dans le pays, là-dessus ?
STEPHANE LE FOLL
Non ! Mais je pense que toutes ces questions-là, ça été évoqué tout à lheure dans lédito qui a été fait, à chaque fois quon touche à ces questions et en France en particulier il y a une France qui reste extrêmement conservatrice sur ces sujets. Et jai dit conservatrice au nom du fait quelle veut conserver sur les droits, des droits anciens et quelle ne veut pas bouger et, à chaque étape qua franchi notre pays, cétait évoqué, sur lavortement rappelez-vous ce quont été les débats, sur la question du pacs rappelez-vous la manière dont ça sest passé et là sur la question du mariage, alors que je regardais quand même à lépoque ce qui sest passé en Espagne, qui est pourtant aussi un pays catholique où il y a des conservateurs, il y a eu des grandes manifestations
GUILLAUME DURAND
Un million cinq cent mille personnes !
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Un million cinq cent mille personnes. Il y a eu aussi, il ne faut pas non plus mais il y a une dureté, une radicalisation qui est liée aussi à une part des Français, lhistoire de France est marquée aussi par un combat entre les progressistes et une vraie France conservatrice.
GILLES LECLERC
Mais vous voulez dire que cette France là elle a tort, cest ça que vous êtes en train un peu de dire ?
STEPHANE LE FOLL
Cette France là a des convictions profondes qui remontent à lhistoire, au catholicisme, on voit bien la position qua pris Monseigneur VINGT TROIS qui rentre dans le débat pour ne pas lapaiser, il y va jusquau bout. Donc, on est la soeur fut un temps aînée de léglise, eh bien il y en a qui se chargent de le rappeler. Donc, moi jai parfaitement conscience de ça. Alors cest vrai quil y a un moment où il faut passer à autre chose, voilà, il faut passer à autre chose, il y a eu un débat, les arguments ont été avancés et je pense que maintenant il faut adopter cette loi. Et ça été dit dailleurs tout à lheure moi jai rencontré des Catholiques sur le marché du Mans dimanche, je leur ai dit : « Ecoutez Là cest comme pour le patrimoine tout le monde est extrêmement crispé, extrêmement tendu, jai dit : « une fois que ça sera fait ça nenlève rien, rien aux couples hétérosexuels, rien, cest un progrès qui est fait, un droit qui est donné à dautres couples et puis ça va sapaiser », et je le sais, la droite dailleurs nose pas le dire, mais elle ne reviendra pas sur cette loi.
GUILLAUME DURAND
Ce matin, dans Les Echos, Jean-Marc AYRAULT tend la main aux chefs dentreprise - il y a beaucoup de choses quon pourrait dire - mais est-ce que justement, pour être dans le droit fil de ce qui disait Gilles, lun des problèmes aussi posé par François HOLLANDE cest la fameuse phrase : je naime pas les riches, cest la taxe à 75%, cest des prévisions économiques qui sont contredites tous les jours par des experts, par Bruxelles ,par le FMI et on en revient à la question de lincompétence, c'est-à-dire pourquoi avoir mené cette campagne ? Pourquoi défendre des projets en matière de croissance qui sont totalement irréalistes ? Donc, on se dit : eh bien, finalement, il est incompétent.
STEPHANE LE FOLL
Il y a dans la situation que vous évoquez un choix stratégique qui est fait pour sortir la France de la crise dans laquelle on est
GUILLAUME DURAND
On essaie daller assez vite !
STEPHANE LE FOLL
Et je vais très vite ! Parce que
GUILLAUME DURAND
Parce quil faut quon termine sur lagriculture avec vous.
STEPHANE LE FOLL
Cest deux points ! Cest comment je réduis des déficits budgétaires pour éviter que lendettement passe la barre des 100% du PIB, parce que cétait la ligne sur laquelle nous étions quand nous sommes arrivés avec SARKOZY ? Premier point, donc il faut réduire, efforts à faire, sans tuer la croissance ; Et, deuxième élément, comment je prépare la croissance de demain ou comment je prépare la France à la sortie de crise ? Cest linvestissement ! Cest ce qua dit le Premier ministre, et là-dessus il faut quon soit plus fort dans lexpression qui va être la nôtre, linvestissement, la capacité quon a à développer des nouvelles lignes, des nouvelles techniques, des nouvelles usines, des nouvelles productions, à assurer la mutation énergétique de la France, cest un enjeu de création demplois et de croissance, et cest ça quil faut assurer.
GILLES LECLERC
Et dans votre secteur justement lagriculture
GUILLAUME DURAND
Gilles LECLERC !
GILLES LECLERC
Pour retrouver cette croissance, quest-ce que vous pouvez faire ?
STEPHANE LE FOLL
Alors moi jai lancé déjà
GILLES LECLERC
En France vous relancez des tables rondes mais parce que, en fait, tout le secteur souffre
STEPHANE LE FOLL
Voilà ! Oui, le secteur souffre.
GILLES LECLERC
Enfin le lait, la filière porcine par exemple ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Alors lexemple, exemple précis pour vous préciser, là le grand enjeu sur la méthanisation, le plan « EMA » (Energie, Méthane Autonomie, Azote), jai commencé à mettre en place un plan pour développer cette méthanisation, ce biogaz, cette énergie renouvelable et lutiliser en même temps pour faire en sorte que ce qui est aujourdhui un problème lazote organique lié en particulier à lélevage devienne une matière première pour faire de lénergie et, derrière, du fertilisant azoté. Voilà le plan que je viens de lancer. Jétais dans la région Midi-Pyrénées il y a une semaine et la Région va investir, écoutez-moi bien, dans ce plan sept cents millions deuros, je faisais le calcul : si toutes les régions faisaient ça, multiplié par vingt-deux, cest quatorze milliards
GILLES LECLERC
Les résultats ce nest pas pour demain, cest pour dans longtemps.
STEPHANE LE FOLL
Cest dans deux trois ans ! Sauf que, dès quon commence un processus où senclenche une dynamique, eh bien cest de lemploi, cest de la création et cette dynamique, cette mutation de lagriculture, la mutation aussi des déchets aujourdhui qui posent problème en azote qui va être utile pour lagriculture cest un vrai plan global. Donc, je vous donne concrètement, objectif : deux à trois milliards dinvestissement dici trois ans et passer de quatre vingt-dix méthaniseurs aujourdhui, c'est-à-dire rien du tout, à mille.
GUILLAUME DURAND
Merci Stéphane LE FOLL dêtre venu ce matin, je rappelle que vous êtes ministre de lAgriculture donc du gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, bonne journée à vous.
STEPHANE LE FOLL
Merci à vous.
GUILLAUME DURAND
Gilles ! On se retrouve évidemment demain et cest dans un instant le rappel des titres avec Béatrice MOUEDINE et puis la revue de presse dans son intégralité.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 avril 2013