Texte intégral
M. le Président de l'Assemblée des Départements de France, Cher Claudy,
M. le Président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques,
Mmes et Messieurs les parlementaires,
Mmes et Messieurs les présidents de conseils généraux,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Merci, cher Claudy, pour votre accueil toujours aussi chaleureux et pour votre invitation à venir m'exprimer devant les présidents de départements à l'occasion de votre congrès annuel.
Je veux vous dire que c'est un véritable plaisir d'être parmi vous ce soir. Car je me sens un peu chez moi, ici dans cette belle ville de Pau, dans ce Sud-Ouest de la France qui m'est si cher, au milieu de femmes et d'hommes passionnément engagés pour leur territoire et qui oeuvrent chaque jour en faveur de l'aménagement de notre territoire.
Je connais votre engagement pour nos concitoyens, votre enracinement dans vos territoires, la constance de vos convictions et de vos valeurs.
Ces valeurs ce sont celles de l'écoute, du respect, du sens de l'intérêt général et de la proximité qui sont au fondement de notre République.
Ecouter nos concitoyens et leurs représentants que sont les élus locaux, c'est notre premier devoir en tant que responsables politiques.
Il faut savoir entendre les inquiétudes, les doutes mais aussi les propositions issues de l'expérience de terrain pour réussir les changements dont notre pays a besoin.
C'est aussi respecter la diversité des territoires qui composent notre pays.
L'heure n'est plus aux solutions uniformes venues d'en haut. Si nous voulons relever les défis qui sont les nôtres, il faut le faire en tenant compte des réalités et des expériences locales, j'en ai la conviction profonde.
Et je suis fortement attachée au dialogue que nous devons avoir avec l'ensemble des élus et avec votre association en particulier, Monsieur le président de l'ADF, et je m'y emploie régulièrement dans les responsabilités qui sont les miennes.
Enfin, nous devons préserver la proximité.
C'est une valeur cardinale de l'action publique. Surtout à l'heure où nos concitoyens doutent trop souvent de la pertinence et de l'utilité de la politique.
Ne la laissons pas se dissoudre au nom d'une pensée unique qui voudrait que seules les grandes collectivités soient pertinentes pour aller de l'avant et moderniser notre pays.
Car pour moi, modernité doit rimer, toujours et encore, avec proximité.
Qu'il s'agisse du très haut débit, de l'accès aux soins, des mobilités, de l'insertion sociale et professionnelle, de la réussite éducative, de l'autonomie, du handicap, du tourisme ou du développement sportif et culturel, chacun voit bien qu'aucune ambition politique nationale ne peut prospérer si elle n'est pas relayée et accompagnée par les collectivités, seules à même de les traduire concrètement sur le terrain.
Les territoires, et singulièrement les collectivités départementales, sont un formidable terreau d'initiatives innovantes dans le domaine économique, sociale et environnemental et je souhaite qu'elles puissent s'insérer dans les politiques nationales que nous menons.
Les trophées de l'innovation que nous allons remettre dans un instant sont à cet égard la meilleure expression de cette intelligence des territoires à laquelle je crois profondément.
Partout où je me déplace, je vois cette France des territoires qui agit, crée, entreprend, innove, sait se rassembler pour conjurer la crise et refuser le pessimisme ambiant.
Je pense par exemple à l'entreprise Nataïs, à Bézéril, dans le département du Gers, une entreprise qui a su allier innovation et traditions et vend du pop-corn dans toute l'Europe et qui travaille avec des agriculteurs de tout le sud-ouest, et qui compte autant de salariés qu'il y a d'habitants dans cette commune
Je pense aussi à l'entreprise Preciculture leader pour les châssis et les moteurs de tracteurs, implantée à Fère-Champenoise dans la Marne que nous avons visitée avec le premier ministre, je pense à la maison des services publics que j'ai visité vendredi dernier à Fauquembergue dans le Pas-de-Calais et tant d'autres projets partout en France. Je pourrais en citer beaucoup d'autres tant le volontarisme de nos élus et des acteurs est grand, ce qui prouve une fois de plus le dynamisme de ces territoires.
Ces initiatives, je souhaite, à travers l'action de mon ministère, les soutenir, les accompagner et les diffuser.
C'est ainsi que nous avons initié, dans le cadre d'un appel à projet, un dispositif d'aide à la revitalisation des centres bourgs indispensable au maintien de l'attractivité de nos petites villes et villages.
300 communes ont été candidates et une cinquantaine de communes seront sélectionnées et vont ainsi bénéficier d'un soutien financier et humain de l'Etat pour la réalisation de leur projet, à hauteur de 40 millions d'euros par an pendant 6 ans, durée des contrats de revitalisation.
Fort du succès rencontré par cette initiative, je compte bien, après évaluation, la généraliser car j'ai bien conscience que 50 communes sélectionnées, c'est très peu par rapport aux besoins.
Nous poursuivons également le déploiement des Maisons de services au public avec l'objectif d'atteindre les 1 000 d'ici 2017 en mobilisant notamment de grands opérateurs publics ou privés comme la Poste et en y consacrant 9 millions d'euros.
Je sais aussi que l'accès aux soins est une préoccupation majeure des élus et de la population, et je souhaite continuer à soutenir la création de maisons pluridisciplinaires de santé. Mon ministère en a déjà financé 300 via le volet territorial du CPER.
Enfin, j'ai souhaité maintenir la Prime à l'Aménagement du Territoire à un niveau de 30 millions d'euros, mais sous un format rénové dans le respect de réglementation européenne, pour la recentrer sur les PME car elles sont essentielles pour le développement des territoires ruraux notamment.
Toutes ces mesures participent de la volonté du Gouvernement d'oeuvrer à l'attractivité et à l'équilibre de nos territoires.
Cette ambition est bien sûr au coeur de la nouvelle génération de contrats de plan Etat-Région pour lequel l'Etat va mobiliser 12 milliards d'euros jusqu'en 2020.
Pour mon ministère cela représente un effort de 735 millions d'euros dont 100 millions d'euros en 2015. Ces crédits abonderont principalement le volet territorial qui permet d'apporter un soutien souvent déterminant à des projets d'investissement indispensables à l'attractivité et à la compétitivité de nos territoires, et notamment les territoires ruraux.
J'ai d'ailleurs tenu à assouplir la circulaire de 2013 qui fixait les critères de ce volet pour prendre mieux en compte les réalités et les spécificités de nos territoires.
C'est aussi la raison pour laquelle j'ai demandé aux Préfets de Région d'associer l'ensemble des collectivités aux négociations qui vont s'ouvrir et particulièrement les conseils départementaux.
Vous connaissez mes convictions sur l'importance des politiques menées par les conseils départementaux.
Et je suis heureuse des clarifications qui ont été faites par le Premier ministre au Sénat le 28 octobre dernier, et encore ce matin devant vous, qui apportent des précisions nécessaires tant sur l'avenir des départements que sur la constitution des futures intercommunalités.
Les discussions devront bien sûr se poursuivre et se préciser dans le cadre de la loi relative à la Nouvelle Organisation Territoriale de la République qui viendra prochainement en examen au Parlement.
Dans la droite ligne des propos du Premier ministre visant à reconnaître les départements comme chef de file des politiques de solidarité humaine et territoriale, les Conseils départementaux pourraient se voir confier un rôle renforcé en matière de soutien à l'ingénierie locale dont nos collectivités ont absolument besoin, ainsi qu'en matière d'élaboration des schémas d'accès aux services au public pour lesquels le Département me semble constituer l'échelle pertinente.
Je serai, croyez-le bien, particulièrement mobilisée pour que l'examen de ce projet de loi soit l'occasion de prendre réellement en compte l'apport de la diversité des territoires qui composent notre République.
Car l'enjeu de notre future organisation territoriale c'est bien d'articuler vision stratégique et action de proximité.
Mais au-delà de la réforme territoriale, je voudrais également vous dire quelques mots sur notre politique en faveur des territoires ruraux.
La volonté du Gouvernement est de repenser et de refonder une véritable politique en faveur de ces territoires.
Car si nul ne conteste que notre pays a besoin de métropoles fortes pour affronter la compétition internationale, nous avons également besoin de territoires ruraux et périurbains solides et bien ancrés dans notre organisation territoriale pour maintenir la cohésion sociale, environnementale et territoriale de notre pays.
C'est le sens des Assises des ruralités qui ont débuté il y a quelques jours et vont se poursuivre tout au long du mois de novembre.
Ces Assises doivent d'abord être l'occasion d'écouter tous les acteurs des territoires ruraux, de leur dire notre considération et de contribuer au nécessaire changement de regard sur les ruralités dans leur diversité géographique, démographique, économique et sociale.
Car à mille lieux de l'image souvent passéiste qu'on donne d'eux, ces territoires sont porteurs de formidables ressources et de capacités d'innovation que nous devons diffuser et valoriser au bénéfice de l'ensemble de notre pays.
Ces Assises doivent également nous permettre de sortir de l'opposition souvent caricaturale urbain/rural qui a trop souvent cours et de promouvoir ces nouvelles formes de coopération que j'appelle de mes voeux.
Nous devons ainsi dépasser la seule politique de compensation qui a longtemps caractérisé l'action de l'Etat en faveur des territoires ruraux pour promouvoir une politique de reconnaissance de la contribution de ces territoires à l'attractivité et à la compétitivité de notre pays.
Ainsi, des premiers débats qui se sont tenus dans le Pas de Calais et dans la Meuse a émergé l'idée d'une nouvelle forme de contractualisation capable de donner corps à cette nouvelle coopération entre ville et campagne ; ce qu'on pourrait appeler des « contrats de réciprocité » et qui, après une phase d'expérimentation, pourraient trouver leur place dans les volets territoriaux des Contrats de Plan Etat/Région.
C'est, je crois, une bonne idée et j'aurai l'occasion de la défendre lors de l'élaboration de la feuille de route que le gouvernement souhaite adopter à l'issue des Assises.
Je plaide également pour une plus grande équité dans la répartition des dotations de l'Etat.
Comment en effet justifier qu'il existe un tel écart, pratiquement de un à deux, entre le niveau de la DGF par habitant dans les territoires urbains et dans les territoires ruraux ?
Pourtant, les habitants et les entreprises y expriment légitimement les mêmes besoins et les mêmes attentes en termes d'équipements et de services qu'en ville.
Là encore, le Premier ministre a annoncé ce réequilibrage et je ne peux que m'en réjouir.
Nous aurons l'occasion de discuter de ces sujets et de bien d'autres encore, comme l'accès aux services, la couverture en haut débit, la permanence des soins, le développement économique, la transition écologique ou l'évolution de notre cadre institutionnel lors des ateliers thématiques qui vont se tenir dans les jours à venir dans l'Allier, en Ardèche, dans les Cotes d'Armor et dans les Hautes Pyrénées.
Je vous encourage donc à participer à ce bel exercice de réflexion collective.
Je veux remercier l'ADF qui a déjà produit un certain nombre de contributions qui viendront utilement alimenter nos débats.
Je pense en particulier au remarquable travail du groupe sur les « Nouvelles Ruralités » que j'ai eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises et qui s'inscrit parfaitement dans la philosophie qui est la mienne. Et je salue chaleureusement les présidents de l'Allier, du Cher, de la Creuse et de la Nièvre qui sont à l'initiative de cette démarche belle et innovante.
L'ensemble de ces réflexions débouchera sur une série de propositions et d'engagements concrets lors d'un Comité interministériel pour l'égalité des territoires qui se tiendra d'ici la fin de l'année, et qui sera présidé par le Premier ministre.
La volonté du Gouvernement est bien, je le disais tout à l'heure, de refonder une politique ambitieuse et novatrice en faveur des territoires ruraux et périurbains et de leur donner ainsi toute la place qu'ils méritent, c'est-à-dire leur juste place, dans notre République.
Je sais, cher Claudy, pouvoir compter sur le soutien et la participation active de l'ADF à cette démarche et je vous en remercie par avance.
Mesdames et messieurs, j'en arrive à la fin de mon propos. J'aurais souhaité également vous parler de la question essentielle du logement mais je ne veux pas être trop longue. Vous me réinviterez, cher Claudy !
Vous aurez compris tout l'attachement que je porte à la collectivité départementale.
Cet attachement, il n'est pas seulement personnel, parce que j'y ai travaillé, mais il vient de la conviction profonde que nous devons maintenir un échelon institutionnel qui permette de maintenir des politiques solidaires de proximité fondées sur une réelle connaissance du terrain, de ses acteurs et des besoins de ses habitants. Ces politiques sont essentielles pour promouvoir un aménagement du territoire harmonieux et équilibré.
Et je suis convaincue que les départements que vous dirigez portent en eux cette modernité qui leur permet de s'adapter rapidement et d'innover sans cesse, pour donner corps à cette belle idée d'égalité des territoires qui est en définitive au coeur des valeurs républicaines qui ont fait la réussite de la France.
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente fin de congrès.Source http://www.territoires.gouv.fr, le 13 novembre 2014
M. le Président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques,
Mmes et Messieurs les parlementaires,
Mmes et Messieurs les présidents de conseils généraux,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Merci, cher Claudy, pour votre accueil toujours aussi chaleureux et pour votre invitation à venir m'exprimer devant les présidents de départements à l'occasion de votre congrès annuel.
Je veux vous dire que c'est un véritable plaisir d'être parmi vous ce soir. Car je me sens un peu chez moi, ici dans cette belle ville de Pau, dans ce Sud-Ouest de la France qui m'est si cher, au milieu de femmes et d'hommes passionnément engagés pour leur territoire et qui oeuvrent chaque jour en faveur de l'aménagement de notre territoire.
Je connais votre engagement pour nos concitoyens, votre enracinement dans vos territoires, la constance de vos convictions et de vos valeurs.
Ces valeurs ce sont celles de l'écoute, du respect, du sens de l'intérêt général et de la proximité qui sont au fondement de notre République.
Ecouter nos concitoyens et leurs représentants que sont les élus locaux, c'est notre premier devoir en tant que responsables politiques.
Il faut savoir entendre les inquiétudes, les doutes mais aussi les propositions issues de l'expérience de terrain pour réussir les changements dont notre pays a besoin.
C'est aussi respecter la diversité des territoires qui composent notre pays.
L'heure n'est plus aux solutions uniformes venues d'en haut. Si nous voulons relever les défis qui sont les nôtres, il faut le faire en tenant compte des réalités et des expériences locales, j'en ai la conviction profonde.
Et je suis fortement attachée au dialogue que nous devons avoir avec l'ensemble des élus et avec votre association en particulier, Monsieur le président de l'ADF, et je m'y emploie régulièrement dans les responsabilités qui sont les miennes.
Enfin, nous devons préserver la proximité.
C'est une valeur cardinale de l'action publique. Surtout à l'heure où nos concitoyens doutent trop souvent de la pertinence et de l'utilité de la politique.
Ne la laissons pas se dissoudre au nom d'une pensée unique qui voudrait que seules les grandes collectivités soient pertinentes pour aller de l'avant et moderniser notre pays.
Car pour moi, modernité doit rimer, toujours et encore, avec proximité.
Qu'il s'agisse du très haut débit, de l'accès aux soins, des mobilités, de l'insertion sociale et professionnelle, de la réussite éducative, de l'autonomie, du handicap, du tourisme ou du développement sportif et culturel, chacun voit bien qu'aucune ambition politique nationale ne peut prospérer si elle n'est pas relayée et accompagnée par les collectivités, seules à même de les traduire concrètement sur le terrain.
Les territoires, et singulièrement les collectivités départementales, sont un formidable terreau d'initiatives innovantes dans le domaine économique, sociale et environnemental et je souhaite qu'elles puissent s'insérer dans les politiques nationales que nous menons.
Les trophées de l'innovation que nous allons remettre dans un instant sont à cet égard la meilleure expression de cette intelligence des territoires à laquelle je crois profondément.
Partout où je me déplace, je vois cette France des territoires qui agit, crée, entreprend, innove, sait se rassembler pour conjurer la crise et refuser le pessimisme ambiant.
Je pense par exemple à l'entreprise Nataïs, à Bézéril, dans le département du Gers, une entreprise qui a su allier innovation et traditions et vend du pop-corn dans toute l'Europe et qui travaille avec des agriculteurs de tout le sud-ouest, et qui compte autant de salariés qu'il y a d'habitants dans cette commune
Je pense aussi à l'entreprise Preciculture leader pour les châssis et les moteurs de tracteurs, implantée à Fère-Champenoise dans la Marne que nous avons visitée avec le premier ministre, je pense à la maison des services publics que j'ai visité vendredi dernier à Fauquembergue dans le Pas-de-Calais et tant d'autres projets partout en France. Je pourrais en citer beaucoup d'autres tant le volontarisme de nos élus et des acteurs est grand, ce qui prouve une fois de plus le dynamisme de ces territoires.
Ces initiatives, je souhaite, à travers l'action de mon ministère, les soutenir, les accompagner et les diffuser.
C'est ainsi que nous avons initié, dans le cadre d'un appel à projet, un dispositif d'aide à la revitalisation des centres bourgs indispensable au maintien de l'attractivité de nos petites villes et villages.
300 communes ont été candidates et une cinquantaine de communes seront sélectionnées et vont ainsi bénéficier d'un soutien financier et humain de l'Etat pour la réalisation de leur projet, à hauteur de 40 millions d'euros par an pendant 6 ans, durée des contrats de revitalisation.
Fort du succès rencontré par cette initiative, je compte bien, après évaluation, la généraliser car j'ai bien conscience que 50 communes sélectionnées, c'est très peu par rapport aux besoins.
Nous poursuivons également le déploiement des Maisons de services au public avec l'objectif d'atteindre les 1 000 d'ici 2017 en mobilisant notamment de grands opérateurs publics ou privés comme la Poste et en y consacrant 9 millions d'euros.
Je sais aussi que l'accès aux soins est une préoccupation majeure des élus et de la population, et je souhaite continuer à soutenir la création de maisons pluridisciplinaires de santé. Mon ministère en a déjà financé 300 via le volet territorial du CPER.
Enfin, j'ai souhaité maintenir la Prime à l'Aménagement du Territoire à un niveau de 30 millions d'euros, mais sous un format rénové dans le respect de réglementation européenne, pour la recentrer sur les PME car elles sont essentielles pour le développement des territoires ruraux notamment.
Toutes ces mesures participent de la volonté du Gouvernement d'oeuvrer à l'attractivité et à l'équilibre de nos territoires.
Cette ambition est bien sûr au coeur de la nouvelle génération de contrats de plan Etat-Région pour lequel l'Etat va mobiliser 12 milliards d'euros jusqu'en 2020.
Pour mon ministère cela représente un effort de 735 millions d'euros dont 100 millions d'euros en 2015. Ces crédits abonderont principalement le volet territorial qui permet d'apporter un soutien souvent déterminant à des projets d'investissement indispensables à l'attractivité et à la compétitivité de nos territoires, et notamment les territoires ruraux.
J'ai d'ailleurs tenu à assouplir la circulaire de 2013 qui fixait les critères de ce volet pour prendre mieux en compte les réalités et les spécificités de nos territoires.
C'est aussi la raison pour laquelle j'ai demandé aux Préfets de Région d'associer l'ensemble des collectivités aux négociations qui vont s'ouvrir et particulièrement les conseils départementaux.
Vous connaissez mes convictions sur l'importance des politiques menées par les conseils départementaux.
Et je suis heureuse des clarifications qui ont été faites par le Premier ministre au Sénat le 28 octobre dernier, et encore ce matin devant vous, qui apportent des précisions nécessaires tant sur l'avenir des départements que sur la constitution des futures intercommunalités.
Les discussions devront bien sûr se poursuivre et se préciser dans le cadre de la loi relative à la Nouvelle Organisation Territoriale de la République qui viendra prochainement en examen au Parlement.
Dans la droite ligne des propos du Premier ministre visant à reconnaître les départements comme chef de file des politiques de solidarité humaine et territoriale, les Conseils départementaux pourraient se voir confier un rôle renforcé en matière de soutien à l'ingénierie locale dont nos collectivités ont absolument besoin, ainsi qu'en matière d'élaboration des schémas d'accès aux services au public pour lesquels le Département me semble constituer l'échelle pertinente.
Je serai, croyez-le bien, particulièrement mobilisée pour que l'examen de ce projet de loi soit l'occasion de prendre réellement en compte l'apport de la diversité des territoires qui composent notre République.
Car l'enjeu de notre future organisation territoriale c'est bien d'articuler vision stratégique et action de proximité.
Mais au-delà de la réforme territoriale, je voudrais également vous dire quelques mots sur notre politique en faveur des territoires ruraux.
La volonté du Gouvernement est de repenser et de refonder une véritable politique en faveur de ces territoires.
Car si nul ne conteste que notre pays a besoin de métropoles fortes pour affronter la compétition internationale, nous avons également besoin de territoires ruraux et périurbains solides et bien ancrés dans notre organisation territoriale pour maintenir la cohésion sociale, environnementale et territoriale de notre pays.
C'est le sens des Assises des ruralités qui ont débuté il y a quelques jours et vont se poursuivre tout au long du mois de novembre.
Ces Assises doivent d'abord être l'occasion d'écouter tous les acteurs des territoires ruraux, de leur dire notre considération et de contribuer au nécessaire changement de regard sur les ruralités dans leur diversité géographique, démographique, économique et sociale.
Car à mille lieux de l'image souvent passéiste qu'on donne d'eux, ces territoires sont porteurs de formidables ressources et de capacités d'innovation que nous devons diffuser et valoriser au bénéfice de l'ensemble de notre pays.
Ces Assises doivent également nous permettre de sortir de l'opposition souvent caricaturale urbain/rural qui a trop souvent cours et de promouvoir ces nouvelles formes de coopération que j'appelle de mes voeux.
Nous devons ainsi dépasser la seule politique de compensation qui a longtemps caractérisé l'action de l'Etat en faveur des territoires ruraux pour promouvoir une politique de reconnaissance de la contribution de ces territoires à l'attractivité et à la compétitivité de notre pays.
Ainsi, des premiers débats qui se sont tenus dans le Pas de Calais et dans la Meuse a émergé l'idée d'une nouvelle forme de contractualisation capable de donner corps à cette nouvelle coopération entre ville et campagne ; ce qu'on pourrait appeler des « contrats de réciprocité » et qui, après une phase d'expérimentation, pourraient trouver leur place dans les volets territoriaux des Contrats de Plan Etat/Région.
C'est, je crois, une bonne idée et j'aurai l'occasion de la défendre lors de l'élaboration de la feuille de route que le gouvernement souhaite adopter à l'issue des Assises.
Je plaide également pour une plus grande équité dans la répartition des dotations de l'Etat.
Comment en effet justifier qu'il existe un tel écart, pratiquement de un à deux, entre le niveau de la DGF par habitant dans les territoires urbains et dans les territoires ruraux ?
Pourtant, les habitants et les entreprises y expriment légitimement les mêmes besoins et les mêmes attentes en termes d'équipements et de services qu'en ville.
Là encore, le Premier ministre a annoncé ce réequilibrage et je ne peux que m'en réjouir.
Nous aurons l'occasion de discuter de ces sujets et de bien d'autres encore, comme l'accès aux services, la couverture en haut débit, la permanence des soins, le développement économique, la transition écologique ou l'évolution de notre cadre institutionnel lors des ateliers thématiques qui vont se tenir dans les jours à venir dans l'Allier, en Ardèche, dans les Cotes d'Armor et dans les Hautes Pyrénées.
Je vous encourage donc à participer à ce bel exercice de réflexion collective.
Je veux remercier l'ADF qui a déjà produit un certain nombre de contributions qui viendront utilement alimenter nos débats.
Je pense en particulier au remarquable travail du groupe sur les « Nouvelles Ruralités » que j'ai eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises et qui s'inscrit parfaitement dans la philosophie qui est la mienne. Et je salue chaleureusement les présidents de l'Allier, du Cher, de la Creuse et de la Nièvre qui sont à l'initiative de cette démarche belle et innovante.
L'ensemble de ces réflexions débouchera sur une série de propositions et d'engagements concrets lors d'un Comité interministériel pour l'égalité des territoires qui se tiendra d'ici la fin de l'année, et qui sera présidé par le Premier ministre.
La volonté du Gouvernement est bien, je le disais tout à l'heure, de refonder une politique ambitieuse et novatrice en faveur des territoires ruraux et périurbains et de leur donner ainsi toute la place qu'ils méritent, c'est-à-dire leur juste place, dans notre République.
Je sais, cher Claudy, pouvoir compter sur le soutien et la participation active de l'ADF à cette démarche et je vous en remercie par avance.
Mesdames et messieurs, j'en arrive à la fin de mon propos. J'aurais souhaité également vous parler de la question essentielle du logement mais je ne veux pas être trop longue. Vous me réinviterez, cher Claudy !
Vous aurez compris tout l'attachement que je porte à la collectivité départementale.
Cet attachement, il n'est pas seulement personnel, parce que j'y ai travaillé, mais il vient de la conviction profonde que nous devons maintenir un échelon institutionnel qui permette de maintenir des politiques solidaires de proximité fondées sur une réelle connaissance du terrain, de ses acteurs et des besoins de ses habitants. Ces politiques sont essentielles pour promouvoir un aménagement du territoire harmonieux et équilibré.
Et je suis convaincue que les départements que vous dirigez portent en eux cette modernité qui leur permet de s'adapter rapidement et d'innover sans cesse, pour donner corps à cette belle idée d'égalité des territoires qui est en définitive au coeur des valeurs républicaines qui ont fait la réussite de la France.
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente fin de congrès.Source http://www.territoires.gouv.fr, le 13 novembre 2014