Texte intégral
Chers Amis,
Cette Université d'été a été maintenue, comme je le disais avant-hier soir,
- parce que pour nous, le drame que vit le peuple américain était une raison supplémentaire de maintenir l'Université d'été,
- parce que dans les périodes de grandes tensions, quand le peuple français est lui-même tenaillé par l'inquiétude et l'angoisse, il est utile et nécessaire que les mouvements politiques qui font profession de réfléchir à l'avenir de notre pays se réunissent
- pour essayer de comprendre les évènements
- et de dessiner l'avenir en rapport avec les nouvelles urgences géostratégiques.
Cette Université s'est déroulée dans ce climat-là.
Nous étions heureux de nous voir, souvent de nous rencontrer et de nous découvrir, mais nous étions aussi chargés du poids de cette tragédie qui touche l'Amérique et qui concerne le monde entier.
L'émotion
Notre premier sentiment était, et est encore ce matin, alors que nous venons d'apprendre la mort du Commandant Massoud en Afghanistan, un sentiment d'émotion.
La France, le peuple français, est encore aujourd'hui sous le choc, marqué par des images inoubliables qui nous rappellent, pour ceux qui ont des souvenirs de l'après-guerre, la crise des fusées de Cuba, l'assassinat de Kennedy, la même angoisse, la même inquiétude, etc
Mais ce que nous venons de vivre nous touche beaucoup plus que ces souvenirs là, parce que ces images impressionnantes nous laissent deviner un avenir qui pourrait être sombre si :
- les réponses,
- les répliques,
- les sanctions
n'étaient pas les bonnes.
La solidarité
Notre sentiment est aussi, évidemment, un sentiment de proximité affective avec le peuple américain :
- détresse partagée,
- colère partagée,
- détermination partagée.
Le Président de la République a eu raison de dire sans ambages, au nom du peuple français, que la France était solidaire des Etats-Unis.
Quand il y a un drame dans une famille, que l'on soit voisins ou amis, on ne mégote pas.
La surprise
Mais nous sommes tous, nous ici, et tous les Français, submergés par un autre sentiment : la surprise.
Trois certitudes du temps sont ébranlées
Il semble que toutes les certitudes du temps se trouvent aujourd'hui ébranlées. J'en prendrai trois exemples :
a) - Il paraissait impensable qu'une puissance terroriste puisse avoir la
capacité logistique nécessaire pour infiltrer autant d'activistes et pour enchaîner aussi efficacement autant d'opérations de guerre.
b) -Il paraissait impensable que les systèmes occidentaux d'espionnage, d'écoute, de sécurité soient ainsi :
contournés,
neutralisés
et pour tout dire ridiculisés.
c) - Et il paraissait impensable que la guerre revienne.
Je me souviens, en cet instant, d'une phrase malheureuse de l'actuel ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, lorsqu'il avait invité les Français à percevoir ce qu'il appelait " les dividendes de la paix, " vivant de cette illusion, aujourd'hui dissipée, qu'après la chute du Mur de Berlin il n'y aurait plus d'histoire, et que la tragédie était derrière nous.
Et c'est au nom de ces dividendes de la paix que l'on a :
- supprimé le service national,
- taillé dans les budgets de défense,
- démantelé nos services de renseignements,
- et transformé notre armée en milice humanitaire pro-islamistes.
La question que je me suis posé depuis mardi, qui m'a poussé à une réflexion personnelle approfondie et à une multitude de contacts avec les responsables du Mouvement Pour la France, ainsi qu'un certain nombre d'experts de notre connaissance et de notre entourage, la question que je voudrais poser devant vous est la suivante :
sommes-nous entrés dans une nouvelle guerre mondiale ?
Il est bien évident que cette question domine tous les débats, par ailleurs si intéressants, qui ont nourri cette Université d'été.
Il semble que OUI et je voudrais le démontrer à ma manière.
Nous sommes devant une nouvelle guerre, et face à cette nouvelle guerre, il faut que nous ayons
- la lucidité,
- l'intelligence,
- et la sagesse , de définir les conditions d'une nouvelle paix.
La paix de demain ne pourra pas être la paix d'hier.
La guerre de demain, on peut hélàs l'affirmer depuis ce mardi 11 septembre 2001, n'est plus la guerre d'hier.
I. La Troisième Guerre Mondiale est peut-être commencée
Il faut rester prudent : on ne peut pas affirmer que la troisième guerre mondiale est commencée, mais l'on ne peut se cacher qu'il y a un risque de guerre mondiale.
Le quadruple attentat du 11 septembre pourrait être l'équivalent, en mille fois plus puissant, du coup de revolver contre l'Archiduc François-Ferdinand.
L'imprévisible s'enroule en quelque sorte le long de deux spirales qui, ensemble, peuvent organiser un engrenage infernal.
La spirale de la revanche
La première spirale, c'est la spirale de la revanche : les Américains ne peuvent pas ne pas répondre.
Mais comment répondre ?
La spirale de la folie
La seconde spirale est celle de la folie, car il y a dans le monde aujourd'hui autant d'émules que de gens indignés.
Folie parce qu'une barrière morale, chacun le sent bien, a été franchie.
Nous sommes devant ce que François Heisbourg a appelé l'hyper terrorisme : ce n'est plus le terrorisme classique de Kelkal ou de Ravachol.
Cette guerre nouvelle a, nous semble-t-il, quatre caractéristiques nouvelles, originales, inédites.
1) Il ne s'agit plus d'une guerre de bloc à bloc
La première de ces caractéristiques est déterminante par ses conséquences :
- Il ne s'agit plus : d'une guerre entre Etats ou entre blocs.
d'un conflit d'Etat à Etat,
de territoire à territoire :
avec les notions de suprématie, de puissance, et de zones d'influence.
- Il s'agit, à travers une internationale terroriste :
de groupes non étatiques,
de commandos para-militaires,
imprévisibles et incontrôlables.
Il s'agit d'un type de barbarie tout à fait nouveau avec une contradiction génétique explosive :
- sophistication des connaissances,
- barbarie des sentiments.
Les règles les plus classiques de la guerre, fondée sur les conflits entre les cités ou entre les Etats, sont aujourd'hui hélas périmées.
Elles reposaient sur un couple : la peur et la raison, la raison d'Etat.
Je menace mon adversaire, il le sait, et cela lui inspire de la peur. Mais je suis assez raisonnable pour ne pas l'attaquer, parce que, moi-même, j'ai peur de la réplique.
Or là, il n'y a plus de peur pour des gens qui sont, eux-mêmes, leurs propres objets mortels, ils sont eux-mêmes le projectile.
Il n'y a plus de peur, et il n'y a plus de raison.
Donc, cette première caractéristique nous plonge dans l'imprévisible.
2) Il ne s'agit plus d'attaques militaires contre des cibles militaires
La deuxième caractéristique me fait penser à de nombreux commentaires, sur toutes les radios, commentaires historiquement dépassés.
On nous parle d'un Pearl-Harbor.
Mais à Pearl-Harbor, ce sont des militaires japonais qui se sont attaqués à des militaires américains ou à des cibles militaires américaines.
Là, il ne s'agit plus d'attaques militaires contre des cibles militaires, il s'agit d'attaques terroristes contre des cibles civiles.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a des cibles civiles, mais c'est la première fois que les civils ne sont plus, ce que les militaires appellent, les dommages collatéraux.
Là, la première cible est civile et le vecteur c'est l'image.
C'est-à-dire qu'il faut que la population civile voit en direct les dommages qui lui sont causés.
Car, il s'agit bien :
- de terroriser les populations civiles du monde entier,
- d'anéantir leurs défenses morales.
Il ne s'agit plus de s'attaquer aux résistances physiques, il s'agit de s'attaquer aux résistances psychologiques.
Et qui peut dire, aujourd'hui, ce que seront les réactions des populations civiles, du peuple américain, du peuple français, dans quelques semaines ?
D'autant plus que la thématique sous-jacente des attentats suicides est une thématique hautement performante, puisqu'elle repose sur le message suivant : voilà à quoi en sont réduits les miséreux de la planète, les désespérés de la planète.
On cherche à nous faire entendre qu'il y aurait comme un souci de justice, de rétablissement de la justice dans ces projectiles vivants, donnant de la force à quelque chose de monstrueux et que l'on peut résumer ainsi :
" on tire dans la foule parce que c'est moral ", et il y a des gens qui le croient .
" Parce qu'au fond, les Américains l'auraient bien cherché, les Américains et nous ! ! ! "
C'est inacceptable, mais c'est ainsi.
Deux conséquences
Deux conséquences à cette deuxième caractéristique originale :
Il n'y a plus de règle morale,
c'est-à-dire il n'y a plus aucune loi de la guerre.
Il n'y a plus de dissuasion du faible au fort mais du fort au fou
On a parlé d'un pouvoir égalisateur de l'atome, c'est-à-dire de l'idée qu'avec une petite bombe atomique un petit pays pouvait faire peur à un très grand pays : " si tu me frappes, toi, Soviétique, je détruis Moscou. "
C'est l'équilibre de la terreur fondé sur la peur et la raison.
Désormais, il y a un nouveau pouvoir égalisateur :
le pouvoir égalisateur du terrorisme, et le pire n'a peut-être pas eu lieu.
Nos enfants sont en droit de se demander désormais, si, avant la fin de leurs jours, ils ne verront pas la guerre nucléaire ?
Alors même que, la question que nous nous posions lorsque nous étions jeunes, se résumait ainsi : " est-ce que nos petits-enfants verront encore le mur de Berlin ? "
Quelle accélération formidable de l'histoire !
On parle maintenant :
- de bombes atomiques artisanales,
- on parle de l'arme bactériologique.
Après le terrorisme aéronautique, on pense au terrorisme biologique, nucléaire ou encore au terrorisme chimique.
Chacun voit bien alors que la riposte ne peut s'établir à partir d'une bataille rangée, une armée en ligne qui monte au front, une contre-attaque contre un territoire, ou même un bouclier anti-missile, puisque le terrorisme s'infiltre avec parfois des moyens conventionnels.
La riposte ne peut être que préventive.
Il n'y a plus que la prévention qui puisse en effet servir d'arme de protection.
Les services de renseignements canadiens font savoir qu'avec quelques grammes de toxines botuliques, c'est-à-dire des molécules qui s'attaquent au système nerveux, ou bien avec des germes d'antrax habilement dispersés par un aérosol, et donc totalement invisibles et inodores, les terroristes pourraient tuer une grande partie de la population américaine.
Ces mêmes services de renseignement canadien soulignent, ce que nous savons par ailleurs, qu'il n'y a aucun vaccin contre ces agents pathogènes qui sont aujourd'hui cultivés dans les laboratoires d'une douzaine de pays.
Ces pays que l'on appelle quelquefois les Etats voyous.
La situation est sérieuse. A partir du moment, où l'on fait de la population civile la cible, il n'y a plus aucune limite dans l'utilisation des armes sales.
3) L'ennemi déclenche son attaque de l'intérieur du pays victime du terrorisme
Troisième caractéristique, tout aussi impressionnante, l'ennemi déclenche son attaque non plus de l'extérieur mais de l'intérieur du pays victime.
Ces attaques ont été menées sur des lignes intérieures, par des pilotes infiltrés de longue date aux Etats-Unis.
Le pays victime est pris à revers, ce qui signifie que les problèmes de sécurité interne vont désormais devenir supérieurs aux problèmes de sécurité externe.
Les politiciens français qui ont provoqué volontairement ou par leur négligence les vagues successives de l'immigration ces vingt dernières années sont, d'une certaine manière, des criminels en puissance.
4) La cause défendue n'est plus politique
La quatrième caractéristique de cette nouvelle guerre qui nous est faite, et qui vient de nous être déclarée, est la plus importante : la cause n'est plus politique, elle est culturelle, et pour tout dire métaphysique.
L'agression contre l'Amérique, c'est une agression contre l'Occident.
Les cibles étaient symboliques :
- le centre commercial et financier du monde occidental,
- et le coeur militaire de la première puissance occidentale, le Pentagone, symbolisant le lieu d'où sont partis les missiles Tomawak contre les pays arabes ou musulmans, en l'occurrence l'Irak et l'Afghanistan.
Même si le mot est impropre, je l'utiliserai, il s'agit bien là du résultat d'une fatwa lancée par l'internationale islamiste contre le Grand Satan et les Petits Satans.
Il y a quand même une coïncidence frappante :
- l'assassinat du Commandant Massoud allié de l'Occident,
- la coïncidence dans le temps avec le jugement des huit ressortissants allemands de confession protestante, membres de l'association humanitaire Chester Now jugés pour " prosélytisme chrétien ",
- et au même moment, à Durban, on dénonce des anciens pays colonisateurs.
Nous sommes devant une situation que les géostratèges, pour les plus lucides d'entre eux, avaient déjà prédit, il y a dix ans ou vingt ans :
*d'un côté, en Occident, une basse pression démographique et culturelle, avec, pour seul lien qui nous unisse encore, le fait d'être des consommateurs et parfois des spéculateurs autour des mêmes marchés.
Il est bien évident que si l'Occident se résume désormais à cela, nous ne tiendront pas longtemps.
Si notre seul ciment, c'est de pouvoir consommer en paix, alors cette guerre est perdue d'avance.
*de l'autre côté, on a une haute pression démographique et une haute pression spirituelle et culturelle.
Cette guerre on peut la qualifier : c'est le Jihad contre la liberté !
Pour l'islamisme, je dis bien l'islamisme, et non pas l'Islam,
- pour l'islamisme :
-l'Occident c'est l'ennemi,
-la violence est nécessaire, et elle est sainte (aussi bien pour le GIA, l'UCK ou Abou Sayyaf.)
-la vie personnelle n'a aucune valeur.
C'est d'ailleurs toute la différence entre :
-une religion fondée et établie sur le martyr, c'est-à-dire la mort acceptée,
- et une religion fondée sur la conquête, c'est-à-dire la mort provoquée.
Après le mur de Berlin, voici venir le mur du Jihad !
Ce mur sépare deux mondes, deux civilisations, et il dissipe l'illusion d'une planète débarrassée du tragique de l'histoire.
Je voudrais citer le journal Le Monde : "Les conflits futurs ne seront pas économiques ou politiques, ils seront culturels. Ils opposeront entre elles des civilisations définies essentiellement par leurs religions de référence, Islam et christiannisme. Un des phénomènes majeurs des vingt dernières années est le réveil de l'Islam. Il s'agit d'un mouvement de masse porté par une vague démographique sans précédent. La culture islamique dans sa version la plus stricte offre une dignité aux jeunes gens déclassés qui peuplent les quartiers misérables du Caire, de Karachi et de Kaboul. On a donc bien tort de croire que la bataille des idées a été définitivement gagnée après la chute du Mur de Berlin. La démocratie libérale et la tolérance n'ont nullement triomphé sur la planète. Les valeurs philosophiques et politiques des Occidentaux n'ont pas eu le même succès que leur nourriture, leurs ordinateurs ou leurs vêtements. Des jeunes gens portant des jeans, qui boivent du coca-cola et mangent un big Mac dans un quelconque pays musulman du Moyen-Orient sont peut-être en train de préparer un attentat contre un avion de ligne américain. Telle est la thèse que défend Samuel Huntington, professeur à l'Université de Harvard, et qui vient de publier un livre aujourd'hui traduit en français chez Odile Jacob sous le titre "le choc des civilisations". Ce regard tragique, cette vision apocalyptique - ce livre est écrit en 1997 - tranche singulièrement avec l'heureux épilogue de l'aventure universelle imaginée par le fameux Francis Fukuyama en 1992 dans son livre tout aussi fameux "La fin de l'histoire". Que dit Samuel Huntington qui semble hélas se vérifier dans l'horrible fracas des Tours jumelles de Manhattan ? : les attaques suicides menées contre l'Occident ne sont qu'un début, selon Huntington, nous n'assistons nullement à l'avènement d'une civilisation universelle dans le bonheur d'une démocratie libérale et marchande qui serait acceptée par tous sur la planète et scandée par le rythme paisible des élections régulières, c'est tout le contraire, nous vivons le début d'une grande guerre".
Le dernier chapitre, c'est pour cela que je m'attarde sur cet article du Monde, "le dernier chapitre du "choc des civilisations" est un scénario catastrophe digne des meilleurs scripts d'Hollywood. Les Islamistes ont acquis l'arme nucléaire, ils lancent un missile sur une grande ville occidentale, la puissance ainsi visée riposte par le feu nucléaire contre les territoires d'où l'attaque est venue. Ainsi commence la troisième guerre mondiale. Dans le scénario imaginé par Huntington, cela se passe en 2010 et la ville détruite par les Islamistes est Marseille. Voilà pour ce chapitre de politique fiction qui est sans doute très instructif pour la lecture des évènements d'aujourd'hui".
Dans la vie réelle, c'est le 11 septembre 2001, que New-York et Washington, et non pas Marseille, ont été touchées. C'est-à-dire que le scénario catastrophe s'est réalisé avec dix ans d'avance.
Ce sont les Etats-Unis qui ont été la première cible de ce " choc des civilisations ".
Donc, il y a bien nouvelle guerre :
- des groupes non étatiques incontrôlables et imprévisibles,
- des cibles civiles sans barrière morale pour les anéantir,
- avec une cause très haute, la plus haute qui soit, Allah.
- et l'idée que l'on infiltre, en profitant de la faiblesse de l'Occident, ses propres défenses pour les anéantir de l'intérieur.
Etablir les conditions d'une nouvelle paix
Face à cette nouvelle guerre, il nous faut établir les conditions d'une nouvelle paix.
II. Nous devons réapprendre à nous défendre
La première chose que nous avons à faire, c'est réapprendre à nous défendre.
Nous avons atteint un tel degré d'impréparation et de capitulation morales que, face à la froide détermination de nos agresseurs, les conditions du rétablissement de la paix ne sont pas aujourd'hui réunies et il est urgent de les réunir.
Ces conditions sont au nombre de deux.
Elles sont le filigrane de la suite de mon propos : c'est la force et c'est la nation.
La leçon du drame de Béziers
On disait jadis, ce que rappelait un jour le Maréchal de Lattre, que la violence est un péché, la force une vertu.
Je voudrais faire un rapprochement, qui peut paraître surprenant, mais qui pour moi s'impose, entre le drame de Béziers et le drame de New-York.
En quoi les évènements de Béziers auraient dû déclencher une réflexion politique d'ensemble et sans doute, comme je l'avais proposé, la déclaration de l'état d'urgence ?
La leçon de Béziers est simple : la France n'est pas prête pour cette guerre.
La leçon de New-York est simple : la France n'est pas prête pour cette guerre.
Le drame de Béziers révèle, personne ne peut plus dire le contraire, que des armes anti-chars entrent en France, sans contrôle à nos frontières.
Il révèle de la même façon qu'il n'y aucun contrôle dans les banlieues où elles sont stockées. Je suis d'ailleurs scandalisé, que M. Vaillant n'ait pas fait une mise au point lorsque des policiers de Béziers ont dit, à la télévision, sans être démentis, qu'ils avaient l'ordre de " ne pas pénétrer dans certains quartiers "!
Il y a, dans les banlieues de France, des arsenaux clandestins, et la police ne les éradique pas : c'est grave ! ! !
Enfin, Jean-François Corbière, Maire-adjoint de Béziers, qui a vécu le drame, et qui nous l'a raconté ici même, en tant que membre du Mouvement Pour la France, a bien souligné ce que l'assassin du Chef de Cabinet du Maire de Béziers, après être passé saluer sa famille - ce qui veut dire " je vais me suicider "- a pris soin de ceindre son front du bandeau rouge " martyr d'Allah ".
Et le FBI, en retrouvant les derniers messages des passagers des quatre avions, a fait savoir que les terroristes avaient tous revêtu le même bandeau rouge après avoir sorti leurs cutters, au moment d'opérer.
Le même bandeau rouge à Béziers, New-York et Washington.
Cela veut dire que ce n'est pas un geste isolé de marginaux :
- c'est un geste qui est le même dans le monde entier,
- pour cette guerre qui est la même dans le monde entier,
- par des gens qui ne sont pas des fous furieux,
- qui sont tout sauf fous,
- qui sont froids,
- terriblement lucides,
- ne serait-ce que sur notre incapacité à nous défendre.
La leçon du drame de New-York
Alors, après le drame de New-York, la question qui s'est posée pour beaucoup de citoyens français, a été la suivante:
"Sommes-nous bien protégés ?".
Et juste au moment où les Français se posaient cette question est tombée une dépêche de l'AFP, très intéressante, et qui est passée totalement inaperçue. Je vous lis cette dépêche incroyable :
Selon le responsable de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN): "Les enceintes des réacteurs des centrales nucléaires ne résisteraient probablement pas à l'impact de la chute accidentelle ou d'origine terroriste d'un grand avion commercial car ce risque était statistiquement trop faible pour être pris en compte dans leur conception".
Quand je disais, " nouvelle guerre, nouvelle paix ", vous comprenez bien que, par rapport à ce qui s'est passé aux Etats-Unis et qui nous a tous surpris : il s'agit bien d'un problème à revoir dans l'heure.
Alors que devons-nous faire, que doit faire la France ?
La France a deux devoirs : le premier, un devoir vis-à-vis des Etats-Unis, et ensuite un devoir vis-à-vis des Français.
A- Le devoir de la France vis-à-vis des Etats-Unis
1- La France doit manifester sa solidarité sans réserve
Vis-à-vis des Etats-Unis, la France doit manifester sa solidarité sans réserve. L'Amérique est attaquée : nous sommes aux côtés de l'Amérique, c'est aussi simple que cela.
Au moment de la crise de Cuba, le Général de Gaulle a envoyé un message clair : "Nous sommes aux côtés de l'Amérique". Rien n'a changé.
2- La France doit aider l'Amérique à en finir avec ses incohérences diplomatiques.
Ensuite, la France doit aider l'Amérique à en finir avec ses incohérences diplomatiques. Depuis dix ans, en effet, l'Amérique soutient et installe l'islamisme dans le pourtour méditerranéen et au coeur de l'Europe.
On peut citer, à titre d'illustration, la bienveillance à l'égard du GIA, la bienveillance pour l'UCK au Kosovo. L'Amérique nous a obligés à briser nos alliances les plus traditionnelles, et maintenant que fait M. Bush ? Il appelle M. Poutine, parce qu'ils ont le même problème.
Les américains ont favorisé :
L'établissement d'une République bosniaque islamique au coeur de l'Europe,
l'émergence de la minorité albanophone en Macédoine,
et surtout, chose plus incroyable encore, l'entrée de la Turquie en Europe.
Nous devons lancer un appel aux Américains pour qu'ils révisent leur politique dans les Balkans, afin qu'ils n'aient pas ensuite à en supporter les conséquences malheureuses.
Nous sommes les seuls à pouvoir lancer cet appel, nous, la France, parce que nous sommes un vieux pays, une puissance méditerranéenne, et parce que nous avons eu longtemps ce qu'on appelait une " politique arabe ".
La France est sans doute un des très rares pays au monde qui peut être également entendu par nos amis israéliens et nos amis arabes.
La France n'a jamais confondu le monde arabe et l'islamisme.
La France a, derrière elle ,mille ans de savoir-faire diplomatique, elle a une longue parenté avec nos voisins de la Méditerranée.
Avec deux leçons pour l'avenir:
La diplomatie française doit renouer avec :
- une grande politique arabe de proximité géographique et affective,
- mais en même temps, la France n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'Islam ! ! ! !
3- La France doit favoriser une réponse des Nations-Unies.
Toujours vis-à-vis des Etats-Unis, la France doit favoriser auprès de nos amis américains, une réponse des Nations-Unies, plutôt qu'une réponse unilatérale que nous serions amenés à suivre. Nous ne sommes pas des supplétifs, fut-ce de la première puissance mondiale.
De même qu'une réponse de l'OTAN ne conviendrait pas. En effet, selon la formule de Dominique Souchet, " à l'internationale terroriste seule convient une réponse de la Communauté internationale ".
C'est la seule manière d'éviter le piège du Nord contre le Sud, car ce serait dramatique.
Nous pensons aussi que la réponse doit être politique parce que les centres nerveux de l'internationale terroriste sont autant
- dans les banlieues de Londres, Paris et Berlin,
- qu'à Kaboul, Karachi, Kartoum et Tripoli,
et nous pensons qu'il ne faut pas que ce soientt les populations civiles des pays musulmans qui paient le prix du terrorisme.
C'est la raison pour laquelle la solution la plus raisonnable, c'est de frapper sans merci les camps d'entraînement du terrorisme islamique, partout où ils se trouvent.
Mais quand je dis " frapper les camps d'entraînement, " je pourrais ajouter :
- les camps de formation,
- les abris,
- les repaires
- les points de passage
- et les plates-formes-relais
Nous savons ce que la France doit faire vis-à-vis des Etas-Unis. Mais vis-à-vis de la France, que doit faire la France ?
B- Protéger les Français
1)Rétablir nos frontières et notre souveraineté
Le réflexe mnémotechnique du Premier ministre a été "vigipirate".
C'est une réponse sémantique et de circonstances. Une réponse statique avec des sentinelles
D'ailleurs, on ne voit pas beaucoup de soldats puisqu'il n'y a plus de service militaire.
Que peut-on faire pour protéger les Français ?
Je voudrais faire ici un certain nombre de propositions qui s'imposent,
Rétablir nos frontières
Nous proposons, de rétablir nos frontières et notre souveraineté ! ! !
En effet :
-nous sommes très favorables à la coopération européenne en matière de sécurité, de justice, de police, de frontières,
-nous sommes ouverts à l'idée, si je puis dire, d'avoir des contrôles aux frontières extérieures de l'Europe.
Mais nous n'y avons jamais vraiment cru, parce que ce n'est pas dans la culture de certains pays et que, de toutes façons, ce qu'un pays ne fait pas pour lui-même, personne d'autre ne le fait à sa place.
La coopération européenne en matière de contrôles ne doit pas être le substitut, selon une expression forte de Georges Berthu, à notre absence de politique de contrôles.
Ce n'est pas parce que, demain, vous allez ouvrir la porte de votre appartement que votre voisin, qui, lui, a pris soin de la fermer, va venir à votre secours quand les cambrioleurs auront emporté vos meubles. Ce sera trop tard.
Donc la politique européenne, je pèse mes mots, menée depuis Schengen a été tout simplement criminelle.
De quoi parlent, aujourd'hui, le Parlement européen et la Commission de Bruxelles ? Ecoutez bien ! De " l'abolition totale des contrôles aux frontières " pour terminer le travail, de " l'élargissement du droit d'asile ", et de " l'élargissement du regroupement familial " !
Suspendre le traité de Schengen
Je fais une proposition simple à laquelle, je pense, vous adhérerez tous, proposition que ceux qui ont négocié le traité de Schengen finiront peut-être par revendiquer : je demande avec force ce matin à nos gouvernants de suspendre immédiatement le traité de Schengen qui est une faillite !
Suspendre le traité d'Amsterdam
Et nous demandons aussi, pour rétablir notre souveraineté sur les problèmes d'immigration, (puisque vous savez qu'à partir de 2004 c'est la Commission de Bruxelles qui règlera tous les problèmes d'immigration), d'abolir le traité d'Amsterdam.
Je voudrais précéder une critique qui pourrait être faite et qu'on connaît bien : " ça y est Philippe de Villiers est reparti dans ses marottes "!
Mais ce n'est pas moi qui dit cela. Il y a une certaine Michèle Coninsx qui est magistrat national belge, et qui est surtout la Présidente, fraîchement élue, d'un organisme très important, mis en place par l'Union européenne, qui s'appelle Eurojust et qui est chargé de lutter contre le terrorisme.
Cela ne peut pas mieux tomber. Cette dame vient de s'exprimer dans le journale Le Parisien, je la cite. La question du journaliste, M. Christophe Dubois : "La nébuleuse islamiste est-elle fortement implantée en Europe ?". Réponse de la Présidente d'Eurojust, parlant au nom de l'Union européenne : "L'Europe peut constituer une base de repli logistique pour ces terroristes. Les frontières sont en effet relativement faciles à franchir à cause de l'espace Schengen. De plus, ces personnes se sentent très à l'aise en Europe car on y parle plusieurs langues. Un Algérien parlant français s'y fera moins remarquer qu'aux Etats-Unis. Par ailleurs, l'Europe peut aussi constituer une base de repli de par sa situation stratégique. Ces hommes rassemblent de l'argent, des médicaments, des armes. Ils s'organisent à partir de chez nous pour aller lutter ailleurs. C'est donc un lieu potentiel d'échange avec les Etats-Unis, mais cela demande encore des vérifications".
Donc premièrement rétablir nos frontières et notre souveraineté pour régler nous-mêmes nos problèmes de contrôles et nos problèmes d'immigration, et par conséquent de sécurité.
2) Désarmer les banlieues
Deuxièmement, il est urgent de déclencher l'opération "moisson essentielle" dans nos banlieues.
Plutôt que d'envoyer nos soldats chercher des armes en Macédoine, c'est en Corse et dans nos banlieues qu'il faut aller les chercher.
Jacques Attali, dans un article courageux, a demandé l'opération "moisson essentielle" et prononce la phrase suivante à l'orée de son papier paru dans l'Express cette semaine : "Les prochaines guerres, en Occident au moins, n'opposeront pas des armées sur des champs de bataille, mais elles seront, si l'on n'y prend garde, des guérillas entre peuples mêlés refusant de vivre ensemble. Elles opposeront riches et pauvres, citadins des quartiers aisés et ceux des "cités", Islam et Occident chrétien".
Cela veut dire que, quand Jacques Attali découvre une vérité élémentaire, nous sommes devant une telle coulée de bon sens que tout le monde est censé l'avoir vu ! ! !
Je voudrais citer également un article passé inaperçu cet été dans le Figaro, de Xavier Raufer, à propos du terrorisme urbain et auquel personne n'avait pensé. Il dit ceci : "La rapidité et le secret avec lesquels les organisateurs de "rave parties" ont pu se rassembler en quelques heures, à n'importe quel endroit de France, avec plusieurs milliers de personnes à chaque fois, doit nous faire réfléchir à ce que serait l'utilisation des mêmes méthodes par les terroristes et il en déduit, je cite : " la potentialité d'une mobilisation terroriste ou subversive qui serait très dangereuse pour le pays tout entier ". Donc il faut désarmer les banlieues, il faut réglementer et surveiller Internet, puisqu'en France aujourd'hui sur des sites Internet de recrutement on peut lire, "Le Jihad est pénible et difficile, c'est pourquoi la récompense est si grande".
Il faut interdire les mouvements islamistes en France, il faut appliquer la tolérance zéro pour les mouvements islamistes et il faut donner enfin à la police des moyens et à la justice une mission large d'investigations et de sanctions. Il faut enfin abolir la loi Guigou qui désarme la justice et la police !
3) Recréer un système de renseignements digne de la France
Il est urgent de recréer un système de renseignements digne de la France et à la hauteur des enjeux.
J'ai eu la chance de connaître, à la fin de sa vie, un homme remarquable, Alexandre de Marenches, l'ancien patron des services secrets français. Il m'a raconté comment François Mitterrand, pour des raisons idéologiques, a cassé complètement nos services de renseignements.
Et on en paie le prix fort aujourd'hui.
Un nouveau système de renseignements est nécessaire pour la nouvelle paix.
Un système de renseignements reposant sur trois atouts nouveaux, adaptés au monde dans lequel nous venons d'entrer.
Premier atout : une puissance de détection :
- détection des commandos dormants,
- détection des filières,
- des déplacements,
- filières de faux passeports, de fausses cartes d'identité.
Quand vous voyez que l'on vient de découvrir un réseau de fabrication de faux papiers, notamment pour des passeports français, en Thaïlande, il nous faut bien consater que nous sommes loin de cette puissance de détection.
Je propose que les Renseignements Généraux, dont les effectifs sont très importants, voient leurs missions redéfinies.
Je propose que les " Renseignements Généraux " deviennent les renseignements particuliers et qu'ils opèrent particulièrement dans les banlieues.
Plutôt que de suivre les hommes politiques en campagne, il vaudrait mieux qu'ils poursuivent les terroristes en action.
Deuxième atout nouveau d'un service de renseignements à la hauteur des enjeux, c'est la capacité d'interception. Il faut former ce qu'on pourrait appeler une " cyber-police " face à cette " " cyber-guerre " , puisque le terrorisme va utiliser les assauts électroniques contre des systèmes informatiques sur lesquels reposent le réseau énergétique, les communications, les transports, les services d'urgence ; il faut donc créer un cyber-système de renseignements.
Enfin, dernier atout, c'est la connexion entre les réseaux électroniques et les réseaux de renseignements humains.
Le Général Schwarzkopf a dit, il y a deux jours, une chose qui pourrait s'appliquer à la France : "le renseignement qui fait appel à la haute technologie, aux écoutes, aux satellites, c'est très bien, mais nous ne pouvons pas frapper les terroristes si nous n'avons pas d'espion".
4) Retrouver un outil de défense digne de ce nom :
La quatrième chose que nous pouvons faire pour les Français, et pour la France, c'est retrouver un outil de défense digne de ce nom.
Depuis sept ans, nos gouvernants ont sabordé l'outil de défense de la France.
Il s'agit d'abord d'un sabordage budgétaire.
Le budget de l'armée française, comme le dit très bien le Général Clarke, est devenu la variable d'ajustement du budget de l'Etat, pour payer les 35 heures (100 milliards), on pille le budget de la Défense.
Ce qui signifie :
- une baisse continue des crédits depuis 1990 ( - 17% en 10 ans)
- un effondrement des dépenses d'équipements, en baisse de 30 % depuis dix ans,
- un effondrement des dépenses de recherche, de 50 % en 10 ans,
- un affaiblissement du niveau de préparation des forces avec un taux d'indisponibilité de nos aéronefs de 40 %,
et au même moment l'effort de défense a augmenté dans le monde :
- pendant qu'il tombait à 1,96 % en France,
- il montait aux USA à 3,1 %,
- au Royaume-Uni à 2,4 %
- et il augmente en Chine de plus 10 % par an.
Sabordage budgétaire, sabordage technique : nos trois grands programmes majeurs en matière d'armement classique se sont transformés en autant de catastrophes industrielles.
Le char Leclerc : accumulation de 22 milliards de pertes depuis 1990, alors que c'est une magnifique réalisation française.
Le Rafale dérapage du coût 30 %.
Quant au porte-avion Charles de Gaulle, il est le symbole d'une perte d'expertise, comme diraient les diplomates, perte d'expertise accumulée depuis les années soixante !
Quant à la situation de nos industries de défense, elles sont confrontées à une faillite masquée, (arsenaux d'Etat, DCN, GIAT,) avec une perte d'indépendance qu'on n'a pas assez soulignée au moment de la création de d'EADS : le partage du leadership français dans les domaines aéronautiques et le domaine des missiles :
- sabordage budgétaire,
- sabordage technique,
- sabordage stratégique.
Depuis les Grecs et les Romains, la question simple posée par un peuple à son armée est triple :
- On défend quoi ou qui ?
- contre qui ?
- avec quel esprit de défense ?
Aujourd'hui, que défendons nous ?
Jusqu'à la réintégration de la France dans l'OTAN, les choses étaient à peu près simples : on défendait un sanctuaire, c'est-à-dire le territoire français.
L'arme nucléaire était calibrée par rapport à l'idée : vous ne touchez pas au sanctuaire.
Or, contrairement à ce que vous pouvez penser la fin des essais nucléaires, a signifié l'abandon du nucléaire. Les Américains, eux, pousuivent leurs essais mais l'interdiction des essais se traduira inéluctablement par une dégradation des performances des armes nucléaires françaises, notamment en terme de miniaturisation et de furtivité, ce qui est essentiel pour les armes de l'avenir.
Aujourd'hui, la France est prise dans les rets d'un humanitarisme pro-islamique ainsi que d'un vague européisme mal coordonné.
Nous devons revenir à une idée simple : la " Défense nationale ", c'est fait pour défendre la nation.
Cela ne signifie pas qu'il faille nous abstenir de toute forme de coopération avec nos voisins et nos alliés. Il est évident qu'un bouclier anti-missile, nécessaire face à certains types de menaces, ne peut se concevoir qu'au niveau européen. Si l'Europe a bien une légitimité, c'est bien dans ce domaine.
Il en va de même de la nécessité d'une agence européenne d'armement dans la mesure où nous ne serions plus capables de fabriquer tout seuls, au moindre coût nos armements de demain.
Ce sont là deux grands sujets de préoccupation et de réflexion pour l'Europe tout entière.
Mais cela signifie avant tout que, la Défense nationale doit être pensée en terme de concept stratégique par rapport au territoire français.
CONTRE QUI ?
Contre toutes les menaces, dont l'une qui a été complètement oblitérée et oubliée : le terrorisme.
Car l'une des menaces majeures qui plane sur nos biens stratégiques ou culturels, c'est l'infiltration du territoire à partir du vieux principe de la 5ème colonne, c'est-à-dire la prise d'otages opérée depuis l'intérieur du bâtiment, ou de l'enceinte fortifiée. Et la seule réponse à ce type de guerre, c'est la prise de conscience de toute la population, à la fois des enjeux et des risques.
Nous assistons aujourd'hui à une banalisation et à une désacralisation de l'armée française avec un recrutement qui est savamment dosé pour favoriser ce qui arrivera bientôt, à savoir le syndicalisme militaire, une internationalisation
-y compris des langues, puisque maintenant les Etats-majors parlent en anglais- ,et naturellement une banalisation du métier des armes, car comme le souligne le Général Clarke, le métier des armes est reçu aujourd'hui pour un métier comme un autre, exercé par des sortes de fonctionnaires du maintien de la paix.
Donc, il faut adapter notre outil de défense à cette nouvelle donne mondiale, ce qui signifie un effort de défense pour un monde instable.
Il faut faire comprendre aux Français, mais ils sont prêts à le comprendre aujourd'hui, que l'effort de défense n'a rien d'un luxe inutile parce que nous sommes une nation située à proximité immédiate de quatre zones majeures d'instabilité.
- Il faut ensuite un partage européen du fardeau technique.
Je l'ai dit, il n'est pas question de s'isoler.
- Il faut établir la participation générale des citoyens à la défense du territoire, et c'est pourquoi nous proposons la création d'une garde nationale pour garder nos frontières et nos lieux stratégiques.
Afin que tous les jeunes Français participent à une nouvelle forme de service national qui permette de faire prendre conscience à tous les Français de l'extraordinaire bien culturel et stratégique qu'est notre pays, la France.
5) Diffuser et transmettre le sens de la Nation
Ce que nous attendons de nos gouvernants, c'est qu'ils tiennent compte de ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, qu'ils prennent d'une certaine manière modèle sur la réaction du peuple américain et qu'ils donnent désormais aux jeunes Français le sens de la nation et les valeurs de notre civilisation.
Cela signifie d'abord: retrouver l'autorité de l'Etat !
Retrouver l'autorité de l'Etat, cela veut dire :
- ne plus admettre les glissements sémantiques, auxquels on assiste de plus en plus souvent.
Ainsi, la quasi totalité des politiciens français parlent à propos des terroristes corses, de " nationalistes corses ".
Non, il n'y a pas de " nationalistes " corses, parce qu' il n'y a pas de " nation corse " !
-ne plus accepter l'impunité. Tant que les assassins du Préfet Erignac n'auront pas été retrouvés, la France n'aura plus d'Etat.
Et il est scandaleux, pour nous, de voir nos gouvernants flirter avec les négociants du crime. Quel spectacle de voir M. Vaillant qui apprivoise les "ravers" et M. Kouchner qui flatte les dealers.
Nous proposons, après avoir rétabli l'autorité de l'Etat, d'imposer à l'école une instruction civique nationale pour que nos banlieues ne soient plus des pépinières de la haine contre les " gaulois ", (comme on dit en rap), pour que sur le remblai des Sables-d'Olonne on n'entende plus ce qu'on a entendu cet été : "à bas la France, la France on t'aura".
Nous souhaitons que la France prenne exemple sur l'Amérique pour faire rayonner notre culture et pour faire aimer notre drapeau.
Il ne faut donner à l'avenir la nationalité française qu'à des gens assimilés, c'est-à-dire qui connaissent notre langue, qui connaissent notre histoire, et qui acceptent nos règles de droit.
- il ne faut plus accepter le tchador à l'école.
Il faut mettre en oeuvre toutes les conditions pour permettre en France l'épanouissement d'un Islam modéré, tolérant, laïque. C'est la raison pour laquelle nous considérons que, désormais, l'édification et l'ouverture dans les banlieues de lieux de culte de l'Islam, devraient être subordonnées à des conditions de compatibilité avec nos règles de droit.
Les responsables devraient signer une charte concordataire dans laquelle ils reconnaîtraient l'autonomie du politique vis à vis du religieux, les libertés individuelles reconnues par la République - c'est-à-dire la liberté tout court - et singulièrement :
- la liberté de croire,
- la liberté de religion ou de changement de religion,
- l'égalité des droits entre tous les citoyens, notamment les hommes et les femmes,
- l'interdiction de la polygamie.
Enfin, il faut arrêter les REPENTANCES : il faut cesser de salir la mémoire de l'armée française et la mémoire de la France.
Il faut cesser de laisser entendre que la France en 14-18 était un pays de mutins, en 40 un pays de collabos antisémites, et en Algérie, un pays de tortionnaires.
Peut-être que leur France à eux, c'est la France des descendants de ces gens-là, mais pas nous.
Notre France à nous :
- c'est la France des poilus qui sont tombés, ensevelis dans la tranchée des baïonnettes,
- c'est la France des premiers résistants,
- c'est la France des soldats qui, en Algérie, ont donné leur parole d'honneur.
Et je salue au passage le fils de Harkis, rencontré ce matin et je lui dis : " vous les Harkis vous êtes l'honneur de la France, mais le manquement à la parole, c'est le déshonneur de la France. "
Il faut arrêter cet auto-flagellation collective de tout l'Occident.
Pourquoi ?
Parce qu'elle sonne aux oreilles des terroristes comme une capitulation morale et qu'elle leur donne une indication précieuse.
On donne au monde et à nos jeunes l'image d'un Occident coupable et qui doute.
Oui, chers amis, tout a changé le 11 septembre 2001 ! ! !
Nous avons changé de siècle, d'époque et d'urgence et espérons-le aussi, d'état d'esprit.
Tout ce qu'on croyait désuet, dépassé, périmé, apparaît et apparaîtra de plus en plus comme l'assurance de l'avenir, de la paix, de la sécurité et donc de la modernité.
Le drame de New-York et Washington a montré la nécessité des frontières parce qu'elles seules permettent de lutter contre la mondialisation du crime.
La nécessité des Etats, parce qu'on voit bien qu'on ne peut pas organiser le monde d'un seul tenant et que l'idée d'un gouvernement planétaire est une idée sotte, contraire à la paix et désormais périmée. A la manière des caissons étanches dans n'importe quelle embarcation, les Etats sont les caissons étanches, les écrans de protection des populations civiles.
Enfin, la nécessité des Nations : ce n'est pas une France diluée dans un magma européen informe qui défendra les Français.
Interrogeons un instant l'Amérique. Avec quelle arme peut-on lutter le plus efficacement contre le terrorisme ? M. Bush a répondu : avec l'arme morale de la cohésion.
Existe-t-il, au monde, une autre cohésion que nationale ?
Avec quelles armes physiques, militaires, peut-on lutter contre le terrorisme ?
Avec les armes d'une nation. A partir d'une très vieille expression, " la défense nationale ".
Il n'y a pas de défense internationale ! ! !
Mais, plus haute encore dans la hiérarchie des urgences, il y a la question ultime : au nom de quoi a-t-on le droit et aujourd'hui le devoir de se défendre?
Au nom d'une culture, chacun la sienne, au nom d'une identité, au nom d'un patrimoine affectif, c'est-à-dire au nom d'une nation.
Quels ont été, dans les premières heures après le drame, les premiers symboles du sursaut américain ? Les premiers symboles, vous les avez vus en images. Quels ont été les magasins qui sont restés ouverts à New-York et à Washington ? Les magasins où l'on vendait des bannières étoilées, le drapeau de la nation américaine.
Chers amis, l'avenir du monde, c'est-à-dire l'avenir de la paix, l'avenir de l'humanité, tient dans une seule proposition qui est la nôtre, celle qui nous rassemble, et qui, au fil du temps, rassemblera, nous l'espérons, tous les Français pour la survie de notre pays et la protection de la paix dans le monde. Cette proposition, c'est la " coopération harmonieuse des nations souveraines ".
La bonne réponse au terrorisme, il n'y en a qu'une, c'est le sursaut national. Du plus profond de nos convictions, ensemble, avec notre cur et de toute notre âme, osons dire simplement :
que vive l'Amérique "God Bless America",
et que vive la France !
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 15 octobre 2001
Cette Université d'été a été maintenue, comme je le disais avant-hier soir,
- parce que pour nous, le drame que vit le peuple américain était une raison supplémentaire de maintenir l'Université d'été,
- parce que dans les périodes de grandes tensions, quand le peuple français est lui-même tenaillé par l'inquiétude et l'angoisse, il est utile et nécessaire que les mouvements politiques qui font profession de réfléchir à l'avenir de notre pays se réunissent
- pour essayer de comprendre les évènements
- et de dessiner l'avenir en rapport avec les nouvelles urgences géostratégiques.
Cette Université s'est déroulée dans ce climat-là.
Nous étions heureux de nous voir, souvent de nous rencontrer et de nous découvrir, mais nous étions aussi chargés du poids de cette tragédie qui touche l'Amérique et qui concerne le monde entier.
L'émotion
Notre premier sentiment était, et est encore ce matin, alors que nous venons d'apprendre la mort du Commandant Massoud en Afghanistan, un sentiment d'émotion.
La France, le peuple français, est encore aujourd'hui sous le choc, marqué par des images inoubliables qui nous rappellent, pour ceux qui ont des souvenirs de l'après-guerre, la crise des fusées de Cuba, l'assassinat de Kennedy, la même angoisse, la même inquiétude, etc
Mais ce que nous venons de vivre nous touche beaucoup plus que ces souvenirs là, parce que ces images impressionnantes nous laissent deviner un avenir qui pourrait être sombre si :
- les réponses,
- les répliques,
- les sanctions
n'étaient pas les bonnes.
La solidarité
Notre sentiment est aussi, évidemment, un sentiment de proximité affective avec le peuple américain :
- détresse partagée,
- colère partagée,
- détermination partagée.
Le Président de la République a eu raison de dire sans ambages, au nom du peuple français, que la France était solidaire des Etats-Unis.
Quand il y a un drame dans une famille, que l'on soit voisins ou amis, on ne mégote pas.
La surprise
Mais nous sommes tous, nous ici, et tous les Français, submergés par un autre sentiment : la surprise.
Trois certitudes du temps sont ébranlées
Il semble que toutes les certitudes du temps se trouvent aujourd'hui ébranlées. J'en prendrai trois exemples :
a) - Il paraissait impensable qu'une puissance terroriste puisse avoir la
capacité logistique nécessaire pour infiltrer autant d'activistes et pour enchaîner aussi efficacement autant d'opérations de guerre.
b) -Il paraissait impensable que les systèmes occidentaux d'espionnage, d'écoute, de sécurité soient ainsi :
contournés,
neutralisés
et pour tout dire ridiculisés.
c) - Et il paraissait impensable que la guerre revienne.
Je me souviens, en cet instant, d'une phrase malheureuse de l'actuel ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, lorsqu'il avait invité les Français à percevoir ce qu'il appelait " les dividendes de la paix, " vivant de cette illusion, aujourd'hui dissipée, qu'après la chute du Mur de Berlin il n'y aurait plus d'histoire, et que la tragédie était derrière nous.
Et c'est au nom de ces dividendes de la paix que l'on a :
- supprimé le service national,
- taillé dans les budgets de défense,
- démantelé nos services de renseignements,
- et transformé notre armée en milice humanitaire pro-islamistes.
La question que je me suis posé depuis mardi, qui m'a poussé à une réflexion personnelle approfondie et à une multitude de contacts avec les responsables du Mouvement Pour la France, ainsi qu'un certain nombre d'experts de notre connaissance et de notre entourage, la question que je voudrais poser devant vous est la suivante :
sommes-nous entrés dans une nouvelle guerre mondiale ?
Il est bien évident que cette question domine tous les débats, par ailleurs si intéressants, qui ont nourri cette Université d'été.
Il semble que OUI et je voudrais le démontrer à ma manière.
Nous sommes devant une nouvelle guerre, et face à cette nouvelle guerre, il faut que nous ayons
- la lucidité,
- l'intelligence,
- et la sagesse , de définir les conditions d'une nouvelle paix.
La paix de demain ne pourra pas être la paix d'hier.
La guerre de demain, on peut hélàs l'affirmer depuis ce mardi 11 septembre 2001, n'est plus la guerre d'hier.
I. La Troisième Guerre Mondiale est peut-être commencée
Il faut rester prudent : on ne peut pas affirmer que la troisième guerre mondiale est commencée, mais l'on ne peut se cacher qu'il y a un risque de guerre mondiale.
Le quadruple attentat du 11 septembre pourrait être l'équivalent, en mille fois plus puissant, du coup de revolver contre l'Archiduc François-Ferdinand.
L'imprévisible s'enroule en quelque sorte le long de deux spirales qui, ensemble, peuvent organiser un engrenage infernal.
La spirale de la revanche
La première spirale, c'est la spirale de la revanche : les Américains ne peuvent pas ne pas répondre.
Mais comment répondre ?
La spirale de la folie
La seconde spirale est celle de la folie, car il y a dans le monde aujourd'hui autant d'émules que de gens indignés.
Folie parce qu'une barrière morale, chacun le sent bien, a été franchie.
Nous sommes devant ce que François Heisbourg a appelé l'hyper terrorisme : ce n'est plus le terrorisme classique de Kelkal ou de Ravachol.
Cette guerre nouvelle a, nous semble-t-il, quatre caractéristiques nouvelles, originales, inédites.
1) Il ne s'agit plus d'une guerre de bloc à bloc
La première de ces caractéristiques est déterminante par ses conséquences :
- Il ne s'agit plus : d'une guerre entre Etats ou entre blocs.
d'un conflit d'Etat à Etat,
de territoire à territoire :
avec les notions de suprématie, de puissance, et de zones d'influence.
- Il s'agit, à travers une internationale terroriste :
de groupes non étatiques,
de commandos para-militaires,
imprévisibles et incontrôlables.
Il s'agit d'un type de barbarie tout à fait nouveau avec une contradiction génétique explosive :
- sophistication des connaissances,
- barbarie des sentiments.
Les règles les plus classiques de la guerre, fondée sur les conflits entre les cités ou entre les Etats, sont aujourd'hui hélas périmées.
Elles reposaient sur un couple : la peur et la raison, la raison d'Etat.
Je menace mon adversaire, il le sait, et cela lui inspire de la peur. Mais je suis assez raisonnable pour ne pas l'attaquer, parce que, moi-même, j'ai peur de la réplique.
Or là, il n'y a plus de peur pour des gens qui sont, eux-mêmes, leurs propres objets mortels, ils sont eux-mêmes le projectile.
Il n'y a plus de peur, et il n'y a plus de raison.
Donc, cette première caractéristique nous plonge dans l'imprévisible.
2) Il ne s'agit plus d'attaques militaires contre des cibles militaires
La deuxième caractéristique me fait penser à de nombreux commentaires, sur toutes les radios, commentaires historiquement dépassés.
On nous parle d'un Pearl-Harbor.
Mais à Pearl-Harbor, ce sont des militaires japonais qui se sont attaqués à des militaires américains ou à des cibles militaires américaines.
Là, il ne s'agit plus d'attaques militaires contre des cibles militaires, il s'agit d'attaques terroristes contre des cibles civiles.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a des cibles civiles, mais c'est la première fois que les civils ne sont plus, ce que les militaires appellent, les dommages collatéraux.
Là, la première cible est civile et le vecteur c'est l'image.
C'est-à-dire qu'il faut que la population civile voit en direct les dommages qui lui sont causés.
Car, il s'agit bien :
- de terroriser les populations civiles du monde entier,
- d'anéantir leurs défenses morales.
Il ne s'agit plus de s'attaquer aux résistances physiques, il s'agit de s'attaquer aux résistances psychologiques.
Et qui peut dire, aujourd'hui, ce que seront les réactions des populations civiles, du peuple américain, du peuple français, dans quelques semaines ?
D'autant plus que la thématique sous-jacente des attentats suicides est une thématique hautement performante, puisqu'elle repose sur le message suivant : voilà à quoi en sont réduits les miséreux de la planète, les désespérés de la planète.
On cherche à nous faire entendre qu'il y aurait comme un souci de justice, de rétablissement de la justice dans ces projectiles vivants, donnant de la force à quelque chose de monstrueux et que l'on peut résumer ainsi :
" on tire dans la foule parce que c'est moral ", et il y a des gens qui le croient .
" Parce qu'au fond, les Américains l'auraient bien cherché, les Américains et nous ! ! ! "
C'est inacceptable, mais c'est ainsi.
Deux conséquences
Deux conséquences à cette deuxième caractéristique originale :
Il n'y a plus de règle morale,
c'est-à-dire il n'y a plus aucune loi de la guerre.
Il n'y a plus de dissuasion du faible au fort mais du fort au fou
On a parlé d'un pouvoir égalisateur de l'atome, c'est-à-dire de l'idée qu'avec une petite bombe atomique un petit pays pouvait faire peur à un très grand pays : " si tu me frappes, toi, Soviétique, je détruis Moscou. "
C'est l'équilibre de la terreur fondé sur la peur et la raison.
Désormais, il y a un nouveau pouvoir égalisateur :
le pouvoir égalisateur du terrorisme, et le pire n'a peut-être pas eu lieu.
Nos enfants sont en droit de se demander désormais, si, avant la fin de leurs jours, ils ne verront pas la guerre nucléaire ?
Alors même que, la question que nous nous posions lorsque nous étions jeunes, se résumait ainsi : " est-ce que nos petits-enfants verront encore le mur de Berlin ? "
Quelle accélération formidable de l'histoire !
On parle maintenant :
- de bombes atomiques artisanales,
- on parle de l'arme bactériologique.
Après le terrorisme aéronautique, on pense au terrorisme biologique, nucléaire ou encore au terrorisme chimique.
Chacun voit bien alors que la riposte ne peut s'établir à partir d'une bataille rangée, une armée en ligne qui monte au front, une contre-attaque contre un territoire, ou même un bouclier anti-missile, puisque le terrorisme s'infiltre avec parfois des moyens conventionnels.
La riposte ne peut être que préventive.
Il n'y a plus que la prévention qui puisse en effet servir d'arme de protection.
Les services de renseignements canadiens font savoir qu'avec quelques grammes de toxines botuliques, c'est-à-dire des molécules qui s'attaquent au système nerveux, ou bien avec des germes d'antrax habilement dispersés par un aérosol, et donc totalement invisibles et inodores, les terroristes pourraient tuer une grande partie de la population américaine.
Ces mêmes services de renseignement canadien soulignent, ce que nous savons par ailleurs, qu'il n'y a aucun vaccin contre ces agents pathogènes qui sont aujourd'hui cultivés dans les laboratoires d'une douzaine de pays.
Ces pays que l'on appelle quelquefois les Etats voyous.
La situation est sérieuse. A partir du moment, où l'on fait de la population civile la cible, il n'y a plus aucune limite dans l'utilisation des armes sales.
3) L'ennemi déclenche son attaque de l'intérieur du pays victime du terrorisme
Troisième caractéristique, tout aussi impressionnante, l'ennemi déclenche son attaque non plus de l'extérieur mais de l'intérieur du pays victime.
Ces attaques ont été menées sur des lignes intérieures, par des pilotes infiltrés de longue date aux Etats-Unis.
Le pays victime est pris à revers, ce qui signifie que les problèmes de sécurité interne vont désormais devenir supérieurs aux problèmes de sécurité externe.
Les politiciens français qui ont provoqué volontairement ou par leur négligence les vagues successives de l'immigration ces vingt dernières années sont, d'une certaine manière, des criminels en puissance.
4) La cause défendue n'est plus politique
La quatrième caractéristique de cette nouvelle guerre qui nous est faite, et qui vient de nous être déclarée, est la plus importante : la cause n'est plus politique, elle est culturelle, et pour tout dire métaphysique.
L'agression contre l'Amérique, c'est une agression contre l'Occident.
Les cibles étaient symboliques :
- le centre commercial et financier du monde occidental,
- et le coeur militaire de la première puissance occidentale, le Pentagone, symbolisant le lieu d'où sont partis les missiles Tomawak contre les pays arabes ou musulmans, en l'occurrence l'Irak et l'Afghanistan.
Même si le mot est impropre, je l'utiliserai, il s'agit bien là du résultat d'une fatwa lancée par l'internationale islamiste contre le Grand Satan et les Petits Satans.
Il y a quand même une coïncidence frappante :
- l'assassinat du Commandant Massoud allié de l'Occident,
- la coïncidence dans le temps avec le jugement des huit ressortissants allemands de confession protestante, membres de l'association humanitaire Chester Now jugés pour " prosélytisme chrétien ",
- et au même moment, à Durban, on dénonce des anciens pays colonisateurs.
Nous sommes devant une situation que les géostratèges, pour les plus lucides d'entre eux, avaient déjà prédit, il y a dix ans ou vingt ans :
*d'un côté, en Occident, une basse pression démographique et culturelle, avec, pour seul lien qui nous unisse encore, le fait d'être des consommateurs et parfois des spéculateurs autour des mêmes marchés.
Il est bien évident que si l'Occident se résume désormais à cela, nous ne tiendront pas longtemps.
Si notre seul ciment, c'est de pouvoir consommer en paix, alors cette guerre est perdue d'avance.
*de l'autre côté, on a une haute pression démographique et une haute pression spirituelle et culturelle.
Cette guerre on peut la qualifier : c'est le Jihad contre la liberté !
Pour l'islamisme, je dis bien l'islamisme, et non pas l'Islam,
- pour l'islamisme :
-l'Occident c'est l'ennemi,
-la violence est nécessaire, et elle est sainte (aussi bien pour le GIA, l'UCK ou Abou Sayyaf.)
-la vie personnelle n'a aucune valeur.
C'est d'ailleurs toute la différence entre :
-une religion fondée et établie sur le martyr, c'est-à-dire la mort acceptée,
- et une religion fondée sur la conquête, c'est-à-dire la mort provoquée.
Après le mur de Berlin, voici venir le mur du Jihad !
Ce mur sépare deux mondes, deux civilisations, et il dissipe l'illusion d'une planète débarrassée du tragique de l'histoire.
Je voudrais citer le journal Le Monde : "Les conflits futurs ne seront pas économiques ou politiques, ils seront culturels. Ils opposeront entre elles des civilisations définies essentiellement par leurs religions de référence, Islam et christiannisme. Un des phénomènes majeurs des vingt dernières années est le réveil de l'Islam. Il s'agit d'un mouvement de masse porté par une vague démographique sans précédent. La culture islamique dans sa version la plus stricte offre une dignité aux jeunes gens déclassés qui peuplent les quartiers misérables du Caire, de Karachi et de Kaboul. On a donc bien tort de croire que la bataille des idées a été définitivement gagnée après la chute du Mur de Berlin. La démocratie libérale et la tolérance n'ont nullement triomphé sur la planète. Les valeurs philosophiques et politiques des Occidentaux n'ont pas eu le même succès que leur nourriture, leurs ordinateurs ou leurs vêtements. Des jeunes gens portant des jeans, qui boivent du coca-cola et mangent un big Mac dans un quelconque pays musulman du Moyen-Orient sont peut-être en train de préparer un attentat contre un avion de ligne américain. Telle est la thèse que défend Samuel Huntington, professeur à l'Université de Harvard, et qui vient de publier un livre aujourd'hui traduit en français chez Odile Jacob sous le titre "le choc des civilisations". Ce regard tragique, cette vision apocalyptique - ce livre est écrit en 1997 - tranche singulièrement avec l'heureux épilogue de l'aventure universelle imaginée par le fameux Francis Fukuyama en 1992 dans son livre tout aussi fameux "La fin de l'histoire". Que dit Samuel Huntington qui semble hélas se vérifier dans l'horrible fracas des Tours jumelles de Manhattan ? : les attaques suicides menées contre l'Occident ne sont qu'un début, selon Huntington, nous n'assistons nullement à l'avènement d'une civilisation universelle dans le bonheur d'une démocratie libérale et marchande qui serait acceptée par tous sur la planète et scandée par le rythme paisible des élections régulières, c'est tout le contraire, nous vivons le début d'une grande guerre".
Le dernier chapitre, c'est pour cela que je m'attarde sur cet article du Monde, "le dernier chapitre du "choc des civilisations" est un scénario catastrophe digne des meilleurs scripts d'Hollywood. Les Islamistes ont acquis l'arme nucléaire, ils lancent un missile sur une grande ville occidentale, la puissance ainsi visée riposte par le feu nucléaire contre les territoires d'où l'attaque est venue. Ainsi commence la troisième guerre mondiale. Dans le scénario imaginé par Huntington, cela se passe en 2010 et la ville détruite par les Islamistes est Marseille. Voilà pour ce chapitre de politique fiction qui est sans doute très instructif pour la lecture des évènements d'aujourd'hui".
Dans la vie réelle, c'est le 11 septembre 2001, que New-York et Washington, et non pas Marseille, ont été touchées. C'est-à-dire que le scénario catastrophe s'est réalisé avec dix ans d'avance.
Ce sont les Etats-Unis qui ont été la première cible de ce " choc des civilisations ".
Donc, il y a bien nouvelle guerre :
- des groupes non étatiques incontrôlables et imprévisibles,
- des cibles civiles sans barrière morale pour les anéantir,
- avec une cause très haute, la plus haute qui soit, Allah.
- et l'idée que l'on infiltre, en profitant de la faiblesse de l'Occident, ses propres défenses pour les anéantir de l'intérieur.
Etablir les conditions d'une nouvelle paix
Face à cette nouvelle guerre, il nous faut établir les conditions d'une nouvelle paix.
II. Nous devons réapprendre à nous défendre
La première chose que nous avons à faire, c'est réapprendre à nous défendre.
Nous avons atteint un tel degré d'impréparation et de capitulation morales que, face à la froide détermination de nos agresseurs, les conditions du rétablissement de la paix ne sont pas aujourd'hui réunies et il est urgent de les réunir.
Ces conditions sont au nombre de deux.
Elles sont le filigrane de la suite de mon propos : c'est la force et c'est la nation.
La leçon du drame de Béziers
On disait jadis, ce que rappelait un jour le Maréchal de Lattre, que la violence est un péché, la force une vertu.
Je voudrais faire un rapprochement, qui peut paraître surprenant, mais qui pour moi s'impose, entre le drame de Béziers et le drame de New-York.
En quoi les évènements de Béziers auraient dû déclencher une réflexion politique d'ensemble et sans doute, comme je l'avais proposé, la déclaration de l'état d'urgence ?
La leçon de Béziers est simple : la France n'est pas prête pour cette guerre.
La leçon de New-York est simple : la France n'est pas prête pour cette guerre.
Le drame de Béziers révèle, personne ne peut plus dire le contraire, que des armes anti-chars entrent en France, sans contrôle à nos frontières.
Il révèle de la même façon qu'il n'y aucun contrôle dans les banlieues où elles sont stockées. Je suis d'ailleurs scandalisé, que M. Vaillant n'ait pas fait une mise au point lorsque des policiers de Béziers ont dit, à la télévision, sans être démentis, qu'ils avaient l'ordre de " ne pas pénétrer dans certains quartiers "!
Il y a, dans les banlieues de France, des arsenaux clandestins, et la police ne les éradique pas : c'est grave ! ! !
Enfin, Jean-François Corbière, Maire-adjoint de Béziers, qui a vécu le drame, et qui nous l'a raconté ici même, en tant que membre du Mouvement Pour la France, a bien souligné ce que l'assassin du Chef de Cabinet du Maire de Béziers, après être passé saluer sa famille - ce qui veut dire " je vais me suicider "- a pris soin de ceindre son front du bandeau rouge " martyr d'Allah ".
Et le FBI, en retrouvant les derniers messages des passagers des quatre avions, a fait savoir que les terroristes avaient tous revêtu le même bandeau rouge après avoir sorti leurs cutters, au moment d'opérer.
Le même bandeau rouge à Béziers, New-York et Washington.
Cela veut dire que ce n'est pas un geste isolé de marginaux :
- c'est un geste qui est le même dans le monde entier,
- pour cette guerre qui est la même dans le monde entier,
- par des gens qui ne sont pas des fous furieux,
- qui sont tout sauf fous,
- qui sont froids,
- terriblement lucides,
- ne serait-ce que sur notre incapacité à nous défendre.
La leçon du drame de New-York
Alors, après le drame de New-York, la question qui s'est posée pour beaucoup de citoyens français, a été la suivante:
"Sommes-nous bien protégés ?".
Et juste au moment où les Français se posaient cette question est tombée une dépêche de l'AFP, très intéressante, et qui est passée totalement inaperçue. Je vous lis cette dépêche incroyable :
Selon le responsable de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN): "Les enceintes des réacteurs des centrales nucléaires ne résisteraient probablement pas à l'impact de la chute accidentelle ou d'origine terroriste d'un grand avion commercial car ce risque était statistiquement trop faible pour être pris en compte dans leur conception".
Quand je disais, " nouvelle guerre, nouvelle paix ", vous comprenez bien que, par rapport à ce qui s'est passé aux Etats-Unis et qui nous a tous surpris : il s'agit bien d'un problème à revoir dans l'heure.
Alors que devons-nous faire, que doit faire la France ?
La France a deux devoirs : le premier, un devoir vis-à-vis des Etats-Unis, et ensuite un devoir vis-à-vis des Français.
A- Le devoir de la France vis-à-vis des Etats-Unis
1- La France doit manifester sa solidarité sans réserve
Vis-à-vis des Etats-Unis, la France doit manifester sa solidarité sans réserve. L'Amérique est attaquée : nous sommes aux côtés de l'Amérique, c'est aussi simple que cela.
Au moment de la crise de Cuba, le Général de Gaulle a envoyé un message clair : "Nous sommes aux côtés de l'Amérique". Rien n'a changé.
2- La France doit aider l'Amérique à en finir avec ses incohérences diplomatiques.
Ensuite, la France doit aider l'Amérique à en finir avec ses incohérences diplomatiques. Depuis dix ans, en effet, l'Amérique soutient et installe l'islamisme dans le pourtour méditerranéen et au coeur de l'Europe.
On peut citer, à titre d'illustration, la bienveillance à l'égard du GIA, la bienveillance pour l'UCK au Kosovo. L'Amérique nous a obligés à briser nos alliances les plus traditionnelles, et maintenant que fait M. Bush ? Il appelle M. Poutine, parce qu'ils ont le même problème.
Les américains ont favorisé :
L'établissement d'une République bosniaque islamique au coeur de l'Europe,
l'émergence de la minorité albanophone en Macédoine,
et surtout, chose plus incroyable encore, l'entrée de la Turquie en Europe.
Nous devons lancer un appel aux Américains pour qu'ils révisent leur politique dans les Balkans, afin qu'ils n'aient pas ensuite à en supporter les conséquences malheureuses.
Nous sommes les seuls à pouvoir lancer cet appel, nous, la France, parce que nous sommes un vieux pays, une puissance méditerranéenne, et parce que nous avons eu longtemps ce qu'on appelait une " politique arabe ".
La France est sans doute un des très rares pays au monde qui peut être également entendu par nos amis israéliens et nos amis arabes.
La France n'a jamais confondu le monde arabe et l'islamisme.
La France a, derrière elle ,mille ans de savoir-faire diplomatique, elle a une longue parenté avec nos voisins de la Méditerranée.
Avec deux leçons pour l'avenir:
La diplomatie française doit renouer avec :
- une grande politique arabe de proximité géographique et affective,
- mais en même temps, la France n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'Islam ! ! ! !
3- La France doit favoriser une réponse des Nations-Unies.
Toujours vis-à-vis des Etats-Unis, la France doit favoriser auprès de nos amis américains, une réponse des Nations-Unies, plutôt qu'une réponse unilatérale que nous serions amenés à suivre. Nous ne sommes pas des supplétifs, fut-ce de la première puissance mondiale.
De même qu'une réponse de l'OTAN ne conviendrait pas. En effet, selon la formule de Dominique Souchet, " à l'internationale terroriste seule convient une réponse de la Communauté internationale ".
C'est la seule manière d'éviter le piège du Nord contre le Sud, car ce serait dramatique.
Nous pensons aussi que la réponse doit être politique parce que les centres nerveux de l'internationale terroriste sont autant
- dans les banlieues de Londres, Paris et Berlin,
- qu'à Kaboul, Karachi, Kartoum et Tripoli,
et nous pensons qu'il ne faut pas que ce soientt les populations civiles des pays musulmans qui paient le prix du terrorisme.
C'est la raison pour laquelle la solution la plus raisonnable, c'est de frapper sans merci les camps d'entraînement du terrorisme islamique, partout où ils se trouvent.
Mais quand je dis " frapper les camps d'entraînement, " je pourrais ajouter :
- les camps de formation,
- les abris,
- les repaires
- les points de passage
- et les plates-formes-relais
Nous savons ce que la France doit faire vis-à-vis des Etas-Unis. Mais vis-à-vis de la France, que doit faire la France ?
B- Protéger les Français
1)Rétablir nos frontières et notre souveraineté
Le réflexe mnémotechnique du Premier ministre a été "vigipirate".
C'est une réponse sémantique et de circonstances. Une réponse statique avec des sentinelles
D'ailleurs, on ne voit pas beaucoup de soldats puisqu'il n'y a plus de service militaire.
Que peut-on faire pour protéger les Français ?
Je voudrais faire ici un certain nombre de propositions qui s'imposent,
Rétablir nos frontières
Nous proposons, de rétablir nos frontières et notre souveraineté ! ! !
En effet :
-nous sommes très favorables à la coopération européenne en matière de sécurité, de justice, de police, de frontières,
-nous sommes ouverts à l'idée, si je puis dire, d'avoir des contrôles aux frontières extérieures de l'Europe.
Mais nous n'y avons jamais vraiment cru, parce que ce n'est pas dans la culture de certains pays et que, de toutes façons, ce qu'un pays ne fait pas pour lui-même, personne d'autre ne le fait à sa place.
La coopération européenne en matière de contrôles ne doit pas être le substitut, selon une expression forte de Georges Berthu, à notre absence de politique de contrôles.
Ce n'est pas parce que, demain, vous allez ouvrir la porte de votre appartement que votre voisin, qui, lui, a pris soin de la fermer, va venir à votre secours quand les cambrioleurs auront emporté vos meubles. Ce sera trop tard.
Donc la politique européenne, je pèse mes mots, menée depuis Schengen a été tout simplement criminelle.
De quoi parlent, aujourd'hui, le Parlement européen et la Commission de Bruxelles ? Ecoutez bien ! De " l'abolition totale des contrôles aux frontières " pour terminer le travail, de " l'élargissement du droit d'asile ", et de " l'élargissement du regroupement familial " !
Suspendre le traité de Schengen
Je fais une proposition simple à laquelle, je pense, vous adhérerez tous, proposition que ceux qui ont négocié le traité de Schengen finiront peut-être par revendiquer : je demande avec force ce matin à nos gouvernants de suspendre immédiatement le traité de Schengen qui est une faillite !
Suspendre le traité d'Amsterdam
Et nous demandons aussi, pour rétablir notre souveraineté sur les problèmes d'immigration, (puisque vous savez qu'à partir de 2004 c'est la Commission de Bruxelles qui règlera tous les problèmes d'immigration), d'abolir le traité d'Amsterdam.
Je voudrais précéder une critique qui pourrait être faite et qu'on connaît bien : " ça y est Philippe de Villiers est reparti dans ses marottes "!
Mais ce n'est pas moi qui dit cela. Il y a une certaine Michèle Coninsx qui est magistrat national belge, et qui est surtout la Présidente, fraîchement élue, d'un organisme très important, mis en place par l'Union européenne, qui s'appelle Eurojust et qui est chargé de lutter contre le terrorisme.
Cela ne peut pas mieux tomber. Cette dame vient de s'exprimer dans le journale Le Parisien, je la cite. La question du journaliste, M. Christophe Dubois : "La nébuleuse islamiste est-elle fortement implantée en Europe ?". Réponse de la Présidente d'Eurojust, parlant au nom de l'Union européenne : "L'Europe peut constituer une base de repli logistique pour ces terroristes. Les frontières sont en effet relativement faciles à franchir à cause de l'espace Schengen. De plus, ces personnes se sentent très à l'aise en Europe car on y parle plusieurs langues. Un Algérien parlant français s'y fera moins remarquer qu'aux Etats-Unis. Par ailleurs, l'Europe peut aussi constituer une base de repli de par sa situation stratégique. Ces hommes rassemblent de l'argent, des médicaments, des armes. Ils s'organisent à partir de chez nous pour aller lutter ailleurs. C'est donc un lieu potentiel d'échange avec les Etats-Unis, mais cela demande encore des vérifications".
Donc premièrement rétablir nos frontières et notre souveraineté pour régler nous-mêmes nos problèmes de contrôles et nos problèmes d'immigration, et par conséquent de sécurité.
2) Désarmer les banlieues
Deuxièmement, il est urgent de déclencher l'opération "moisson essentielle" dans nos banlieues.
Plutôt que d'envoyer nos soldats chercher des armes en Macédoine, c'est en Corse et dans nos banlieues qu'il faut aller les chercher.
Jacques Attali, dans un article courageux, a demandé l'opération "moisson essentielle" et prononce la phrase suivante à l'orée de son papier paru dans l'Express cette semaine : "Les prochaines guerres, en Occident au moins, n'opposeront pas des armées sur des champs de bataille, mais elles seront, si l'on n'y prend garde, des guérillas entre peuples mêlés refusant de vivre ensemble. Elles opposeront riches et pauvres, citadins des quartiers aisés et ceux des "cités", Islam et Occident chrétien".
Cela veut dire que, quand Jacques Attali découvre une vérité élémentaire, nous sommes devant une telle coulée de bon sens que tout le monde est censé l'avoir vu ! ! !
Je voudrais citer également un article passé inaperçu cet été dans le Figaro, de Xavier Raufer, à propos du terrorisme urbain et auquel personne n'avait pensé. Il dit ceci : "La rapidité et le secret avec lesquels les organisateurs de "rave parties" ont pu se rassembler en quelques heures, à n'importe quel endroit de France, avec plusieurs milliers de personnes à chaque fois, doit nous faire réfléchir à ce que serait l'utilisation des mêmes méthodes par les terroristes et il en déduit, je cite : " la potentialité d'une mobilisation terroriste ou subversive qui serait très dangereuse pour le pays tout entier ". Donc il faut désarmer les banlieues, il faut réglementer et surveiller Internet, puisqu'en France aujourd'hui sur des sites Internet de recrutement on peut lire, "Le Jihad est pénible et difficile, c'est pourquoi la récompense est si grande".
Il faut interdire les mouvements islamistes en France, il faut appliquer la tolérance zéro pour les mouvements islamistes et il faut donner enfin à la police des moyens et à la justice une mission large d'investigations et de sanctions. Il faut enfin abolir la loi Guigou qui désarme la justice et la police !
3) Recréer un système de renseignements digne de la France
Il est urgent de recréer un système de renseignements digne de la France et à la hauteur des enjeux.
J'ai eu la chance de connaître, à la fin de sa vie, un homme remarquable, Alexandre de Marenches, l'ancien patron des services secrets français. Il m'a raconté comment François Mitterrand, pour des raisons idéologiques, a cassé complètement nos services de renseignements.
Et on en paie le prix fort aujourd'hui.
Un nouveau système de renseignements est nécessaire pour la nouvelle paix.
Un système de renseignements reposant sur trois atouts nouveaux, adaptés au monde dans lequel nous venons d'entrer.
Premier atout : une puissance de détection :
- détection des commandos dormants,
- détection des filières,
- des déplacements,
- filières de faux passeports, de fausses cartes d'identité.
Quand vous voyez que l'on vient de découvrir un réseau de fabrication de faux papiers, notamment pour des passeports français, en Thaïlande, il nous faut bien consater que nous sommes loin de cette puissance de détection.
Je propose que les Renseignements Généraux, dont les effectifs sont très importants, voient leurs missions redéfinies.
Je propose que les " Renseignements Généraux " deviennent les renseignements particuliers et qu'ils opèrent particulièrement dans les banlieues.
Plutôt que de suivre les hommes politiques en campagne, il vaudrait mieux qu'ils poursuivent les terroristes en action.
Deuxième atout nouveau d'un service de renseignements à la hauteur des enjeux, c'est la capacité d'interception. Il faut former ce qu'on pourrait appeler une " cyber-police " face à cette " " cyber-guerre " , puisque le terrorisme va utiliser les assauts électroniques contre des systèmes informatiques sur lesquels reposent le réseau énergétique, les communications, les transports, les services d'urgence ; il faut donc créer un cyber-système de renseignements.
Enfin, dernier atout, c'est la connexion entre les réseaux électroniques et les réseaux de renseignements humains.
Le Général Schwarzkopf a dit, il y a deux jours, une chose qui pourrait s'appliquer à la France : "le renseignement qui fait appel à la haute technologie, aux écoutes, aux satellites, c'est très bien, mais nous ne pouvons pas frapper les terroristes si nous n'avons pas d'espion".
4) Retrouver un outil de défense digne de ce nom :
La quatrième chose que nous pouvons faire pour les Français, et pour la France, c'est retrouver un outil de défense digne de ce nom.
Depuis sept ans, nos gouvernants ont sabordé l'outil de défense de la France.
Il s'agit d'abord d'un sabordage budgétaire.
Le budget de l'armée française, comme le dit très bien le Général Clarke, est devenu la variable d'ajustement du budget de l'Etat, pour payer les 35 heures (100 milliards), on pille le budget de la Défense.
Ce qui signifie :
- une baisse continue des crédits depuis 1990 ( - 17% en 10 ans)
- un effondrement des dépenses d'équipements, en baisse de 30 % depuis dix ans,
- un effondrement des dépenses de recherche, de 50 % en 10 ans,
- un affaiblissement du niveau de préparation des forces avec un taux d'indisponibilité de nos aéronefs de 40 %,
et au même moment l'effort de défense a augmenté dans le monde :
- pendant qu'il tombait à 1,96 % en France,
- il montait aux USA à 3,1 %,
- au Royaume-Uni à 2,4 %
- et il augmente en Chine de plus 10 % par an.
Sabordage budgétaire, sabordage technique : nos trois grands programmes majeurs en matière d'armement classique se sont transformés en autant de catastrophes industrielles.
Le char Leclerc : accumulation de 22 milliards de pertes depuis 1990, alors que c'est une magnifique réalisation française.
Le Rafale dérapage du coût 30 %.
Quant au porte-avion Charles de Gaulle, il est le symbole d'une perte d'expertise, comme diraient les diplomates, perte d'expertise accumulée depuis les années soixante !
Quant à la situation de nos industries de défense, elles sont confrontées à une faillite masquée, (arsenaux d'Etat, DCN, GIAT,) avec une perte d'indépendance qu'on n'a pas assez soulignée au moment de la création de d'EADS : le partage du leadership français dans les domaines aéronautiques et le domaine des missiles :
- sabordage budgétaire,
- sabordage technique,
- sabordage stratégique.
Depuis les Grecs et les Romains, la question simple posée par un peuple à son armée est triple :
- On défend quoi ou qui ?
- contre qui ?
- avec quel esprit de défense ?
Aujourd'hui, que défendons nous ?
Jusqu'à la réintégration de la France dans l'OTAN, les choses étaient à peu près simples : on défendait un sanctuaire, c'est-à-dire le territoire français.
L'arme nucléaire était calibrée par rapport à l'idée : vous ne touchez pas au sanctuaire.
Or, contrairement à ce que vous pouvez penser la fin des essais nucléaires, a signifié l'abandon du nucléaire. Les Américains, eux, pousuivent leurs essais mais l'interdiction des essais se traduira inéluctablement par une dégradation des performances des armes nucléaires françaises, notamment en terme de miniaturisation et de furtivité, ce qui est essentiel pour les armes de l'avenir.
Aujourd'hui, la France est prise dans les rets d'un humanitarisme pro-islamique ainsi que d'un vague européisme mal coordonné.
Nous devons revenir à une idée simple : la " Défense nationale ", c'est fait pour défendre la nation.
Cela ne signifie pas qu'il faille nous abstenir de toute forme de coopération avec nos voisins et nos alliés. Il est évident qu'un bouclier anti-missile, nécessaire face à certains types de menaces, ne peut se concevoir qu'au niveau européen. Si l'Europe a bien une légitimité, c'est bien dans ce domaine.
Il en va de même de la nécessité d'une agence européenne d'armement dans la mesure où nous ne serions plus capables de fabriquer tout seuls, au moindre coût nos armements de demain.
Ce sont là deux grands sujets de préoccupation et de réflexion pour l'Europe tout entière.
Mais cela signifie avant tout que, la Défense nationale doit être pensée en terme de concept stratégique par rapport au territoire français.
CONTRE QUI ?
Contre toutes les menaces, dont l'une qui a été complètement oblitérée et oubliée : le terrorisme.
Car l'une des menaces majeures qui plane sur nos biens stratégiques ou culturels, c'est l'infiltration du territoire à partir du vieux principe de la 5ème colonne, c'est-à-dire la prise d'otages opérée depuis l'intérieur du bâtiment, ou de l'enceinte fortifiée. Et la seule réponse à ce type de guerre, c'est la prise de conscience de toute la population, à la fois des enjeux et des risques.
Nous assistons aujourd'hui à une banalisation et à une désacralisation de l'armée française avec un recrutement qui est savamment dosé pour favoriser ce qui arrivera bientôt, à savoir le syndicalisme militaire, une internationalisation
-y compris des langues, puisque maintenant les Etats-majors parlent en anglais- ,et naturellement une banalisation du métier des armes, car comme le souligne le Général Clarke, le métier des armes est reçu aujourd'hui pour un métier comme un autre, exercé par des sortes de fonctionnaires du maintien de la paix.
Donc, il faut adapter notre outil de défense à cette nouvelle donne mondiale, ce qui signifie un effort de défense pour un monde instable.
Il faut faire comprendre aux Français, mais ils sont prêts à le comprendre aujourd'hui, que l'effort de défense n'a rien d'un luxe inutile parce que nous sommes une nation située à proximité immédiate de quatre zones majeures d'instabilité.
- Il faut ensuite un partage européen du fardeau technique.
Je l'ai dit, il n'est pas question de s'isoler.
- Il faut établir la participation générale des citoyens à la défense du territoire, et c'est pourquoi nous proposons la création d'une garde nationale pour garder nos frontières et nos lieux stratégiques.
Afin que tous les jeunes Français participent à une nouvelle forme de service national qui permette de faire prendre conscience à tous les Français de l'extraordinaire bien culturel et stratégique qu'est notre pays, la France.
5) Diffuser et transmettre le sens de la Nation
Ce que nous attendons de nos gouvernants, c'est qu'ils tiennent compte de ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, qu'ils prennent d'une certaine manière modèle sur la réaction du peuple américain et qu'ils donnent désormais aux jeunes Français le sens de la nation et les valeurs de notre civilisation.
Cela signifie d'abord: retrouver l'autorité de l'Etat !
Retrouver l'autorité de l'Etat, cela veut dire :
- ne plus admettre les glissements sémantiques, auxquels on assiste de plus en plus souvent.
Ainsi, la quasi totalité des politiciens français parlent à propos des terroristes corses, de " nationalistes corses ".
Non, il n'y a pas de " nationalistes " corses, parce qu' il n'y a pas de " nation corse " !
-ne plus accepter l'impunité. Tant que les assassins du Préfet Erignac n'auront pas été retrouvés, la France n'aura plus d'Etat.
Et il est scandaleux, pour nous, de voir nos gouvernants flirter avec les négociants du crime. Quel spectacle de voir M. Vaillant qui apprivoise les "ravers" et M. Kouchner qui flatte les dealers.
Nous proposons, après avoir rétabli l'autorité de l'Etat, d'imposer à l'école une instruction civique nationale pour que nos banlieues ne soient plus des pépinières de la haine contre les " gaulois ", (comme on dit en rap), pour que sur le remblai des Sables-d'Olonne on n'entende plus ce qu'on a entendu cet été : "à bas la France, la France on t'aura".
Nous souhaitons que la France prenne exemple sur l'Amérique pour faire rayonner notre culture et pour faire aimer notre drapeau.
Il ne faut donner à l'avenir la nationalité française qu'à des gens assimilés, c'est-à-dire qui connaissent notre langue, qui connaissent notre histoire, et qui acceptent nos règles de droit.
- il ne faut plus accepter le tchador à l'école.
Il faut mettre en oeuvre toutes les conditions pour permettre en France l'épanouissement d'un Islam modéré, tolérant, laïque. C'est la raison pour laquelle nous considérons que, désormais, l'édification et l'ouverture dans les banlieues de lieux de culte de l'Islam, devraient être subordonnées à des conditions de compatibilité avec nos règles de droit.
Les responsables devraient signer une charte concordataire dans laquelle ils reconnaîtraient l'autonomie du politique vis à vis du religieux, les libertés individuelles reconnues par la République - c'est-à-dire la liberté tout court - et singulièrement :
- la liberté de croire,
- la liberté de religion ou de changement de religion,
- l'égalité des droits entre tous les citoyens, notamment les hommes et les femmes,
- l'interdiction de la polygamie.
Enfin, il faut arrêter les REPENTANCES : il faut cesser de salir la mémoire de l'armée française et la mémoire de la France.
Il faut cesser de laisser entendre que la France en 14-18 était un pays de mutins, en 40 un pays de collabos antisémites, et en Algérie, un pays de tortionnaires.
Peut-être que leur France à eux, c'est la France des descendants de ces gens-là, mais pas nous.
Notre France à nous :
- c'est la France des poilus qui sont tombés, ensevelis dans la tranchée des baïonnettes,
- c'est la France des premiers résistants,
- c'est la France des soldats qui, en Algérie, ont donné leur parole d'honneur.
Et je salue au passage le fils de Harkis, rencontré ce matin et je lui dis : " vous les Harkis vous êtes l'honneur de la France, mais le manquement à la parole, c'est le déshonneur de la France. "
Il faut arrêter cet auto-flagellation collective de tout l'Occident.
Pourquoi ?
Parce qu'elle sonne aux oreilles des terroristes comme une capitulation morale et qu'elle leur donne une indication précieuse.
On donne au monde et à nos jeunes l'image d'un Occident coupable et qui doute.
Oui, chers amis, tout a changé le 11 septembre 2001 ! ! !
Nous avons changé de siècle, d'époque et d'urgence et espérons-le aussi, d'état d'esprit.
Tout ce qu'on croyait désuet, dépassé, périmé, apparaît et apparaîtra de plus en plus comme l'assurance de l'avenir, de la paix, de la sécurité et donc de la modernité.
Le drame de New-York et Washington a montré la nécessité des frontières parce qu'elles seules permettent de lutter contre la mondialisation du crime.
La nécessité des Etats, parce qu'on voit bien qu'on ne peut pas organiser le monde d'un seul tenant et que l'idée d'un gouvernement planétaire est une idée sotte, contraire à la paix et désormais périmée. A la manière des caissons étanches dans n'importe quelle embarcation, les Etats sont les caissons étanches, les écrans de protection des populations civiles.
Enfin, la nécessité des Nations : ce n'est pas une France diluée dans un magma européen informe qui défendra les Français.
Interrogeons un instant l'Amérique. Avec quelle arme peut-on lutter le plus efficacement contre le terrorisme ? M. Bush a répondu : avec l'arme morale de la cohésion.
Existe-t-il, au monde, une autre cohésion que nationale ?
Avec quelles armes physiques, militaires, peut-on lutter contre le terrorisme ?
Avec les armes d'une nation. A partir d'une très vieille expression, " la défense nationale ".
Il n'y a pas de défense internationale ! ! !
Mais, plus haute encore dans la hiérarchie des urgences, il y a la question ultime : au nom de quoi a-t-on le droit et aujourd'hui le devoir de se défendre?
Au nom d'une culture, chacun la sienne, au nom d'une identité, au nom d'un patrimoine affectif, c'est-à-dire au nom d'une nation.
Quels ont été, dans les premières heures après le drame, les premiers symboles du sursaut américain ? Les premiers symboles, vous les avez vus en images. Quels ont été les magasins qui sont restés ouverts à New-York et à Washington ? Les magasins où l'on vendait des bannières étoilées, le drapeau de la nation américaine.
Chers amis, l'avenir du monde, c'est-à-dire l'avenir de la paix, l'avenir de l'humanité, tient dans une seule proposition qui est la nôtre, celle qui nous rassemble, et qui, au fil du temps, rassemblera, nous l'espérons, tous les Français pour la survie de notre pays et la protection de la paix dans le monde. Cette proposition, c'est la " coopération harmonieuse des nations souveraines ".
La bonne réponse au terrorisme, il n'y en a qu'une, c'est le sursaut national. Du plus profond de nos convictions, ensemble, avec notre cur et de toute notre âme, osons dire simplement :
que vive l'Amérique "God Bless America",
et que vive la France !
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 15 octobre 2001