Interview de M. Alain Madelin, président de Démocratie libérale, à RTL le 23 juin 1998 et à RMC le 30, sur l'avenir de l'Alliance, les propositions de M. Balladur concernant l'organisation d'un débat sur la "préférence nationale", le projet de réforme du mode de scrutin aux élections régionales, et le bilan du plan de sauvetage de la sécurité sociale.

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Média : Emission Forum RMC FR3 - Emission L'Invité de RTL - RMC - RTL

Texte intégral

RTL : mardi 23 juin 1998

Q. – Il y a quelque temps, l’Alliance était partie très fort. Qu’est-ce qu’elle est devenue ?

R. – Elle avance…

Q. – Ah bon ?!

R. – Mais oui ! Mais vous savez que l’on a un peu de temps devant nous et moi, j’ai la sagesse paysanne : avant de récolter, il faut labourer et il faut semer.

Q. – Vous labourez profond, parce qu’on n’entend pas beaucoup parler de l’événement ?

R. – Vous avez tort parce qu’elle se met en place, après une décision de sommet, parce que cela ne pouvait être qu’une décision de sommet, et que l’Alliance des trois grandes forces politiques qui composent l’opposition, à savoir le courant gaulliste, à savoir le courant centriste et le courant libéral que je représente avec Démocratie libérale, maintenant nous voulons essayer de la faire vivre à la base, c’est-à-dire qu’elle se constitue dans les villes, dans les départements. Cela ne se fait pas comme cela, du jour au lendemain. Mais je crois que la France a besoin, le moment venu, d’une alternance. Et pour que cette alternance soit réussie, il faut une opposition unie, libérale, avec un projet. En tout cas, c’est le chemin que nous suivons avec Démocratie libérale. J’entends développer trois plus dans l’opposition : le plus d’opposition, parce je trouve que l’opposition est parfois un peu molle…

Q. – Monsieur Chirac dit que vous en faites trop…

R. – … plus de propositions et nous, nous avons un projet, des choix, quarante propositions que nous allons maintenant discuter avec les Français et plus d’union, être les mieux-disants unitaires. C’est pour cela que je souhaite le succès de l’Alliance, bien sûr.

Q. – Au Parlement, il avait été question de la création d’un intergroupe, l’intergroupe de l’Alliance. C’est toujours en marche ?

R. – Oui, oui bien sûr…

Q. – Et avec quel président, Édouard Balladur pourrait être le président ?

R. – Il y a des choix qui sont à faire. Ils seront faits dans les semaines qui viennent Nous, en tout cas, avec nos amis de Démocratie libérale, comme nous sommes les mieux-disant unitaires, nous choisissons…

Q. – Ce n’est pas l’avis de tout le monde.

R. – …un président, en tout cas, nous essayons de le prouver. Voici une preuve : nous choisissons un président élu. Je crois que c’est une bonne chose que les députés puissent se retrouver régulièrement, quels que soient leur sensibilité et leur groupe, discuter de l’actualité, discuter des projets du Gouvernement, se prononcer. En tout cas, c’est l’intérêt des libéraux. Parce que je crois que le grand courant d’une opposition centrale, d’une opposition unie, c’est le courant libéral et c’est la raison pour laquelle je souhaite favoriser la naissance d’un intergroupe fort.

Q. – Édouard Balladur pourrait être un bon président ?

R. – Pourquoi pas, bien sûr.

Q. – Pourquoi pas, malgré la préférence nationale ?

R. – Je ne céderai pas à ces réactions hypocrites et hystériques contre Édouard Balladur, parce qu’il a prononcé le mot banni de préférence nationale. Je ne suis pas d’accord, les choses sont claires. Je trouve que la préférence nationale est un mauvais débat. Mais on ne traite pas cette question-là avec une sorte de réaction morale indignée parce que la préférence nationale, c’est un sentiment naturel. Je préfère mon prochain à mon lointain. Et si les socialistes avaient…

Q. – C’est exactement ce que dit Jean-Marie Le Pen.

R. – Mais c’est un sentiment naturel. Et, dans toute petite ville de France, on souhaite que, s’il y a une embauche locale, elle soit réservée aux gens du cru et que si on leur donne des travaux, cela soit réservé à l’entreprise du cru. C’est comme cela. Et cela est si vrai d’ailleurs que si les socialistes avaient encore un peu de culture, ils sauraient que si la préférence nationale a reçu dans notre pays une sanction législative, parce que cela a été dans nos lois en 1932, c’était à la suite d’une proposition de loi socialiste de 1931. D’ailleurs, quand vous regardez la préférence nationale, elle est appliquée dans l’éducation nationale. Alors chiche, que l’on puisse recruter librement des enseignants dans nos lycées, qu’importe la nationalité !

Q. – Après tout ce que vous venez de nous dire, en quoi êtes-vous contre la préférence nationale ?

R. – Je vais vous expliquer pourquoi. Non, mais je m’indigne un peu parce que je trouve que ce sont des faux débats et qu’en France, on s’étripe pour rien. Je dis, c’est un sentiment naturel, mais c’est un slogan du Front national qui cache une mauvaise politique. En tout cas, je pense profondément que la préférence nationale n’est pas une réponse politique ni au problème de l’emploi, ni au problème de l’immigration. Le problème de l’emploi, cela consiste en quoi la préférence nationale ? On dit, on va réserver les emplois aux Français.
Mais ce n’est plus possible aujourd’hui dans le monde ouvert tel qu’il est. Cela n’a rigoureusement aucun sens. Et le problème pour un libéral, ce n’est pas de partager les emplois. Partager les emplois à la mode socialiste avec les 35 heures, partager les emplois à la mode du Front national, partager les emplois entre Français, le problème est de créer les emplois, de multiplier les emplois comme Monsieur Jospin vient de le voir aux États-Unis.
J’ajoute que ce n’est pas une réponse au problème de l’immigration. C’est la question épineuse, je veux bien le reconnaître, des prestations sociales aux immigrés. Et c’est vrai que l’immigration a un peu changé de nature : il y a quelques dizaines d’années, nous avions une immigration du travail. Et puis progressivement, cette immigration est devenue une immigration d’ayants-droit sociaux. Or, le travail pour moi est illimité, mais les droits sociaux sont limités. Alors beaucoup de gens se disent : mais est-ce que l’on peut, comme cela, être solidaire avec toute la misère du monde ? Et c’est vrai que cela pose, à ce moment-là, un problème. Est-ce que nos prestations sociales n’exercent pas, comme on dit, un effet d’appel sur l’immigration ?

Q. – Réponse ?

R. – Ma réponse est oui, sous certaines conditions.

Q. – Alors il faut changer les choses ?

R. – Mais pas avec la préférence nationale, pas en réservant les prestations familiales, par exemple, exclusivement aux Français ! Mais enfin, les gamins qui ont vocation à être Français, qui sont dans les cours de nos écoles, ils ont vocation à bénéficier de l’école gratuite, des allocations familiales, mais en réglant le problème autrement, comme le font les autres pays. S’il peut y avoir ici ou là quelques abus ou quelques problèmes de prestation sociale aux immigrés, cela se règle par les modes traditionnels de régulation de l’immigration, rien à voir avec la préférence nationale. Cela pose le problème de la carte de résident, de son obtention, de sa durée. Cela pose le problème du regroupement familial. C’est la réglementation de l’immigration qui est en cause, et ce n’est pas une question de préférence nationale qui, au surplus, serait anticonstitutionnelle et contraire à nos traités européens. Voilà pourquoi…

Q. – Ce débat, vous l’appelleriez comment plutôt que préférence nationale ?

R. – Un mauvais débat.

Q. – Non, mais ce débat sur les prestations, vous l’appelleriez comment ?

R. – Sur l’immigration, sur la régulation de l’immigration. Mais simplement, je dis que c’est un mauvais débat parce que cela provoque des réactions passionnées, exagérées de part et d’autre, et c’est un mauvais débat parce qu’il divise l’opposition.

Q. – Les députés vont examiner, aujourd’hui, une réforme de scrutin régional pour éviter que les régions soient ingouvernables comme elles le sont actuellement. La proposition gouvernementale est une proportionnelle à deux tours avec prime à la liste arrivée en tête au second tour. Vous y êtes favorable ?

R. – Vos auditeurs auront immédiatement compris, répétez-nous cela !

Q. – J’ai résumé, parce que…

R. – Non, c’est une proposition hypocrite qui cherche à arranger les affaires du Parti socialiste. Nous voyons bien qu’un certain nombre de régions aujourd’hui sont ingouvernables et qu’il faudrait changer le mode de scrutin. Le mieux aurait été, comme nous l’avions demandé, de changer le mode de scrutin avant les élections régionales…

Q. – Mais cela n’a pas été fait, alors pourquoi pas le changer aujourd’hui ?

R. – Alors maintenant on répare, on essaie de réparer. Mais on essaie de réparer avec un scrutin qui est un scrutin cousu de fil rose. C’est un scrutin sur mesure pour les socialistes.
Nous avons besoin de pouvoir dégager une vraie majorité dans ces régions. Deux solutions : où vous avez un scrutin proportionnel à un tour avec une prime majoritaire, ce qui fait que ceux qui sont arrivés en tête peuvent réellement gouverner la région, ou vous avez, comme pour les présidentielles, par exemple, un scrutin à deux tours avec un président élu, un véritable exécutif. Mais là, on nous fait une sorte de combine qui permet aux socialistes de s’allier aux communistes avec une sorte de fusion de liste au deuxième tour, la droite ne pouvant bien évidemment pas faire la même chose avec le Front national. Ceci est une combine. D’une façon générale – parce que je voudrais ne pas seulement m’opposer, je voudrais essayer de proposer – je crois que le fait régional est quelque chose d’extrêmement important, qu’il y a aujourd’hui une révolte des provinces contre Paris, et que nous devrions, à notre tour, donner davantage de pouvoir aux régions. Pour avoir davantage de pouvoir, il faudrait que ces régions aient un exécutif stable, ce que l’on a fait en Corse d’ailleurs. Une assemblée parlementaire, un conseil régional d’un côté, et un vrai pouvoir exécutif, quitte à ce qu’il ait son mode d’élection. C’est une bonne formule qui permet un pouvoir, contre-pouvoir et qui permettrait de confier davantage de responsabilités aux régions pour désengager un État trop lourd, trop coûteux, trop centralisé qui étouffe le pays.?

RMC : mardi 30 juin 1998

Q. – Vous êtes membre fondateur de l’Alliance. Samedi, c’était la première départementale.
Vos électeurs n’ont peut-être pas ressenti le grand vent unitaire qu’ils espéraient. Et puis, ils n’ont peut-être pas ressenti un vrai enthousiasme. Est-ce qu’ils se trompent ?

R. – En tout cas, les observateurs qui disent cela se trompent. Parce que, vraiment, pour la première fête départementale de l’Alliance, dans le département des Yvelines, réunir un samedi – de départs en vacances –, plus de 5 000 personnes, venues faire de la politique, venues écouter des discours, participer à une réunion. Je trouve que c’est pas mal. Vous savez, il y a beaucoup de Françaises et de Français qui ont fait confiance à l’opposition. Il y en a qui doutent, peut-être, de l’opposition aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils demandent ? Ils disent : unissez-vous. Et moi j’entends, pour répondre à leur attente, participer à la construction d’une opposition unie, une opposition moderne – c’est-à-dire d’une opposition libérale –, une opposition renouvelée, une opposition vivante à la base.

Q. – Ça en prend le chemin ?

R. – Oui, ça en prend le chemin.

Q. – On a l’impression que ça part de tous les côtés.

R. – Mais écoutez, nous faisons l’Alliance avec les libéraux, les centristes, les gaullistes ; on s’unit. Le contraire de l’Alliance, ce serait la désunion. C’est quand même un pas qui va dans la bonne direction. Maintenant, il reste à faire vivre l’Alliance à la base, dans les départements. Il faut un peu de temps pour ça. Le mois de juin est un mois où des gens peuvent avoir légitimement d’autres centres d’intérêt que la vie politique. Je vous assure qu’à la rentrée, ceci sera fait. Je crois qu’il y a besoin de l’Alliance. Alors l’Alliance, ce n’est pas la réponse à tout, c’est une évidence. Moi j’essaie de travailler à la construction, dans cette Alliance, d’un courant libéral très fort qui a vocation à dessiner un autre avenir que celui que nous préparent les socialistes.

Q. – Serez-vous capables – l’Alliance – de présenter des listes unies aux européennes ? C’est indispensable ?

R. – Je n’imagine pas qu’il puisse en être autrement. Il va de soi que les points de vue sur l’Europe s’étant beaucoup rapprochés, nous devons faire une liste plurielle de l’Alliance. Sinon, ce n’est pas la peine. Il vaut mieux arrêter tout de suite. Non, je suis vraiment convaincu que nous avons besoin – on va voir avec le type de scrutin – d’unité électorale dans toutes les prochaines élections. Les prochaines élections, ce sont d’abord les européennes, puis les élections municipales, et puis encore les élections législatives. Trois échéances unitaires, trois nécessités de construire l’Alliance.

Q. – Un mot sur le cas de Monsieur Millon. Par exemple, Monsieur Baur : faut-il qu’il soit dans les listes de l’Alliance ?

R. – Je crois que l’Alliance doit être ouverte. Nous avons eu beaucoup d’excitation sur ce qui s’est passé, par exemple, en Rhône-Alpes, en Bourgogne ou en Picardie. Je pense que c’est très difficile de gérer sereinement, efficacement, une région dans les conditions d’élection de Monsieur Millon. On va voir. Laissons un peu de temps au temps.

Q. – Ça dépendra de ce qu’il fait ? C’est ça ?

R. – Oui. Je crois que les choses vont finir par se clarifier. On verra qui a tort et qui a eu raison.

Q. – Samedi, à Port-Marly, emporté par votre élan, peut-être, vous avez dit que la politique socialiste était – je vous cite – « facilité, duplicité, renoncement, aveuglement. » Est-ce que ça ne fait pas beaucoup ? Et pensez-vous que Monsieur Jospin aurait les sondages qu’il a, s’il était évident pour tout le monde ? Que c’était ça ?

R. – Non, mais raison de plus pour le dire. Ça me rappelle un peu Monsieur Rocard en 1988. Tout le monde disait : comme c’est formidable la politique Rocard, la méthode Rocard, la croissance Rocard ! Et puis quelque temps plus tard, trois ans plus tard, on s’est aperçu que l’on avait perdu son temps, et qu’on avait gâché le retour de la croissance. Je crois qu’il en est de même avec Monsieur Jospin. Il y a un peu de Rocard chez Jospin. Et je crois que nous sommes effectivement en train de perdre notre temps. La facilité, c’est par exemple de créer des emplois artificiels avec l’argent public.

Q. – Des emplois-jeunes…

R. – Non, ce sont des emplois artificiels.

Q. – Oui, mais enfin c’est mieux que le chômage, quand même !

R. – Non, je ne suis pas d’accord. Ça, c’est ce que disaient les socialistes, il y a quelque temps : il vaut mieux être chômeur en France que mal payé aux États-Unis. Eh bien quand vous jouez une économie qui crée des emplois, ça fait que Monsieur Jospin, aujourd’hui, redécouvre l’Amérique. Et qu’il vaut mieux… qu’il y ait des emplois d’utilité publique dans les collectivités locales, ceci est vrai. Mais je veux les donner à celles et ceux qui sont mis à l’écart du marché du travail, qui galèrent aujourd’hui, enfermés dans des revenus d’assistance, plutôt que de les donner comme de vrais espoirs à des jeunes. La duplicité, c’est par exemple la politique sur la famille. D’un côté, je prends aux familles 20 milliards, et d’un autre côté, j’en redistribue un peu moins de 3. Je donne 1et je prends 7. C’est quand même un peu de duplicité ! Le renoncement, c’est quand même les 35 heures. Seule aumône, nous allons pour nous en sortir engager une politique où l’on va travailler moins.
L’aveuglement, c’est par exemple, encore, la politique d’immigration qui, de fait, va favoriser de nouveaux flux d’immigrés, réguliers ou irréguliers. Alors je dis ça très calmement, très tranquillement. Mais aujourd’hui, je pense que les socialistes préparent bien mal l’avenir de la France.

Q. – Sécurité sociale : les comptes sont au rouge, beaucoup plus rouge que prévu d’ailleurs. Le ton monte entre les médecins et le Gouvernement. « Ce sera la guerre – a dit hier le patron du principal syndicat de médecins spécialisés – si le Gouvernement prend des mesures financières contre les médecins.

R. – Pour moi, ce nouveau dérapage n’est pas une surprise. Je rappelle que je ne croyais pas au plan Juppé.

Q. – Vous êtes le seul dans l’opposition actuellement à ne pas avoir applaudi ce plan.

R. – Je ne l’ai pas voté parce qu’il allait, à mon avis, dans le mauvais sens. Dans la Sécurité sociale, que faisions-nous ? Est-ce que l’on mettait moins d’État ou plus d’État ? On mettait plus d’État, selon un plan de réforme de la Sécurité sociale qui n’était pas à l’époque celui de la majorité, mais dont Nicole Notat tenait à répéter que c’était le plan de la CFDT, eh bien que ce plan Juppé-Barrot-CFDT ne marche plus. Peut-être que les socialistes n’ont pas mis en place tous les instruments. Mais, je crois qu’il y avait de toute façon un vice de construction. Sous forme de boutade, j’avais dit à mes amis : si ce plan marche, je renonce à faire de la politique, parce que ça sera la preuve que l’économie administrée marche. Or, comme je ne crois pas à l’économie administrée, je crains que ce plan ne marche pas.

Q. – C’est l’assurance privée la solution ?

R. – Que va faire Madame Aubry ? Madame Aubry va, j’allais dire, aller encore un peu plus dans la mauvaise direction puisqu’elle va renforcer les sanctions collectives des médecins. Je crois à la responsabilité. Nous avons besoin d’un système de Sécurité sociale qui entraîne des comportements responsables. Mais cette responsabilité, c’est une responsabilité individuelle et pas une responsabilité collective. C’est un peu absurde. Qu’il y ait des chauffards dans la conduite de l’assurance maladie, ceci est possible. Mais comme vous n’êtes pas capable aujourd’hui de repérer les chauffards, alors vous sanctionnez l’ensemble des automobilistes. Mais c’est profondément absurde ! Alors quelle est la bonne direction ?
La bonne direction, oui, bien sûr, c’est d’aller dans le sens non pas d’une privatisation de la Sécurité sociale, mais – comme ça existe dans d’autres secteurs – des concessions de service public, de privatiser la gestion. On a besoin d’un peu de concurrence : de la concurrence entre les caisses régionales, de la concurrence également avec des assurances et des mutuelles, à égalité de conditions de concurrence, de façon à ne pas diminuer la Sécurité sociale des Français. À l’heure actuelle, on va sanctionner les médecins, mais derrière – il ne faut pas se tromper – on diminuera les remboursements, et ensuite on sanctionnera, c’est-à-dire que l’on augmentera les prélèvements sur les assurés sociaux.
Un dernier mot : dans ce système, personne n’est responsable. Alors, on a dit que les syndicats de médecins qui avaient signé certains accords n’étaient pas représentatifs. Mais est-ce que cette gestion paritaire fonctionne encore ? Est-ce que la CFDT et les syndicats, qui gèrent aujourd’hui 500 milliards, sont représentatifs ? On parle d’états généraux de la Sécurité sociale. Eh bien, je crois que les meilleurs états généraux, ce serait de refaire, comme cela existait autrefois dans notre pays, des élections. J’ajoute des élections libres, à la Sécurité sociale. Beau débat.