La France compte 5 080 lits de réanimation, inégalement répartis sur le territoire. L’Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont très bien loties, contrairement à la Bretagne, à la Corse, aux Pays de la Loire, à la Guyane et à Mayotte.
C'est ce qui ressort en particulier d'un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’offre de soins critiques nécessaire pour faire face au besoin courant et aux situations sanitaires exceptionnelles.
Une réforme initiée depuis 2017
Les patients admis en soins critiques sont répartis, en fonction de leur état et des techniques médicales mobilisées, entre des unités :
- de surveillance continue (USC) ;
- de soins intensifs (USI) de spécialité ;
- de réanimation.
Les établissements comportant une réanimation doivent disposer d’une USI.
Créées pour prendre en charge les patients avant et après la réanimation, les USC peuvent être situées au sein d’établissements dotés de réanimation ou isolées sur des sites dépourvus de réanimation. Les modalités de fonctionnement des USC étant peu encadrées, elles s’avèrent très hétérogènes, notamment dans les USC isolées. De plus, celles-ci accueilleraient beaucoup de patients ne relevant pas des soins critiques.
Selon l'Igas, l’implantation d’une USC ou d’une USI n’est pas soumise à l’autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS).
Néanmoins, le cadre juridique et le financement des soins critiques ont fait l’objet d’une réforme initiée en 2017 qui vise à rendre la filière plus homogène. Elle prévoit notamment de :
- soumettre l’ouverture de toute unité de soins critiques à autorisation ;
- limiter ces soins à des unités de réanimation et des unités de soins intensifs.
Les axes d’amélioration proposés
Le nombre de patients soignés chaque année en réanimation augmente sous l’effet du vieillissement démographique. Vu la hausse attendue des besoins, l’Igas estime ainsi qu’il faut :
- développer les services de rééducation post-réanimation pour libérer des lits de réanimation et améliorer les soins ;
- ouvrir les lits déjà autorisés mais fermés faute de personnel paramédical.
Par ailleurs, en réanimation, de fortes tensions pèsent sur les équipes soignantes à cause des nombreux postes vacants. L’Igas recommande :
- d’ouvrir 400 postes de médecin réanimateur supplémentaires d’ici 2030 ;
- de mieux former et rémunérer les infirmiers de réanimation.
Le rapport prône aussi une mise en réseau des établissements pourvus de soins critiques, pilotée par les ARS.
Enfin, l’offre de soins critiques doit pouvoir s’adapter rapidement aux variations saisonnières d’activité et aux situations sanitaires exceptionnelles. Cela passe par :
- la transformation des USC ;
- la création de réserves de soignants en soins critiques dans chaque région ;
- la prise en compte des soins critiques dans les plans de préparation aux crises sanitaires.