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La Loire asséchée vue du ciel. © Image Source - stock.adobe.com

Adaptation de la France au réchauffement climatique : une consultation publique en ligne

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) reposait sur l'hypothèse d'une hausse des températures de 3 °C, conforme à l'accord de Paris de 2015. Dans la préparation d'un nouveau plan, une hausse de 4 °C sera retenue. Une consultation est organisée sur les moyens de faire face aux défis posés par un réchauffement plus important.

Une consultation du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires pose la question d'une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) : "est-il encore réaliste" de tabler sur une hausse contenue à 3 °C depuis la période préindustrielle, comme dans l'accord de Paris, alors que la hausse en France est déjà de 1,7 °C ?

Le "scénario pessimiste" d'une hausse des températures de 4 °C d'ici à 2100 paraît devoir être retenu par les pouvoirs publics pour élaborer la troisième version du PNACC devant être présenté d'ici la fin de l'année 2023.

Une consultation sur les effets d'un réchauffement climatique accru

Cette consultation doit servir de base à l'élaboration d'un PNACC révisé. Lancée le 23 mai 2023, la consultation est ouverte jusqu'au 15 septembre 2023 et pose trois questions :

  1. "La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici la fin du siècle pour pouvoir s’adapter ? ;
  2. Que pensez-vous d’une [trajectoire de référence] dont les niveaux de réchauffement de référence seraient : +2 °C en 2030, +2,7 °C en 2050 et +4 °C en 2100 ? ;
  3. Quels outils et quel accompagnement technique et financier devraient être mis à la disposition des collectivités, des acteurs économiques et du public pour qu’ils puissent prendre en compte les impacts envisagés dans le futur du réchauffement climatique ?".

L'année 2022 deviendra-t-elle la norme ?

Année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis 1900, le réchauffement climatique s'est traduit concrètement, en 2022, par des évènements qui risqueraient de s'aggraver à l'avenir :

  • les canicules pourraient durer jusqu'à deux mois avec plus de nuits tropicales ;
  • il y aurait un contraste exacerbé entre des pluies extrêmes, sur une large moitié nord, source d'inondations, et des sécheresses de plus d'un mois l'été dans le sud et l'ouest ;
  • les pénuries d’eau entraîneront de "fortes tensions sur l'agriculture et la forêt" et la "quasi-totalité des glaciers français auront disparu".

Les mesures préconisées

Le gouvernement, en plus des mesures déjà effectives (plan eau, fonds vert...), engage trois chantiers :

  • la mise à jour des différents référentiels utilisés pour anticiper les effets du changement climatique ;
  • un plan d'accompagnement des collectivités locales ;
  • des études de vulnérabilité pour adapter l'activité économique : agriculture, tourisme, bâtiment, énergie, télécommunications...

À +3 °C de réchauffement mondial et en l'absence de mesures d'adaptation, la baisse du PIB français pourrait être comprise entre 6,5% et 13,1%. Des mesures concrètes d'adaptation seront nécessaires parmi lesquelles :

  • la prévention des risques sur les bâtiments, les infrastructures de transport et les réseaux d’énergie, d'eau, de télécommunications ;
  • l'évolution des réseaux pluviaux pour évacuer davantage de pluie ;
  • la végétalisation des villes.

Plusieurs domaines font déjà l'objet d'une action gouvernementale :

  • recul du trait de côte ;
  • prévention des risques cycloniques ; 
  • plan vague de chaleur ; 
  • risques émergents en montagne...