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© Jean-Christophe Verhaegen/AFP

Délocalisation ou relocalisation de l'industrie : l'Insee évalue les effets induits

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'Insee a publié une étude sur les effets de la production sur le territoire. La délocalisation de la production est une réalité en France et en Europe, au profit des importations de produits étrangers. Pourtant, produire en France a des conséquences favorables sur l'activité, l'emploi et l'environnement.

La part des produits français dans la consommation finale a diminué de 11 points entre 1965 et 2019 (de 89% à 78%). Le phénomène est le même dans les pays européens comparables à la France (Allemagne et Italie, par exemple). C'est le constat de l'étude "Produire en France plutôt qu’à l’étranger, quelles conséquences ?" publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 30 octobre 2023.

La mondialisation a conduit à de nombreuses délocalisations d'activités dans des pays où les coûts de production sont plus faibles. Ces délocalisations ont permis des gains de pouvoir d'achat (les marchandises produites sont moins chères) mais ont eu aussi des impacts négatifs (pertes d'emplois, déficit extérieur, fragilités des chaînes d'approvisionnement...). Quels seraient les effets d'une relocalisation des activités industrielles ?

Quels effets sur l'attractivité et l'emploi ?

 "L’attractivité d’une économie se mesure par sa capacité à attirer des investissements directs étrangers contribuant à l’activité et à l’emploi", souligne l'Insee. Installer un établissement industriel en France est facteur de valeur ajoutée et d'attractivité. "Si un établissement manufacturier produisant un milliard d’euros de valeur ajoutée s’installe en France plutôt qu’à l’étranger, la valeur ajoutée augmentera en France de deux milliards d’euros en tout", évalue l’étude. Le "multiplicateur de valeur ajoutée" serait alors particulièrement important dans les secteurs de l'agro-alimentaire, de l'automobile, du bois et du papier.

Par ailleurs, localiser en France, plutôt qu’à l’étranger, une activité "générant un milliard d’euros de valeur ajoutée créerait 24 400 emplois", calcule l'Insee. Une production française de l’industrie agro-alimentaire, l’industrie du bois, l’automobile et le textile-habillement augmenterait le plus l’emploi.

Quels effets sur l'environnement ?

Produire en France réduit les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), pointe l'Insee (production moins carbonée que dans les autres pays). La baisse est évaluée à 740 ktCO₂ pour un nouvel établissement générant un milliard d'euros de valeur ajoutée.

Le multiplicateur d’émissions varie selon les émissions du nouvel établissement et la chaîne de ses fournisseurs (branches plus ou moins carbonées). Par exemple, la production en France des équipements électriques et produits chimiques, très carbonée dans le reste du monde, "permet d’y éviter 1 290 et 1 800 ktCO₂ respectivement".

Toutefois, la baisse d'émissions de GES dans le monde entrainerait leur hausse sur le territoire français (changement dans la répartition de l'empreinte carbone).