9,2 tonnes équivalent CO2, c'est l’empreinte carbone d’un Français en 2022. Plus de la moitié (56%) correspond à des gaz à effet de serre (GES) émis à l’étranger pour produire des biens et des service consommés en France (empreinte carbone de la France de 1995 à 2022).
Un article du blog de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) apporte des éléments sur le lien entre empreinte carbone et consommation des catégories de ménages. L’empreinte carbone d’une personne représente la quantité de GES émis directement par sa consommation (se chauffer au gaz, par exemple) ou indirectement (émission des GES lors de la production des biens et services qu’elle consomme). L'empreinte carbone varie notamment selon le revenu, le lieu d’habitation, la disponibilité des transports publics, les moyens de chauffage (fioul, gaz ou électricité).
Dans le cadre des objectifs de neutralité carbone, mesurer les émissions de CO2 permet de répartir les efforts selon les types de ménages et d'adapter les mesures d'accompagnement.
Une empreinte carbone différente selon les dépenses des ménages
Plus le revenu est élevé, plus les dépenses de consommation augmentent et les émissions directes et indirectes de GES aussi.
Toutefois, "la part des dépenses allouée aux postes les plus carbonés que sont l’alimentation, les carburants et l’énergie est plus faible dans le panier de consommation des 10% des ménages les plus aisés que dans celui des 10% des ménages les plus modestes", constate l'Insee.
"Les GES émis directement par les ménages augmentent avec le revenu mais moins rapidement que les dépenses de consommation" souligne le blog. Par ailleurs, la quantité d'émissions de GES des 10% les plus aisés seraient "3,8 fois plus élevées que celles des 10% les moins aisés" (19,8 contre 5,2 tonnes).
Cependant, nuance l'Insee, "acheter un produit deux fois plus cher n’implique pas mécaniquement deux fois plus d’émissions".
Mais une surestimation systématique de l'empreinte carbone des plus aisés
Les résultats sont déformés par l’hétérogénéité des prix et des contenus carbone des produits, pointe l'Insee. "Certains produits peuvent être achetés à des prix différents (par exemple du fait du niveau de qualité perçue) alors que les émissions liées à leur production et leur commercialisation sont proches". Juger l'empreinte carbone proportionnelle à la part dans les dépenses, conduit à surestimer l’empreinte des ménages achetant des biens plus chers que la moyenne et l'empreinte des plus aisés est systématiquement surestimée et celle des moins aisés sous-estimée.
Les résultats sont généraux, souligne le blog. Pour calculer l’empreinte carbone des catégories de ménages, il est nécessaire d'avoir des données plus détaillées (caractéristiques des ménages ou des individus, comme le revenu, l’âge, le lieu de résidence, le type d’habitation, le statut d’activité, la catégorie socio-professionnelle, par exemple) qui ne sont pas disponibles aujourd'hui. Les enquêtes sur les dépenses des ménages ne sont pas adaptées pour évaluer l'empreinte carbone (mais plutôt la répartition des dépenses des ménages) précise l'article du blog.