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Couples : une proximité sociale liée aux emplois occupés

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Dans une étude publiée le 23 novembre 2023, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a analysé le phénomène d’homogamie qui désigne l‘appartenance à un même groupe ou classe sociale dans un couple. C’est le cas de 38% des couples (51% pour les couples dont les conjoints occupent des emplois de "niveau supérieur").

Dans le Portrait social de la France en 2023, l'Insee a étudié en particulier la question  de l'homogamie sociale dans les couples, autrement dit de la fréquence des situations dans les couples où le conjoint exerce un emploi similaire ou appartient à une catégorie socio-professionnelle équivalente. Cette étude fait partie d'un ensemble plus global qui aborde les questions de vie et de bien-être, de santé, d'inégalité de niveau de vie et de patrimoine.

Forte homogamie dans les emplois de "niveau supérieur"

Pour les besoins de l’étude, l'Insee distingue quatre niveaux de qualification au sein des personnes en couple :

  • les emplois qui requièrent un niveau d’études de l'enseignement supérieur ;
  • les emplois de niveau intermédiaire ;
  • les emplois dits d’exécution qualifiés ;
  • les emplois dits d’exécution peu qualifiés (comprenant des emplois dans le secteur agricole, dans l'artisanat, dans le petit commerce, dans les petites structures indépendantes…).

Une cinquième catégorie désigne les personnes n’ayant jamais travaillé.

D'après l'Insee, 60% des personnes de 18 à 89 ans en 2021-2022 vivent en couple dans un même logement.

L’homogamie concerne 38% des couples mais 51% des couples ayant des emplois de "niveau supérieur" (contre 35% des couples ayant des emplois d'exécution peu qualifiés).

Selon l'Insee, 75% des couples sont constitués de deux personnes salariées. Dans les couples de salariés, l'homogamie est à 39%.

Toutefois, alors que les couples formés de deux indépendants sont plus rares (4%), les situations d'homogamie y sont fortes (63% des couples).  Cette statistique est particulièrement constatée pour les "petits indépendants avec salarié ou aide familial" qui ont 21,6 fois plus de chances d'être en couple avec une personne dans la même situation que si leur union était le fruit du hasard. Cette probabilité se vérifie aussi (à moindre échelle) pour les indépendants de niveau supérieur (professions libérales de santé, avocats, chefs d'entreprise, journalistes...), le rapport de chances étant de 9,2.

Les femmes en couple plus souvent dans une position sociale inférieure

Dans les couples où l'un des conjoints au moins n'a jamais travaillé (5% des couples), les personnes inactives sont majoritairement des femmes. Elles se déclarent pour la plupart femmes au foyer et sont plus souvent en couple avec un petit indépendant ou un salarié peu qualifié.

Près de 60% des femmes occupant des emplois de niveau supérieur vivent avec un conjoint relevant d’une classe d’emploi similaire, tandis que ce pourcentage est moitié moindre (29,2%) lorsque les femmes occupent des emplois d’exécution peu qualifiés.

Dans les situations d'hypergamie (situation où l'un des membres du couple occupe une position sociale plus élevée), les femmes occupent plus souvent que les hommes une position sociale inférieure à leur conjoint (42% des femmes contre 20% des hommes), souvent consécutive à des épisodes de maternité. 

L’étude rappelle que malgré une forte évolution ces 40 dernières années parmi les cadres (la part des femmes ayant doublé), les femmes restent moins nombreuses que les hommes à occuper des emplois de niveau supérieur ou intermédiaire (41% contre 52% des hommes).